Enjoy de la Mûre, Vagabon des Forêts et Casino Calvin figurent tous trois sur la liste olympique des Jeux de Paris. Le premier entrera en jeu dès le début de la compétition par équipe et défendra les Emirats arabes unis sous la selle d’Omar Abdul Aziz Al Marzooqi. Le deuxième disputera la compétition individuelle, aux côtés du Syrien Amre Hamcho. Le troisième, lui, a été désigné deuxième réserviste de l’équipe Canadienne. Mais tous ont un point commun : Kyle Timm. Le sympathique canadien, installé en France, a été ou est encore leur cavalier. Retour sur le destin (olympique) de ces trois montures.
Éleveurs, marchands, propriétaires, cavaliers ; peu sont ceux qui peuvent se targuer de faire ou d’avoir fait partie du parcours de trois chevaux présents sur les listes olympiques de saut d’obstacles des Jeux de Paris. Avec Vagabon des Forêts et Enjoy de la Mûre, ainsi que Casino Calvin, avec lequel il a été nommé cinquième de l’équipe Canadienne, Kyle Timm le peut. Avant même d’évoquer sa propre réussite, le sympathique cavalier, installé en France depuis plusieurs années, s’émerveille du parcours de ceux qui ont croisé sa route. “Ce qui ressort en premier lieu est combien je suis fier de ces chevaux et de ce qu’ils ont accompli dans leurs carrières respectives. Nous ne sommes pas simplement fiers d’eux parce qu’ils vont participer aux Jeux olympiques, mais nous sommes fiers du chemin parcouru et d’être parvenus à les mettre sur les bons rails pour atteindre un tel objectif. Je suis très fier d’avoir eu, à un moment donné, la chance de m'asseoir sur leurs dos”, sourit le Canadien.
Vagabon des Forêts, quand le papillon déploie ses ailes
Désormais âgé de quinze ans, Vagabon des Forêts, un fils de Corofino et Pin Up des Forêts, par Richebourg, est le premier à avoir croisé la route de Kyle Timm. Formé par Audrey et Fabrice Paris, Alexandre Sueur, Timothée Anciaume et Fabrice Schmidt, le hongre né chez la famille Paris, rejoint ses écuries à la fin de l’été 2018. “Eric Nègre, qui nous a quitté en 2019, a vu Vagabon lors d’un concours à Jardy. Il nous a suggéré, à Edouard Couperie et moi, d’aller le voir. Nous avons pris la voiture jusqu’en Normandie et j’ai essayé Vagabon. Nous pensions qu’il serait un bon cheval pour un client, mais lorsque je me suis assis sur son dos et que nous avons commencé à sauter, je me suis dit que ce cheval était très spécial, bien plus que beaucoup de personnes ne l’imaginaient à ce moment-là. Il sautait très bien, avait une très bonne technique et faisait de son mieux à chaque saut. Nous avons formé un groupe, duquel Edouard, Eric et moi faisions partie avec quelques autres propriétaires, et avons acheté Vagabon, dans le but de poursuivre sa formation”, introduit Kyle Timm. “Vagabon m’a accompagné en Floride pendant l’hiver, puis est revenu en Europe l’été suivant. Nous avons progressé, jusqu’à faire ses premières épreuves à 1,55 et 1,60m. J’ai été sélectionné avec lui pour ma toute première Coupe des nations Senior avec le Canada, au Maroc, en fin d’année 2019. Je suis parti en numéro un et Vagabon a réalisé un incroyable sans-faute ! Cela a été mon dernier concours avec lui.” Avant de profiter de la pause hivernale, le gris a trouvé un nouveau point de chute, chez celui qui est, aujourd’hui encore, son cavalier : Amre Hamcho.
