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Nouvelles recrues pour Grégory Cottard, Gilles Thomas et Richard Vogel et l’heure de la retraite sonne pour deux stars des pistes 5*

Legend of Love
lundi 13 janvier 2025 Mélina Massias

Les dernières semaines de 2024 et les premières de 2025 ont été chargées en actualités. Les retraites sportives de Legend of Love et Catch Me If You Can ont été annoncées, tandis que le mercato a battu son plein, de la vente de la championne du monde des cinq ans Orange de Baugy au transfert d’une médaillée des derniers championnats d’Europe. Retour sur quelques-uns de ces faits marquants.

Grégory Cottard a déballé un joli cadeau de Noël avant l’heure le mois dernier. Le Français a, en effet, accueilli une nouvelle recrue prometteuse : Poppemieke JW van de Moerhoeve. Enregistrée au stud-book BWP par ses naisseurs, Jan Wuytack et le haras de Moerhoeve, cette jument âgée de dix ans en 2025 défend une grande part de sang hexagonal, par son père d’abord, Vigo d’Arsouilles, fils du plus français des Belges, Nabab de Rêve, mais aussi par sa lignée maternelle. Sa troisième mère, Via Rouge, est née chez Fernand Leredde, du croisement entre le Pur-Sang Laudanum et une fille de Nankin. Cette lignée originelle, Poppemieke JW van de Moerhoeve la partage avec plusieurs chevaux indicés à plus de 150, dont Quita La Rouge et Canaille Rouge, mais aussi et surtout avec la très actuelle Epona du Quesnoy, complice de Marie Demonte et d’un an son aînée. 

La nouvelle complice de Grégory Cottard a disputé son premier Grand Prix Coupe du monde le mois dernier. © Sharon Vandeput / Hippo Foto

Acquise par les écuries de Wy, fidèle soutien de Grégory Cottard, en fin d’année, Poppemieke a été montée jusqu’en décembre par Olivier Philippaerts, qui était son cavalier depuis mai 2023 sur la scène internationale. Formée à la compétition par Frederik Wuytack, la baie a rapidement gravi les échelons la saison passée, jusqu’à disputer ses premières épreuves à 1,60m. Elle s’est notamment distinguée lors de la seconde manche de la Global Champions League de Shanghai, en mai, se classant sixième en solo, puis lors des demi-finales du circuit, à Riyad, en prenant la troisième place de l’épreuve avec son équipe, malgré un parcours à quatre points. Pour son ultime apparition sous la selle d’Olivier Philippaerts, Poppemieke JW van de Moerhoeve a affronté son tout premier Grand Prix Coupe du monde, à La Corogne. La paire a quitté la piste avec une faute au compteur et de grands espoirs pour l’avenir. Celui-ci s’écrira désormais sous couleurs tricolores, avec Grégory Cottard en selle. Sa nouvelle pépite va pouvoir épauler les toutes bonnes Cocaïne de Val, avec qui le Francilien a décroché son premier Grand Prix 5* il y a un peu moins de deux ans, Cybele de Wy, Action Bellevue PS, Gammelgards Carola ou encore la prometteuse Idylle Chavannaise, en attendant le retour aux affaires de sa crack Bibici. Le néo-duo devrait faire ses débuts en compétition cette semaine, à l’occasion d’un CSI 2* à Lierre.



Fin de carrière sportive pour Legend of Love

Quelques jours après avoir annoncé la vente de Poppemieke JW van de Moerhoeve, Olivier Philippaerts a partagé une autre nouvelle : la fin de carrière sportive de sa chère Wild Lady, alias H&M*Legend of Love. L’attachante et généreuse grise a quitté la scène internationale fin décembre, après deux épreuves disputées lors du CSI 5*-W de Malines et un ultime classement à 1,50m, à l’aube de ses dix-neuf ans. Si ses trois derniers Grands Prix 5* se sont soldés par une élimination puis deux abandons, la fille de Landzauber (Landadel) était encore en pleine forme. Elle s’était ainsi classée neuvième de l’épreuve reine du Longines Global Champions Tour de Shanghai en mai dernier, après s’être hissée au cinquième rang du Grand Prix 5* du Saut Hermès, au quatrième de celui du CSI 5* de Ramatuelle et au troisième de celui du CSIO 5* de Bruxelles en 2023, année de ses dix-sept ans.

