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En plein Paris, Christian Ahlmann repousse les assauts de Bosty pour s’offrir un doublé

Ahlmann Mandato Paris
Sport samedi 24 juin 2023 Mélina Massias

Quelle victoire pour Christian Ahlmann. Au-delà de s’imposer dans l’un des lieux les plus iconique de la planète, au pied de la Tour Eiffel et de réaliser le premier doublé de l’histoire du Longines Paris Eiffel Jumping, l’Allemand a surtout signé un retour tonitruant, deux mois après avoir subi une violente chute sur la piste de Mexico. Derrière l’heureux lauréat et son spectaculaire Mandato van de Neerheide, dont le pedigree se révèle particulièrement intéressant, deux Français ont fait honneur aux tribunes parisiennes : Roger-Yves Bost sur Cassius Clay VDV, ainsi que Pénélope Leprevost, associée à Bingo del Tondou.

Doublé ? Pas doublé ? Telle était la question, à l’aube de la neuvième édition du Longines Paris Eiffel Jumping (LPEJ) et de son traditionnel Grand Prix, étape du Longines Global Champions Tour (LGCT). Samedi 24 juin, au pied de la Dame de fer, Christian Ahlmann a tranché. Associé au génial Mandato van de Neerheide, qui peut difficilement renier son père, le tout aussi exceptionnel Emerald van’t Ruytershof, l’Allemand à la veste bleue a joué les remakes, quatre ans après son premier succès sur le Champ de mars. Le soleil couchant, un cheval alezan et un barrage au cordeau ; le succès du couple Ahlmann-Mandato a étrangement rappelé le scénario vécu par les tribunes, déjà combles, en juillet 2019. À l’époque, le pilote des écuries Zangersheide était en selle sur Take A Chance On Me, qui s’était révélé ce soir-là au pied de la Dame de fer. Cette fois, la victoire de Mandato, né Eric van Giel, comme l’exceptionnel Etoile van de Neerheide et petit-fils du Selle Français Pommeau du Heup sur une souche ancienne, celle d’un certain Tangelo van de Zuuthoeve, était davantage prévisible, tant ce puissant et agile hongre BWP frappait à la porte des Grands Prix 5* ces derniers mois. Au-delà de marquer le premier doublé de l’histoire du LPEJ, cette victoire doit avoir un goût tout à fait particulier pour Christian Ahlmann, victime d’une violente chute en avril dernier à Mexico qui l’avait mis sur la touche pendant un peu plus d’un mois.

Célébration sur un fond de carte postale pour les trois meilleurs du Grand Prix 5* de Longines Paris Eiffel Jumping. © Filippo Gabutti

“C’est juste incroyable. Je ne m’attendais pas du tout à cela ! J’étais très, très heureux de retrouver les terrains de concours, mon travail et un peu de positivité. Les séquelles de ma chute auraient pu être bien pires après Mexico. Mon rétablissement a pris environ deux mois et deux petits concours. Terminer pour mon premier Grand Prix en tant que vainqueur est simplement incroyable. Je crois que le champagne du podium était le meilleur de ma carrière !”, s’est satisfait Christian Ahlmann. “Mandato a commis deux fautes hier, mais il m’a donné un bon sentiment. Sa réaction aujourd’hui a été formidable. Je sais qu’il est capable de telles choses, mais il faut toujours le bon rythme, le bon moment et un peu de chance. Tout était réuni aujourd’hui. J’ai changé mon embouchure aujourd’hui. Celle que j’essayais ces derniers temps, une association entre un mors et un hackamore, ne lui convenait plus. Il était trop sensible avec. J’ai donc repris mon ancien équipement et il a sauté comme il le fait toujours ! J’ai pu l’aider, et je crois que cela a été la clef.” 

