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“J’aime beaucoup Careca LS Elite, car il me fait penser à Grand Cru van Rozenberg”, Jérôme Guéry (2/2)

Careca
jeudi 9 mai 2024 Jocelyne Alligier

En venant au Printemps des sports équestres de Fontainebleau avec un lot de chevaux essentiellement en formation, Jérôme Guéry ne comptait pas jouer les vedettes. Mais le cavalier belge n’a pas échappé à une véritable “Quel Homme Mania”, car son magnifique étalon était aussi du voyage, attirant l’attention de tous les médias et autres observateurs. De la forêt bellifontaine au grand parc du château de Versailles, il y a encore quelques étapes, mais Jérôme Guéry affiche autant de détermination que de confiance pour la quête d’une nouvelle médaille avec son bel Holsteiner de dix-huit ans. Dans la seconde partie de cet article, le Diable Rouge, vice-champion du monde à Herning en 2022, évoque également sa relève et le fonctionnement de son système.

La première partie de cet article est à (re)lire ici.

Dans le piquet de Jérôme Guéry plusieurs chevaux ont un fort potentiel d’avenir, et d’autres ont les moyens de faire oublier une saison 2023 marquée par les blessures de Quel Homme de Hus, mais aussi de Great Britain V (Nabab de Rêve), et plusieurs départs comme celui de Napoli vh Nederassenthof (Président), passé sous la selle du Danois Andreas Schou, ou de Floris TN (Quality Time TN), entré dans le piquet du saoudien Abdullah Al Sharbatly. “Sans Quel Homme c’est beaucoup plus difficile !”, glisse Jérôme Guéry. “Mais j’ai un très chouette cheval acheté en fin d’année à Olivier Robert, Careca LS Elite (Caruso LS et la bonne complice d’Edward Lévy, Rebeca LS, par Rebozo La Silla, ndlr). Je ne l’ai pas emmené à Fontainebleau, car il est sur le départ pour le Global de Shanghai (le couple a conclu son Grand Prix avec une faute, ndlr). Il a pris part à son premier CSI 5* avec moi au Saut Hermès, où je manque le barrage pour un point de temps dépassé. Careca a remporté un Grand Prix 3* à Oliva et s’est classé douzième du Grand Prix 4* de Gorla Minore cette d’année. Je suis sûr qu’il montera sur le podium d’un Grand Prix 5* avant la fin de l’année ! C’est un cheval qui n’a pas eu un passé facile, car il est passé entre beaucoup de mains. J’espère que je vais le garder un peu plus longtemps. Je l’aime beaucoup, car il me fait penser à Grand Cru van Rozenberg (Malito de Rêve), mon cheval des Jeux olympiques de Rio. Il est hypersensible, très respectueux. Il a besoin d’être compris, et j’ai dû trouver les bons codes. J’en ai parlé en Espagne avec Pénélope (Leprevost, ndlr), qui l’a monté il y a quelques années. Elle m’a donné de bons conseils, m’a dit d’y croire et m’a bien expliqué son fonctionnement. Depuis, je sens qu’il y a eu un déclic entre lui et moi.” 

Arrivé au sein du piquet de Jérôme Guéry l'année dernière, Careca LS Elite n'a pas tardé à exprimer tout son potentiel sous la bannière belge. © ScoopdygaJérôme Guéry mise aussi sur Come Away Flamingo, une jument de dix ans. © Dirk Caremans / Hippo Foto



Remus et Romulus pour les Jeux de Los Angeles

Jérôme Guéry fonde aussi de bons espoirs dans des chevaux disposant d’un peu moins d’expérience. “J’ai une jument de dix ans, Come Away Flamingo (Cardento), qui est très à l’aise au niveau 3*. Elle doit encore se mettre sur la hauteur pour faire du 5*, mais je pense qu’elle va passer le niveau (la baie s’est d’ailleurs classée deuxième de la première manche de la Global Champions League de Shanghai, la première épreuve à 1,55m qu'elle disputait, ndlr). J’ai amené à Fontainebleau un étalon de neuf ans, Jyrado vh Bovenhoekshof (By Ceira d’Ick), qui est très prometteur. Mais c’est surtout le lot de sept ans qui est exceptionnel, dont Hitch d’Ellipse (un fils de Canturo et frère utérin, entre autres, de Padock du Plessis, ndlr) acheté à Oliva avec Ashford Farm à Thierry Rozier, et deux propres frères : Remus de Mariposa et Romulus de Mariposa (Lector vd Bisschop) qui sont des petits fils de Flora de Mariposa (For Pleasure). J’ai monté leur mère, Margriet de Mariposa (Nabab de Rêve), que j’ai vendue aux Etats-Unis”, reprend le trente-huitième meilleur cavalier du monde. “J’ai l’habitude de travailler avec cet éleveur, Koen de Brabander, et j’avais acheté Romulus à cinq ans. L’an dernier, je me suis dit qu’il fallait remettre les frères ensemble, et j’ai acheté Remus ! Ce qui est incroyable, c’est que pour des propres frères ils sont tous les deux très différents. Mais il est certain que ce sont tous deux des chevaux de Grand Prix. Je ne sais pas avec qui ils le feront, mais j’aimerai vraiment en garder un des deux, car je pense qu’il s’agira sera mon prochain cheval olympique. Hitch aussi a cette qualité, mais avec Ashford Farm il sera certainement vendu avant Los Angeles. Le commerce fait partie de mon fonctionnement : pour pouvoir garder des chevaux comme Quel Homme et faire tourner la structure, c’est nécessaire. Pour la plupart, les chevaux sont au moins en partie à moi. J’ai parfois un ou deux chevaux de propriétaires, mais c’est rare.’