“C’est une histoire incroyable”, reprend Kyle Timm. “Vagabon est un animal incroyable. Il a quinze ans et continue de tout donner avec Amre Hamcho, comme il l’a toujours fait avec ses précédents cavaliers et avec moi. À huit ans, je pense que personne n’aurait misé sur le fait que Vagabon participe aux Jeux olympiques. Je ne savais pas non plus qu’il deviendrait un cheval de championnat, mais j’étais convaincu qu’il sauterait de très, très belles épreuves. Qu’il saute 1,10, 1,40 ou 1,60m, comme nous le faisions à la fin de notre aventure commune, il donnait toujours le même sentiment. Il n’en a jamais trop fait, tout en montrant une vraie facilité sur les barres. Je pense que sa plus grande qualité est son mental. Il se donne et essaye d’une manière différente de bien d’autres chevaux. Le simple fait que Vagabon ait réussi une telle carrière, qu’il ait trouvé son cavalier et qu’il soit arrivé jusqu’aux Jeux olympiques est un bel hommage pour lui.”
Enjoy de la Mûre, l’équilibre parfait
Alors que Vagabon des Forêts faisait connaissance avec son nouveau cavalier, Kyle Timm, toujours en quête de nouvelles pépites à façonner, est tombé sur un certain Enjoy de la Mûre. “Le premier confinement lié au Covid venait tout juste de s’achever. J’ai pris la route à cinq heures du matin afin d’aller voir la toute première épreuve organisée après cette pause forcée, à Cluny. J’ai regardé l’épreuve réservée aux chevaux de six ans, qui débutait à 8 heures. Alors que l’on approchait de la fin, je n’avais pas le sentiment d’avoir vu pléthore de chevaux intéressants. Et puis est arrivé Enjoy. Lorsqu’il a sauté, je me suis dit qu’il s’agissait d’un bon cheval, qu’il avait quelque chose. Si je me souviens bien, il avait pourtant commis une faute ce jour-là, mais il avait un truc en plus”, sourit le Canadien, qui échange avec Adeline Morel, cavalière formatrice d’Enjoy et éleveuse du crack avec sa maman, Béatrice Drigeard Desgarnier. Une semaine plus tard, Kyle Timm reprend la route afin d’essayer le fils de Vigo Cécé et Carmen, par Sable Rose. “C’est assez drôle car Enjoy était un peu similaire à Vagabon. Lorsque j’ai fait mes premiers petits sauts avec lui, il ne m’a pas donné de grandes sensations. J’avais le sentiment qu’il sautait avec beaucoup de facilité et il avait surtout un galop absolument incroyable, peut-être le meilleur de tous les jeunes chevaux que j’aie montés dans ma carrière. Il avait naturellement l’équilibre d’un cheval de douze ans ayant bénéficié du meilleur entraînement toute sa vie”, loue Kyle Timm. “Nous n’avons pas réalisé un essai difficile - et nous n’essayons jamais de tester les moyens d’un cheval de six ans -, mais je me suis dit qu’Enjoy avait vraiment quelque chose. Nous l’avons donc acheté auprès de ses éleveurs, l’élevage de la Mûre, et il a passé le reste de l’année chez nous, à Barbizon.”
Rapidement, Enjoy et son nouveau cavalier alignent plusieurs sans-faute sur le Cycle classique des six ans, dont un au CIR de Compiègne, et se qualifient pour la finale de Fontainebleau, à laquelle ils ne participent finalement pas. Bien qu’étalon, le Selle Français se montre “très facile pour tout”... et intéresse forcément des acquéreurs potentiels. “Quelques personnes nous avaient demandé le cheval, et un ou deux bons professionnels l’avaient essayé à la fin de la saison, mais ils doutaient de ses moyens. Ils disaient qu’il s’agissait d’un bon cheval, mais ne le voyaient pas avoir les derniers moyens. Enjoy est l’un des chevaux qui m’a vraiment appris que l’on ne peut pas juger un jeune cheval sur ses moyens. On peut jauger son équilibre, son galop ou son caractère, mais les moyens peuvent changer du tout au tout à mesure que le cheval grandit, prend en force, en âge et en expérience. La même chose s’est répétée avec un autre de mes chevaux, Candar Mail, que personne n’imaginait sur des parcours 5* à 1,60m comme il le fait aujourd’hui”, souligne le Canadien. “Pour Enjoy, son équilibre naturel et son galop ont rendu tout le reste beaucoup plus facile pour lui.”
