L’équipe des écuries d’Abdel Saïd est en pleine forme ! En tournée outre-Atlantique depuis fin août, la Suédoise Antonia Pettersson Häggström, le Britannique Samuel Hutton et le Belge Abdel Saïd enchaîne les bonnes performances sportives. Tous trois se sont ainsi classés dans le Grand Prix 5* de Williamsburg, étape inaugurale du circuit de la Coupe du monde Longines en Amérique du Nord, et ont pris part à plusieurs étapes de la Major League Showjumping. Au-delà de l’aspect sportif, Abdel Saïd et ses équipes ont décidé de s’implanter sur le long terme aux Etats-Unis, en ouvrant un point de base sur place, permettant d’étendre leur offre en matière de coaching et de commerce à une clientèle toujours plus nombreuse.
L’air américain réussit à Abdel Saïd. Accompagné d’Antonia Pettersson Häggström et Samuel Hutton, le Belge a posé ses valises pour quelques semaines aux Etats-Unis. Depuis le début de sa tournée américaine, fin août, les trois compères enchaînent les bonnes performances. Avec Bonne Amie, sa jument de tête, le fondateur des écuries qui porte ses initiales s’est ainsi classé deuxième du Grand Prix 4* de Saugerties et huitième de celui du CSI 5* de Williamsburg, tandis que l’ultra prometteur Calvaro lui a offert une victoire à 1,55m et que la Selle Français Figueras de Laume a continué à engranger de l’expérience. “Je prends beaucoup de plaisir dans cette tournée. J’ai pu jouer sur le niveau des concours et mes chevaux ont progressé. Dire que nous nous attendions, mon équipe et moi, à de tels résultats serait un bien grand mot, mais nous avions de bons espoirs. Nous avons emmené nos meilleurs chevaux ici. Le niveau est élevé et je n’avais aucune envie de venir pour simplement remplir une liste de départ. Il nous reste encore un concours (le CSI 5* de Greenwich, qui se déroule ce week-end dans le Connecticut, ndlr), mais jusqu’ici, tout va bien !”, sourit le cavalier de trente-cinq ans.
Une virée américaine instructive…
Habitué du Winter Equestrian Festival de Wellington, auquel il a régulièrement pris part ces dernières saisons, Abdel Saïd a cette fois décidé de s’aventurer dans une expérience différente, mais tout aussi enrichissante. “Nous avons toujours travaillé en étroite collaboration avec les Etats-Unis, où se déroule la majeure partie de notre business. Normalement, nous nous rendons à Wellington en début d’année, mais nous ne l’avons pas fait cette année. Après les Jeux olympiques, j’avais envie de faire quelque chose de différent, qui me permettrait de combiner à la fois le commerce et le sport. C’était une bonne opportunité pour Sam (Hutton, bras droit d’Abdel Saïd), et Antonia (Pettersson Häggström, ndlr). Nous avons également découvert la Major League (un circuit par équipes lancé en 2021 en Amérique du Nord, ndlr) et avons été très bien accueillis. Avant les Jeux olympiques, je me suis concentré sur mon équitation, mais je dois également gérer mon entreprise. Les Etats-Unis nous ont permis, à mon équipe et à moi, de tout combiner”, développe l’ancien représentant égyptien. “Cette tournée est un peu similaire à ce que l’on peut vivre en Europe, même si les trajets sont plus longs ici, puisque nous nous déplaçons de concours en concours chaque semaine, contrairement à Wellington où nous passons trois mois au même endroit. Découvrir tous ces nouveaux lieux était très chouette, bien qu’assez intense. Les épreuves sont très compétitives ici et nous avons eu une bonne piqûre de rappel quant à la vitesse à laquelle cavaliers et chevaux sont capables d’aller ici ! Il y a moins de partants par épreuve qu’en Europe, mais gagner n’est pas plus facile pour autant, au contraire. La concurrence est rude. Je pense que c’est ce qui m’a le plus marqué : peu importe le niveau, des amateurs aux cavaliers de Grands Prix, les Américains aiment gagner et sont redoutables ! S’imposer ici n’est vraiment pas simple. L’aspect formation des chevaux est également moins évident qu’en Europe. D’une façon générale, il semble y avoir davantage de chevaux d’âge ici, ce qui rend, de fait, les épreuves plus compétitives à tous les niveaux.”
…et une nouvelle étape majeure pour les écuries AS !
Et l’aventure américaine des écuries AS ne va pas s’arrêter en si bon chemin, puisque ces dernières auront désormais un point de base permanent de l’autre côté de l’Atlantique ! “Il y a beaucoup de concours et de possibilités aux Etats-Unis. Le marché est immense et beaucoup de personnes pratiquent l’équitation. C’est très intéressant. Nous avons donc décidé de continuer à développer nos services ici. Cela fait un moment que nous y pensons et cette décision est naturelle compte-tenu de nos liens déjà existant avec le marché américain. Sam Hutton, qui travaille avec moi depuis des années, sera désormais installé ici à temps plein, afin de gérer notre antenne américaine. Nous voulons continuer à faire grandir notre offre de coaching et de commerce ici. Cela donne davantage d’opportunités à nos clients, qui pourront désormais venir en Europe s’ils le souhaitent, mais aussi rester évoluer à nos côtés aux Etats-Unis. Il y a beaucoup de potentiel dans ce nouveau projet”, se projette le soixante-deuxième meilleur cavalier du monde. “Nous serons installés entre Wellington, où la saison de compétition va reprendre, et New-York, mais nous voyagerons également pour certaines séries de concours. Sam sera sur place, tandis que je rentrerais en Belgique pour gérer l’écurie en Europe. Je ferais également des allers et retours plusieurs fois dans l’année. Nous sommes très enthousiastes pour ce nouveau projet. Je pense que nous pouvons apporter une forme de fraîcheur dans les services que nous sommes en mesure de proposer au marché américain.”
