Déesse de Kerglenn sous selle chilienne, deux retours majeurs, disparition de Klaire d’Honvault et d’autres infos
Plus apparue en compétition internationale depuis plusieurs mois, Déesse de Kerglenn a fait son retour… aux rênes d’un nouveau cavalier ! En effet, l’ancienne complice du Néerlandais Harrie Smolders défendra désormais les couleurs du Chili. Alors que Ganache de Riverland a été vendue après de belles promesses cette saison sous la selle d’Olivier Robert, Odense Odeveld et Iq van het Steentje, qui s’étaient croisés aux Jeux olympiques de Paris l’an dernier, sont de retour aux affaires après de longs mois de pauses. En plus de la disparition de Klaire d’Honvault, mère du très actuel Hileklair Un Prince, il est aussi question de trois transferts dans ce récap’.
En toute discrétion, Déesse de Kerglenn a repris la compétition, fin octobre à Santiago, au Chili. À l’occasion d’un CSI 1*, la fille de Mylord Carthago a fait ses débuts internationaux aux rênes de Jose Manuel Ibañez. Ancien cavalier de concours complet, le Chilien, qui concourt très peu sur la scène mondiale, a évolué jusqu’en Grand Prix 5* et disputé les Jeux panaméricains de Toronto en 2015. Avec Déesse de Kerglenn, il accueille un nouveau Selle Français, lui qui en avait déjà monté plusieurs par le passé. Née au sein de l’élevage de la famille Richard, en Bretagne, la fille de Mylord Carthago et petite-fille de Diamant de Semilly a d’abord été formée par Ronan Richard et Pauline Mouden, jusqu’au début du printemps de ses six ans, avant de rejoindre Félicie Bertrand. L’amazone a progressivement guidé la baie brune jusqu’à ses premiers classements à 1,50m. En mai 2023, Déesse de Kerglenn a quitté l’Hexagone pour poursuivre son ascension sous selle néerlandaise, aux côtés de Harrie Smolders. Le pilier des Vestes oranges n’a pas tardé a trouvé ses marques avec sa nouvelle complice, s’octroyant une victoire à 1,50m et plusieurs classements à 1,55m, dont une huitième place dans le Grand Prix 4* de Maastricht fin 2023. Après des débuts réussis, le couple est encore monté en puissance début 2024 en terminant dixième du Grand Prix Coupe du monde de Bordeaux. Après une longue pause de mars à novembre, la belle et son pilote se sont encore distingués dans plusieurs épreuves intermédiaires, remportant même un Grand Prix 3* à Opglabbeek en mai 2025. Leur parcours commun s’est finalement arrêté par deux deuxièmes places, décrochées en juillet à Valkenswaard sur des barres à 1,45m.

Une nouvelle aventure s'est ouverte pour Déesse de Kerglenn il y a quelques semaines. © Mélina Massias
Très bonne dans le sport, Déesse de Kerglenn semble aussi avoir laissé derrière elle une production particulièrement prometteuse à Elise Mégret et Jean-Christophe Lecorneur, ses co-propriétaires de longue date. Nièce d’un certain Dexter de Kerglenn, elle a ainsi donné trois produits : Lisette EJC (Chacco Rouge) et Last Dance GEM (Emerald van’t Ruytershof), qui ont toutes deux découvert la compétition cette saison à quatre ans sur des épreuves Formation, mais surtout l’étalon Larimar’Quill (Emerald van’t Ruytershof), qui a fait chavirer le cœur de nombreux éleveurs et honoré plus de trois cents juments pour sa première année de monte ! L’héritage de Déesse de Kerglenn, fille de Vent du Sud de Kerglenn, petite-fille de Shana de Kerglenn et arrière-petite-fille de Jumpy de Kreisker, devrait lui faire honneur pendant qu’elle tâchera de faire le bonheur de son nouveau cavalier.
