Un Grand Prix 4* à Stockholm, un autre à Wellington, un rendez-vous 5* richement doté à Thermal… Le week-end n’a pas manqué de sport, ni de gagnants ! Alors que Harry Charles a vu son cher Sherlock, né Novio vd Donkhoeve, se révéler à La Corogne, Karl Cook, Petronella Andersson et Rene Dittmer n’ont pas démérité, bien au contraire. Associés à leurs respectives Kalinka van’t Zorgvliet, Odina Van Klapscheut et Corsica X, tous trois ont décroché de bien belles victoires.
Doté d’un million de dollars, le Grand Prix 5* de Thermal n’a pas résisté à Karl Cook, également lauréat d'un Grand Prix national avec Caracole de la Roque ce week-end. De plus en plus en confiance, l’Américain ne cesse de franchir des caps. Après avoir remporté sa première épreuve de ce niveau il y a à peine un an, et disputé son premier grand championnat avec l’équipe américaine il y a quelques semaines, le disciple d’Eric Navet n’en finit plus de briller. Associé à sa bouillonnante Kalinka van’t Zorgvliet, qu’il connaît désormais par cœur, l’Etats-unien s’est montré irrésistible samedi 2 décembre en soirée, pour dominer un barrage à sept. Cette nouvelle victoire, la neuvième du duo sur la scène internationale, confirme ses statistiques exceptionnelles. Selon Jumpr, sur toutes leurs apparitions à 1,60m, les deux complices ont terminé à soixante-seize pourcents dans le Top 10 !
“Je ne sais pas ce qu’il y a en elle, mais elle est juste incroyable”, s’est enthousiasmé Karl Cook. “Elle apporte de la passion, et on peut le sentir lorsqu’on la monte. On peut parfois être débordé, notamment lorsqu’elle bondit dans les airs, mais on ne peut pas lui en vouloir d’avoir autant d’envie de bien faire. Elle adore son travail. Elle inspire son cavalier mais aussi toutes les personnes autour d’elle.” Blessé à une main trois jours avant le coup d’envoi du Grand Prix 5* de Coachella, l’Américain a été recousu et a arboré un bandage, qui ne l’a pas empêché d’imposer son tempo et sa fille de Thunder vd Zuuthoeve.
En signant un barrage parfait en 44’’99, la paire a mis la pression sur ses poursuivants. Si Mario Deslauriers est aussi parvenu à aligner deux parcours parfaits, aux rênes de sa fidèle Bardolina 2, il a été le seul à imiter les lauréats du soir. Pour autant, face au chronomètre, deux cavaliers et deux chevaux se sont montrés plus rapides que Karl Cook et Kalinka van’t Zorgvliet. Juché sur son meilleur atout, Landon, né Crack de Nyze et doublement médaillé aux Jeux panaméricains de Santiago, Kent Farrington a réussi un barrage très rapide, mais entaché d’une faute. Qu’importe, son fils de Comilfo Plus ne cesse de confirmer, week-end après week-end, son immense potentiel. Vivement sa prochaine apparition sur le Vieux Continent !
Également très rapide, le Colombien Roberto Teran Tafur s’est classé quatrième sur BP Wakita, une jeune ISH issue de l’excellente génération 2013 et d’un croisement entre Pacino et Cruising. Le duo disputait son deuxième Grand Prix 5* et n’est pas passé loin de l’exploit. À charge de revanche. Cinq, six et septième, Adrienne Sternlicht, Mark Bluman et Callie Schott ont fermé la marche, associés à Faquitol-S, Ubiluc, ancien complice de son frère Daniel Bluman, et le tout bon Garant.