Finalement, le beau bai brun séduit Eduardo Alvarez Aznar, qui en fait l’acquisition en fin d’année 2019… sans même l’essayer. “Il l’a acheté après que nous lui avons dit qu’il s’agissait d’un bon cheval. Il l’a ramené chez lui et dès le premier jour, il l’a adoré. Il nous a dit que c’était un pur bonheur de monter Enjoy, et j’avais exactement le même sentiment. Avec lui, on n’avait jamais l’impression d’avoir besoin de travailler. Tout était naturel ; son équilibre, sa souplesse, sa condition physique, etc. Cela lui a été bénéfique tout au long de l’incroyable éducation que lui a inculquée Eduardo à sept, huit et neuf ans, jusqu’à sauter ses premières épreuves comptant pour le classement mondial, ses premiers Grands Prix et ses premiers 5*. Enjoy n’a fait que progresser. Le voir en passe de participer aux Jeux olympiques est fabuleux, d’autant plus quand je repense à la dizaine de personnes qui m’ont dit, lorsqu’il avait six ans, qu’il manquait de moyens ! (rires) Aujourd’hui, leur analyse a bien changé !”
Fin 2023, après avoir bouclé leur premier Grand Prix 5* avec une faute à Rome, Eduardo Alvarez Aznar et Enjoy de la Mûre ont pris des chemins différents. Le fils du regretté Vigo Cécé a intégré le piquet du jeune et ambitieux Omar Abdul Aziz Al Marzooqi, avec qui il représentera l’équipe des Emirats Arabes Unis à Versailles. Porte-drapeau de son pays à la cérémonie d’ouverture et cadet des épreuves de saut d’obstacles, le cavalier de vingt et un ans a rapidement formé un couple avec sa star, remportant notamment un Grand Prix 4* à Montefalco et enchaînant les bonnes performances jusqu’à 1,55m.
Le secret de la réussite
Longtemps pensionnaire des écuries du Grand Veneur, et désormais installé dans sa propre structure, à quinze minutes de son ancien point de base, Kyle Timm a mûri, au fil de ses expériences, une recette qui semble aujourd’hui bien au point. Toujours partenaire d’affaire d’Adeline Wirth-Nègre et Edouard Couperie, avec qui il investit régulièrement dans des montures prometteuses, le Canadien salue leurs influences, ainsi que celle du regretté Éric Nègre, dans son système actuel. “Je pense que le plus important, et je l’ai appris d’Edouard et Adeline, est que nous ne sommes jamais pressés avec les chevaux et nous n’essayons jamais de les faire sauter d’une manière qui n’est pas naturelle pour eux. Si un cheval a besoin de temps pour grandir et mûrir, nous lui donnons le temps nécessaire. S’il a besoin de faire davantage de parcours sur des hauteurs moindres, nous le faisons. Nous ne sommes jamais à la recherche d’un modèle ou d’un type de cheval spécifique. Nous recherchons des chevaux qui ont une qualité extraordinaire, que ce soit leur caractère, comme avec Vagabon, que ce soit leur équilibre naturel, comme avec Enjoy, leur énergie ou leur galop. Chaque cheval que nous achetons a quelque chose en plus, qui le distingue des autres à nos yeux. Nous faisons confiance à notre instinct et croyons en nos chevaux. À partir de là, nous pouvons mettre en place le bon programme d’entraînement, en nous concentrant sur les qualités et non les défauts des chevaux. Notre façon de faire semble fonctionner, avant tout parce que nos chevaux restent en forme et en bonne santé”, révèle Kyle Timm. “Voir des chevaux comme Enjoy et Vagabon connaître une telle réussite en partie grâce au fait que nous ayons cru en eux est incroyable. Je reste un peu choqué de voir ce qu’ils accomplissent aujourd’hui !”
