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Au coude à coude avec la France, les États-Unis ont finalement mis fin à seize ans de disette à Rome

L'équipe américaine s'est mise en valeur au cœur de l'inimitable place de Sienne.
vendredi 23 mai 2025 Mélina Massias

Dans l’écrin de la place de Sienne, le sport ne peut que briller. Première grande Coupe des nations de l’année en Europe, l’épreuve collective du CSIO 5* de Rome a tenu toutes ses promesses. Grâce à un parcours sélectif et très bien dosé, le maestro Uliano Vezzani a permis de dégager cinq doubles sans-faute, dont deux sont à mettre au crédit des États-Unis, sacrés grands gagnants de cette édition 2025, seize ans après leur dernier triomphe, en 2009. Pour une faute de plus, la France s’est inclinée malgré les prestations XXL de ses deux Bleuets, tandis qu’à domicile, l’Italie a arraché la dernière place du podium.

La jeune garde a montré les crocs à Rome, vendredi 23 mai, à l’occasion de la Coupe des nations du sublime CSIO organisé sur la place de Sienne. Nina Mallevaey et Antoine Ermann en tête, la nouvelle génération du jumping mondial a montré la voie à son aînée. Aux rênes de Nikka vd Bisschop, sacrée championne de France avec sa cavalière le mois dernier, et Floyd des Prés, les deux Bleuets ont signé deux des cinq doubles zéro de l’après-midi en Italie. Une performance remarquable tant pour la première, qui a honoré sa première sélection en équipe de France Sénior l’an dernier et pourrait bien s’imposer comme un choix incontournable pour Edouard Coupérie en vue des championnats d’Europe de la Corogne, que pour le second, au départ de… sa première Coupe des nations de niveau CSIO 5* ! Mais leurs deux prestations n’auront pas suffi à propulser la France en première position. Alors qu’Olivier Perreau et GL Events*Dorai d’Aiguilly avaient signé deux parcours à quatre points, Kevin Staut et Visconti du Telman, sanctionnés d’une faute dans l’acte initial, en ont accusé trois dans le second, laissant à McLain Ward et Imperial HBF la lourde tâche de transformer l’essai pour le clan états-unien.

Championne de France, lauréate de deux Grands Prix 3* avec My Clementine, Nina Mallevaey ne rate décidément rien ces dernières semaines ! © Sportfot

Né chez Arnaud Bazire, Floyd des Prés est un fils du regretté Vigo Cécé, dont la production ne cesse de se révéler. © Sportfot

Alors qu’il se présentait pour la première fois en Europe et dans une épreuve collective, le duo, nouvellement formé, n’a pas tremblé et s’est montré… impérial, of course. L’ancien complice de Tim Gredley a survolé ses deux parcours et boucler, lui aussi, un double zéro et offrir la victoire à l’équipe américaine, qui ne s’était plus imposée à Rome depuis 2009. Juste avant son coach, Lillie Keenan en avait fait autant aux rênes de Kick On, son complice de la dernière finale de la Coupe du monde Longines. Si l’amazone de vingt-huit ans avait flanché dans les derniers instants de jeu à Bâle, il n’en a rien été à Rome. Sa performance, et celle de McLain Ward, ont été complétées par les deux tours à quatre points de Laura Kraut et sa bondissante Bisquetta, plus à son affaire en seconde manche, ainsi que les deux prestations de très bonne facture de Karl Cook et Caracole de la Roque, sortie de piste avec une faute puis une partition immaculée, dans cet écrin qui les avait vu triompher l’an dernier dans le Grand Prix Rolex. 

McLain Ward a été Impérial pour sa première Coupe des nations avec son fils de Glasgow van't Merelsnest. © Sportfot

Le coach, McLain Ward, et l'élève, Lillie Keenan, ont aligné deux doubles zéro pour le Stars and Stripes. © Sportfot

Départagées par une faute seulement, les équipes américaine et française ont conclu cette première grande Coupe des nations de l’année en Europe avec quatre et huit points, et ont vu leurs concurrents sombrer. Avec vingt points chacun, les collectifs italien et allemand sont trois et quatrième. À domicile, les locaux ont profité du soutien nourri des abords toujours combles de la place de Sienne pour s’accrocher et se hisser sur le podium. Plus précisément, Giulia Martinengo Marquet a tenu son rang de leader, malgré une faute concédée sur l’oxer numéro 8 suivant la rivière lors de son second passage en piste avec son crack Delta del’Isle, tandis que Paolo Paini a fait lever les foules grâce à Casal Dorato. Après une prise de température sanctionnée par deux fautes, le Transalpin et son fils de Casalito, qui n’avait jusqu’alors participé qu’à un seul autre CSI 5*, à Vérone en fin d’année dernière, ont corrigé le tir et réalisé une performance vierge de toute pénalité. Giacomo Casedi n’a pas démérité non plus avec la bonne Marbella du Chabli, fille d’Elvis Ter Putte et Jolie vh Molenhof qui a concouru jusqu’à 1,60m, tout comme Couleur van Berkenbroek, la grand-mère de Marbella.

