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Caracole de la Roque et Karl Cook atomisent la concurrence dans le Grand Prix 5* de Traverse

Caracole de la Roque
lundi 18 septembre 2023 Mélina Massias (avec communiqué)

Déjà sacré sur la piste de Traverse City il y a tout juste une semaine, lors de l’épreuve reine d'un CSI 3*, Karl Cook et Caracole de la Roque sont passés à la vitesse supérieure. Au départ de son premier Grand Prix 5*, le couple, formé depuis janvier 2023, a signé un coup de maître en remportant une nette victoire, avec près d’une seconde et demi d’avance sur leurs poursuivants au barrage. Après sa moisson de succès sous la selle de Julien Épaillard, la Selle Français, née chez Alexandrine Bonnet Dian et Michel Hécart, semble de nouveau lancée à pleine vitesse sur l’autoroute du succès. Face à la vélocité du duo franco-américain, Ashlee Bond, associée à l’olympique Donatello 141, et Daniel Coyle, aux commandes de Quintin, n’ont pu rivaliser. 

Il y a tout juste un an, Karl Cook, alors entraîné par le maître Éric Navet, remportait son tout premier Grand Prix 5*, à Bridgehampton, aux rênes d’une bouillonnante jument baie nommée Kalinka van’t Zorgvliet. Douze mois plus tard, sur la piste de Traverse, l’Américain a posé sa selle sur une autre bouillonnante jument baie, bien connue en Europe : Caracole de la Roque. Acquise par l’Etatsunien en début d’année dernière après une folle série de succès aux côtés de Julien Epaillard, la fille de Zandor a renoué avec la victoire au plus haut niveau, pour le plus grand bonheur de son cavalier, qui s’est longuement remis en question pour s’adapter et comprendre, palier par palier, le fonctionnement de sa nouvelle crack. Dimanche 17 septembre, le temps passé à peaufiner les détails pour franchir le dernier cap vers les sommets a été mis à profit de la meilleure manière, débouchant sur une victoire claire, nette et étincelante, face à une redoutable concurrence américaine, venue tenter sa chance dans cette épreuve dotée de plus d’un demi-million de dollars. 

Karl Cook et Caracole de la Roque en action. © Andrew Ryback Photography

“C’est formidable”, a répété Karl Cook après sa victoire dans l’une des épreuves les plus dotées des Etats-Unis. “C’est formidable d’être à côté de ces cavaliers incroyables que j’ai admirés pendant des années. Si l’on s’intéresse au sport, l’American Gold Cup est une épreuve que l’on veut gagner. Je suis tellement fier de mon équipe et de ma jument, et ravi de faire partie de ces super cavaliers.”

“Caracole est le cheval le plus rapide que j'aie jamais monté”, a ajouté l’heureux lauréat au sujet de sa complice, Caracole de la Roque. “J’ai eu beaucoup de chevaux rapides au cours de ma carrière, mais cette jument se sent le plus à l’aise dans un rythme soutenu, rythme que beaucoup de chevaux ne trouvent pas confortable. Je ne fais rien de particulier pour cela ; c’est juste elle.” Pour preuve, l’Américain a retiré une foulée au barrage, dans une ligne plutôt prévue pour contenir sept foulées longues, sans même s’en rendre compte !

Douche de champagne sur le podium de l'American Gold Cup. © Andrew Ryback Photography

Karl Cook, qui peut compter sur quelques très bonnes cartouches dans son piquet, à l’image de Kalinka, évidemment, mais aussi Cashpaid J&F, le propre frère de Cordial révélé par Nathan Budd avant la pandémie mondiale de Covid-19, n’a fait ses débuts internationaux avec Caracole qu’en juin dernier. Jusqu’alors la paire avait fait ses armes sur le circuit national américain, et cela a porté ses fruits. Dès ses débuts face à une concurrence un peu plus féroce, le néo duo s’est octroyé les honneurs en CSI 2 et 3*, en attestent ses quatre victoires, dont deux en Grand Prix. Souvent présents dans le Michigan à Traverse City ces derniers mois, Karl Cook et sa Caracole de la Roque, née chez Alexandrine Bonnet Dian et Michel Hécart, avaient toutes les cartes en main pour signer leur premier grand coup d’éclat. Ce fut le cas au terme d’un barrage supersonique, conclu en 32’’95 et près d’une seconde et demi d’avance sur la concurrence. Pas mal pour un premier Grand Prix à ce niveau, non ? 