Christian Ahlmann a mis à l'honneur l'affixe van de Neerheide, dans un cadre idyllique. © LGCT



Bosty K.O pour moins d’une demi-seconde 

Sélectif, le parcours imaginé par Grégory Bodo et son équipe a mis du temps avant de trouver tous ses barragistes. Avant la pause, seuls trois couples avaient leur ticket en poche pour la finale au chronomètre. Finalement, pour garantir un spectacle à son apogée, quatre autres paires se sont ajoutées à la liste, pour un nombre parfait de sept prétendants à la victoire. Parti en numéro quatre, et premier à s’être ouvert les portes d’un second parcours, Roger-Yves Bost a tout tenté. En selle sur son incroyable Cassius Clay VDV, le Français, que le public ne pouvait que soutenir, a arrêté la montre en 38”53. Un temps plus qu’honorable, qui aurait bien pu offrir à son gris par Calvino une deuxième victoire en Grand Prix, après celle acquise en avril dans le temps fort du CSI 4* de Fontainebleau. Mais, pour moins d’une demi-seconde, les deux valeureux combattants ont été mis KO par Christian Ahlmann, arrivé entre les cellules finales en 38”09.

Roger-Yves Bost et Cassius Clay VDV face à la Tour Eiffel. © Stefano Grasso

Comme pour combler la (petite) déception du public local de ne pas entendre la Marseillaise, Pénélope Leprevost a complété le trio de tête avec son fantastique Bingo del Tondou, en constante progression. Après avoir remporté une épreuve à barrage à 1,55m lors du CSI 3* de Münich-Riem mi-mai, le fils de Vigo d’Arsouilles a enregistré sa plus belle performance à ce niveau. En octobre dernier, Bingo et Pénélope terminaient déjà quatrièmes de l’étape de la Coupe du monde Longines de Lyon. Herbe, sable, indoor ou outdoor, tout semble convenir à ce Selle Français de douze ans, que beaucoup voient déjà défendre les couleurs tricolores en grand championnat dans les années ou mois à venir. 

Joli célébration aux côtés de Bingo del Tondou, entouré, entre autres, de sa groom, Mélanie Cloup, ainsi que de Pénélope Leprevost et Eden Leprevost-Blin Lebreton, ambassadrices de la neuvième édition du LPEJ. © LGCT



La méthode Fernando Martinez Sommer récompensée

Ce soir, à Paris, les fans les moins assidus auront peut-être découvert un certain Fernando Martinez Sommer, deux-cent-trente et unième mondial. Pourtant, le Mexicain n’en est pas à son coup d’essai. Déjà expérimenté, ce cavalier éminemment sympathique continue d’accomplir ses rêves. Sixième du Grand Prix 5* de Cannes l’an dernier, il a amélioré sa performance de deux rangs, avec son même High Five, hongre de onze ans ô combien classique et talentueux. Dans cette réussite sportive, le pilote des écuries Marwood peut également savourer celle de sa philosophie, de sa méthode. Parti de rien ou presque, le passionné n’a de cesse de chercher le meilleur pour ses chevaux. Vivant tous à l’extérieur un maximum de temps par jour, ses chevaux ont également rangé leurs fers au placard depuis quelques mois. Par dessus tout, “FMS” attache une immense importance au respect des besoins physiologiques de ses partenaires, avant les soins en tout genre qui servent à certains pour défendre et définir leur vision du bien-être équin. 

Une caresse pour l'excellent High Five. © Sportfot

Avec une faute chacun au barrage, Jessica Springsteen, en selle sur son sensationnel et olympique Don Juan van de Donkhoeve, a pris la cinquième place, devant Grégory Wathelet, aux rênes du génial Bond Jamesbond de Hay, de retour à son meilleur niveau, et Mark McAuley, septième en compagnie de la surprenante GRS Lady Amaro, jeune jument ISH redoutable face au chronomètre.

Huitième, Samuel Hutton n’a pas démérité, concluant son parcours initial avec deux points de temps sur Oak Grove's Laith, né Bentley de Riverland en Charente chez Mickaël Varliaud du croisement entre Carembar de Muze et une fille de Quaprice Bois Margot, et passé sous la selle du Britannique en mai dernier seulement. Le néo-duo s’est ainsi payé le luxe de devancer les champions de Belgique 2022 et de France 2023, ainsi que les tenants du titre, Marlon Modolo Zanotelli et Like A Diamond van het Schaeck, qui retrouvaient les sommets après une courte séparation.

Belle réussite pour Bentley de Riverland au pied de la Tour Eiffel. © Sportfot

Les résultats complets ici.

Photo à la Une : Le dernier saut avant la victoire pour Christian Ahlmann et Mandato van de Neerheide, devant des tribunes pleines à craquer. © Stefano Grasso