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L’Irlande au sommet à Lanaken, où Rolf-Göran Bengtsson triomphe avec un fils de Casall

Elevage lundi 26 septembre 2022 Mélina Massias

Les nouveaux champions du monde de cinq, six et sept ans sont connus ! Au terme d’une semaine de compétition, et de trois jours d’épreuves pour chacune des catégories, les remises des prix ont eu lieu dimanche, dans les installations belges de Lanaken. Si l’Irlande a dominé les deux premières classes d’âge, la Suède a été mise à l’honneur chez les sept ans, grâce à Rolf-Göran Bengtsson, qui présentait un fils de son cher Casall. Coup d'œil sur ces stars en devenir et leurs pedigrees.

Après les championnats nationaux réservés aux jeunes chevaux, les futures stars du saut d’obstacles avaient pris date à Lanaken, où se déroulaient les finales mondiales des cinq, six et sept ans. Au terme de trois jours d’épreuve, et en parallèle du Grand Prix des Sires of the World, les nouveaux champions du monde ont été sacrés au terme de barrages ayant permis à plusieurs candidats de tenter leurs chances. Malgré l’absence de plusieurs chevaux de qualité, les parcours n’ont pas été au rabais et ont permis de faire émerger les couples les plus efficaces.

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BP Goodfellas, une histoire irlandaise

Dimanche 25 septembre, à Lanaken, en Belgique, la journée a été rythmée par les épreuves et remises des prix des trois finales des championnats du monde des jeunes chevaux. Premier à entrer en piste, les montures âgées de cinq ans n’ont pas démérité. Alors qu’ils étaient quarante-sept à avoir décroché leur qualification pour cette grande finale, dix-huit d'entre eux se sont retrouvés au barrage pour un ultime affrontement. Sous la selle de Gerard O’Neill, BP Goodfellas a décroché le titre suprême au terme d’un ultime parcours bouclé en 40”12. Ce fils de Stakkato Gold et de Goodwins Loyalty (Obos Quality 004), classée jusqu’à 1,50m sur la scène internationale, est né chez le guerrier Kevin Babington, qui avait lui-même monté sa mère en compétition. Victime d’un grave accident en 2019, le cavalier olympique ne peut continuer l’aventure avec le hongre inscrit au stud-book de l’Irish Sport Horse, mais son compatriote, Gerard O’Neill, ne pouvait lui offrir meilleure récompense, quatre semaines seulement après avoir pris les commandes du champion ! “Je n’éprouve rien d’autre que de l’admiration pour ce cheval. Il a fait un super travail. C’est un cheval très plaisant à monter, avec un vrai mental de gagnant. J’ai aussi monté sa mère, il y a longtemps, alors c’est une belle histoire. J’espère qu’il s’agit seulement du premier chapitre pour BP Goodfellas”, a commenté l’heureux lauréat.

BP Goodfellas.

Côté maternel, et outre sa mère, le bai compte deux oncles ayant évolué face à une concurrence mondiale : Goodwins 007 (Obos Quality 004), aperçu jusqu’à 1,50m sous bannière irlandaise puis monté par une jeune Tchèque, et Goodwins Reef (Ghareeb xx), présenté jusqu’en CCI 4* et au départ des Jeux équestres mondiaux de Caen en concours complet aux rênes du Belge Constantin Van Rijckevorsel. Goodfellas confirme également toute la qualité de reproducteur de son père, notamment mis en avant par les très performants Stargold, vainqueur en Grand Prix 5* sous la selle de Marcus Ehning et cinquième des derniers championnats du monde Longines de Herning, ainsi que Starissa, partenaire de Mario Stevens et sacré champion d’Allemagne cette année.

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Deuxième avec un chronomètre à peine plus lent que le héros du jour,  Ristretto vd Heffinck a pris la deuxième place de cette finale réservée aux chevaux de cinq ans. Sous la selle du Néerlandais Olivier van der Vaart, ce hongre BWP a mis à l’honneur, à sa façon, le stud-book Selle Français. En effet, son père est le complice d’Alexis Deroubaix, Aldo du Plessis. Si la production du fils du double vice-champion du monde Orient Express*HDC est relativement discrète en France avec une petite centaine de produits enregistrés au SIRE, ses gènes semblent s’être parfaitement accordés avec Libelle vd Heffinck (Cooper vd Heffinck), l’ancienne monture du Belge Niels Bruynseels. Outre cette bonne compétitrice, la souche maternelle de Ristretto compte également les étalons approuvés Kafka vd Heffinck (Calvaro Z), Quinn vd Heffinck (For Pleasure), Coral Reef Follow Me II (For Pleasure), ainsi que la toute bonne Citizenguard Million Dreams (Diamant de Semilly).