Tous les voyants au vert
Malgré un début d’année compliqué par une blessure, tous les feux sont au vert pour Abdel Saïd et son équipe. Tant côté entreprise, donc, que côté sport. “Cette année a été intéressante, si je puis dire. Je me suis fracturé la cheville au printemps, et cela a été un contretemps pour moi, surtout en pleine année olympique. Cela m’a plus affecté que je ne le pensais. Je suis toujours positif face à ce genre de situations et je me suis dit qu’une fois de retour en selle, je pourrais reprendre où nous nous étions arrêtés avec mes chevaux. Finalement, j’ai réalisé qu’il me fallait quelques concours de remise en jambe pour que Bonne Amie retrouve son meilleur niveau. À Rotterdam, par exemple, elle n’était pas dans une forme optimale. Fin juillet, au moment du CSI 5* de Riesenbeck, elle était de nouveau incroyable ! J’adore travailler avec cette jument ; même si elle est très sensible, elle donne beaucoup à son cavalier. Elle a remporté le Grand Prix 5* de Doha, s’est classée troisième de celui de Riesenbeck, deuxième d’un Grand Prix 4* ici, huitième d’un Grand Prix 5* après avoir concédé seulement un point de temps. Elle est super régulière. Désormais, mon objectif principal avec elle est le Super Grand Prix de Riyad. Je ne sais pas encore si j’irai à Genève en fin d’année, mais cela serait un autre temps fort de mon année. C’est un concours incroyable, auquel je n’ai plus participé depuis quelques temps, mais nous verrons si nous pouvons y prendre part. Dans tous les cas, Bonne Amie n’a pas un programme très chargé pour la fin de l’année. Je veux vraiment l’économiser. Elle participe ce week-end au CSI 5* de Greenwich, puis aura deux semaines de repos. Elle ira ensuite à Rabat, profitera à nouveau de deux semaines sans compétition, avant d’aller à Riyad. Je pense que Bonne Amie ne va faire que progresser avec le temps. Elle est si respectueuse, si délicate que je pense que l’expérience va l’aider à se relâcher et se bonifier.”
Également du voyage outre-Atlantique, Calvaro, né Al Amir 3, un remarquable hongre de huit ans par Cascadello I, et la Selle Français Originel Figueras de Laume, fille du regretté Kapitol d’Argonne, permettent à Abdel Saïd de rêver de très belles heures sportives dans les années à venir. “Calvaro et Figueras sont deux très, très bons chevaux. Je crois que Calvaro est incroyable. Sa plus grande qualité est sa confiance en lui ! Il est très joueur et peut parfois s’exprimer avant de prendre le départ d’un parcours, mais ses capacités, sa puissance et sa bravoure sont impressionnantes pour un cheval de seulement huit ans. C’est pour cela que je me suis permis de l’engager dans deux épreuves plus conséquentes : cela semble tellement facile pour lui ! Il a signé un sans-faute dans sa première 1,50m sur l’herbe à Valkenswaard, avant de venir aux Etats-Unis, où il a pris part à une épreuve à 1,55m qu’il a remportée. Je vais désormais redescendre de niveau avec lui. C’est un cheval très, très chouette, qui me semble avoir beaucoup de potentiel. J’espère que la chance nous sourira et que nous continuerons à avancer dans le bon sens”, loue le cavalier belge. Et de poursuivre : “Figueras est aussi une jument fantastique. Elle compte déjà pas mal de résultats à seulement neuf ans, mais je sens que nous avons encore beaucoup de choses à améliorer. Figueras est une dame, une dame française pour être exact. (rires) On ne peut pas la forcer à faire quoi que ce soit. Je dois encore prendre mon temps avec elle et continuer à travailler sur les points qui vont permettre de rendre sa vie plus facile pour sauter et avancer au niveau suivant. Elle a beaucoup donné cette année. Je vais donc la laisser souffler, avant de la remettre en route pour la saison prochaine.”
Avec ces trois montures de tête, Abdel Saïd espère bien continuer à prospérer dans le sport. “L’idée est de conserver ces trois chevaux. J’aimerais continuer à voir jusqu’où je peux aller dans le sport. Et pour cela, il faut de formidables chevaux”, souligne l’intéressé. “J’ai toujours acheté des chevaux manquant d’expérience pour les former. J’aime toujours autant cet aspect de mon métier, mais cela peut parfois prendre du temps.” Épanoui sur la scène sportive et à la tête d’une entreprise prospère pleine de projets pour l’avenir, Abdel Saïd a décidément le vent en poupe.
Photo à la Une : Abdel Saïd peut avoir le sourire après une tournée américaine réussie. © Four Oaks Creative