Odense Odeveld a repris la compétition
Dans son émission hebdomadaire diffusée sur Clipmyhorse.tv, Frederik de Backer revient sur certaines actualités ayant marqué la semaine écoulée. Mardi 2 décembre, l’éminent connaisseur a souligné le retour à la compétition d’Odense Odeveld. Excellent complice d’Emanuele Camilli, l’atypique bai a, en effet, repris le chemin des CSI après huit mois d’absence. Âgé de seulement onze ans, mais présent au plus haut niveau depuis 2023 et sa participation aux championnats d’Europe de Milan, le hongre BWP n’avait plus sauté sur la scène internationale depuis le CSI 5* de Mexico, dont il n’avait disputé qu’une épreuve. À Riesenbeck, en Allemagne, où est installé son cavalier italien, le fils de Diamant de Semilly était engagé dans deux épreuves à 1,30 et 1,35m, qu’il a bouclées sans pénalité aux obstacles. Si Emanuele Camilli, beau-fils de Paul Schockemöhle, a largement étoffé son piquet ces dernières années et peut compter sur de très bon atouts, le retour du représentant de l’élevage de Caroline de Laet est de taille. Pour rappel, le duo s’est imposé jusqu’en Grand Prix 4* et a obtenu plusieurs classements au niveau supérieur, principalement au Mexique mais aussi à Falsterbo, Riyad, La Corogne et Hambourg. Après les championnats d’Europe de Milan, Odense Odeveld et Emanuele Camilli avaient aussi pris le départ des Jeux olympiques de Paris 2024 en individuel.

Emanuele Camilli a retrouvé son excellente Odense Odeveld, qui l'a accompagné lors des Européens de Milan puis des Jeux olympiques de Paris, après plusieurs mois passés sur la touche. © Sportfot
Ganache de Riverland en Finlande
À neuf ans, Ganache de Riverland, fruit du mariage osé entre Vagabond de la Pomme et une fille de Vigo d’Arsouilles, a montré de très belles choses sous la selle d’Olivier Robert. Après plusieurs parcours plein de promesses à 1,60m, la Selle Français a finalement été vendue. Formée par Nicolas Layec puis Robin Le Squerren, et associée à Marie Demonte en 2024, l’alezane défendra désormais les couleurs scandinaves. En effet, la jeune jument a été vendue à une élève de la famille Voorn, Aura Vasama, comme l’a annoncé Olivier Robert sur ses réseaux sociaux. “Arrivée sur la pointe des pieds aux écuries, Ganache a rapidement trouvé sa place, devenant une véritable partenaire d’Iglesias et révélant tout son potentiel au fil des mois. Elle prend aujourd’hui la direction de la Finlande, où elle poursuivra son chemin vers le haut niveau dans une nouvelle écurie. Une page se tourne, remplie de fierté et de gratitude”, a écrit le Bordelais sur ses réseaux sociaux le 3 décembre. Engagée dans un CSI 1* en Pologne, la Selle Français a signé un sans-faute pour son premier Grand Prix à 1,40m avec sa nouvelle amazone. Âgée de vingt-deux ans, Aura Vasama a disputé plusieurs championnats d'Europe Jeunes, mais aussi plusieurs Grands Prix 5* avec un certain Canto Bruno, qui permet désormais à... Eve Jobs de retrouver le devant de la scène !
Nièce de la géniale Arqana de Riverland, Ganache est le premier produit de sa mère, Castella de Riverland, dont la jeune production semble intéressante. Ganache a aussi donné une fille, Jalisca de Riverland (Comilfo Plus), à son éleveur, Mickaël Varliaud.

Ganache de Riverland a fait ses débuts avec Aura Vasama. © Mélina Massias
Wilm Vermeir relance Iq van het Steentje et fait le plus beau des cadeaux à son ancienne groom
Ces derniers jours, les écuries de Wilm Vermeir ont été particulièrement animées. Tout d’abord, le Belge a relancé son fabuleux Iq van het Steentje en compétition, mi-novembre à Lierre, dans deux épreuves à 1,20m. L’olympique fils de Toulon qui avait excellé ces dernières saisons sous la bannière belge n’était plus apparu sur la scène internationale depuis janvier. À l’aube de ses dix-huit ans, le hongre, qui a déjà connu mille vies et souvent manqué de chance dans sa carrière sportive, pourrait bien prolonger le plaisir de son cavalier à le présenter sur les plus beaux terrains du monde. En plus d’avoir disputé les Jeux olympiques de Paris en 2024, sauter les championnats d’Europe de Milan et remporté la finale des Coupes des nations Longines à Barcelone, l’attachant BWP, né chez son cavalier de toujours, s’est également démarqué en solo, en remportant d’abord le Grand Prix 5* de Saint-Moritz en 2017 puis celui de la Coupe du monde Longines de Malines en 2022. Wilm Vermeir et lui s’étaient aussi classés au plus haut niveau dans les temps forts des CSI 5* de Saint-Gall, Paris pour le Saut Hermès, Ascona, Doha, Londres, Leipzig, Vérone, Genève, Madrid ou encore Monaco. Gageons que ce comeback s’inscrive dans la durée et permette au génial Iq van het Steentje d’étoffer encore davantage son palmarès.

