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Amsterdam ne résiste pas aux assauts de Julien Epaillard et Donatello d’Auge !

Sport dimanche 29 janvier 2023 Mélina Massias

Avec presque autant d’aisance qu’un Jean-Michel Bazire aux commandes d’Hooker Berry sur le Prix d’Amérique, Julien Epaillard a conquis l’étape de la Coupe du mondes Longines d’Amsterdam avec Donatello d’Auge, un produit maison qu’il destine aux Jeux olympiques de Paris. Quelques jours après le départ de sa brillante Caracole de la Roque, le Normand a fait étalage de sa science au barrage, en devançant Edouard Schmitz et Yuri Mansur, en selle sur Quno et Vitiki, tous deux auteurs de prestations de haut vol.

Impossible de décrire ou de qualifier le barrage signé par Julien Epaillard et son produit maison, Donatello d’Auge, dans le Grand Prix de la Coupe du monde Longines d’Amsterdam, dimanche 29 janvier, tant leur prestation semble surnaturelle. Le rythme, le tracé, la qualité de saut, la précision ; tout était proche de la perfection. Quelques jours seulement après l’arrivée de la brillante Caracole de la Roque, avec laquelle il avait remporté coup sur coup les étapes de Lyon et Madrid, sur le sol États-Unis, où elle a rejoint son nouveau cavalier et propriétaire, l’Américain Karl Cook, le Normand a parfaitement rebondi. Presque invincible avec sa fille de Zandor, le flying frenchman semble bien parti pour tailler à son puissant descendant de Jarnac une réputation similaire.

Julien Epaillard et Donatello d'Auge dominent un très beau plateau à Amsterdam. 

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“C’est ma première victoire dans un Grand Prix 5* majeur avec Donatello d’Auge, un produit maison. De fait, il s’agit d’un cheval très spécial pour ma famille et mon équipe. Je suis forcément très heureux aujourd’hui”, a réagi l’heureux lauréat en sortie de piste. “J’essaye d’aborder chaque Grand Prix en bonne forme. J’essaye de m’organiser et de laisser le moins de place possible au hasard, mais parfois il faut un peu de chance. Je dois dire que cette année les choses se passent bien ! Mon cheval est particulièrement rapide. Avant d’essayer de gagner des Grands Prix à cette vitesse-là, j’essaye d’en faire de même dans les petites épreuves. Je fais rarement des parcours de travail ! (rires) Mes chevaux savent donc ce qu’ils ont à faire et Donatello est vraiment rapide. Il a une petite amplitude. La ligne entre le 1 et le 2 au barrage se faisait en onze foulées normales pour tout le monde ; pour moi, la distance était longue. Mon cheval tourne de façon incroyable et j’ai également eu une bonne distance pour aborder le double d’oxers. Je dois encore rentrer à la maison, mais peut-être que nous organiserons un dîner avec toute l’équipe demain pour fêter cette victoire.”

Né dans ses prairies, au cœur du pays d’Auge, Donatello a passé ces derniers mois dans l’ombre de son ancienne voisine d’écuries. Cette après-midi, aux Pays-Bas, le Selle Français de dix ans est entré dans la lumière de la meilleure des manières. Formé par Edgar Paillousse puis par Séverin Sigaud, avec, en cours de route, quelques parcours effectués sous la selle d’Hugo Paris, Donatello a ensuite pris part à plusieurs épreuves à Oliva aux rênes de Susana Epaillard, épouse de Julien. Sentant le potentiel de son protégé, le Tricolore a alors récupéré les commandes du bai, confiant en contrepartie le tout bon Solero MS à sa chère et tendre. Son premier parcours, le néo-duo l’a effectué sur des barres à 1,25m, à Oliva. Moins d’un an plus tard, le voilà au sommet à Amsterdam, face à un parterre de stars plus expérimentées les unes que les autres. Bien sûr, Donatello n’en est pas à sa première victoire : dès ses débuts à 1,50m, le petit-fils d’Hello Pierreville, ancien complice de… Susana, a tout raflé. Ainsi, il a défilé en tête de tours d’honneurs à Saint-Lô, Saint-Tropez, Rotterdam, Cannes, Madrid ou bien encore Lyon, où il avait décroché le Grand Prix Longines de la ville, vendredi, deux jours avant son triomphe dominical. Ce nouveau pas de franchi rapproche le couple de son objectif final : les Jeux olympiques de Paris. Julien Epaillard ne s’en est jamais caché, son premier choix pour l’échéance est Donatello d’Auge.

Julien Epaillard et Donatello d'Auge, en tête d'un énième tour d'honneur ! 

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Brillants Edouard Schmitz et Yuri Mansur !

