Notre site web utilise la publicite pour se financer. Soutenez nous en desactivant votre bloqueur de publicite. Merci !

La photographe Tiffany van Halle partage ses huit clichés préférés de l’année 2022

Interviews dimanche 25 décembre 2022 Mélina Massias

Ses photos inondent les réseaux sociaux à chaque événement majeur, mais qui est Tiffany van Halle ? Depuis 2008, cette souriante belge passionnée et patriote, arpente les allées des plus prestigieux concours de la planète du saut d’obstacles. Pour Studforlife, la talentueuse photographe partage ses huit clichés favoris de l’année écoulée et retrace les grandes lignes de son riche parcours.

Depuis quand pratiquez-vous la photographie ?

Il y a quelques années, une personne, qui avait des Pur-Sang arabes assez connus, louaient des boxes à la maison. Parmi ces chevaux, se trouvait notamment un vice-champion du monde de la race. Un jour, un photographe originaire de Floride est venu chez nous pour les immortaliser. Je trouvais les portraits de ces chevaux tellement beaux que j’ai commencé à m’intéresser à la photographie. Je me suis acheté mon premier appareil avec mon premier salaire et je me suis entraînée à la maison, sur ces fameux Pur-Sang arabes. J’ai réellement commencé à pratiquer la photographie sur les concours internationaux au cours de l’année 2008, où j’ai vécu ma première vraie édition du CHI de Genève.

1) Oh Happy Day

L’un de mes plus beaux moments de cette année. “Oh Happy Day” pour la Belgique lors de la finale du circuit des Coupes des nations Longines de Barcelone, avec cette victoire et le précieux ticket pour les Jeux olympiques de Paris 2024.

D’où vous vient votre passion pour les sports équestres, et en particulier le jumping ?

À la fin des années 90, en 1999, j’étais fan de Rodrigo Pessoa. J’achetais énormément de magazines traitant des sports équestres, comme L'Éperon, qui était très populaire à l’époque et proposait de magnifiques sujets, que ce soit sur l’actualité du saut d’obstacles et des portraits de grands cavaliers internationaux. Rodrigo est devenu mon idole et je m’intéressais à ses concours et à ses concurrents. Je trouvais que les photos étaient déjà incroyables, alors même que nous n’étions pas encore vraiment entrés dans l'ère du numérique. Je me suis dit “un jour, j’aimerais bien pouvoir faire la même chose et me rendre sur tous ces concours”. Ma passion et mon envie de suivre cette discipline est née comme cela.

[revivead zoneid=48][/revivead]

2) Danke, Clooney 51!

Un petit moment privilégié avec le complice de Martin Fuchs, lors du dernier CHI de Genève ! Clooney 51 s’est imposé ici en 2019, dans le Grand Prix Rolex. J’ai eu la chance de le suivre sur de nombreux concours : aux Jeux équestres mondiaux de Tryon en 2018 et également sur chaque championnat d’Europe qu’il a disputé, en 2015, 2017 et 2017. À chaque fois, il a rapporté une médaille par équipe ou en individuel ! 

Que préférez-vous dans votre métier de photographe ?

Ce que j’adore par-dessus tout, c’est le fait de pouvoir voyager. J’ai eu de nombreuses fois l’occasion d’aller aux Etats-Unis, en Asie, au Canada, de parcourir une partie de l’Europe, etc. Nous faisons aussi de très belles rencontres ; nous faisons la connaissance de super personnes, de cavaliers, de grooms, de propriétaires, de sponsors, etc. Côté photographie, ce que je préfère immortaliser sont les émotions, partagées entre les grooms, les cavaliers, les chevaux et tout leur staff, qui, dès le départ, contribue à la réussite du couple cavalier-cheval. Le sport c’est bien, mais l’émotion, c’est encore mieux.

3) Coup de cœur

Cette photo est incontestablement ma favorite pour 2022. Elle symbolise ce qu’est un travail d’équipe, la reconnaissance qu’un cavalier peut avoir pour ses grooms, comme le prouve ici McLain Ward après sa victoire dans le Grand Prix Rolex de Genève avec HH Azur. Sortie de piste toute en émotion et partagée avec Virginie, qui travaille pour lui depuis cinq ans, et Lee, à ses côtés depuis trente-cinq ans. 

4) La valse de Cicci BJN

Âgée de onze ans, Cicci BJN a la particularité d’être borgne. Pourtant, ce handicap ne l’empêche pas d’aligner les sans-faute avec sa cavalière Wilma Hellström, comme ici à Lyon. Le couple est en bonne voie pour décrocher une qualification pour la prochaine finale de la Coupe du Monde Longines, qui se tiendra à Omaha, aux Etats-Unis, en avril prochain.

Comment s’articule votre métier ?

