Si Dubaï du Cèdre vient de voir Dialou Blue PS la rejoindre au sein de l’écurie Iron Dames, son frère utérin, le charismatique Estoril du Cèdre, un autre Selle Français Originel, a, lui aussi, trouvé un nouveau cavalier. Début novembre, le bai par Jarnac a fait ses débuts internationaux aux côtés du Néerlandais Jur Vrieling. De son côté, l’olympique Mistral van de Vogelzang a laissé un grand vide dans les écuries de la Norvégienne Victoria Gulliksen en s’envolant pour les Etats-Unis, tout comme GRS Lady Amaro, partie pour une autre maison irlandaise, dans celles de Mark McAuley. Ingrid Gjelsten, elle, pleure la mort de son incroyable VDL Edgar M, ancien fidèle complice de Marlon Modolo Zanotelli et Henrik von Eckermann revoit ses plans avec sa star King Edward Ress après avoir subi trois dérobades inhabituelles lors de leurs dernières sorties.
Alors que le CHI de Genève battait son plein, une terrible nouvelle a créé un séisme, dont l’épicentre provenait des écuries d’Ingrid Gjelsten. Samedi 14 décembre, la Norvégienne a annoncé la mort accidentelle et surprise de son cher VDL*Edgar M, dont sa famille était propriétaire depuis plusieurs années. “Edgar, le cheval de ma vie, le meilleur partenaire dont je pouvais rêver. Je ne peux pas croire que tu sois parti. Un accident traumatisant s'est produit hier, lors d’un entraînement... Je ne sais pas comment continuer sans toi... Tu m’as tout donné, et nous avons partagé tant de moments inoubliables ensemble. Tu as rendu mon monde plus lumineux et mes rêves possibles. Tous ceux qui t’ont rencontré t’ont aimé. Tu me manqueras à jamais”, s’est émue la jeune amazone en annonçant la nouvelle sur ses réseaux sociaux.
Né chez la famille Meijer, du croisement entre le génial Arezzo VDL, ex Amant M, et Aramee O.A, une fille de Marlon, le grand hongre alezan a débuté sa carrière internationale sous la selle de Lennard de Boer, qui l’a, entre autres résultats, mené jusqu’au septième rang de la finale des championnats du monde de Lanaken réservée aux chevaux de sept ans, en 2016, puis jusqu’à ses premières victoires à 1,45m et ses premiers Grands Prix 3*. Au printemps 2018, le KWPN rejoint les écuries de Marlon Modolo Zanotelli, avec qui il vivra ses plus belles heures sportives. Outre sa participation aux Jeux olympiques de Tokyo, en 2021, le couple arpente les plus belles pistes du monde et collectionne les succès, jusqu’à leur plus belle victoire commune, à l’occasion de l’étape de la Coupe du monde Longines de Bordeaux, en février 2023. “Edgar. Avec toi, j’ai remporté mon premier Grand Prix 5*, ma première étape de la Coupe du monde et disputé mes premiers Jeux olympiques, mais le plus important est que j’ai appris énormément à tes côtés. Tu étais assurément le cheval le plus gentil avec lequel je n’aie jamais travaillé. Tu donnais toujours ton maximum et étais aimé de tous. Andrea, ta fidèle groom et binôme, Sacha, ton cavalier maison, et nos enfants, qui t’appelaient Eddie. Tu as tant donné à notre famille ; tu vas nous manquer, mon ami. Merci pour tous ces super souvenirs”, a écrit, non sans émotion, l’indissociable cavalier du regretté alezan.
