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Jour de gloire pour Gloria des Besnards dans la finale du championnat de France des chevaux de sept ans

Gloria des Besnards et la famille Boudant
mardi 5 septembre 2023 Thomas Danet Tribut

Présentée pour la première fois avec un tout nouveau format, où la Chasse et le cumul des points, comme sur un championnat classique ont disparu, l’épreuve réservée aux chevaux de sept ans de la Grande Semaine de Fontainebleau a réuni cent-trente-sept chevaux. Pour l’ultime journée de compétition, cinquante d’entre eux se sont bagarrés pour succéder à Falko de Hus*GFE. Décidément en grande forme, François-Xavier Boudant, récent vainqueur du Grand Prix CSIO 5* de Dublin avec son fidèle Brazyl du Mezel, sélectionné pour la finale des Coupes des nations Longines de Barcelone, a imposé la géniale Gloria des Besnards, déjà remarquée l’an dernier à six ans. Cette prometteuse grise est d’ailleurs issue du petit mais non moins qualitatif élevage de ses parents, Monique et Jacky Boudant. De quoi offrir une happy end aux nombreux passionnés venus arpenter les allées du site du Grand Parquet au cours des onze journées de sport de cette édition 2023.

Chef d’orchestre de l’ultime acte du championnat de France réservé aux chevaux de sept ans, Jean-François Morand a concocté un tracé sérieux, jugé à 1,40m, dimanche 3 septembre. Cette année, ce rendez-vous, qui permet de révéler quelques très bons chevaux, a fait peau neuve. La traditionnelle Chasse du premier jour, et le système de cumul des points, inspiré des grands championnats classiques, a laissé place à une manche inaugurale jugé au Barème A sans chronomètre, et la mise en place d’un barrage au terme des trois épreuves pour départager d’éventuelles égalités de points.

Nouveau format et parcours sélectif

Malgré ce nouveau format qui peut susciter tantôt l’incompréhension, tantôt la satisfaction, l’épreuve reine de la Grande Semaine a tenu ses promesses. Sur le tracé imaginé pour l’occasion, trois obstacles ont été particulièrement cruciaux : le double oxer-vertical à une foulée placé après la rivière en numéro 9, ainsi que les deux éléments de la ligne suivante, composée d’un oxer puis d’un vertical, assez léger, clair et placé stratégiquement au bord de tribunes combles. Dernière équation à résoudre pour les jeunes pépites de demain : un temps imparti de quatre-vingt-deux secondes, qui a fermé les portes du barrage à plusieurs couples.

Le public était nombreux à Fontainebleau ! © Thomas Danet Tribut

Certaines têtes d’affiche ont fait les frais de ce parcours. Giogio d’Ellipse (SF, Prestigio LS La Silla x Kannan), troisième à six ans et impeccable aux obstacles avant sa dernière entrée en piste de la semaine avec Robin Le Squerren, aux honneurs chez les cinq ans quelques heures plus tôt, se fait piéger par deux fois et ajoute un point de temps à son total. Cela ne passe pas non plus pour le fidèle partenaire d’Alix Ragot, Gold Sky de Pégase (SF, Thaïs de Pégase x Herzensdieb), champion de France à cinq ans. Le charismatique étalon, né et élevé chez son cavalier, accuse aussi deux fautes. La belle histoire de Mathieu Laveau, en selle sur Griffon Ochêne, un fils de Cornet Obolensky, né Windows vh Costersveld et Météorite du Chêne (Diamant de Semilly), s'arrête aussi après un parcours à huit points. En 2013, Mathieu Laveau fut sacré champion de France Pro 1 avec Lambre du Chêne (Le Tôt de Semilly), une tante utérine de Griffon Ochêne. 

Ce n'est pas passé cette fois pour le génial Gold Sky de Pégase. © Thomas Danet Tribut

Neuvièmes au provisoire, Lust for Life (KWPN, Douglas x Gentleman) et Léona Mermillod Baron font tomber le vertical numéro onze, mais repartent tout de même avec la quatrième place du classement des mâles.

