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“Dès l’instant où mes chevaux entrent en piste et jusqu’à la fin du parcours, je ne fais que trembler”, Mathilde Schmidt

Mathilde Schmidt
jeudi 24 octobre 2024 Rolex Grand Slam

Mathilde Schmidt évolue aux côtés de Kevin Staut depuis trois ans. Passionnée, la groom accompagne le Tricolore dans ses déplacements internationaux, comme elle l’a fait à Dinard, où elle était aux premières loges pour assister à la victoire de Beau de Laubry, ou encore à Calgary, l’un des plus mythiques concours de saut d’obstacles de la planète. Au micro des équipes du Rolex Grand Chelem de saut d’obstacles, la jeune femme s’est confiée sur sa carrière, son rôle, ses meilleurs souvenirs et quelques astuces.

Comment votre carrière de groom a-t-elle commencé ?

J’ai toujours voulu travailler dans les sports équestres, mais je ne savais pas par où commencer. Il y a une école en France où l’on peut se former aux différents métiers dans ce secteur. J’y ai suivi une formation de groom équin, et à la fin de mon cursus, l’un de mes professeurs m’a parlé d’un poste à pourvoir dans les écuries de Kevin. J’y suis allée pour essayer, et cela fait maintenant trois ans que je travaille pour lui.

Mathilde Schmidt travaille aux côtés de Kevin Staut depuis trois ans. © Sportfot

Quel a été le plus beau moment de votre carrière jusqu’ici, et quels ont été les aspects les plus difficiles ?

Les beaux moments sont nombreux, mais le meilleur est sûrement la victoire de Kevin dans le Grand Prix Rolex de Dinard. Beau de Laubry a tout donné à Kevin, et c’est là que se forment des souvenirs impérissables ! C’était aussi particulièrement mémorable parce que ça s’est passé en France. J’en garderai un souvenir très spécial. 

Quant aux moments les plus difficiles, je dirais qu’ils surviennent en cas de grande pression, parfois en raison de l’importance du concours, mais aussi dans les cas où les chevaux, surtout ceux que l’on sait pleins de talent, ne réalisent pas les performances escomptées.

La victoire de Beau de Laubry dans le Grand Prix Rolex du CSI 5* de Dinard reste le plus beau souvenir de Mathilde Schmidt à ce jour. © Sportfot



Est-ce important pour vous, en tant que groom, de former une vraie complicité avec les chevaux dont vous vous occupez ?

Oui, c’est très important, non seulement pour moi, mais aussi pour les chevaux. Ils sont comme les humains et ces liens sont primordiaux pour eux. Il est aussi important d’instaurer une routine, pour qu’ils sachent quand il est l’heure de travailler et l’heure de se reposer.

Chaque cheval est différent et a des qualités et un caractère bien à lui. Pour leur donner les meilleures chances de réussite, il faut les connaître par cœur.

La groom de Kevin Staut accorde beaucoup d'importance à la relation qu'elle entretient avec ses chevaux. © Sportfot

Que faites-vous pour vous assurer que vos chevaux soient en pleine forme au moment des Majeurs du Rolex Grand Chelem de saut d’obstacles, en particulier lorsqu’ils doivent faire un long trajet ?

Il faut tout d’abord s’assurer qu’ils fassent bon voyage et qu’ils soient à l’aise pendant le transport, qui peut être fatigant pour eux. Nous faisons tout notre possible pour que le trajet se passe bien, pour qu’ils n’aient ni trop froid ni trop chaud et qu’ils aient suffisamment de foin, et nous faisons des arrêts réguliers.

Lorsque nous arrivons au concours, le plus important est de faire en sorte que leur box soit aussi accueillant que possible pour qu’ils puissent se détendre et se reposer.

Mathilde Schmidt et le génial Beau de Laubry ont foulé quelques très belles pistes cette année. © Sportfot

Kevin Staut a réalisé de bonnes performances lors de divers Grands Prix du Rolex Grand Chelem de saut d’obstacles. Qu’ont ces concours de particulier selon vous ? 

Ils font partie des meilleurs concours au monde. De la piste aux boxes, tout est excellent. Notre travail de groom est beaucoup plus facile lorsque tout a été conçu pour le confort des chevaux, ce qui est le cas à tous les Majeurs du Rolex Grand Chelem de saut d’obstacles. Les chevaux sont détendus et peuvent se concentrer sur leur travail.

C’est très émouvant de les voir entrer sur la piste d’un concours du Rolex Grand Chelem. J’ai toujours une montée d’adrénaline, surtout que ces concours ont toujours lieu dans une atmosphère électrique. C’est une grande émotion de participer à de telles compétitions, en particulier lorsqu’on obtient de bons résultats.



Quel est votre Majeur préféré, et pourquoi ?

Le CSIO de Spruce Meadows ! L’endroit, l’ambiance, les épreuves, l’histoire du lieu : tout est fantastique. Et puis c’est génial de se rendre à l’autre bout du monde : cet été a marqué mon premier séjour à Spruce Meadows, c’était magique. Entre grooms, nous avons des liens très forts ; vivre ces moments entre amis les rend encore plus beaux. 

Le mythique CSIO 5* de Calgary est l'étape du Rolex Grand Chelem préférée de Mathilde Schmidt. © Sportfot

Selon vous, qu’est-ce qui fait de Kevin Staut un cavalier à part ?

Kevin adore ses chevaux, il travaille très dur à la maison comme en concours. Il est entièrement dédié au sport et aux chevaux. Il leur donne tout et leur donne leur cœur en piste en retour.

Le Rolex Grand Chelem est le sommet des sports équestres. Comment gérez-vous votre stress et celui des chevaux lors de ces événements ?

J’essaie de ne pas trop y penser ! À vrai dire, j’essaie de faire en sorte que la pression ne pénètre pas du tout dans l’écurie, pour ne pas stresser les chevaux avant la compétition. Au moment de seller et préparer le cheval pour la détente, la pression monte toujours un peu, mais on n’y peut plus grand chose à ce moment-là. Dès l’instant où ils entrent en piste et jusqu’à la fin du parcours, je ne fais que trembler : les vidéos que je prends ne sont pas terribles !

Mathilde Schmidt vit les parcours de ses protégés à cent pourcents. © Sportfot

Si vous pouviez prodiguer un conseil à un jeune groom, quel serait-il ?

De croire en lui ou en elle, quelle que soit la situation. C’est en tout cas la devise que mes amis grooms et moi avons décidé d’adopter ! 

Photo à la Une : Mathilde Schmidt et Beau de Laubry au CSIO 5* de Calgary. © Sportfot