Grâce à ce premier triomphe en 5* sous la selle de son nouveau cavalier, la fille de Zandor et Pocahontas d’Amaury, par Kannan, porte son total de victoires internationales à vingt-quatre, dont trois en Grands Prix 5*. Pour rappel, l’automne dernier, la baie avait défrayé la chronique sous la selle de nul autre que Julien Épaillard, actuel numéro deux mondial, raflant toutes les épreuves auxquelles elle avait pris part aux CSI 4* de Saint-Lô et 5*-W de Lyon et Madrid. Désormais, la véloce Selle Français semble de nouveau lancée à pleine vitesse sur l’autoroute du succès.

Ashlee Bond et Daniel Coyle baissent les armes

Pour juger du prestige d’une victoire, il faut souvent jeter un œil aux adversaires du vainqueur. À Traverse, Karl Cook ne s’est pas exactement battu face à des jeunes pousses inexpérimentées. Certes, les grands noms qui dominent le classement mondial étaient, pour beaucoup, occupés sur le Vieux Continent, mais Ashlee Bond et Daniel Coyle ont un joli palmarès à leur actif, tout comme les sept cavaliers du Top 20 mondial présent dans le Michigan ce week-end. La première, associé au valeureux Donatello 141 a, tout comme son rival américain, bouclé un rapide double sans-faute, coupant la ligne d’arrivée en précisément 34’’35. Mais cela n’a pas suffi, et son temps a été battu ! L'Israélienne et son bai, onzièmes des Jeux olympiques de Tokyo, savent pourtant aller vite. Si la trentenaire avait remporté le Grand Prix le plus important de la tournée du Winter Equestrian Festival (WEF) de Wellington en 2022 avec Karoline of Ballmore, depuis passée sous la selle de Hallie Grimes, elle compte vingt et une victoires internationales avec son fils de Diarado ! Traverse City n’aura, pour cette fois, pas été le théâtre de vingt-deuxième succès.

Ashlee Bond estime avoir déroulé son meilleur barrage en date avec son olympique Donatello 141. © Andrew Ryback Photography

Habitué des grands rendez-vous européens et absent de dernière minute des derniers championnats d’Europe, l’Irlandais Daniel Coyle, installé une majeure partie de l’année outre-Atlantique, sait lui aussi défier la montre. Legacy, née Chaventele, Gisborne VDL, né Gerko VDL, Oak’s Grove Carlyle, né Cayman 35, ou encore la jeune Ivory TCS, victorieuse un peu plus tôt cette semaine à Traverse, ont tous déjà défilé en tête d’au moins un tour d’honneur en CSI 5*. Autant dire que leur pilote a le sens du rythme et du tracé. Mais, dimanche, ce dernier a dû s’avouer vaincu. Aux rênes de Quintin, né First Knight VT, un hongre de treize ans dont il partage la monte en compétition, Daniel Coyle a été trop court avec ses 34’’47. Pourtant son fils de Quaprice Bois Margot, né Quincy, est en forme et a même décroché sa première victoire fin août à Ottawa dans une épreuve à 1,55m. 

Daniel Coyle et Quintin ont pris la troisième place du Grand Prix. © Andrew Ryback Photography



Derrière le trio de tête, la course fut plus raisonnable. Le Colombien Roberto Teran Tafur, ainsi que l’Américaine Chloe Reid et l’Irlandais Richie Moloney ont assuré leur double sans-faute sur Dez’ Ooktoff, un arrière-petit-fils de Lys de Darmen, Crossover 4, un produit de Cascadello I, et Coco Beach, un représentant de Casall. Avec une faute chacun, les locaux Grant Seger et Kent Farrington, juchés sur Frieda, issue de la même lignée maternelle que la très bonne gagnante Cita, et Greya, né Contina 47 et toute jeune fille de Colestus au départ de sa troisième épreuve à 1,60m, n’ont pas eu leur mot à dire non plus. Pas plus d’ailleurs que Daniel Bluman, Spencer Smith, Conor Swail, McLain Ward, Beat Mändli, Darragh Kenny ou Margie Goldstein-Engle. Dans ce Grand Prix, la meilleure a bien été Caracole de la Roque et ce, sans conteste. 

Les résultats complets.

Photo à la Une : Karl Cook et sa Caracole de la Roque en route vers une nouvelle victoire. © Megan Giese Photography / American Gold Cup