L'heure de la retraite est venue pour l'attachante Legend of Love. © Dirk Caremans / Hippo Foto

“Legend, ces dix dernières années, tu as été le cheval qui était tout pour moi. Nous avons parcouru le monde, concouru dans les plus grandes épreuves, face aux meilleurs des meilleurs. Nous avons prouvé que tu étais l’une des meilleures de ta génération. Tu as un caractère unique, mais incroyable. Je me sens extrêmement chanceux d’avoir fait partie de ton parcours. Il y a énormément de personnes qui ont fait partie de la carrière de Legend : je leur adresse un grand merci à tous ! [...] Merci Legend, tu es vraiment unique en tout genre”, s’est ému Olivier Philippaerts, qui a profité de son dernier tour de piste avec sa grise, élevée par Wolfgang Golibrzuch, à Malines, théâtre de leur première victoire en Grand Prix 5* en 2015. 

Petite-fille de Corgraf (Cor de la Bryère), la représentante du stud-book DSP a accumulé onze victoires internationales, de nombreux classements jusqu’au plus haut niveau, dont une jolie collection de deuxièmes places en Grands Prix 5*, ainsi que deux cinquièmes places en finale de la Coupe du monde Longines, à Bercy en 2018 puis à Göteborg l’année suivante. Indissociable d’Olivier Philippaerts, avec qui elle a fait ses débuts internationaux en 2014, Legend of Love a deux produits, Wild Love 6 (Lagazoui), née en 2010, et Child of Love 3, une fille du regretté H&M*Chilli Willi, ancien complice de Nicola Philippaerts, elle-même à l’origine de trois chevaux, dont Game of Love (Gemini CL), renommé Glenarm puis Galway et monté par Cian O’Connor et Tom Wachman. Nièce de Legend of Love, Legend of Life (Lord Fauntleroy) a également évolué jusqu’à 1,55m, avant de passer sous la selle de Tabitha-Florentine Gläsel début 2024.

Malines a été la dernière apparition internationale de la fidèle complice d'Olivier Philippearts. © Sharon Vandeput / Hippo Foto

L’exceptionnelle Catch Me If You Can tire aussi sa révérence

Sous la selle de l’Allemande Laura Klaphake, qui l’avait initiée à la compétition internationale dès 2014, Catch Me If You Can s’est révélée et affirmée comme l’une des meilleures juments de sa génération. En 2017, la baie disputait les championnats d’Europe de Göteborg, avant de participer à la médaille de bronze de la Mannschaft aux Jeux équestres mondiaux de Tryon, un an plus tard. Vendue peu de temps après, la fille de Catoki a poursuivi sa carrière sous la selle de la Tchèque Anna Kellnerova. L’excellente Oldenbourg a permis à sa nouvelle amazone de se forger une solide expérience au plus haut niveau, notamment sur le double circuit du Longines Global Champions Tour et de la Global Champions League. Toutes deux se sont classées dans plusieurs épreuves secondaires, jusqu’à 1,60m, et ont disputé les Jeux olympiques de Tokyo, en 2021, sans exploit à la clef.

