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Jos Kumps, l'ombre du succès.

Reportages lundi 7 novembre 2016 Julien Counet

Pour cette nouvelle rencontre, nous vous proposons de découvrir un homme très discret, dont quasiment tout le monde a entendu parler mais que peu de monde ont entendu parler. Jos Kumps fait partie des véritables hommes de l'ombre, ceux qui sont rarement sur les terrains de concours mais dont le succès est rarement loin. L'homme n'est pas un grand bavard et s'il n'aime pas parler des autres, il aime encore moins parler de lui. Quand il se livre, c'est en tout cas sans langue de bois et toujours très riche d'enseignements.

Nous avons donc, avant de laisser parler Jos Kumps, demandé à deux cavaliers de son entourage de parler de lui. D'abord, le plus connu de tous, le multi-médaillé brésilien Rodrigo Pessoa. Ensuite, l'une des figures actuelle belge, Gudrun Patteet. Rodrigo Pessoa : « Cela fait presque 30 ans mais Evelyne Blaton a fait monter Jos Kumps à la maison puis au fur et à mesure, il a toujours travaillé un peu plus avec nous. Moi, j'étais gamin à ce moment-là et comme mon père était tout le temps parti, c'est Evelyne qui me donnait des leçons mais comme elle-même avait pas mal à faire, c'est Jos Kumps qui a commencé à me donner des leçons puis nous avons déménagé à Ecaussines avec Jos qui me suivait continuellement. A cette époque, j'allais monter après l'école et nous avons commencé à avoir une liaison assez proche car nous passions beaucoup de temps ensemble. J'étais junior à l'époque. Nous sommes devenus proches, puis très proches. Je travaillais beaucoup avec lui à la maison, même lorsque j'ai commencé de plus grosses épreuves. Lui faisait tout le travail sur le plat à la maison, il montait très bien sur le plat et il s'est vraiment professionnalisé comme dresseur. C'est vrai que quand il a commencé à s'occuper de moi, personne ne le connaissait mais peu importe. Il y a des gens, comme lui, qui ne sont pas connus mais qui sont bien meilleurs que des gens qui sont sur le devant de la scène et qui racontent n'importe quoi. Il faut savoir, il faut suivre un système et le perfectionner et c'est ce que lui a fait. Il a cru en notre système et il l'a embrassé des deux bras et l'a perfectionné car c'est quelqu'un qui académiquement est très très fort.  Il lit beaucoup, il connait tous les livres d'équitation, il a tout lu ! C'est quelqu'un qui a su prendre l'écrit pour le mettre en pratique. Son défaut, si c'est un défaut, c'est d'être quelqu'un de trop humble. Si c'est un défaut, c'est le sien. Il ne se donne pas assez de valeur à lui-même. C'est un travailleur acharné qui ne fait pas de show et c'est pour ça que nous avons toujours eu un bon contact. Nous avons même partagé notre chambre lors de plusieurs événements comme les championnats du monde à Rome. C'est quelqu'un qui sait être présent quand il faut, se retirer quand il faut. C'est pour ça que c'est un compagnon de voyage excellent. On rigole toujours avec cette histoire mais pour vous raconter une anecdote, un jour nous sommes partis en Italie. Nous avons pris l'avion de Bruxelles et Jos s'est acheté un journal à Zaventem en flamand. Pendant toute la semaine, il a lu ce même journal. De l'avant vers l'arrière, de l'arrière vers l'avant. Il allait sur le balcon pour fumer sa cigarette, ça, c'était véritablement son défaut. Il fumait à l'époque. C'est quelqu'un qui n'a pas besoin de grand-chose pour être satisfait. Techniquement, c'est quelqu'un qui a une très très bonne analyse avec les pieds sur terre. Si il n'y a rien à dire, il ne dit rien mais si il y a à dire, il le dit pendant que beaucoup de gens parlent beaucoup pour ne rien dire. Jos Kumps, ça se résume à quelqu'un qui ne dit pas beaucoup … mais quand il dit, il faut écouter car c'est très très souvent pile-poil. »

Gudrun Patteet fait partie des cavaliers qui font appel à Jos Kumps pour travailler leurs chevaux chaque semaine lorsqu'ils sont en concours ou pour les aider au quotidien. Un travail qui paie, vus les résultats de l'amazone Sea Coast ces derniers temps.

« J'avais déjà pris cours avec Jos Kumps pour le dressage il y a quelques années. J'avais pris quelques cavaliers à la maison qui s'étaient révélés ne pas être assez bons et j'ai décidé de trouver une autre solution. J'avais besoin de quelqu'un qui puisse travailler convenablement mes chevaux sur le plat et j'ai pensé à lui. Je l'ai appelé et nous nous sommes mis d'accord. La collaboration se passe très bien et finalement, j'ai également une fille qui monte un peu sur le plat et est enchantée de tout ce qu'elle apprend grâce à lui en le regardant travailler tous les jours, en plus des conseils qu'il peut prodiguer. Je pense qu'il n'y a pas de secret, les résultats que je fais aujourd'hui avec mes chevaux, c'est en partie grâce à son travail.

Il m'aide beaucoup au niveau du contrôle des chevaux entre les obstacles sur la piste, quie j'ai beaucoup amélioré. Un cheval comme Pebbles est très compliqué et peu de gens peuvent le travailler car il a énormément de sang mais en plus, il est très malin et quand je le monte tous les jours, il en a vraiment marre de moi car je l'embête tout le temps alors nous avons trouvé un compromis : je saute avec lui et je fais des promenades, tout comme ma cavalière, alors que Jos Kumps le travaille sur le plat. Quand on ne connaît pas bien Jos, il peut paraître très sérieux et ne parle pas beaucoup … mais une fois que la glace est brisée, c'est un homme très marrant qui a beaucoup d'humour. En plus, c'est un homme avec qui j'ai la chance de pouvoir discuter de mes ressentis quand je monte un cheval ou un autre car il pense la même chose que moi. C'est important d'avoir la même idée quand on travaille avec quelqu'un car je peux lui dire quand j'ai un problème, il va lui-même travailler sur ce problème ou me donner des conseils. En plus, il s'intéresse très fort à la manière dont les choses se passent au concours pour voir s'il y a encore des choses à régler ou si il évolue bien. »

Jos Kumps comme vous ne l'avez jamais lu, dans le prochain volet de ce reportage...