Le Brésilien a conservé les rênes de son formidable complice jusqu’au printemps 2023, avant qu’Ingrid Gjelsten ne décide de le monter elle-même. Avec cette dernière, Edgar M s’est imposé jusqu’en Grand Prix 4* aux Etats-Unis et a permis à sa cavalière de disputer ses plus belles épreuves, dont son premier Grand Prix Coupe du monde, cette année, à Oslo. Encore en pleine forme à quinze ans, l’attachant alezan a été emporté trop tôt, laissant un grand vide derrière lui, en attestent les centaines de commentaires pleurant sa disparition…
GRS Lady Amaro et Esmeralda de Hus changent de selle
Deuxième du Grand Prix Rolex de Genève en 2023, Mark McAuley n’a même pas tenté de prendre sa revanche en 2024. Et pour cause ! Fin novembre, Arthus Chiabodo, récemment installé au sein des écuries d’Eugénie et Cédric Angot, à Gambais, a annoncé l’arrivée d’une certaine Esmeralda de Hus au sein de son piquet. Âgée de onze ans, la fille d’Eldorado de Hus a évolué jusqu’au niveau 5* avec Mark McAuley. Montée par Apolline Cozien, licenciée au sein de La Tuilière, les écuries du couple McAuley, ces derniers mois, la belle a définitivement quitté les boxes du cavalier irlandais. Initiée à la compétition en France par Vincent Balleux puis Vincent Grandjean, la représentante du stud-book Zangersheide avait intégré le piquet de Mark McAuley en 2021. Ensemble, la paire s’est classée jusqu’à 1,45m et a évolué jusqu’à 1,60m. La vente de la jument de onze ans, par l’intermédiaire de Virginie Coupérie Eiffel, Mark McAuley, Nicolas Tayol, s’inscrit dans le projet sportif du jeune Arthus Chiabodo, dans le but de consolider sa présence en équipe de France Junior et son souhait de participer au championnat d’Europe Jeune 2025. “Grâce à Esmeralda et son expérience au plus haut niveau, nous allons pouvoir nous concentrer dans les prochains mois, sur notre retour en équipe de France Junior et sur les différents championnats. Un grand merci à Virginie Coupérie, Nicolas Tayol, Mark McAuley et Eugénie Angot qui nous ont permis de découvrir notre nouvelle recrue”, commentait alors le Tricolore.
Quelques semaines plus tard, la jument de tête de Mark McAuley, la géniale GRS Lady Amaro, élevée par son oncle, Denis Hickey, et formée par son cousin, Patrick Hickey, a, elle aussi, changé de propriétaire. Selon la base de données de la Fédération équestre internationale (FEI), l’alezane appartiendrait désormais à… Coolmore Showjumping, les écuries et soutien des Irlandais Cian O’Connor et Alice, Max et Tom Wachmann. Déjà bien équipés, tous trois poursuivent leurs investissements et ont assurément trouvé, en la fille d’Amaretto d’Arco, une recrue de premier choix. Alors qu’elle semblait davantage taillée pour affronter des épreuves intermédiaires, l’ISH a révélé son potentiel au grand jour avec Mark McAuley et surpris son monde, jusqu’à tutoyer les sommets du sport. Outre sa deuxième place dans le Grand Prix Rolex de Genève en 2023, la petite-fille du Pur-Sang Over The River a également figuré au même rang dans les temps forts individuels des CSIO 5* de Dublin et Abou Dabi en 2024 et remporté plusieurs compétitions jusqu’à 1,60m. La brillante jument de onze ans est apparue pour la dernière fois sur la scène internationale avec son cavalier début novembre, lors du CSI 5*-W de Vérone. Pour l’heure, l'identité de son futur cavalier n’est pas encore connue. De son côté, Mark McAuley peut toujours compter sur le fort prometteur fils de Volnay du Boisdeville, Fury Nocturne, et sur la toute bonne Destinée de Vains.
Kevin Staut perd une monture de championnat
La confiance retrouvée depuis quelques semaines, Dialou Blue PS était prête pour une nouvelle aventure. Excellente fille de Diarados Boy, la désormais ancienne complice de Kevin Staut vient d’intégrer l’écurie Iron Dames, qui continue ses investissements, avec comme objectif de continuer à soutenir plusieurs amazones, notamment sur la très onéreuse Global Champions League. Si les propriétaires de la jument de onze ans n’ont toujours pas changé sur la base de données de la Fédération équestre internationale (FEI), l’information a été confirmée par Kevin Staut auprès de Kamel Boudra, et relayée sur GRANDPRIX.info.