Dans ses écuries, Kyle Timm a, en moyenne, entre douze et quatorze chevaux au travail, mais est co-propriétaire d’une vingtaine d’autres jeunes chevaux, confiés à différents cavaliers afin de leur permettre de débuter leur vie de cheval de sport dans les meilleures conditions possibles, en fonction de leurs qualités et caractéristiques respectives. Quoi qu’il advienne, le maître mot reste toujours de faire confiance à son instinct, même si certaines montures ont besoin de plus de temps pour révéler tout leur talent au grand jour. “Nous avons différents objectifs pour chaque cheval, en fonction de son âge, de son modèle, de sa taille, de ses atouts et de ses origines. J’ai beaucoup appris sur ce dernier point en vivant en France. Il faut parfois avoir beaucoup de foi avec certains courants de sang (rires). En France, nous avons d’incroyables hommes de chevaux qui comprennent tous ces aspects et j’essaye d’en apprendre le plus possible. Le plus important à mes yeux reste de trouver l’élément extraordinaire qui peut distinguer un cheval des autres et de croire en lui”, complète-t-il.
Casino Calvin, un grand sensible qu’il a fallu apprivoiser
Troisième fierté de Kyle Timm sur la short liste olympique : Casino Calvin, un fils de Casino Berlin et petit-fils de Calvin né sous le nom de Cassolino chez Marleen Diedrichs. Pour que le gris, monture de tête de Kyle Timm et nommé deuxième réserviste de l’équipe canadienne aux Jeux olympiques de Paris, accepte de montrer la quintessence de son potentiel, il a fallu une bonne dose de patience et d’écoute à son cavalier. “J’ai commencé à travailler avec Casino à la fin de son année de neuf ans. Il avait connu beaucoup de succès jeune, sur le circuit international réservé aux jeunes chevaux, puis jusqu’en Grand Prix 2*. Casino est très sensible et, un jour, il a trouvé que ce qu’on lui demandait était trop difficile. Trouver le bon cavalier pour lui n’a pas été évident ; il fallait quelqu’un capable de le laisser respirer et se relâcher, afin qu’il trouve ses marques. La famille Rein, qui est un grand soutien pour le Canada et à qui appartient Casino, m’a alors demandé si j’étais intéressé pour travailler avec lui”, se remémore le cavalier de trente-quatre ans. “Nous avons commencé sur de tout petits parcours en indoor. Lors de nos premières sorties, nous sautions 1,10m et ce n’était pas facile ! (rires) Liverdy, un concours organisé près de chez nous, propose des parcours allant de 1,10 à 1,30m, imaginés par le très bon chef de piste Cédric Longis et son père, tout l’hiver. Je plaisante toujours sur le nombre de nos très bons chevaux à être passés par cet endroit ; Enjoy, Vagabon, Bentley de Sury, Cocaïne du Val, tous les chevaux qui ont évolué jusqu’en 5* après leur temps chez nous ont concouru à Liverdy. Ils ont pu acquérir l’expérience dont ils avaient besoin, sur des parcours de travail. Nous avons donc commencé ainsi avec Casino. Il dispose de toutes les qualités athlétiques du monde, mais son côté sensible rend les choses deux fois plus compliquées et il faut être d’autant plus patient avec lui. Les six premiers mois ont été assez difficiles. J’ai essayé de trouver ce qui le rendait heureux ; sans cela, il n’y avait aucune chance de construire quoi que ce soit. Autour du mois de mai ou de juin l’an dernier, Casino a eu un déclic. Malgré le travail, j’avais l’impression de ne pas avancer. Et, en trois ou quatre semaines, Casino a commencé à revivre, tout d’un coup. Depuis, sa progression a été incroyable.” Peut-être même la meilleure progression que Kyle Timm n'ait jamais connue avec un cheval. S’il peine à juger et classer Casino par rapport à ses anciens protégés, il reconnaît volontiers n’avoir jamais eu un autre cheval d’un tel niveau dans sa carrière. “Je n’ai jamais eu un cheval qui ait fait ce dernier pas jusqu’aux Jeux olympiques”, sourit-il. “Casino a sauté cinq Grands Prix 5* : deux sans-faute, deux à quatre points et un parcours à deux fautes, mais il n’a jamais fait un mauvais parcours. Désormais, je crois qu’il aime ce qu’il fait. Il semble heureux d’être en concours et est plein d'énergie. C’est un athlète incroyable, qu’il faut toujours traiter avec délicatesse.”
