« L’âge d’Urvoso a été un élément décisif dans sa vente », Nicolas Delmotte
S’il y a bien une nouvelle qui a surpris la planète équestre aujourd’hui, c’est la vente d’Urvoso du Roch (Nervoso), la monture de Nicolas Delmotte. Après une année grandiose marquée par des victoires en 5* à La Baule, Chantilly et Aix-la-Chapelle, ainsi qu’une participation aux Jeux de Tokyo, nul n’aurait imaginé qu’il quitterait déjà les écuries du Nordiste. Entretien avec Nicolas Delmotte.
Qu'est-ce qui a motivé la vente d’Urvoso du Roch, votre cheval olympique ?
Au départ, ma propriétaire Marie-Claudine Morlion et moi ne souhaitions pas le vendre mais après réflexion, nous avons dû faire un choix. Nous avons eu une belle proposition au retour d’Aix-la-Chapelle à la hauteur de notre saison avec trois victoires en Grands Prix. Urvoso va avoir quatorze ans et nous devons nous aussi penser à l’avenir. Personne ne nous a poussés à le vendre, l’âge d’Urvoso a été un élément décisif dans sa vente. Nous avons déjà à notre compteur un championnat d’Europe et une échéance olympique, il nous apporté énormément de bonheur. S’il avait eu onze ans, évidemment qu’il serait resté près de nous. J’ai un vrai pincement au cœur en sachant qu’il va prochainement quitter mes écuries. Lorsque Marie-Claudine l’avait acheté, elle n’avait pas eu le coup de foudre, j’ai dû lui demander plusieurs fois car je croyais en lui, j’ai eu raison ! C’est sûr qu’avant de reproduire la même saison avec un autre cheval, il y aura du travail mais je sais qu’il sera très bien où il ira et c’est le plus important. Nous devions raisonner intelligemment !
Si l’on comprend bien, Paris 2024 n’était pas dans vos projets avec Urvoso du Roch ?
J’y pensais, il faut une motivation au quotidien mais avec du recul et de la réflexion, cela pose beaucoup de questions. Il faut prendre en compte le fait qu’Urvoso aura seize ans lors de cette échéance. Beaucoup parlent de Paris, c’est proche tout en étant lointain. Avec un cheval, on ne sait jamais ce qui peut arriver, surtout lorsqu’il prend de l’âge ! Urvoso a toujours été en bonne santé, malgré ses premières et seules coliques à Tokyo, mais sera-t-il toujours en forme dans trois ans ? Aura-t-il une blessure pendant la préparation et pourra-t-il revenir assez rapidement après ? Certes, certains diront qu’à seize ans, on peut toujours courir de grands championnats ou aller aux Jeux. Mon objectif n’est pas de tirer jusqu’au bout sur un cheval, j’aime bien les amener progressivement en pensant à leur bien-être. C’est encore un peu tôt pour dire avec quel cheval je me projette pour Paris, à vrai dire je ne sais pas s’il est déjà dans mes écuries ou non !
Comment voyez-vous l’avenir ?
Aujourd’hui, j’investis moi-même avec Laurent Guillet dans de nouveaux chevaux pour construire la relève. Marie-Claudine Morlion va aussi réinvestir tout en pensant aux autres championnats et à Paris 2024. Aujourd’hui, je suis motivé à 200% mais un cavalier doit avoir un bon roulement de chevaux dans ses écuries et des choix sont à faire !
Photo à la une : Sportfot.com