Après Hambourg, Michael Pender prend sa revanche à Valkenswaard
Même s’il avait déjà empoché la mise dans le Derby d’Hickstead, il y a désormais trois ans, Michael Pender ne s’était encore jamais imposé dans un Grand Prix 5*. C’est désormais chose faite ! À Valkenswaard, l’Irlandais de vingt-deux ans a pris sa revanche, trois mois après avoir terminé deuxième, lors de l’étape du Longines Global Champions Tour de Hambourg. Toujours accompagné du généreux HHS Calais, il a devancé Philipp Weishaupt, juché sur Coby 8, ainsi que Bliss Heers, impeccable avec son Selle Français Antidote de Mars.
Michael Pender avait laissé échapper une sacrée victoire, en mai dernier, à Hambourg. Sur une piste similaire, elle aussi revêtue d’une grande nappe verte, l’Irlandais de vingt-deux ans a pris sa revanche. En selle sur HHS Calais, un hongre ISH né chez Ita Brennan en 2011, le jeune homme a signé le meilleur barrage de la journée pour empocher la douzième étape du Longines Global Champions Tour, à Valkenswaard, samedi 27 août. Pas déconcerté pour un sou, le lauréat du jour est même resté étonnamment froid et impassible lors de la traditionnelle interview du vainqueur. Un sourire s’est à peine esquissé sur son visage à l’évocation de la soirée à venir et de la célébration de son premier triomphe en Grand Prix 5*. “Je n’arrive pas y croire. C’est ma première victoire en Grand Prix 5*, alors je suis aux anges. Mon cheval a été si près de la première place tant de fois. Il le mérite ! Il a sauté de façon incroyable et il adore ces grandes pistes en herbe”, a-t-il déclaré, quelques minutes après avoir reçu des accolades de toute part au paddock.
S’il levait les bras pour la première fois dans une épreuve de ce type, Michael Pender est loin d’être un jeune rookie sur les terrains 5*. Né en Irlande, dans une famille largement impliquée dans le monde équestre, le pilote a intégré en 2019 les rangs de la Young Riders Academy, un programme permettant de révéler les talents de demain. Cette même année, à dix-neuf ans et quelques mois, il est devenu le plus jeune vainqueur du Derby de Hickstead, aux rênes du BWP Hearton du Bois Halleux, toujours bon pied bon œil à quinze ans et vainqueur, la semaine dernière, de la puissance du CSIO 5* Dublin.
Un barrage mouvementé aux Pays-Bas
Pour voir son nom figurer tout en haut de la liste des résultats, Michael Pender a dû tirer son épingle du jeu dans un barrage rocambolesque à Valkenswaard. Alors que le plateau était somme toute relevé cette après-midi, avec, entre autres, la présence de quelques couples ayant disputé les Mondiaux de Herning il y a deux semaines, des locaux gonflés à bloc et les redoutables Germaniques, qui avaient fait main basse sur le circuit en début de saison, Uliano Vezzani a dû construire deux parcours à la hauteur.
L’acte initial de son Grand Prix à laisser filer huit paires vers la finale au chronomètre, sur les trente et unes à s’être élancer. S’il y a eu quelques surprises, notamment en fin d’épreuve où l’oxer suivant le difficile triple numéro 5 a coupé court aux espoirs de certains favoris, le barrage s’est montré encore un cran au-dessus. Hans Dieter Dreher, Koen Vereecke, encore auteur d’une grande performance, et Edwina Tops-Alexander ont tous concédé au moins une faute sur Elysium, Kasanova de la Pomme et Fellow Castlefield, pour terminer respectivement six, sept et huitièmes. Quatrième à tenter sa chance, l’Américaine Bliss Heers a assuré le sans-faute avec son fils de Diamant de Semilly, Antidote de Mars. Le duo termine finalement bon troisième, soit leur meilleure performance commune à ce niveau et en Europe.
Avec ce premier double clear round, la seconde moitié des barragistes a senti la pression grandir. Face à son public, Johnny Pals avait à cœur de bien faire, mais dès le numéro 2, toutes ses ambitions se sont envolées, lorsque son gris Charley a refusé, avant de renverser plusieurs obstacles. Résultat ? Vingt-quatre points et une huitième place. Dommage. Le moral des troupes hollandaises a été légèrement remonté par Jur Vrieling, en grande forme sur le circuit du LGCT après sa troisième place londonienne. Cette fois, le cavalier de SF Equestrian misait sur Fiumicino van de Kalevallei, digne fils du regretté Plot Blue. Mais le puissant bai s’est fait piéger sur l’entrée de l’ancien triple, réduit en double, pour se ranger au cinquième rang final.
Est alors entré en piste Michael Pender. Rapide, sans donner l’impression de secouer le tapis, l’Irlandais a pris des risques, allant jusqu’à trébucher avant l’antépénultième saut du tracé raccourci. Mais son généreux Calais, qui n’est sans doute pas le plus styliste, s’est montré efficace jusqu’à la ligne d’arrivée. Ses 41”23 ont ensuite poussé le Brésilien Marlon Modolo, récompensé au pied de la Tour Eiffel, à la faute, après avoir lui aussi senti son grand VDL Edgar M glissé lors de son dernier demi-tour, entraînant une faute sur l’oxer suivant. Seul Philipp Weishaupt, lauréat de l’épreuve collective précédente et primé sur cette même piste lors d’un Grand Prix 4* il y a quelques semaines aux côtés du même Coby 8, pouvait priver Michael Pender de sa plus belle victoire. Finalement, il n’en a rien été, puisque le pilote des écuries Beerbaum a arrêté le temps en 42”71 et s’est contenté de la deuxième position.
Crédit photo : © Sportfot. Photo à la Une : Michael Pender et HHS Calais à Valkenswaard en juillet 2021.