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Jonna Ekberg, des rêves que l'on réalise

Reportages mercredi 23 novembre 2016 Julien Counet

Le clan Stephex peut également compter sur ses deux perles suédoises, Petronella Anderson et Jonna Ekberg. Pourtant. La jeune femme s'est avant tout illustrée pour ses propres performances cette saison alors que sa jument de tête, Equita van't Zorgvliet, changeait de couloir pour intégrer le piquet de chevaux de son collègue Daniel Deusser.

Jonna Ekberg et sa jument de tête actuelle, Air Pia VG Z (Air Jordan).

Quels ont été vos premiers contacts avec les chevaux ?

Jonna Ekberg : « Quand j'étais petite. Je devais avoir trois ans quand je me suis assise sur un poney chez des amis qui en avaient. J'ai commencé les cours en manège lorsque j'avais six ans dans la ville où nous vivions dans la région de Stockholm. Ma maman a toujours été intéressée par les chevaux même si c'était juste un hobby pour elle. C'est donc évidemment elle qui m'a introduite près des chevaux et je les ai directement aimés. Une fois que j'ai commencé avec les poneys, j'ai voulu aller à l'école d'équitation. J'ai ensuite eu mes propres poneys vers douze et treize ans et je n'ai jamais arrêté. »

Vous avez directement commencé par le saut d'obstacles ?

J. E. : « Quand j'ai débuté, je montais à la fois en dressage et en jumping. J'ai également fait des concours de dressage mais je trouvais ça assez ennuyeux et à la fin, j'étais plus intéressée par le saut d'obstacles. J'ai évolué durant plusieurs années au poney club puis j'ai eu une entraineuse suédoise qui m'a appris énormément de choses lorsque j'ai eu mes propres poneys. Je ne m'entrainais pas si souvent avec elle, peut-être une fois par mois, puis j'ai été suivie par différents entraineurs suédois mais qui n'étaient pas très connus. »

Quand avez-vous décidé que vous vouliez que ce soit plus qu'un hobby ?

J. E. : « Je pense que c'est lors de ma dernière année en tant que cavalière poney. J'ai participé à mon premier championnat d'Europe. J'étais déjà très impliquée dans les chevaux mais par la suite, j'ai également fait partie de l'équipe en Junior et là, j'ai vraiment voulu en faire mon métier. J'étais toujours à l'école mais je savais que quand je quitterais les cours, je voulais tenter ma chance dans les chevaux. J'ai terminé l'école à 19 ans et j'ai débuté dans le milieu. »

Comment ont réagi vos parents quand vous leur avez annoncé ?

J. E. : « Ils m'ont toujours soutenu. Ils ont accepté ma décision et m'ont dit que si je voulais essayer, je pouvais le faire. Lorsque j'ai quitté l'école, j'ai voulu débuter ma propre écurie en Suède en louant quelques boxes pour prendre des chevaux au travail mais c'était vraiment trop difficile. J'étais jeune, je n'avais pas trop d'expérience dans le sport. J'ai donc décidé de bouger. J'avais un contact en Grande Bretagne par l'intermédiaire de la s?ur d'un ami qui avait un gros élevage de chevaux là-bas. Je suis donc parti chez eux pour travailler et m'entrainer durant 6 mois puis finalement, j'y suis resté un an avant de revenir en Suède. Après cela, j'ai changé de travail quelques fois. Je suis ensuite venue en Belgique travailler pour Abdel Said durant deux ans et demi avant de venir ici chez Stephex où je suis maintenant depuis presque deux ans et demi également. »

Qu'est-ce que vous espériez en venant ici ?

J. E. : « Honnêtement, je n'espérais pas y rester aussi longtemps. C'est tellement une grande écurie et tellement active alors que j'étais habituée à des écuries plus petites avec des affaires beaucoup plus privées et beaucoup moins de chevaux qu'ici. Mais je voulais vraiment essayer car je voulais vraiment prendre ma chance mais quand je suis arrivée ici, ma première impression a été « Waw, c'est si grand » avec tant de chevaux, tant de gens puis finalement, tout s'est très bien passé dès le premier jour. Les premières semaines, vous devez vous habituer à tout avec un tempo plus rapide mais j'ai aimé cela dès le début et j'aime toujours cela. »

 

Comment êtes-vous arrivée ici  d'autant qu'à cette époque, vous n'étiez pas encore connue ?

J. E. : « Non, en effet. Lorsque je travaillais chez Abdel Saïd, je ne faisais pas trop de concours. Juste des deux et quelques trois étoiles mais principalement des jeunes chevaux. Stephan Conter est venu me trouver à Lanaken durant le Championnat du monde des jeunes chevaux. Je montais une six ans et il est venu me trouver me demandant d'où je venais et si je cherchais un autre travail  mais j'ai répondu que non mais il a continué d'insister sur d'autres concours puis Farid Ladjouan (bras droit de Stephan Conter, ndlr) m'a appelé et j'ai finalement accepté et je n'ai vraiment aucun regret évidemment. »

 Stephan Conter avec ses cavaliers : Jonna Ekberg & Lorenzo De Luca

Vous faisiez donc quand même déjà du trois étoiles avant d'arriver chez Stephex ?

J. E. : « Oui mais uniquement avec un seul cheval qui m'appartenait et que j'avais formé depuis qu'il était jeune cheval jusqu'à 9 ans puis je l'ai vendu. J'ai donc fait quelques Grand Prix avec ce cheval qui était un très bon cheval mais je n'avais pas une grande expérience. Ce n'est pas comme si j'avais eu 4 chevaux de Grand Prix, j'avais surtout une expérience dans les jeunes chevaux. Au départ, quand nous avons conclu l'accord sur notre partenariat avec Stephan Conter, il m'avait proposé de faire des concours nationaux et des deux étoiles et que si cela se passait bien, je pourrai évoluer en trois étoiles mais je n'espérais pas faire directement les plus gros concours. Je n'avais de toute façon pas tellement d'expérience en concours finalement. Ici, j'ai reçu directement dix à douze chevaux qui ne demandaient qu'à aller au concours ! C'était déjà une grosse étape pour moi. Après six ou sept mois ici, Stephan m'a dit « Je pense que tu vas faire le grand sport bientôt » et je riais quand il me l'a dit. Je lui ai répondu que je ne pensais vraiment pas que cela allait arriver mais au final, c'est lui qui a été le premier à m'en parler. »

Au départ, vous vous voyiez avant tout comme une cavalière maison qui préparait les chevaux pour les autres ?

J. E. : « Non, j'ai toujours voulu faire le sport et je ne serais pas venue ici pour être cavalière maison. Même avant de venir ici, je ne faisais pas autant de concours mais j'avais toujours un agenda où je savais que tel week-end, j'allais faire tel concours. J'aime beaucoup monter mais si je n'ai pas d'objectif comme me préparer pour tel concours, avoir tel cheval prêt pour tel concours, alors je sais que je vais m'ennuyer. Je monte parce que j'aime les concours et le sport. »

 Jonna Ekberg et le jeune entier de 7 ans Calvaton Z (Calvados Z x Clinton)


Crédit photos : Julien Counet.