Remus de Mariposa, ici sous la selle de Cyril Cools, fait partie des grands espoirs de Jérôme Guéry... © Agence Ecary

...tout comme son propre frère Romulus de Mariposa, ici à six ans avec Virginie Thonon. © Sportfot

Le Diable Rouge pense également le plus grand bien de sa nouvelle recrue, Hitch d'Ellipse, issu de la souche de Bourrée. © Jean-Louis Perrier



Les descendants de Quel Homme pour écrire la suite de l’histoire

Et pour parler de la relève, il faut bien évoquer la production de Quel Homme de Hus. Mais celle-ci est encore balbutiante dans les générations en âge d’aborder le haut niveau, puisque jusqu’en 2019 les naissances annuelles du Holsteiner enregistrées au SIRE se comptaient quasiment sur le doigt d’une main ! On remarque néanmoins Ego des Cabanes, récent sixième en individuel sous la selle de Luc Château et vainqueur en équipe du CCIO 4*-S de Montelibretti ou encore Eloize M’Aurea, qui était présente, comme son père, à Fontainebleau, sous la selle du jeune Néo Pensotti. 

Ego des Cabanes, un fils de Quel Homme de Hus ici lors d'une épreuve Formation 3 disputée en 2020, évolue à haut niveau en concours complet avec Luc Château. © Agence Ecary

Les éleveurs étrangers n’ont pas été très inspirés non plus par ses premières années de monte, malgré la présence de deux étalons prometteurs, Quel Mexx (mère par Con Air) et Okavango Sitte (mère par Greco Sitte), au sein de sa production, ce que Jérôme Guéry explique par le manque de notoriété de l’étalon. “Quel Homme n’était pas connu lorsqu’il ne faisait pas de haut niveau. Il a débuté assez tard sur le grand circuit et il commence à recevoir de très bonnes juments. Sa première génération importante prend quatre ans. Je pense qu’il va y avoir des chevaux fantastiques, les éleveurs qui en ont sont très contents. On a déjà des gagnants sur des concours de saut en liberté, des Top Price sur des ventes. Beaucoup de cavaliers professionnels lui ont confié leurs bonnes juments et je pense qu’on va avoir des Quel Homme fantastiques dans les années à venir. Je fais naître trois ou quatre poulains par an et évidemment on a beaucoup de Quel Homme ! On est impatient de les voir en piste ! J’ai une pouliche qui prend quatre ans qui est exceptionnelle. Sa mère Diamond Touch, par Diamant de Semilly et une fille de Chin Chin, est la propre sœur de l’étalon Don’t Touch Tiji Hero. Je l’ai vendue aux Etats-Unis (à Callie Schott, qui figure sur la liste courte de la fédération américaine pour les Jeux de Paris avec le tout bon Garant, ndlr) après sa quatrième place au championnat du monde de Lanaken, mais j’ai sa fille de quatre ans ainsi que sa propre sœur, née cette année. J’ai aussi avec Gaëtan Decroix une sept ans, Havantina des Flagues”, complète Jérôme Guéry. Celle-ci poursuit sa formation avec les époux Decroix sur le circuit international réservé aux jeunes chevaux. De quoi continuer à écrire l’histoire, tandis qu’en France naissent une centaine de Quel Homme de Hus par génération depuis 2021. Ces jeunes pousses ne tarderont sans doute pas à montrer leur talent !

Vendue outre-Atlantique, la toute bonne Diamond Touch laisse une production intéressante à Jérôme Guéry, qui l'a confiée à.... Quel Homme de Hus, of course ! © Dirk Caremans / Hippo Foto

À Fontainebleau, tandis que sa fille Eloize M'Auzea faisait le bonheur de Neo Pensotti, Quel Homme de Hus poursuivait sa route vers les Jeux olympiques de Paris 2024. © Jean-Louis Perrier

Photo à la Une : Jérôme Guéry espère voir Careca LS Elite récompenser par une place sur le podium d’un Grand Prix 5* cette saison. © Pixels Events