Au départ de ses premiers parcours sur le sol français à six ans, avec Kevin Staut et Estelle Navet, la petite-fille de Chacco-Blue n’avait, depuis, jamais vraiment quitté le Normand. Sous sa selle, Dialou Blue PS a atteint le plus haut niveau et participé à ses premiers championnats d’Europe en 2023, à Milan. Si l’aventure ne s’était pas déroulée comme espéré et que la belle avait laissé quelques plumes en Italie, le duo avait retrouvé du brillant durant la seconde partie de la saison. Troisième du difficile Grand Prix 4* de Deauville, mi-août, lauréate d’une épreuve à 1,55m deux semaines plus tard à Saint-Tropez, l’Oldenbourg, née chez Paul Schockemöhle, s’est surtout distinguée en prenant les sixièmes rangs des Grands Prix 5* de Valkenswaard et Bruxelles, puis les deux et troisièmes des étapes de la Coupe du monde Longines de Helsinki et Stuttgart. D’excellents résultats qui ont séduit l’équipe d’Iron Dames, quelques semaines après avoir déjà fait l’acquisition d’une monture qui défendait les couleurs tricolores : l’olympique Dubaï du Cèdre. Du côté de Kevin Staut, l’objectif est atteint, puisque la commercialisation de sa toute bonne partenaire en était un. Reste désormais à savoir qui prendra les rênes de cette attachante jument. Peut-être sera-ce Janne Friederike Meyer-Zimmermann, Sophie Hinners, Katrin Eckermann, Sanne Thijssen, Kim Emmen, Natalie Dean ou une autre de leurs homologues ? Pour l’heure, le mystère reste entier.
Un frère utérin de Dubaï du Cèdre pour Jur Vrieling
Si Dubaï du Cèdre fait désormais le bonheur d’Iron Dames et Janne Friederike Meyer-Zimmermann, son frère utérin, le charismatique Estoril du Cèdre, a récemment rejoint les écuries de Jur Vrieling. Formateur de renom et habitué des joutes internationales, le Néerlandais doit se reconstruire un piquet, après les ventes successives de ses chevaux de tête, à l’instar de Long John Silver 3, Griffin vd Heffinck, Jourdain VDL ou encore Fiumicino van de Kalevallei, ces derniers mois. Un temps pensionnaire des écuries Nijhof, l’ancien étalon, fils de Jarnac et Urgada de Kreisker (Diamant de Semilly), a véritablement débuté sa carrière sportive internationale en 2023, avec Siebe Leemans et après quelques sorties sous les selles de Kars Bonhof et Wesley Mulder. Vainqueur de sa première épreuve à 1,45m il y a un an, le Selle Français Originel a fait ses débuts avec Jur Vrieling début novembre. Le néo-duo s’est classé quatrième à 1,45m lors d’un CSI 2* à Riesenbeck d’entrée, puis a enchaîné avec plusieurs épreuves, notamment lors du CSI 4*-W de Poznan début décembre. La paire est également engagée à Francfort ce week-end.
Estoril du Cèdre est le troisième produit d’Urgada de Kreisker. Quelques dizaines de chanceux éleveurs sont parvenus à faire naître l’un de ses descendants. Les premiers d’entre eux ont vu le jour en 2020.
Le complice olympique de Victoria Gulliksen traverse l’Atlantique
Cet été, Victoria Gulliksen réalisait son rêve en accédant non seulement aux Jeux olympiques, mais aussi à la finale individuelle. À cette occasion, la Norvégienne montait un certain Mistral van de Vogelzang, un hongre de douze ans par Elvis Ter Putte et né chez André de Visscher. Encore quatrième du très difficile Grand Prix Coupe du monde Longines de Stuttgart en novembre, le duo n’évoluera plus ensemble. Sur ses réseaux sociaux, Victoria Gulliksen, qui était la cavalière attitrée du bai brun depuis avril 2023 et avait succédé à Axel Vandoorne et Benny Naessens dans ce rôle, a annoncé la nouvelle vendredi 20 décembre.