Lust For Life obtient son également son agrément pour produire en Selle Français. © Thomas Danet Tribut




Le second élément du double numéro 9 est fatal à Eden Leprevost Blin-Lebreton et son petit mais non moins généreux Be Magic Cornet (AES, Cornet Obolensky x Cambridge), dont la mère, Magic Fox, fut notamment deuxième du Derby du CSI 3* d’Hambourg en 2011. Déception également pour Nicolas Layec, pas autant en réussite avec ses sept ans qu’avec leurs cadets. Non partant avec Georgio Louvo (Z, George x Quintus D’09), qui n’avait plus aucune chance de victoire, le cavalier des écuries Rocuet mise cependant sur la fantastique Gigi (SF, Aktion Pur x Flipper d’Elle). Très marquée par sa mère, la toute bonne La Luna du Thôt, également à l’origine d’Indochine, “Elite” chez les six ans, la baie avait été conservée par son naisseur et propriétaire, Bruno Rocuet, l’an dernier, après plusieurs offres alléchantes. Une touchette relègue le duo, troisième au provisoire, au dixième rang. Quatre points, c’est aussi le score affiché en sortie de piste par Arthur Le Vot et Giulio du Ter (SF, Cornet Obolensky x Rosire), pourtant deuxièmes avant le dénouement du championnat.

Phénoménale Gigi. © Thomas Danet Tribut

Très rapide lors de la deuxième épreuve qualificative pour la finale, Guess du Challois (SF, Président x Jaguar Mail) avait pris les commandes du championnat sous la selle de Mathieu Michot. Le Canadien, installé en France depuis peu, a renoncé à s’élancer. Dès sa victoire dans la deuxième étape de la compétition, il avait émis des réserves quant à sa participation dimanche, Guess étant en cours de commercialisation.

Cicero van Paemel encore à l’honneur

Après avoir laissé passer sa chance avec Gold Sky de Pégase, Alix Ragot signe le premier sans-faute de l’après-midi aux rênes de Gotcha de Baerenrain (SF, Vagabond de la Pomme x Fétiche du Pas), déjà auteur de deux autres parcours parfaits dans ce championnat. Dix-neuf numéros plus tard, Edouard Chauvet et Gabryelle de Créans (SF, Rock’n’Roll Semilly x Mylord Carthago) les imitent et assurent la tenue d’un barrage. À son tour, le couple formé par François-Xavier Boudant et son produit maison, Gloria des Besnards, se joignent à la fête.

Gotcha de Berenrain. © Thomas Danet Tribut

Au terme de la première manche, neuf couples parviennent à déjouer tous les pièges du parcours, mais seuls huit se donnent rendez-vous pour un dernier affrontement. Bien qu’ils aient signé la meilleure prestation de la troisième manche de ce championnat, Genius de Rance (SF, Quitus d’Armanville x Quick Star) et Bernard Briand Chevalier, ne peuvent rejoindre le barrage, en raison d’une faute commise lors de la première épreuve qualificative. Qapella di Lino (BWP, Toulon x Kannan) et Guillaume Batillat, Gio de la Blanquerie (SF, Cornet Obolensky x Quick Star) et Christian Jannin, Gjos de Beaufour (SF, Contendro x Diamant de Semilly) et Pénélope Leprévost, Crack Bel (Z, Con Air x Fortuin) et Julien Gonin ainsi que Goldeneye GEM (SF, Cicero van Paemel x For Pleasure) et Camille Condé-Ferreira complètent la liste des barragistes.  

Gio de la Blanquerie. © Thomas Danet Tribut



Ouvreur du barrage, Alix Ragot et Gotcha de Baerenrain signent un parcours sans pénalité, avec un bon chronomètre, qui leur vaudra finalement la quatrième place du classement définitif. À leur suite, Édouard Chauvet tente sa chance avec Gabryelle de Creans, dont la mère, Tosca du Puits, provient de la souche de Quinola du Puits de Patrick Morin. Malheureusement, une briquette du mur et une barre en fin de parcours tombent et les relèguent en huitième position.

Gabryelle de Creans. © Thomas Danet Tribut

Avant même le numéro 1, François-Xavier Boudant prend un rythme soutenu sur sa Gloria des Besnards. Le couple déroule son parcours sans sursis et coupe la ligne d’arrivée en 43’’27, soit avec près de deux secondes d’avance sur Alix Ragot et sa fille de Vagabond de la Pomme. Lancés à la poursuite du temps des leaders, Guillaume Batillat et Qapella di Lino, une fille de Toulon et de l’excellente Signora (Kannan), fille de Sophie du Château et à l’origine, entre autres, de Vitot du Château (Diamant de Semilly), Best Of Iscla (Diamant de Semilly), ou encore Happy Day d’Iscla (Toulon), signent un parcours parfait, sans pour autant abaisser le chronomètre de référence. Pour soixante-treize centièmes, le duo s’incline et se glisse au deuxième rang.