À Paris, Kyle Timm sera sur place, pour vivre le sport de l’intérieur et encourager ses coéquipiers. Même s’il ne devrait pas monter devant les immenses tribunes versaillaises, le Canadien est reconnaissant et dit avoir vécu une expérience des plus enrichissantes avec son cher Casino Calvin, qu’il espère voir continuer à briller jusqu’aux championnats du monde de 2026, qui se dérouleront dans le plus beau cadre équestre du monde, le temple sacré d’Aix-la-Chapelle, et avec lequel il ambitionne de prendre part à quelques belles Coupes des nations l'an prochain. “Cette expérience m’a permis d’apprendre énormément. Me concentrer sur cet objectif ces douze derniers mois et tout faire pour l’atteindre m’a appris des choses dont j’ignorais l'existence, en termes de pression, d’organisation, d’attentes et de travail d’équipe. Je suis incroyablement reconnaissant pour cette opportunité, notamment envers la famille Rein qui m’a permis de franchir ce dernier cap. J’ai eu des chevaux formidables, comme Vagabon et Enjoy, mais je ne peux pas toujours les conserver sous ma selle. Je suis très fier d’en être arrivé là avec Casino et que nous ayons atteint ce niveau ensemble. Plus que de moi, je suis fier de mon cheval. Je suis toujours fier que mes chevaux arrivent à un tel niveau. Je suis très heureux que tout le monde puisse voir ce que je perçois chez ces chevaux, ce que je ressens ou ai ressenti sur leurs dos et qu’ils aient la reconnaissance qu’ils méritent”, souligne le sympathique Canadien.
Et de conclure : “Je suis si fier de ces trois chevaux, de ce qu’ils ont accompli. Nous avons fait partie de leur parcours et je pense que ce qui a contribué à leur réussite est le fait que nous leur avons donné beaucoup de confiance en eux. Ils ont quitté nos écuries avec un bagage complet. Nous ne sacrifions jamais le potentiel des chevaux pour des objectifs à court terme. Notre but est toujours qu’ils puissent atteindre leur plein potentiel au moment venu. Nous sommes heureux de les avoir vendus aux bonnes personnes. Beaucoup de personnes cèdent leurs chevaux au premier venu et je suis fier de dire que, parfois, nous refusons des ventes. Même un très bon cavalier ne correspond pas toujours à un cheval donné. Comme nous, cavaliers, qui avons un type de cheval qui nous convient mieux, les chevaux ont aussi un type de cavalier. En faisant notre travail correctement, d’abord en formant convenablement les chevaux, en leur donnant confiance, puis en les associant aux bonnes personnes qui les mènent jusqu’aux Jeux olympiques est une belle récompense pour la viabilité de notre système, que j’ai appris grâce à Edouard, Eric, Adeline et beaucoup d’autres personnes avant eux, notamment en Amérique.”
Photo à la Une : Kyle Timm et Casino Calvin font partie des atouts de l’équipe canadienne de saut d’obstacles. © Sportfot