Ristretto vd Heffinck.

Premier à s’élancer au barrage, Mindset Es, né chez Egbert Sche, est resté en tête un bon moment. Son cavalier, le Néerlandais Jarno van Erp, avait placé le temps à battre à 42”05. Finalement vaincu, l’étalon KWPN a mis à l’honneur un croisement visiblement efficace entre Aganix du Seigneur et Kannan, qui est également celui d’Ansingh de Lis Z, présenté par Christian Ahlmann et quatrième de cette même épreuve. Reste à savoir si Mindset Es suivra les traces de ses illustres ascendants. En effet, sa troisième mère, Ilotte, n’est autre que la génitrice du crack Plot Blue, disparu brutalement en 2019 après avoir remporté la finale de la Coupe du monde de Genève, en 2010, été sacré champion du monde par équipe à Lexington la même année et terminé douzième des Jeux olympiques de Londres, en 2012.

Mindset Es.

Les résultats complets ici.

Kannan et Cruising, un cocktail gagnant chez les six ans

La finale des chevaux de six ans a également vu une belle liste de prétendants à la victoire s’affronter au barrage. Avec un chronomètre battable, comme l’a prouvé le Slovaque Peter Kopecky et son fils de Cornet Obolensky Schabernack 35, mais invaincu, Ethen Ahearne a imposé une jument baie foncée prénommée ABC Saving Grace. Inscrite à l’ISH, tout comme son cadet BP Goodfellas, la nouvelle championne du monde a le même père et le même père de mère qu’un certain CSF James Kann Cruz, prunelle de l’élevage de la famille Connolly et véritable extraterrestre sous la selle de Shane Sweetnam. S’il ne s’agit pas du même croisement, puisque tous deux ne partagent pas la même mère, ce croisement de sang semble porter ses fruits. “J’ai accueilli ABC Saving Grace en novembre, lorsque j’ai lancé mes propres écuries. Notre premier concours ensemble remonte à février ou mars, mais, jusqu’à maintenant, nous n’avions évolué qu’au niveau national. Le mois dernier, à Dublin, nous nous sommes qualifiés pour les championnats du monde. C’était en fait la première fois que nous évoluions au niveau international, et il s’agissait de mon premier championnat du monde”, a réagi l’Irlandais, ravi de sa performance.

ABS Saving Grace.

Née chez Patrick Kehoe, cette prometteuse jument, qui a montré une grande régularité dans ses sauts, est la sœur utérine d’ABC Private Jet (Je t’Aime Flamenco), redoutable jusqu’à 1,50m sous la selle de… Julien Gonin, mais aussi d’ABC Quantum Cruise (Obos Quality 004), ancien complice de Peter et Harry Charles ayant évolué jusqu’au plus haut niveau et désormais très performant avec Hector Florentino Roca.

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Seul Français au départ, Valentin Pacaud a offert un somptueux cadeau d’au revoir à l’élevage de Vains. Après plus de deux ans de collaboration, le Tricolore s’apprête à vivre une nouvelle aventure. Avant cela, il a conclu en apothéose son aventure, terminant d’abord troisième de la consolante des cinq ans avec Héroïne de Vains, une fille de la crack Alanine de Vains, puis en s’emparant de la deuxième position dans la grande finale des six ans, aux commandes de Garance de Vains (Diamant de Semilly x Ogano Sitte). Née chez Christian et Jean-Baptiste Bihl, la baie a été battue de moins d’une demi seconde au barrage. Pour autant, la satisfaction de ses naisseurs est totale. Petite fille de Sixtine de Vains, renommée Sarena et gagnante d’un Grand Prix 5* à Wellington sous la selle du Britannique Ben Maher, Garance semble promise à un bel avenir.

Garance de Vains.

Le podium est complété par Lacoste VDL, un hongre made in l’élevage VDL. Piloté par le cavalier maison, le Britannique Alex David Gill, ce gris est un fils de Quamikase des Forêts, renommé VDL Zirocco Blue, et un petit-fils d’Indoctro. Sa mère, Uzamieka VDL a produit, entre autres, l’étalon approuvé Bugatti VDL (Silverstone), monté jusqu’à 1,60m en CSI 5*.

Lacoste VDL.

