L’air espagnol de l’immense complexe sportif de La Corogne a plu à Pacino Amiro, généreux partenaire de l’Irlandais Bertram Allen. Déjà aux honneurs dans l’épreuve majeure de vendredi, le duo a réitéré dans le Grand Prix, samedi. Grâce à un barrage rapide et sans fausse note, tous deux ont privé Ioli Mytilineou et L’Artiste de Toxandra d’une grande première à ce niveau. Très en forme, tout comme son homologue Grecque, le Néerlandais Harrie Smolders a pris la troisième place de ce temps fort de la neuvième étape du Longines Global Champions Tour grâce à la complicité de Monaco.
Aux côtés des somptueux CSI 4* de Chantilly et CSIO 5* de Falsterbo, quelques cavaliers ont préféré la piste en sable de La Corogne, où le lucratif Longines Global Champions Tour (LGCT) faisait étape pour la première fois de son histoire, pour poser leurs valises. Bertram Allen, présent jeudi à Chantilly Classic auprès de son cadet Harry, en était. Et l’Irlandais, dernier à partir au barrage du Grand Prix 5* samedi 15 juillet, a mis tout le monde d’accord. Sur son généreux Pacino Amiro, qui retrouve sa forme des grands jours depuis quelques semaines, le jeune homme a renoué avec la victoire sur le circuit cofondé par Jan Tops, après cinq ans de disette.
“Mon cheval a été brillant tout le week-end. Je suis absolument ravi. C’est fantastique de gagner ! Cette victoire veut dire beaucoup ; ce n’est jamais facile de remporter ces Grands Prix. Je suis aux anges d’en avoir empoché un nouveau (après Paris en 2015 avec Romanov sur ce même circuit, ndlr)”, a déclaré le jeune homme, qui a partagé cette belle réussite avec Lovisa Munter, sa fidèle groom, déjà à ses côtés lors de sa sucess story américaine au printemps 2022. “J’avais un plan similaire à celui de Ioli (Mytilineou, ndlr). Après avoir regardé son barrage, j’ai vu que cela était possible. Finalement, je suis soulagé d’avoir été un peu plus rapide qu’elle !”
Ioli Mytilineou se rapproche du Graal
Si Bertram Allen n’a laissé aucune chance à ses adversaires du soir grâce à un excellent chronomètre de 40’’61 et deux parcours parfaits - synonymes de deuxième victoire du week-end ! -, Ioli Mytilineou est loin d’avoir démérité. Bien au contraire. Déjà au départ du difficile Grand Prix 5* de Monte Carlo, auquel elle avait pris part avec son âme sœur Levis de Muze, troisième du classement final, l’attachante et rayonnante jeune femme a amélioré son résultat d’un rang avec le non moins excellent L’Artiste de Toxandra. Le fils de Toulon avait déjà accompagné la jeune Grecque avec brio aux Mondiaux de Herning, l’été dernier. Une chose est sûre, l’amazone est en pleine forme et il faudra sans nul doute se méfier d’elle dans les semaines à venir. “J’ai l’impression d’être dans un rêve !”, s’est exprimée celle qui a coupé la ligne d’arrivée en 41’’21. “Être capable de mener deux chevaux sur le podium de Grands Prix du LGCT, qui, comme nous le savons, ne sont pas des petits Grands Prix, est irréel.”
En signant cette nouvelle performance de haut vol, la volubile cavalière de vingt-cinq ans a doublé un certain Harrie Smolders, qui semble avoir vaincu la malédiction de la deuxième place avec son pétillant Monaco… mais a en contrepartie perdu une position ! Encore impeccable sur les barres, le Néerlandais a enregistré un chronomètre de 41”75 et confirme, lui aussi, sa très bonne forme, qui ne semble finalement ne jamais le lâcher, qu’importe le jour, le mois ou l’année en cours. Naturellement, l’actuel numéro trois mondial entrera dans les considérations de Jos Lansink pour composer l’équipe qu’il enverra dans quelques semaines à Milan.
Derrière, si Simon Delestre a parfaitement tenu son rang pour se hisser à la quatrième place avec I Amelusina R, juste devant la paire Highland President/Trevor Breen, dernière à réaliser un double zéro en Espagne, Julien Epaillard, une fois n’est pas coutume, a craqué et lâché quatre points en début de parcours au barrage avec Donatello d’Auge. De toute façon, le numéro deux mondial n’était pas plus rapide que les lauréats du jour. Numéro un mondial et attendu au tournant après un bon week-end, notamment grâce à une victoire de la brillante Dzara Dorchival, Henrik von Eckermann, lui, ne s’est même pas qualifié pour la finale au chronomètre. Dommage, d’autant plus que le champion avait fait l’impasse sur son historique concours maison, à Falsterbo, pour disputer cette étape du LGCT.
Photo à la Une : Bertram Allen et son excellent Pacino Amiro. © Stefano Grasso/LGCT