Après près de trente-trois ans de vie commune, Diabolo du Parc II a quitté son éleveuse et fidèle propriétaire, Corinne Accary, un bien triste 14 février 2024. Fils de Quidam de Revel et Quinine de Livoy, à l’origine de tous les “du Park”, le grand alezan à l’inoubliable liste blanche a parcouru les plus beaux terrains de compétition, notamment sous la selle de Ludovic Leygue, mais aussi aux côtés de Ludger Beerbaum, avant de profiter pendant plus de onze ans d’une retraite dorée, auprès de celle qui l’a fait naître. Avec la disparition de cet excellent alezan à la longévité hors pair, une page se tourne.
Il avait déjà défié l’impossible en survivant, à plus de vingt ans, à une opération de coliques puis à une endocardite infectieuse, une infection des valves cardiaques. Il avait même tenu promesse à son éleveuse en passant la barre des trente ans. Encore en pleine forme à l’entame de sa trente-troisième année sur Terre, et coulant une retraite heureuse, le formidable Diabolo du Parc II s’en est finalement aller, mercredi 14 février, entouré de l’amour de Corinne Accary, qui le chérissait comme la prunelle de ses yeux depuis toujours.
“Diabolo a le droit à tout. À trente ans, il mettait encore des coups de cul et faisait l’idiot. On lui aurait donné vingt ans. Après son endocardite infectieuse, qui lui a donné 40,5° de fièvre, il ressemblait à un vieillard de trente-sept ans. C’était l’horreur et j’ai failli baisser les bras, mais il est toujours en vie et en forme ! Il est encore le chef avec sa copine de pré. Diabolo n’est pas un cheval comme les autres et il le prouve. Son caractère, il l’a hérité de sa mère. Il ne devrait plus être de ce monde et pourtant, il est en bonne condition, se déplace très bien, a beau poil et est en état. Il est vraiment bichonné !”, racontait sa naisseuse, à la tête de l’affixe du Park, il y a tout juste un an. Et ses récentes publications sur les réseaux sociaux allaient encore en ce sens, jusqu’à ce fatidique 14 février 2024. “Mon plus beau Valentin vient de me quitter après bientôt trente-trois ans de vie commune. Diabolo du Parc II est parti au royaume des anges le 14 février en fin de journée, paisiblement dans son box, après sa journée à se balader un peu partout. Au revoir mon Diab que j’aime de tout mon cœur, toi mon premier poulain, toi le cheval de ma vie”, lui a rendu hommage Corinne Accary.
Premier fils de Quinine de Livoye, à l’origine de tous les chevaux portant fièrement l’affixe du Park, Diabolo a lancé l’histoire de l’élevage de Corinne Accary. D’abord destinée à la compétition, et au plaisir de sa cavalière parisienne, dont elle était le premier cheval, Quinine de Livoye n’était pas n’importe qui. “Quinine était un phénomène, une force de la nature, mais se montrait très compliquée. Elle venait de la Manche et avait sans doute été mal nourrie étant pouliche. Heureusement que les visites vétérinaires n’étaient pas la norme à l’époque, sinon je ne l’aurais jamais achetée”, se souvient sa fidèle propriétaire. Déjà très regardée sur les terrains de concours, la fille d’Ukase s’est encore davantage démarquée à l’élevage, en transmettant sa rage et ses nombreuses qualités.
Pour preuve, Diabolo, par Quidam de Revel, a connu une longue et belle carrière, d’abord sous la selle de Ludovic Leygue, puis aussi sous celles de Ludger Beerbaum et Andrea Herck. L’alezan a participé à de belles épreuves : Aix-la-Chapelle, La Baule, Bordeaux, Barcelone, Gijon, Paris-Bercy, Hickstead et tant d’autres. En 2002, le hongre avait été récompensé d’un ISO 178. Encore bon pied bon œil à vingt et un ans, Diabolo avait achevé sa carrière sportive sur des épreuves jusqu’à 1,30m avec Marlène Leygue, fille de Corinne Accary et Ludovic Leygue, avant, donc, de profiter de plus de onze années d’une retraite complète et version grand luxe. Dans son sillon, les “du Park” continueront assurément à briller, à commencer par Hollywood et Beau Gosse qui sauront redonner du baume au cœur blessé de leur éleveuse.
Photo à la Une : Diabolo du Parc II et Ludovic Leygue. © Scoopdyga