René Dittmer marche sur l’eau outre-Atlantique
Voilà un couple en forme. Depuis plusieurs semaines, René Dittmer et Corsica X, jument de dix ans, font des étincelles. Après de très bonnes performances sur la ligue d’Amérique du nord du circuit de la Coupe du monde Longines, la paire a frappé fort à Wellington, théâtre de son premier succès en Grand Prix 4*, samedi 2 décembre. Face à une concurrence moindre, en raison, notamment, du calendrier particulièrement dense ce week-end, l’Allemand et sa fille de Connor 48, également père, entre autres, du génial Conner 70 de Martin Fuchs, se sont logiquement offerts les honneurs. Ils ont conclu leur second parcours en 42’’32 et sur un score vierge, pour prendre l’avantage sur deux représentants américains, McKayla Langmeier et Peter Lutz, qui avaient sellé Jiselle NS et Hollerno.
La première citée, âgée de vingt-trois ans, prenait le départ de son deuxième Grand Prix 4*, tandis que sa complice du jour, dont elle a été la seule cavalière sur la scène internationale, était alignée pour la toute première fois à ce niveau, du haut de ses neuf ans. Autant dire que toutes deux garderont un sacré souvenir de cette soirée floridienne ! Jiselle NS, descendante de Balou du Rouet, est une fille de la Selle Français Ketchine, née chez Bertrand Havet, puis vue et classée jusqu’à 1,50m avec Charlotte et Louis Jacobs. À onze ans, Hollerno, complice du jour de Peter Lutz, s’était quant à lui déjà classé en Grand Prix 3* en fin d’année dernière, sur cette même piste de Wellington, mais jamais dans ce label. Dernier barragiste, l’Australien Scott Keach, ancien complétiste qui a notamment participé aux Jeux olympiques de Séoul en 1988, a mis une barre à terre avec Noble de la Chapelle, un BWP de dix ans qui se frottait pour la première fois à un parcours à 1,60m.
Petronella Andersson signe sa plus belle victoire à domicile
Protégée de la neige et du froid glacial suédois au sein de la Friends Arena de Stockholm, Petronella Andersson a conclu en beauté son week-end scandinave. Sur ses terres, la Suédoise s’est emparée de l’épreuve reine du CSI 4*, dimanche 3 décembre, en compagnie de Odina Van Klapscheut, jeune jument BWP de neuf ans. La fille de I Am Moerhoeve’s Star est née chez la famille Van Rossem, à la tête du haras Mivaro. De fait, ses quatre premières mères portent l’affixe maison Van Klapscheut. Uriana, fondatrice de l’élevage, Coriana, Goriana et Kiliana ont toutes évolué en compétitions elles-même, sur des parcours de 1,30 à 1,60m. En pleine ascension, Odina a signé une prestation sans fausse note, après n’avoir disputé qu’une épreuve à 1,60m, à Equita Lyon, et une autre à 1,55m, déjà à Stockholm, mais dans le cadre de l’étape du Longines Global Champions Tour (LGCT). Profitant de l’occasion offerte dans ce Grand Prix particulier, puisqu’il ne regroupe, chaque année, que peu de partants, dix-sept pour cette édition 2023, elle a achevé son barrage avec vingt centièmes d’avance sur sa dauphine, une certaine Déesse de Kerglenn.
Elle aussi en progrès constants, la fille de Mylord Carthago a offert un nouveau classement à son cavalier, Harrie Smolders, ravi de son comportement. Tout près du but, la belle aura assurément l’occasion de se rattraper dans les semaines et mois à venir. Sacré l’an passé avec Christian K, Peder Fredricson s’est cette fois arrêté en troisième position avec son tout bon Hansson WL, plus que jamais de retour au sommet de ses moyens.
Qualifiés pour le barrage, Nicola Philippaerts, Scott Brash et Philip Rüping ont complété le Top 6 avec H&M Luna van’t Ruytershof, championne de Belgique en 2022, Hello Mr President, né Comme d’Api Junior EEZ, et Casallco, après avoir chacun concédé une faute lors de la finale au chronomètre.
Photo à la Une : Karl Cook en route vers une nouvelle victoire aux rênes de sa précieuse Kalinka van't Zorgvliet. © Desert International Horse Park