Dans un Grand Prix parfaitement dosé, où huit couples se sont affrontés au barrage, la prestation surnaturelle de Julien Epaillard n’a pas éclipsé les excellentes copies rendues par d’autres paires, à commencer par celles formées par Edouard Schmitz et Quno. Dernier à partir, le jeune prodige suisse a finalement terminé deuxième, après avoir conclu une prestation fluide et remarquable en 43”44 sur son grand Holsteiner, qui l’avait accompagné lors des derniers championnats du monde de Herning. Après avoir signé le meilleur chronomètre du barrage à Bâle, l’Helvète est, une nouvelle fois, passé à un cheveu d’un nouveau grand succès. La troisième fois sera la bonne ! Sa deuxième place lui permet, en tout cas, de s’approcher grandement d’une qualification pour la finale du circuit indoor, dont il fait un objectif avec son extraordinaire Gamin van’t Naastveldhof.

Edouard Schmitz s'est octroyé une excellente deuxième place grâce à la complicité de tout bon Quno.

Que dire alors de Yuri Mansur et son phoenix Vitiki ? Impossible de ne pas tomber sous le charme de ce duo aussi attachant que talentueux. Avec une facilité déconcertante, l’adorable brésilien a déroulé un tracé au cordeau pour arrêter le chronomètre 44”42. Un peu trop loin des 42”04 affichées par Julien Epaillard, mais suffisant pour réjouir l’homme à la veste jaune soleil, qui n’a pas manqué de montrer du doigt son incroyable partenaire, revenu d’une blessure gravissime, survenue voilà quatre ans et demi sur le terrain d’Aix-la-Chapelle. Après sa neuvième place à Bâle, puis sa quatrième position à Leipzig, le couple confirme et pourrait bien s’envoler pour le Nebraska en avril prochain et prendre définitivement sa revanche sur la vie.

L'incroyable Vitiki a de nouveau fait montre de toute sa résilience et de l'étendue de son talent avec son fidèle cavalier et propriétaire : Yuri Mansur.

Quatrième, Alain Jufer a parfaitement ouvert la compétition sur un Dante MM (ex Dante 117) souverain, laissant croire à ses camarades que le parcours dessiné par le duo batave Quintin Maertens et Louis Konickx allait être très, voire trop, abordable. Finalement, il n’en a rien été. Le duo suisse maîtrisait simplement son sujet de A à Z, et il l’a de nouveau prouvé au barrage, en finissant en 44”79. Préférant assurer, Victoria Gulliksen était aux anges en sortie de piste. Grâce à son inoxydable Equine America Papa Roach, qui, à l’image d’un Vitiki n’aurait jamais dû retrouver le chemin des terrains de compétitions après une grave blessure, la jeune et attachante norvégienne a prouvé que ses débuts réussis à Oslo et Helsinki n’étaient pas le fruit du hasard en s’octroyant la sixième place et en déroulant l’ultime double zéro du jour. Cette fois, elle en est quasiment assurée : elle sera de la partie pour la prochaine finale de la Coupe du monde.

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Sixième, Jur Vrieling était le seul local qualifié pour le barrage. En selle sur un Fiumicino van de Kalevallei très aérien, le Néerlandais a malheureusement buté sur l’entrée du double d’oxers, placés en sixième difficulté de ce tracé raccourci. Sans cette faute, les deux complices auraient pu s’offrir la deuxième place de l’épreuve. Avant-dernier à s’élancer, Daniel Deusser était un sacré concurrent à Julien Epaillard. Associé à son génial Scuderia 1918 Tobago, lauréat de trois Grands Prix 5* en 2022, l’Allemand a commis une grosse faute sur le deuxième oxer du tracé, après que son alezan a ajouté une foulée supplémentaire à l’abord de la difficulté. Enfin, Jodie Hall McAteer a préféré jeter l’éponge avec Salt’n Peppa, se retrouvant rétrogradée au huitième rang. Malgré une seconde copie ratée, la paire peut se targuer d’avoir réalisé l’un des meilleurs parcours de la première manche.

Le talentueux Edouard Schmitz lancé à la poursuite du chronomètre de Julien Epaillard.

Julien Epaillard caracole en tête du général

Au classement général, Julien Epaillard est titulaire d’un petit pactole de… quatre-vingt-douze unités. Faramineux. Mieux encore, le Normand a marqué des points sur chacune des sept étapes qu’il a disputées, avec quatre montures différentes. Deuxième, Henrik von Eckermann n’est pas en reste avec un total de quatre-vingt-huit unités, devant Daniel Deusser, qui en compte soixante-dix. Suivent Kevin Staut, Gerrit Nieberg, Harry Charles, Victoria Gulliksen, Janne Friederike Meyer-Zimmermann, Marcus Ehning, Jur Vrieling et Wilma Hellström, qui, avec plus de quarante points chacun sont quasiment assurés de faire partie des dix-huit meilleurs de la ligue d’Europe occidentale. Les retardataires auront encore une chance d’obtenir leur qualification du côté de Bordeaux, la semaine prochaine, puis de Göteborg, fin février.

Les résultats complets de l’épreuve ici.
Le classement général complet du circuit ici.

Toutes les épreuves du CHI 5* d’Amsterdam sont à (re)voir sur Clipmyhorse.tv.

Crédit photo : © Arnd Bronkhorst/FEI. Photo à la Une : Julien Epaillard et Donatello d’Auge au tour d’honneur.