À Grimaud, Henrik von Eckermann et son King ne se font pas avoir trois fois
Vaincus à Doha et Paris, Henrik von Eckermann et King Edward tiennent leur victoire. Dans le Sud de la France, à l’Hubside Jumping de Grimaud, le couple, champion olympique par équipe, a été le meilleur d’un barrage ayant réuni dix-neuf couples. Jugeant son partenaire comme le “meilleur cheval au monde actuellement”, le Suédois fait coup double avec ce nouveau succès, en s’assurant de précieux points au classement mondial Longines. Deux et troisième, Julien Épaillard et Marlon Modolo Zanotelli ont aussi tiré leur épingle du jeu avec Caracole de la Roque et VDL Edgar M.
Le stratosphérique King Edward n’avait plus défilé en tête d’un tour d’honneur depuis le 20 novembre dernier et sa victoire dans le Super Grand Prix des Play-Offs de Prague. Un succès pas si lointain, mais qui, compte tenu des qualités du petit alezan, que son cavalier juge comme “le meilleur cheval au monde actuellement”, et de sa forme actuelle, aurait pu être rapidement dépassé par d’autres. La paire, magistrale aux Jeux olympiques de Tokyo l’an dernier en signant six sans-faute en autant de parcours, a d’abord terminé deuxième de la finale du Top 10 Rolex de Genève, septième du Grand Prix associé, puis cinquième et deuxième des temps forts de Doha, avant de se faire à nouveau coiffer au poteau au Saut Hermès. À l’Hubside Jumping de Grimaud, le couple a remis les points sur les i, dimanche 17 avril.
“C’était un Grand Prix extra ! Je suis tout particulièrement ravi du barrage : King Edward saute toujours de manière exceptionnelle, mais, de ma faute, nos derniers barrages n’ont pas été aussi fluides que je les aurais voulus. Aujourd’hui, c’était parfait. Surtout pour le cavalier d’ailleurs : le tracé proposé par le chef de piste était de ceux que j’affectionne particulièrement”, a commenté l’heureux lauréat à l’issue de sa victoire. “Il a fallu prendre tous les risques : j’ai profité de la grande foulée de King Edward, là où sur des tracés plus sinueux, je n’aurais sans doute pas pu le faire et remporter le Grand Prix. Aujourd’hui, c’était mon jour de chance ! (rires) King Edward est sans aucun doute le meilleur cheval au monde actuellement. Avec tout le respect que je dois aux autres montures, je considère vraiment ce cheval comme la super star du moment.”
Un barrage fleuve
Le point serré en passant la ligne d’arrivée, Henrik von Eckermann savait qu’il venait de signer une sacrée prestation en arrêtant le temps en 41”67. Pourtant, rien n’était joué dans cette finale ayant regroupé… dix-neuf sans-faute ! Avec autant de qualifiés, le barrage s’est donné des allures de seconde manche en regroupant quelques beaux noms, à l’image de Steve Guerdat, quatrième, Scott Brash, onzième, Mark McAuley, douzième, ou encore Peder Fredricson, Pénélope Leprevost ou Max Kühner, non classés en raison d’erreurs concédées lors de cet ultime parcours.
Prêt à relever n’importe quel défi, Julien Épaillard s’est frotté à l’expérience d’Henrik von Eckermann et son roi avec la prometteuse mais encore inexpérimentée Caracole de la Roque, qui disputait son tout premier 5* ce week-end. L’agile baie n’a pas semblée perturbée par la hauteur et a survolé toutes les difficultés du jour, pour terminer deuxième, comme la semaine dernière dans le temps fort du 3*, dans cette même arène… déjà derrière Henrik von Eckermann ! En plus d’avoir montré de très belles choses, la fille de Zandor Z et petite-fille de Kannan ne s’est inclinée que pour douze centièmes. De bon augure pour la suite, d’autant plus que l’excellent Billabong du Roumois a récemment quitté le Normand pour rejoindre le jeune Harry Charles.
La troisième place est revenue au toujours très régulier Marlon Modolo Zanotelli. En selle sur son fidèle VDL Edgar M, l’actuel numéro six mondial, qui avait remporté son tout premier 5* sur ici-même, en août 2020, a su manœuvrer son grand alezan avec précision pour conclure sur le podium. Également doubles sans-faute, Steve Guerdat, Andreas Schou, Jana Wargers et Wilm Vermeir complètent le Top 8 avec leurs respectifs Albfuehren's Maddox, Darc de Lux, Limbridge, Baschung Courcelle et Dm Jacqmotte.
Le costume de numéro un mondial en ligne de mire ?
En décrochant son troisième succès individuel au plus haut niveau international, et un énième classement en Grand Prix, King Edward a offert à son pilote de précieux points au classement mondial Longines. La hiérarchie des meilleurs cavaliers de la planète risque d’être intéressante le mois prochain. Pour rappel, Peder Fredricson, victime d’une surprenante dérobade au barrage ce week-end, arbore son brassard du numéro un depuis sept mois, mais est talonné par son compatriote Henrik von Eckermann, qui a grappillé de précieux points ces dernières semaines. N’oublions pas non plus le Suisse Martin Fuchs, troisième meilleur cavalier du monde, lauréat de la finale de la Coupe du monde Longines la semaine dernière et une nouvelle fois impérial ce week-end, dans le CSI 3* de Linz-Ebelsberg. Bref, la bataille sera serrée. “J’adorerais bien évidemment être numéro un mondial très prochainement, mais j’irai au rythme de King Edward, celui qui correspondra au planning que je nous ai fixé : par exemple, je sais que je pourrais remporter des points dans le classement mondial si je revenais ici avec lui, pour l’Hubside Jumping Grimaud-Golfe de Saint-Tropez, dans deux semaines ; mais je lui avais planifié trois semaines de repos et il ne m’accompagnera donc pas lors de ma prochaine venue dans quinze jours”, confie le Suédois. “Il ira à Windsor, et si mes résultats me permettent de devenir numéro un mondial prochainement, je serai bien sûr le cavalier le plus heureux du monde, mais je ne courrai pas après les points au détriment du bien-être de mes chevaux. Cela viendra si et quand ça doit venir.” Résultat dans quelques jours.
Avec communiqué. Photo à la Une : Henrik von Eckermann et King Edward. © Sportfot