L'Italie de Giulia Martinengo Marquet a terminé troisième à domicile. © Sportfot



Pourtant bien engagée à mi-course et alors au coude à coude avec la France et les États-Unis, l’Allemagne a craqué, peu aidée par les prestations à quatre et douze points de Starissa, d’ordinaire si généreux sous la selle de Mario Stevens, ainsi que celles alourdies de deux et une faute de Katrin Eckermann et Iron Dames*Cala Mandia. Impeccables en première manche, Hot Easy et Iron Dames*Dubaï du Cèdre, montures de Jörne Sprehe et Janne Friederike Meyer-Zimmermann ont bouclé leur deuxième manche avec deux et une faute. L’ancienne complice de Julien Epaillard, qui sauté avec beaucoup de marge, a peut-être payé un manque de fluidité avec sa cavalière dans les courbes sur l’ultime vertical du tracé imaginé par Uliano Vezzani…

Dubaï du Cèdre n'a rien perdu de son talent, mais le couple qu'elle forme désormais avec Janne Friederike Meyer-Zimmermann pourrait encore gagner en harmonie. © Sportfot

Cinquièmes, les Pays-Bas auront tout de même des motifs de satisfaction après cette Coupe des nations. Hessel Hoekstra et l’exceptionnel Castling, Comthago*VDL, qui ne peut guère renier son père, Comme Il Faut, ont fait honneur à leur première sélection à ce niveau avec deux parcours très bien négocié, malgré une faute répétée à la rivière et une seconde sur l’oxer suivant en deuxième manche. Comme à Versailles, Kim Emmen et Imagine ont été de véritables métronomes, ne semblant jamais en difficulté et signant le cinquième double clear round de la compétition, tandis que les champions des Pays-Bas en titre, Willem Greve et Pretty Woman van’t Paradijs (4+8) ont fait bonne figure et montré un sacré potentiel pour la suite. Sixième, le Brésil a accumulé les parcours à quatre ou huit points et a bouclé son après-midi avec vingt-quatre points.

Quel cheval, ce Comathago*VDL ! © Sportfot

Côté suisse, la douche fut plus que froide à Rome. Décidément en difficulté, les Helvètes ont cumulé les tours à vingt et quarante-sept points de Bryan Balsiger, victime d’une incompréhension sur l’original mur numéro trois avec PSG Starlight, qui n’a pas vraiment retrouvé ses esprits pour finir son parcours, et Géraldine Straumann, dont le puissant Long John Silver 3 s’est arrêté en milieu de triple après une entrée en sous-rythme. De fait, la paire a écopé de nombreux points de temps, et péché sur plusieurs obstacles en fin de parcours. Une expérience, aussi dure soit-elle, qui rendra la jeune femme de vingt ans plus forte pour l’avenir. Face à ces deux scores et l’impossibilité d’espérer voir la Suisse figurer en meilleure position, Steve Guerdat n’a pas pris le départ de la deuxième manche avec Albführen’s*Iashin Sitte. Pour la Grande-Bretagne, Ellen Whitaker et Scott Brash en ont fait de même avec Korlenski et Jerenmias van het Hulstenhof, alias Hello Jefferson. Avant eux, Robert Murphy n’avait pu éviter vingt-cinq points avec le prometteur Eagle vd Wolfsakker, qu’il montait pour la première fois à ce niveau.

Malgré un score lourd en seconde manche, Eagle vd Wolfsakker a montré de belles choses avec Robert Murphy, visage montant de l'équipe britannique. © Sportfot

Dès la première manche, l’Argentine a jeté l’éponge, ses deux premiers duos ayant accusé douze points et le troisième mis un terme prématuré à son parcours. Le résultat n’a guère été meilleur pour les Emirats arabes unis du somptueux Enjoy de la Mûre, pénalisé de deux fautes en toute fin de parcours avec Omar Al Marzooqi. Foncetti van de Heffinck et Humaid Abdulla Khalifa Al Muhairi ont renversé trois obstacles, tandis qu’Ali Hamad Al Kirbi a été éliminé aux rênes de Cjoxx après deux refus sur le mur numéro 3. Malgré leurs efforts, Abdullah Mohd Al Marri et BBS McGregor ont abandonné après plusieurs fautes, scellant le sort de leur escouade.

Les résultats complets.

Photo à la Une : L'équipe américaine s'est mise en valeur au cœur de l'inimitable place de Sienne. © Sportfot