Alors qu'il fêtera ses dix-huit ans en 2026, Iq van het Steentje est de retour en piste avec Wilm Vermeir ! © Sportfot
Pendant que son voisin d’écurie faisait son retour, Joyride S, lui, disait au revoir au sport. En effet, cet autre fils de Toulon, étalon cher au cœur de Wilm Vermeir, aurait pris sa retraite. Engagé à Prague fin novembre après une saison 2025 allégée au cours de laquelle il n’a disputé aucun autre CSI 5*, le bai de seize ans a été un fidèle allié de son cavalier pendant de longues années. Tous deux ont ainsi remporté pas moins de dix-sept épreuves internationales, dont le Grand Prix du CSIO 4* de Varsovie en 2023, ont disputé plusieurs Coupes des nations de seconde ligue et se sont classés jusqu’en Grand Prix 5*, comme lors de leur cinquième place à Valkenswaard en 2023, de leur huitième à Grimaud en 2022 ou encore de leur dixième à Bruxelles en 2023. “Mon Jo, dès le premier regard posé sur toi en arrivant dans ces écuries, je savais que ce serait toi le cheval qui allait changer ma vie. Cette complicité qui s'est installée assez rapidement entre nous était indescriptible. Tu étais mon double, l’épaule sur laquelle je pouvais me reposer quand ça n'allait pas, quand je n’avais plus la force. Tous ces voyages passés avec toi, ces heures à être avec toi, ces destinations incroyables que l’on a faites ensemble, ces moments de joie et de déception aussi... Tout ça a fait de notre relation quelque chose d’unique. En partant, je t’avais fait une promesse : celle que je t’oublierais pas et que je serais toujours avec toi quelque part. Maintenant, c'est chose faite : tu en as fini avec le sport et tu viens passer ta retraite avec moi. Je ne pouvais pas espérer un plus beau cadeau que celui-là”, s’est émue Krystel Severin, son ancienne soigneuse, mardi 3 décembre sur son compte Instagram. “Merci à Wilm Vermeir, Karolien Bongaerts et Robin Vermeir de m’avoir donné l’opportunité de travailler avec cet incroyable cheval qui aura marqué ma vie et de me permettre qu'il finisse sa vie à mes côtés.” 
Joyride S devrait passer sa retraite auprès de Krysten Severin, son ancienne groom. © Sportfot
Adieu, Klaire d’Honvault
Klaire d’Honvault a rejoint son naisseur, Henri-Pierre Delplace, au paradis. Créditée d’un ISO 170 de 2007 à 2009, la Selle Français Originel, fille de Clair de B’Neville et Gitane d’Honvault, par Quam de la Lande, est morte le 24 novembre, a annoncé le haras des Princes, qui l’avait acquise à six ans. L’alezane a permis à Guillaume Foutrier de faire ses armes et de goûter au haut niveau. Ensemble, le duo s’est montré extrêmement compétitif. Dans son style bien à elle, Klaire d’Honvault a accumulé les victoires, notamment au niveau 2, 3 et 4*. Sa plus belle performance restera, outre ses nombreux succès, sa quatrième place dans le Grand Prix 4* d’Arezzo en avril 2008, deux ans avant de prendre sa retraite sportive. Atypique dans sa technique de saut, marquée par son inimitable lancer d’antérieurs, Klaire d’Honvault a laissé un précieux héritage à l’élevage. Todt Un Prince, ISO 159 en 2019, a terminé vingt-deuxième des championnats d’Europe de Rotterdam en 2019 avec le Danois Soren Moeller Rohde et s’est classé septième du Grand Prix du CSIO 5* de Falsterbo cette même année. Mais l’étalon n’a pas été le seul bon représentant de Klaire d’Honvault. Elle compte aussi parmi ses treize poulains le très prometteur et plaisant Hileklaire Un Prince (Number One d’Iso), étalon SFO de huit ans monté par Pénélope Leprevost et régulièrement classé à 1,45m cette année.