Les résultats complets ici.

Rolf-Göran Bengtsson honore Casall

À Lanaken, dans les installations du haras Zangersheide de la famille Melchior, la journée s’est achevée par la finale réservée aux chevaux de sept ans. Et quelle meilleure fin de saison Caillan, partenaire de Rolf-Göran Bengtsson, pouvait-il espérer ? Ce fils de Casall, et petit-fils de Carry, enregistré au Holstein, a achevé une riche semaine de compétition en beauté. Au-delà des qualités de ce bai, l’histoire est belle pour son pilote suédois, qui bénéficie là d’un excellent fils de son ancien complice, crack et étalon de tous les superlatifs. “Nous avons connu une année incroyablement réussie. Nous avons déjà remporté le championnat au Holstein et à Warendorf. Cette victoire est la cerise sur le gâteau”, a commenté le nouveau champion du monde des sept ans. “Si je le compare à son père, Caillan est plus explosif sur les sauts que Casall, mais il a encore un long chemin à parcourir pour égaler ses performances (rires).” 

Caillan.

Si Perle xx, la mère de Caillan, n’a jamais concouru elle-même, elle a déjà engendré Pikeur Dylon (Diamant de Semilly), très bon partenaire de l’Allemand Markus Brinkmann jusqu’au plus haut niveau et notamment au départ de la finale de la Coupe du monde de Omaha en 2017. La grand-mère de Caillan a également produit Calle Cool (Concerto II), gagnant jusqu’à 1,55m en compagnie de Nisse Lüneberg. Bref, le bai, né chez Gerd Ohlsen, et déjà sorti sur plusieurs belles pistes dans des épreuves réservées aux jeunes chevaux, semble promis à un excellent avenir.

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En achevant ses trois jours de compétition sans la moindre faute, et avec un chronomètre de 38”92, Caillan a dominé un barrage n’ayant réuni que huit des quarante couples en lice et a supplanté l’excellent Dourkhan Hero Z. Déjà très remarqué, l’étalon a une nouvelle fois enchaîné démonstration sur démonstration, sur ses terres. “J’ai essayé de monter tous mes virages de la même façon avec ces jeunes chevaux qu’avec mes plus expérimentés. Aujourd’hui, j’ai appris que cela ne fonctionne pas toujours comme on l’espère”, a expliqué Christian Ahlmann, chanceux cavalier de ce cheval promis à un brillant avenir. Fils de Sea Coast Don’t Touch Tiji Hero, trop tôt blessé, mais excellent reproducteur, dont les qualités génétiques, issues de la souche de l’élevage Hero de Luc Henry, sont indéniables, et de Zinka de Kalvarie Z (Zandor Z), dont la production est encore jeune, le joli bai compte plusieurs performers internationaux dans sa souche, dont Zarkava Hero (Zandor), Electra van’t Roosaker (Carthago), Falco van het Roosaker (Berlin), ou encore la vice-championne d’Europe en individuel et championne d’Europe par équipe Cella (ex Centoia van’t Roosaker, Cento).

Dourkhan Hero.

Dernier double sans-faute de cette finale relevée, Olivier Philippaerts n’a pas démérité avec le bien nommé Precious Dwerse Hagen. Alors que son frère jumeau, Nicola, s’offrait l’or dans le championnat national de Belgique, Olivier a préparé la relève. Sa fille de Cornet Obolensky (ex Windows van het Costersveld) et Classic Touch DH (Casall), sacrée championne d’Europe Jeunes Cavaliers cet été aux côtés du Diable Rouge Thibeau Spits, a montré tout son potentiel. Fraîchement passée sous la selle de son nouveau pilote, Precious Dwerse Hagen n’a pas semblé perturbée ! Avec cette belle récompense, la production de Classic Touch DH s’affirme. Propre frère de Precious Dwerse Hagen, Paulien Dwerse Hagen évolue aussi à 1,45m à sept ans, tandis que Dirty Girl (Donckervoort DH), huit ans, fait ses gammes avec l’Irlandais Paul O’Shea en CSI 2 et 3* outre-Atlantique. Il faut dire que cette lignée a déjà produit plusieurs bons chevaux de concours, mais le meilleur reste sans doute à venir !

Precious Dwerse Hagen.

Les résultats complets ici.

Crédit photo : © Sportfot. Photo à la Une : Rolf-Göran Bengtsson et Caillan.

Toutes les vidéos des championnats du monde de Lanaken sont à retrouvées sur Clipmyhorse.tv.