“Cher Mistral, tu as été notre ami, notre poney de plage, dévoreur de bonbons et finaliste olympique. Nous avons partagé d'innombrables souvenirs, flots, moments de rigolades, de calme et de compréhension. De dire au revoir est l’une des choses les plus difficiles que j’aie eues à faire, mais savoir que le prochain chapitre de ta vie te réserve de nouvelles aventures nous apporte du réconfort. Nous avons confiance dans le fait que tu seras chéri par une famille qui t’aimera autant que nous l’avons fait”, a-t-elle écrit. “Merci pour chaque séance, pour ton cœur en or, ta motivation inébranlable, et simplement pour avoir été toi. Tu auras toujours une place dans nos cœurs. Merci du fond du cœur à toutes les personnes qui ont fait partie de cette incroyable aventure. Nous savons que tu continueras à nous rendre fier. À bientôt, cher ami.” Pour l’heure, la destination exacte du petit-fils de Clinton, issu d’une lignée maternelle française, celle d’un certain… Almé, n’est pas connue. Victoria Gulliksen, elle, pourra toujours compter sur son fidèle Equine America*Papa Roach.
Fin de saison indoor pour King Edward Ress
Après avoir essuyé trois refus quasiment identiques, au barrage du Grand Prix Coupe du monde de La Corogne, puis dans les deux épreuves reine du CHI de Genève, dans les seconds actes du Top Ten Rolex IJRC et du Grand Prix Rolex, Henrik von Eckermann a annoncé mettre un terme à la saison indoor de son crack King Edward Ress, qui lui a très clairement fait savoir que quelque chose clochait. Par mesure de précaution, le numéro un mondial a d’abord fait passer une batterie d’examens à son protégé, pour s’assurer que ses dérobades ne soient pas liées à un problème physique. Cette piste écartée, le Suédois a donc pris la décision d’offrir un break mérité à son alezan, qui lui a tant donné ces dernières saisons, ne ratant aucun rendez-vous jusqu’aux Jeux olympiques de Paris où les deux complices avaient achevé leur aventure versaillaise par une séparation de corps. Et le mois de pause offert au fils d’Edward avant le CHI de Genève n’a visiblement pas été suffisant. De fait, la perle de l’élevage belge de Wim Impens retrouvera la compétition de l’autre côté de l’Atlantique, début 2025, du côté du Winter Equestrian Festival de Wellington.
“King Edward a sauté de manière fantastique lors des dernières compétitions. Le parcours initial du Grand Prix de Genève est même l’un des meilleurs que je n’aie jamais vécus avec lui. Bien sûr, j’ai analysé les vidéos, et King Edward a passé des examens vétérinaires, car le problème est apparu trois fois dans des virages à droite. Ces examens ont montré qu’il était à cent pourcents, mais c’est toujours la première chose à faire en cas de problème. Mon erreur à La Corogne, où j’ai pris trop de risques à l’abord du dernier obstacle, a créé un doute chez mon cheval”, estime le numéro un mondial, dans un communiqué relayé par sa fédération nationale. “Je regrette beaucoup qu’après avoir déjà subi deux dérobades, je n’aie pas monté en visant la troisième place dans le Grand Prix de Genève, dimanche. Même si ma distance n’était pas mauvaise, j’aurais dû donner un peu plus de temps à King Edward à l’abord du deuxième obstacle. J’annule donc sa saison intérieure, et je ne le monterai pas lors de la prochaine finale de la Coupe du monde au printemps. Initialement, j’avais prévu d’aller à Wellington cet hiver avec les chevaux de mes propriétaires américains. Désormais, King Edward pourra se joindre à ce voyage. Ce sera une bonne occasion de retrouver sa confiance. Malheureusement, je ne peux pas annuler ce qui s’est passé. Ce que je peux faire, c’est apprendre de mes erreurs et faire mieux la prochaine fois.”
Double tenant du titre de la finale de la Coupe du monde Longines avec son cher “Edi”, Henrik von Eckermann, automatiquement qualifié pour la prochaine échéance du circuit, prévue à Bâle, en avril prochain, devrait miser sur Toveks*Azaria Dinero, sa fille de Mylord Carthago récemment confiée par son ancienne élève Evelina Tovek, ou sa championne d’Europe par équipe, Iliana. Pour l’heure, le Scandinave n’a pas arrêté son choix et avisera en fonction de la forme de ses montures à l’approche de l’échéance.
Photo à la Une : Adieu, VDL Edgar M. © Scoodpyga