Avec Laura Klaphake, Catch Me If You Can avait fait une entrée plus que remarquée dans le très grand sport. © Dirk Caremans / Hippo Foto

“Chère reine C. Il y a tant de choses que je pourrais écrire sur ces six dernières années que nous avons passées ensemble, sur et en dehors des terrains. Nous avons grandi ensemble, en couple, et vécu des premières fois incroyables, jusqu’aux Jeux olympiques, tout en étant présentes l’une pour l’autre durant les périodes plus difficiles. Ta force et ta détermination à tout donner a forcé mon admiration et celle de toute notre équipe, et, oserais-je dire, également des personnes qui te regardaient performer. Tu es vraiment unique. Mais je voulais surtout te remercier d’être le cheval et la partenaire inflexible et attentionnée que tu es. J’ai hâte de voir ce que le prochain de ta vie te réserve, à prendre du temps pour toi au pré et, je l’espère, avoir des poulains qui seront des futurs champions. Merci Catchi, je te suis à jamais reconnaissante”, a écrit la cavalière de vingt-huit ans au sujet de sa complice, désormais âgée de dix-sept ans, le 31 décembre dernier.

Née chez Isabell Ibing, en Allemagne, Catch Me If You Can est une fille d’Agentin, une jument par Acordplus née en 1999. Si Catch Me If You Can, sa première pouliche à apparaître sur la base de données Horsetelex, ne compte pas (encore) de produits, deux autres de ses filles se sont, elles, vouées à l’élevage : Touch Me (Toulon), notamment à l’origine d’un étalon approuvé, ainsi que Eye Catch (Eldorado vd Zeshoek). Catch Me If You Can a également un frère approuvé, Come and Catch Me (Comme Il Faut), mais aussi un propre frère, Catch Him If You Can, qui a vu le jour en 2021.

La belle a permis à sa dernière cavalière, Anna Kellnerova, de participer aux Jeux olympiques de Tokyo. © Dirk Caremans / Hippo Foto



Mila sous bannière suisse !

Grâce à elle, Eoin McMahon avait accédé au neuvième rang individuel et à une médaille d'argent collective aux Européens de Milan, en 2023. Mila, née Mank, a rejoint une nouvelle cavalière : la Suissesse Nadja Peter Steiner, avec laquelle elle était engagée lors du CSI 2* de Doha le week-end dernier. Avec sa toute nouvelle cavalière, qui l’a découverte sur le lieu du concours, la grise de treize ans s’est directement classée troisième du Grand Prix 2* ! Des débuts particulièrement prometteurs pour ce nouveau duo.

Excellente aux championnats d'Europe de Milan avec Eoin McMahon, Mila jouera désormais pour la Suisse. © Dirk Caremans / Hippo Foto

Il faut dire que Mila, fille de Monte Bellini et Lintoubette (Linton), dispose déjà d’une grande expérience et a prouvé son talent et sa régularité à maintes reprises. En dehors des Européens de Milan, bouclés avec brio, la belle a remporté coup sur coup les Grands Prix 5* de Doha puis de Mexico en 2022 avec Ludger Beerbaum. C’est d’ailleurs avec elle que le Kaiser a fait ses adieux au très grand sport, en juillet 2023, devant son public, lors du Grand Prix d'Aix-la-Chapelle.

Le départ d’Eoin McMahon, désormais installé au cœur des écuries Salio avec sa compagne, la Suédoise Wilma Hellström, a certainement précipité la vente de la belle grise, acquise par la mère de Nadja Peter-Steiner, selon une information révélée par So Horse. “Je suis arrivée à Doha mardi. Lorsque je suis allée voir mes chevaux aux écuries, j’ai découvert Mila parmi eux… et j’ai appris que ma maman avait décidé de me faire une surprise ! C’est un cadeau assez incroyable, auquel je ne m’attendais pas du tout”, a confié l'Helvète à notre confrère. “C’est d’autant plus incroyable que Ludger Beerbaum est venu passer le week-end avec nous en emmenant la groom qui s’est toujours occupée d’elle.” Depuis plusieurs mois, Nadja Peter-Steiner monte en puissance, grâce à un piquet de chevaux fourni. Si le prometteur Jappeloup a achevé 2024 sous la selle de Julien Epaillard, l’amazone peut toujours miser sur l’étalon No-Comment de Septon, classé dans le Grand Prix 5* de Madrid en mai dernier, ainsi qu’une certaine Nice van’t Zorgvliet, arrivée à ses côtés l’été dernier, en provenance des écuries… Beerbaum !

