Frédéric Neyrat, l'aventure BLH.
Charmant, un brin charmeur, l'homme est aussi fantasque, il aime le spectacle et il sait le faire. Il s'est construit seul à force d'acharnement sachant toujours se relever, au fur et à mesure des épreuves, pour s'ériger aujourd'hui comme l'un des grands étalonniers du paysage français.
Quels ont été vos premiers contacts dans les chevaux ?
Frédéric Neyrat : « Ma maman était cavalière et montait en concours hippique de niveau amateur. C'est donc tout naturellement que vers 7 ans, j'ai commencé à monter à cheval au centre équestre de Bourg en Bresse dans l'Ain. Plus tard, j'ai rencontré mon épouse au centre équestre, à Béligneux, où nous montions tous les deux. Kigali, fils de Wolfgang et de l'internationale Finesse, a connu une carrière internationale en dressage et est aujourd'hui le père du crack de Zigali vainqueur du Grand Prix de Rome avec Eric Lamaze. A l'époque, le centre équestre était dirigé par Jean Sarazin, qui était un de nos grands cavaliers de concours complet dans les années 70. Il était déjà secondé à l'époque par Michel Robert, qui était alors son cavalier d'écurie. Malheureusement, Jean Sarazin est décédé prématurément quelques années plus tard et Michel Robert a repris les activités du centre équestre. Nous faisions partie de cette belle jeunesse triomphante des années 70-80 qui évoluait sur le circuit de complet junior. Ce sont vraiment de très bons souvenirs, qui m'ont permis, pendant de longues études de prépa, puis de vétérinaire, de garder le moral au beau fixe. Mon père, lui, était assez loin des chevaux et essayait de tempérer la passion de sa femme et de son fils. Nous étions malgré tout tous les dimanches au concours et j'ai participé aux championnats de France de concours complet en même temps que Marcel Delestre, le père de Simon. C'était cette époque-là ! » Beaucoup de jeunes cavaliers rêvent de devenir professionnel, pourquoi avez-vous choisi la voie de vétérinaire ? F.N. : « A cette époque, cavalier professionnel était quelque chose de rarissime. La filière en était à son be.a . ba, et en plus, j'ai vite eu des problèmes de dorsalgie qui m'ont obligé à suspendre mes activités équestres. De plus, mes parents voyaient un métier du cheval comme un métier de miséreux. D'ailleurs quand j'ai envisagé de me lancer dans des études de vétérinaire, je l'imaginais plus dans le sens de devenir un jour vétérinaire rural à la campagne à soigner des vaches, en espérant avoir encore quelques chevaux, pour que mon épouse et moi puissions continuer à monter à cheval. Dans les années 75-80, des vétérinaires qui ne vivaient que du cheval, ça n'existaient pas ! Il y en avait juste deux-trois en France. » La suite, c'est demain.