Je ne me qualifie pas comme professionnelle, la photographie n’étant pas mon activité principale, contrairement à certains grands artistes. Cependant, je suis totalement indépendante, pour le grooming freelance ainsi que pour la photo. J’ai lancé ma propre société, comme activité complémentaire à l’époque, en 2008, lorsque j’ai commencé à me rendre sur de beaux événements pour capturer ces instants de sport et d’émotions. Je me sentirai vraiment professionnelle le jour où cela deviendra mon métier à 100%.

[revivead zoneid=48][/revivead]

5) L'ascension de Gilles Thomas

Je tenais à mettre à l’honneur ce “gamin”, qui a tout d’un grand, par son incroyable équitation et son mental inébranlable : Gilles Thomas. Cette année, il aura marqué le coup en contribuant largement à la victoire des Belges à Barcelone (voir première photo), mais on retiendra aussi sa victoire dans le Grand Prix du CSIO 5* d’Hickstead, sa troisième place, ici, dans le difficile Grand Prix de Calgary avec Aretino 13, et, plus récemment, sa quatrième place dans le temps fort du CHI de Genève ! Pour moi, il représente l’avenir du saut d’obstacles belge et mérite sa place parmi les plus grands en championnat.

Quels événements préférez-vous couvrir avec votre appareil photo tout au long de l’année ?

Mes événements préférés sont les Coupes des nations et du monde, ainsi que les championnats, parce qu’il y a un but à la fin. Dans une Coupe des nations, on joue sa qualification pour la finale de Barcelone, les Coupes du monde permettent d’obtenir sa place pour la finale qui suit la fin du circuit, et, dans un championnat il y a toujours un objectif : les cavaliers travaillent en équipe, pour essayer d’obtenir une médaille collective, puis individuelle. J’aime aussi par-dessus tout le Rolex Grand Slam. Je trouve ce circuit prestigieux et il nous permet aussi de voyager. C’est le genre d’événement qui permet de voir de très bons couples en action. J’appelle cela le vrai sport.

6) L'athlète belge de l'année

Jérôme Guéry et Quel Homme de Hus font évidemment partie des couples que je préfère photographier. Depuis qu’ils évoluent ensemble, ils ont conquis de biens belles victoires et médailles en championnat, avec, cet été, la plus belle de leur carrière : l’argent en individuel aux Mondiaux de Herning. Jérôme vient d’être nommé athlète masculin belge de l’année à la suite d’un vote organisé par le comité olympique belge. Tous deux prennent ici la pose à Calgary.

7) Sacre à Aix-la-Chapelle

Qui n’a jamais rêvé, en foulant la piste du grand stade mythique d'Aix-la-Chapelle, d’y gagner le Grand-Prix Rolex et d’ajouter son nom au tableau des légendes ? Le 3 juillet dernier, et à vingt-neuf ans, l’Allemand Gerrit Nieberg l’a faitavec Ben 431, ici remplacé par son voisin de box pour la remise des prix !

[revivead zoneid=48][/revivead]

Enfin, quels moments, au cours de votre riche carrière, déjà longue de quatorze années, vous ont le plus marquée ?

Difficile d’isoler un seul moment sur tous les concours auxquels j’ai pu participer. Je vais donc en citer trois qui me tiennent particulièrement à cœur. Le premier, qui, je pense, reste de loin le meilleur championnat que j’ai vécu - même si la Belgique n’a remporté qu’une médaille en saut d’obstacles - est Aix-la-Chapelle, en 2015, où se déroulaient les championnats d’Europe Longines. Il s’agissait du premier championnat que je vivais du début à la fin, de la Chasse jusqu’à la finale individuelle. Le suspens a été de mise jusqu’au bout et Grégory Wathelet, pour la Belgique, a acquis la médaille d’argent avec Conrad. Pour en revenir à Grégory, je dois aussi citer le jour où il a remporté le Grand Prix d’Aix-la-Chapelle, en 2017, avec Corée. Je trouvais cela énorme d’être au milieu de ce stade et d’entendre la Brabançonne. J’en ai même pleuré, c’est vrai. Quand on est patriote, de tels moments font ressortir beaucoup d’émotions. Enfin, mon troisième plus beau souvenir est lié aux championnats d’Europe de Rotterdam, en 2019, où la Belgique a obtenu la médaille d’or par équipe et son ticket olympique pour Tokyo par la même occasion. En plus de cela, Jos Verlooy, avec Igor, a été médaillé de bronze en individuel. Ce sont les trois événements qui m’ont le plus marquée dans ma carrière de photographe.

8) Dinard : rose et jardin fleuri !

Une première pour moi cette année sur ce magnifique 5*. Rien de tel qu’un concours avec un terrain en herbe et parfaitement décoré. C’est tellement agréable pour immortaliser de très belles performances sportives ! Ici en action, Beat Mändli et la superbe Dsarie.

Pour retrouver l'intégralité du travail de Tiffany, rendez-vous sur Instagram @tiffanyorlando et Vygo.be.

Crédit photo : © Tiffany van Halle

Photo à la Une : Tiffany van Halle et son fidèle appareil photo ! Crédit : © Sharon Vandeput / Hippofoto