Klaire d'Honvault s'est envolée, laissant derrière elle une intéressante production. © Sportfot
Été de la Mûre sous selle américaine
Été de la Mûre, alias Mr Boombastic a une nouvelle cavalière ! Comme l’a repéré et révélé Info Jumping, l’ancien complice de Julia Hargreaves-Lynch et son époux, Denis Lynch, évolue depuis septembre avec Natalie Dean, qui en a fait l’acquisition via sa société Marigold Sporthorses. Propre frère du merveilleux Enjoy de la Mûre, Été de la Mûre est une autre perle de l’élevage de Béatrice Drigeard Desgarnier. Lancé en compétition par sa fille, Adeline Morel, le fils de Vigo Cécé a ensuite été monté par Mehdi Tomini et Marine Layer, avant de rejoindre François-Xavier Boudant en 2020. Depuis 2021, il était associé au couple Lynch sur la scène internationale. Plus tardif que son frère, Été de la Mûre n’a disputé que six épreuves à 1,60m dans sa carrière, toutes conclues avec une faute aux obstacles ou moins. Cette année, il n’a signé que des sans-faute à cette hauteur, empochant même la troisième place du Grand Prix 5* du Longines Paris Eiffel Jumping derrière Ermitage Kalone et Fasther ! Cette sortie aura été la dernière du duo. Après avoir fait ses débuts sous ses nouvelles couleurs en Europe en septembre, le grand bai a traversé l’Atlantique, où il continue de faire connaissance avec Natalie Dean sur de petites épreuves. Assurément, Mr Boombastic sera un renfort de taille pour le piquet de l’Américaine.
Eté de la Mûre a une nouvelle cavalière ! © Sportfot
Embassy du Château pour l’Espagne
Fin novembre, Roger-Yves Bost a annoncé la vente d’Embassy du Château, monture très compétitive de son piquet. Âgé de onze ans, le hongre va désormais défendre le drapeau espagnol. Né chez Alain Fermaut, Embassy du Château est un Selle Français Originel par Jarnac et Jalousie du Château, une fille de Bolero de Brecey. Formé sur des épreuves du Cycle libre, principalement par Alexandra Roche Fermaut, puis passé sous les selles de Romain Potin et Alexis Borrin, le puissant alezan brûlé avait rejoint Bosty en 2024. Ensemble, les deux complices ont remporté plusieurs épreuves, dont leur dernier parcours à 1,45m au CSI 4* de Gassin fin septembre, et terminé troisième d’un Grand Prix 5* à Abou Dabi en avril. Pour l’heure, l’identité de la nouvelle cavalière d’Embassy du Château n’a pas été officialisée.
Embassy du Château fera à présent le bonheur d'une jeune cavalière espagnole. © Sportfot
Landon de Nyze, d’un Bluman à un autre
En début d’année, Daniel Bluman faisait l’acquisition de Landon et lui rendait à juste titre son affixe originel, de Nyze. Initialement nommé Crack de Nyze par ses éleveurs, Danny et Jens Nijs, l’alezan a brillé plusieurs saisons aux rênes de Kent Farrington. Consacré à des épreuves intermédiaires aux côtés de Daniel Bluman, le fils de Comilfo Plus et d’une mère par Quadrillo a fait preuve d’une grande régularité jusqu’à 1,50m cette saison. S’il a disputé deux parcours à 1,55 et 1,60m, l’alezan ne poursuivra pas sa route avec l’ancien cavalier du grand Ladriano. En effet, c’est son frère, Mark Bluman, qui poursuivra l’aventure avec cet excellent hongre de douze ans. Le Colombien est engagé cette semaine dans le CSI 2* de Thermal avec son nouveau partenaire, qui ne manque pas d’expérience ! Pour rappel, Landon de Nyze, douze ans, avait, entre autres, décroché l’argent individuel et l’or collectif aux Jeux panaméricains de Santiago en 2023 et remporté un Grand Prix 5* à Calgary la même année. Daniel et Mark Bluman avaient déjà fait preuve de fraternité par le passé, notamment autour du charismatique Ubiluc, qui a d’abord fait ses preuves avec le premier, avant de devenir le cheval de tête du second. Gageons que le Crack Landon de Nyze suive la même trajectoire.
Landon de Nyze passe de la selle de Daniel Bluman à celle de son frère, Mark ! © Sportfot
Photo à la Une : Déesse de Kerglenn et Déesse de Kerglenn n'évolueront plus ensemble. © Mélina Massias













