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Lorenzo de Luca, la renaissance italienne

Reportages mardi 22 novembre 2016 Julien Counet

Deuxième et dernière partie de notre rencontre avec Lorenzo De Luca. L'Italien fait un point avec nous sur son arrivée au écurie Stephex.

Le fait que les choses aient été plus compliquées pour vous l'an dernier, est-ce que c'est une des raisons qui explique que cela marche si bien aujourd'hui ?

Je pense qu'année après année, vous vous améliorez vous-même autant mentalement que sportivement. Quand vous travaillez ici, vous devez vraiment avoir l'esprit ouvert car tout peut arriver. Des chevaux peuvent être vendus, peuvent partir, arriver mais Stephan Conter est un motivateur fantastique. A la fin, c'est la seule et unique personne qui réussit à avoir autant de cavaliers de ce niveau. Nous aimons être ici et travailler dans une bonne organisation. Stephan aime le sport et cela nous permet de pouvoir avoir des programmes un peu plus longs ce qui est très important pour nous. Je me sens vraiment chanceux.

 Lorenzo De Luca & Armitages Boy (Armitage).

Vous travaillez pour un propriétaire privé mais vous continuez sous les couleurs de l'armée italienne ?

Oui. C'est une sorte de privilège pour les Italiens de pouvoir faire partie de ce groupe de sportif des forces de l'air. C'est une très bonne chose puisque c'est une sorte de sponsoring de la part du gouvernement italien envers quelques disciplines dont l'équitation où il y a une place tous les trois ou quatre ans et j'ai eu la place. Vous recevez un salaire mais vous ne devez pas monter leurs chevaux, c'est une sorte d'image pour eux. Ils sélectionnent quelques athlètes puis en élisent un. C'est un privilège, c'est bien même si ça ne change rien dans mon travail. Stephan reste la personne principale. C'est juste un plus et cela n'implique aucune obligation.

 Lorenzo De Luca et l'étalon BWP approuvé au sBs Halifax van't Kluizebos (Heartbreaker x Fétiche du Pas)

Ici, vous avez l'opportunité de faire du grand sport mais vous devez aussi préparer de jeunes chevaux. Comment gérez-vous cela ?

Nous avons un cavalier qui nous seconde et heureusement car nous ne sommes pas toujours là. J'ai la chance d'avoir un bon cavalier qui peut aussi faire sauter les chevaux quand je ne suis pas là. Il fait du bon travail. Il faut pouvoir faire un planning pour aussi faire de plus petits concours qui permettent d'intégrer ces jeunes chevaux pour les former vers le plus haut niveau. Il faut être intelligent sinon vous faites de gros concours pendant un an ou deux puis après vous vous retrouvez sans rien pendant plusieurs années. J'ai la chance d'avoir un groupe de chevaux de 6, 7 et 8 ans assez fantastiques. Je suis déjà très excité du piquet de chevaux que je monte actuellement mais quand je vois la qualité des jeunes qui arrivent, je suis encore plus excité. 

Vous vous forcez un peu à monter vos jeunes chevaux parce que c'est nécessaire ?

Non, pas du tout. J'aime vraiment cela. Lorsque vous travaillez dans une écurie de commerce, vous savez que votre meilleur cheval va inévitablement finir par s'en aller plus vite que les autres et vous devez avoir la sagesse de préparer la suite. A six / sept ans, c'est vraiment amusant. Vous pouvez apprendre à bien les connaitre. J'aime vraiment cela même si grâce à Stephan qui aime vraiment le sport, nous sommes une des rares écuries de commerce qui se permet de conserver certains bons chevaux plus longtemps. Nous sommes très chanceux, il est vraiment super.

Que peut-on vous souhaiter pour l'avenir ?

J'espère vraiment pouvoir participer aux championnats d'Europe l'an prochain avec Ensor de Litrange et j'espère pouvoir y faire quelque chose de vraiment bien. Tout peut néanmoins toujours arriver comme on le sait mais j'espère cet hiver participer à quelques coupes du monde et si j'engrange des points pourquoi pas continuer début 2017 même si mon plan est de me rendre à Wellington en février.

 Balou de Coeur Joye (Balou du Rouet).

Ces dernières années ont été difficiles pour les cavaliers italiens puis tout d'un coup, il y a un petit miracle et les Italiens sont de retour au premier plan ? 

Je ne veux toujours pas croire que c'est un miracle, je pense qu'il faut encore beaucoup travailler. Je pense que c'est bien mais que l'on peut encore faire beaucoup mieux. L'an prochain, ce sera très difficile au niveau des coupes des nations. Le système a changé un peu. Il faut encore faire des choses au niveau des jeunes chevaux car il faut que les propriétaires, les éleveurs, etc, gardent leurs chevaux pour des cavaliers italiens. Tout le monde a sa propre idée et cela change tous les mois. Le management n'est pas bon alors qu'il y a des cavaliers mais il y a aussi des chevaux. Les éleveurs commencent à faire du très bon travail. Il faut maintenant tout mettre à plat et faire un plan. Rome n'a pas été construit en un jour. Il faut prendre son temps. Actuellement lorsqu'un évènement se passe mal, on change tout. Mais c'est si facile de tout changer quand quelque chose se passe mal surtout avec un jeune cheval mais ce qu'il faut c'est de la stabilité. Je pense qu'il faut vraiment quelqu'un à la fédération, une sorte de manager, pour éduquer les gens car ils dépensent tellement d'argent. Ils font du bons boulot, ils investissent, élèvent vraiment bien … mais à la fin, ce n'est pas bon.

Vous-même, est-ce que vous prenez un peu de temps pour tenter de faire progresser un peu l'Italie ?

Non ! J'adore ce que je fais et j'ai pris tellement de temps, travaillé tellement dur pour me retrouver au point où je suis aujourd'hui que je veux être concentré sur ce que je fais. Je sais que j'ai une équipe fantastique sur laquelle je peux compter et je pense que je peux faire encore mieux si je garde ce piquet de chevaux mais je veux me concentrer sur cela uniquement. J'aurai toute ma vie pour pouvoir donner des clinics plus tard mais avec un tel piquet de chevaux, je veux me concentrer sur le sport. Stephan aime le sport et il me motive tellement à donner le meilleur de moi-même que c'est la meilleure chose qui aurait pu m'arriver dans ma vie.

Fin !

Crédit photos : Julien Counet