Ludger Beerbaum avait monté Mila lors de son dernier CSI 5*. © Dirk Caremans / Hippo Foto

Chuck Marienshof change de couleurs

Élu meilleur cheval de l’année sur le circuit des Coupes des nations de la Fédération équestre européenne (EEF) en 2024, le tout bon Chuck Marienshof, issu du même élevage que le charismatique Funky Fred Marienshof, est passé des couleurs néerlandaises aux belges. Passé sous les selles de Kim Emmen, Gudrun Patteet, Stephanie Andries, Jens Filipusson et Niels Kersten, le fils de Colestus désormais âgé de dix ans s’est véritablement révélé avec Lars Kersten, jusqu’à disputer son premier CSI 5* à Barcelone, en octobre, deux mois après avoir pris la sixième place d’un Grand Prix 4* à Valkenswaard. En décembre, le gris, petit-fils d’Emerald van’t Ruytershof, est apparu pour la première fois aux rênes du prodige belge Gilles Thomas, qui a récemment défendu la bannière du Plat-Pays aux Jeux olympiques avec l’exceptionnel Ermitage Kalone. Un nouveau duo sur lequel il faudra très certainement garder un œil dans les prochains mois.

Gilles Thomas a pris les rênes du prometteur Chuck Marienshof. © Sportfot

Débuts gagnants pour Richard Vogel et Event de l’Heribus

À peine formé, le couple Event de l’Heribus - Richard Vogel performe déjà ! Lors d’un Grand Prix national à Wellington, début janvier, la paire a dominé un barrage à douze pour célébrer son premier succès commun. Formé par l’Allemande Sabrina Berger après une première expérience mondiale avec Ben Beevers, le Selle Luxembourgeois de dix ans par Emir de Vy n’a pas tardé à trouver ses marques avec son nouveau pilote. 

“Je suis impatient de voir ce que l’avenir lui réserve ! Il y a un peu plus d’un an, j’ai acheté un cheval à la famille Berger et j’ai aperçu Event de l’Heribus dans leurs écuries. Même dans son box, je pouvais voir qu’il était intelligent. Je l’avais vu en vidéos et je le suivais depuis quelque temps, mais ses propriétaires n’étaient pas prêts à le vendre. Je suis retourné chez eux il y a deux mois pour l’essayer, et j’ai eu un très bon sentiment”, a commenté l’Allemand. “Sabrina a fait un super travail avec lui et l’a très bien formé. De fait, on peut prendre les rênes et réussir immédiatement ! C’est un bon sentiment et un compliment pour son travail. Aux écuries, Svenn (le surnom de l’alezan, ndlr) est imposant, mais monté, il est très moderne. Sans selle sur le dos, il a le modèle d’un cheval old school, mais il a en réalité beaucoup de sang et est très intelligent. Je pense que cela le rend spécial.”

Richard Vogel a mené son nouveau complice, Event de l'Heribus, à la victoire pour leur premier Grand Prix national ensemble ! © Sportfot

La championne du monde des cinq ans 2024 vendue aux enchères

En septembre dernier, Orange de Baugy faisait sensation en remportant le titre de championne du monde des cinq ans, sous la selle de Niamh McEvoy, après un barrage supersonique. La fille de Dominator 2000 et petite-fille de Barbarian a débuté l’année dans une nouvelle écurie, à la suite de la vente aux enchères organisée par ses propriétaires, les écuries Ballypatrick de Greg Broderick. Adjugée 416.000 €, la véloce KWPN est apparue début janvier sous la selle de Megan James, qui s’est réjouie de son arrivée au sein de ses écuries. Cavalière britannique de saut d’obstacles âgée de trente et un ans, Megan James a évolué jusqu’à 1,45m sur la scène internationale.

L'impressionnante Orange de Baugy a rejoint Megan James. © Sportfot

Photo à la Une : Legend of Love a fait ses adieux au sport fin décembre, à Malines. © Dirk Caremans / Hippo Foto