Trois sauts et puis s’en va. À dix-sept ans, et après un hiver exceptionnel, couronné notamment de deux victoires de prestige dans les temps forts des CHI de Genève et Bois-le-Duc, la reine HH Azur Garden’s Horses tire sa révérence. Après avoir quitté la piste d’Aix-la-Chapelle une dernière fois et sur un abandon, McLain Ward a annoncé, non sans émotion, la retraite de sa charismatique, brillante et talentueuse partenaire, qui évoluait sous sa selle depuis 2015.
Du haut de ses dix-sept printemps, la belle HH Azur Garden’s Horses, née chez Nathalie Beaufort, tire sa révérence. Au cours de sa prolifique carrière, la complice de McLain Ward aura brillé par son charisme, sa qualité, et son immense talent. Son ultime défi, celui de réaliser le Rolex Grand Chelem de saut d’obstacles en reportant le Grand Prix du CHIO 5* d’Aix-la-Chapelle, après avoir triomphé dans ceux de Genève et Bois-le-Duc quelques mois auparavant, lui a finalement échappé, laissant certainement un goût d’inachevé à son palmarès, pourtant éloquent.
“Chère Annie. Je savais que ce jour allait arriver, mais d’une manière ou d’une autre tu étais toujours capable d’aller chercher au plus profond de toi-même pour atteindre l’excellence, encore et encore. Nous savons tous qu’arrive un moment où l'esprit et le corps ne sont plus d’accord, mais il est toujours difficile de l’accepter. Tu nous à tant donner à tous, mais il est l’heure de dire au revoir à notre sport, et de t’offrir ta retraite en bonne santé. Je savais depuis nos débuts que tu serais meilleure que moi, et qu’il relèverait de la moindre once de mes capacités de ne pas te laisser tomber. Tes ailes ont touché tous ceux dont la vie a été marquée par ton incroyable épopée, qui est l’exemple même de la raison pour laquelle nous nous donnons des objectifs si nobles, que nous poursuivons avec tant de passion. Tu es la définition même d’une reine. Avoir été celui qui a profité de tes ailes, qui a été ton partenaire et un bout de ta vie a été un privilège”, a écrit McLain Ward, dans un texte empli d’émotions. L’Américain en a profité pour remercier Lee, Erica, Virginie, Kirstie, les familles Mathy et Harrison ainsi que toute son équipe, qui ont œuvré à la réussite de cette fantastique représentante du stud-book SBS. “J’aimerais remercier toutes les personnes qui ont été impliquées dans mon parcours avec Annie. Sans chacun d’entre vous, l’histoire que nous avons écrite n’aurait pas été possible. Je suis éternellement reconnaissant de vos contributions à tous, et je n’ai aucun doute quant au fait qu’Annie a touché vos vies d’une façon positive, comme elle l’a fait pour tout le monde. Bonne retraite ma reine”, a ajouté l’Américain.
Débarquée à ses côtés en 2015, par l’intermédiaire de François Mathy, qui en est longtemps resté propriétaire puis copropriétaire, Azur a permis à McLain Ward de vivre quelques-uns de ses plus grands moments de sport. Ne présentant aucun défaut ou presque, la fille de Thunder van de Zuuthoeve et Sion vd Zuuthoeve, par Sir Lui van de Zuuthoeve, formée par Pedro Nolasco, l’époux de son éleveuse, ainsi que Diego Perez Bilbao, compte vingt-deux victoires internationales individuelles. Parmi elles figure évidemment la finale de la Coupe du monde Longines d’Omaha, que la reine avait fait sienne en 2017, ainsi que treize triomphes en Grands Prix. Genève, Bois-le-Duc, Wellington, Toronto, New York ; rien ne résistait à cette incroyable compétitrice. Aux côtés de McLain Ward, la belle a traversé le monde, concourant aux quatre coins du globe, des Jeux olympiques de Rio, dont elle avait ramené une médaille d’argent glanée avec l’escouade américaine en 2016, aux finales de la Coupe du monde de Paris et Omaha, en passant par Barcelone, Calgary, Chantilly, Prague, Aix-la-Chapelle, ou encore Calgary. Au cours de sa carrière, Azur aura amassé plus de trois millions d’euros de gains. Toujours préservée, la baie répondait toujours présent.
Alors qu’elle avait presque disparu des radars en 2020 et 2021, remportant tout de même trois épreuves au passage dont un Grand Prix 5* à Wellington, la SBS était revenue plus en forme que jamais cet hiver pour un dernier baroud d’honneur. Si elle laisse évidemment un grand vide derrière elle, après son abandon au cœur du stade équestre de la Soers dimanche 2 juillet, gageons que la future carrière à l’élevage de la reine Azur permette de voir émerger la relève, sa relève.
Photo à la Une : L’un des derniers sauts d’Azur sur une piste internationale. © Mélina Massias