La géniale Gloria des Besnards s'était déjà distinguée à six ans. © Thomas Danet Tribut

Plébiscité par un public tout acquis à sa cause, Gio de la Blanquerie aura assuré le spectacle tout au long de la compétition. Volontaire, le fils de Cornet Obolensky sur la souche de Gerbe d’Or termine finalement sixième, après une entrée un peu forte dans l’ultime combinaison du barrage, qui engendre une faute sur l’oxer de sortie. Même faute pour Gjos de Beaufour, complice de Pénélope Leprevost, qui en ajoute une seconde sur l’avant dernier effort du tracé raccourci. Le couple termine septième. Son naisseur, Éric Levallois, aura connu une semaine des plus agréables. Sur trois produits engagés lors des finales bellifontaines, le fondateur du haras de Beaufour décroche le titre de champion de France des hongres et entiers de six ans, grâce à Harry de Beaufour, monté par Reynald Angot, en plus d’une belle septième place pour Gjos de Beaufour.

Gjos de Beaufour et Pénélope Leprevost. © Thomas Danet Tribut



Encore une fois, la sortie du double se montre diabolique en privant un autre couple de toute chance de médaille. Camille Condé Ferreira et Goldeneye GEM, propriété de sa naisseuse, Élise Megret, terminent cinquièmes. L’étalon alezan, qui confirme année après année, met ainsi en lumière Cicero van Paemel, décidément très en vogue dans l’Hexagone. Chez les sept ans, deux produits de l’étalon gris terminent ainsi dans le top 5 final : Gloria des Besnards, en or, et Goldeneye GEM. En plus d’eux, la championne des six ans, Honolulu des Forêts, est elle aussi une fille de Cicero.

Beau moment de bonheur autour de l'attachant Goldeneye GEM. © Thomas Danet Tribut

Dernier à s’élancer, Julien Gonin joue le jeu, mais passe la ligne d’arrivée avec près d’une seconde de retard pour pouvoir prétendre à la victoire avec Crack Bel, un fils du regretté Con Air et de l’excellente La Toya III, née Sweety vh Asborneveld, grande gagnante internationale sous la selle de Markus Fuchs et désormais vouée à l’élevage chez la famille Neyrat. Troisième, ce pur produit Béligneux le Haras offre la victoire à Gloria des Besnards et François-Xavier Boudant, et termine meilleur étalon de sa génération.

Le bien nommé Crack Bel. © Thomas Danet Tribut

De fait, François-Xavier Boudant s’empare du titre de champion de France des chevaux de sept ans pour la deuxième années consécutive, après son premier sacre avec l’étalon du Groupe France Élevage, Falko de Hus (SF, Baloubet du Rouet x Vivaldi du Seigneur). Un titre à la saveur particulière pour le Normand qui intervient quelques semaines après sa première victoire en Grand Prix 5*, lors du CSIO de Dublin aux rênes de Brazyl du Mezel (SF, Haloubet de Gorze x Apache d’Adriers). Gloria des Besnards, sa complice du jour, est une jument que ses parents ont fait naître, après concertation familiale sur le choix de croiser Cicero van Paemel et Happy Girls (SF, Quidam de Revel x Elf III), née également chez Jacky Boudant, le père de François-Xavier, et avec laquelle le cavalier du haras du Barquet a concouru sur des épreuves internationales jusqu’à 1,45m. En somme, une happy end comme le public de Fontainebleau, venu en masse, les aime !

François-Xavier Boudant avait de bonnes raisons d'avoir le sourire dimanche ! © Thomas Danet Tribut

Les résultats complets ici.

Photo à la Une : Gloria des Besnards et François-Xavier Boudant ont vécu un conte de fées à Fontainebleau. © Thomas Danet Tribut

Toutes les épreuves de la Grande Semaine de Fontainebleau sont à (re)voir sur GRANDPRIX.tv.