Hipipip pour les sept ans au CIR de Cluny, où un fils de Diamant de Semilly fait parler de lui

Elevage mardi 23 juillet 2024 Jocelyne Alligier

L’étape du circuit Top 7, organisée pendant le CIR de Cluny, a sourit à l’élevage régional bourguignon avec la victoire d’Hipipip Kokka, montée par François-Éric Fédry. Son dauphin du jour, Mark McAuley, a révélé un entier sur lequel il fonde de grands espoirs, Rossi vd Heffinck, dont la lignée maternelle sera représentée aux prochains Jeux olympiques !

Les chevaux venus de stud-books étrangers étaient en force lors de l’étape bourguignonne du circuit des sept ans, du 15 au 17 juillet à Cluny, avec vingt et un représentants sur les cinquante-trois partants. Troisième de la vitesse la veille avec la très performante Ruby of the Paddocks (Kannan), Thomas Lévèque a du se contenter du sixième rang au terme d’une journée bien remplie avec quinze chevaux, dont ceux de Yannick Martin montés au pied levé après une mauvaise chute de ce dernier survenue lundi. Comme beaucoup d’autres cavaliers, il était en selle à 7 heures et encore à plus de 21 heures pour ce barrage des sept ans, empochant à mi journée le titre de champion du CIR pour le quatre ans de Sébastien Fonck, Kokoriko Dorchival (Windows vh Costersveld alias Cornet Obolensky).

Le haras de la Tuilière, fort d’une délégation de quatorze chevaux à Cluny, avait fait une belle démonstration avec les deux sept ans de Mark McAuley, sans jouer le chronomètre le premier jour. Si sur la seconde étape Clooney van Spalbeek, un fils de Comilfo Plus dont plusieurs produits ont été très remarqués à Cluny, manquait le barrage pour une petite faute sur le mur, son camarade d’écurie, Rossi vd Heffinck (Diamant de Semilly) terminait à une belle deuxième place au terme d’un barrage tout en fluidité. Très typé par son père, qui décidément réussi bien dans le croisement avec les lignées belges issues des courants de sang allemand, cet entier se réclame d’une souche remarquable. Sa mère, la BWP Isolde vd Heffinck (Contact vd Hefinck), s’est classée jusqu’à 1,50m avec le jeune prodige Thibeau Spits et le Portugais Rodrigo Almeida et compte déjà plusieurs produits intéressants. La deuxième mère de Rossi, Only Picobello, performante jusqu’à 1,40m, a une nombreuse descendance où se distinguent trois performers en 5* : Check Picobello (Cardento) avec Eric Lamaze et l’Américaine Lucy Davis, son propre frère, Clown of Picobello, passé de la selle d’Abdel Saïd à celle de Cian O’Connor l’été dernier et disparu des radars depuis novembre 2023, et surtout Romeo 88 (Contact vd Heffinck), né Champion of Picobello et en route pour Paris 2024 avec Harry Charles. La troisième mère de Rossi vd Heffinck, Pleasure by Picobello, une Oldenbourg fille du normand Papillon Rouge a, elle, performé sur 1,60m avec Max Kühner. Une sacrée souche maternelle que n’avait pas remarqué Mark Mcauley ! "Quand j’achète un cheval c’est surtout les sensations qui m’intéressent ! Je ne regarde pas trop les origines mais c’est un plus, d’autant que je pense qu’on va développer l’étalonnage. On a déjà Ginko du Rouet (Vagabond de la Pomme), et on va demander l’approbation pour Rossi ! En plus de ses moyens il a un très bon caractère, il est facile à s’occuper, c’est vraiment un cheval d’avenir. On l’a acheté au début de son année de six ans et c’est notre cavalière, Apolline Cozien, qui l’a monté. J’ai fait trois concours avec lui depuis le mois de juin, avec que des sans-faute à la clef ! Pour moi, c’est vraiment un cheval pour le très grand sport. Maintenant, il faut savoir être patient. Je pense l’amener dans des beaux concours l’année prochaine, pour prendre part aux épreuves réservées aux chevaux de huit ans", se projette l’Irlandais, installé en France. "Cette année, je suis le cinquième de l’équipe irlandaise pour Paris. Avec le système à trois couples, je n’irai pas aux Jeux olympiques (Mark McAuley pourrait finalement faire le déplacement à Versailles avec GRS Lady Amaro, Bertram Allen et Pacino Amiro ayant été contraints de déclarer forfait, mardi 23 juillet, ndlr). C’est comme ça ! On verra ce qu’il se passe dans quatre ans avec Rossi !"

Peut-être inspiré par son oncle utérin, un certain Romeo 88, Rossi vd Heffinck pourrait-il être une cartouche pour les Jeux olympiques de Los Angeles, en 2026 ? Mark McAuley fond, en tout cas, de grands espoirs en ce fils de Diamant de Semilly. © Jean-Louis Perrier

Champagne pour l’élevage Kokka

Ouvreur du barrage de ce Grand Prix des sept ans, François-Éric Fédry a renouvelé son sans-faute dans un temps inégalé avec Hipipip Kokka, un fils du Holsteiner Carinjo*HDC, bon gagnant avec Patrice Delaveau (ISO 178 en 2014), père, entre autres, de l’excellent complice de Nicolas Touzaint, Fibonacci de Lessac*HDC (ICC 150 en 2022). Ce joli bai est né en Saône et Loire, près de Chalon, au centre équestre de l’As de Trèfle où était déjà née sa mère, Amajolie Kokka (Lauterbach), ISO 128. Peu sorti à quatre et cinq ans, il a ensuite été confié par son propriétaire David Tavernier à François-Éric Fédry, remarquable cavalier formateur qui sait prendre son temps avec ses élèves. "C’est un cheval qui a des moyens et du respect mais beaucoup de sensibilité, donc il faut savoir être patient !", soulignait d’ailleurs ce cavalier installé dans l’Ain et qui a passé une dizaine d’années dans les écuries de Virginie Coupérie.

Le tiercé gagnant de ce Grand Prix est complété par Hoara de la Proz (Castronom), confiée à un habitué des podiums jeunes chevaux, Éric Lelièvre. La vielle, il avait remporté la vitesse des sept ans avec Hortensia du Faubourg (Airborne Montecillo) et a signé de nombreux sans-faute sur le CIR, notamment avec les produits de l’élevage de Champloué, et s’est imposé dans le championnat des cinq ans aux rênes de Jawella de Levaux (Conte Bellini).

Les résultats complets.

Photo à la Une : Mark McAuley semble avoir trouvé une nouvelle pépite en Rossi vd Heffinck, qui n'a laissé personne indifférent à Cluny. © Jean-Louis Perrier