Lorsqu’il est en pleine forme, comme il l’était vendredi soir à Barcelone, HHS Calais est particulièrement redoutable. Sous la selle de son fidèle cavalier irlandais Michael Pender, qui vient d'enchaîner de multiples résultats à Lanaken et Valkenswaard avec ses jeunes chevaux, le bai s’est offert le onzième Grand Prix international de sa carrière, et le quatrième de niveau 5*. Dans une épreuve ayant retrouvé toutes ses lettres de noblesse, Rolf-Göran Bengtsson et le génial Zuccero ont eu le dernier mot pour s’installer au deuxième rang, laissant le troisième aux locaux Armando Trapote et Tornado VS et le quatrième au numéro un mondial Henrik von Eckermann, associé pour l’occasion à son petit crack alezan, King Edward Ress.
Dans son style toujours aussi atypique mais diablement efficace, le génial HHS Calais, né, contrairement à ce que son nom peut laisser penser, chez la famille Brennan, à l’origine des cracks à l’affixe MHS, a remporté le quatrième Grand Prix 5* de sa carrière, vendredi 4 octobre à Barcelone. Revalorisée et agrémentée d’une dotation revue à la hausse, l’épreuve phare du vendredi soir en Espagne, quelque peu délaissée ces dernières années, a retrouvé ses lettres de noblesse. Pour sa première édition sous les couleurs de la Ligue des nations Longines, ce Grand Prix désormais labellisé CSIO 5* a tenu toutes ses promesses et proposé un plateau alléchant, avec la présence de dix des vingt meilleurs cavaliers du monde parmi les quarante-trois engagés venus tenter leur chance en ce vendredi soir.
Troisième couple à signer un sans-faute dans l’acte initial de ce Grand Prix en deux manches, Michael Pender et HHS Calais se sont immédiatement placés en tête des opérations, leur assurant d’affronter la seconde manche en dernière position et de bénéficier d’un avantage stratégique non négligeable. Toujours très rapides face au chronomètre, les deux complices, associés l’un à l’autre depuis toujours ou presque, n’ont pas failli à leur réputation en deuxième manche. En utilisant à son avantage l’immense foulée de son fils de l’excellent Cavalier Royale, l’Irlandais a coupé les cellules d’arrivée en 50’’88 et été l’un des deux seuls à passer sous la barre des 51’’00. Bombe levée au ciel, Michael Pender a célébré avec sobriété l’une de ses plus belles victoires, après celles acquises sur les étapes du Longines Global Champions Tour de Riyad et Valkenswaard, entre autres. Un succès plein de symbole pour celui qui avait honoré sa première cape en Coupe des nations 5* voilà deux ans, sur cette même piste.
Rude bataille pour la deuxième place
Particulièrement disputé, ce Grand Prix CSIO 5* a vu trois cavaliers se tirer la bourre dans la même seconde derrière Michael Pender. À ce petit jeu, Rolf-Göran Bengtsson a pris l’avantage, en étant l’avant-dernier à s’élancer sur le second tracé de l’irréprochable Santiago Varela. Sur un Zuccero des grands jours, le Suédois a tout donné et réalisé une prestation époustouflante, sans jamais que son étalon, fils de Quamikase des Forêts, ne semble à l’effort. Sacré champion d’Europe par équipes un an plus tôt, le Holsteiner donne l’impression d’avoir franchi encore un cap et d’être de plus en plus redoutable.
Cette deuxième place, la paire scandinave l’a chipée à Armando Trapote et son génial Tornado VS, fiertés locales et longtemps en tête du Grand Prix. L’Espagnol et son bondissant bai ont survolé les obstacles et ont enregistré un chronomètre de 51’’78, insuffisant pour rivaliser avec les 51’’64 de Rolf-Göran Bengtsson et son gris, mais suffisant pour repousser les assauts de l’un des meilleurs couples de la planète : celui formé par Henrik von Eckermann, intouchable numéro un mondial, et son multi-médaillé King Edward Ress. De retour aux affaires après des Jeux olympiques manqués cet été à Versailles, le généreux alezan est apparu au sommet de son art dans la capitale catalane pour s’offrir un nouvel accessit.
Grâce à trois doubles sans-faute maîtrisés, Stephan de Freitas Barcha, Tim Gredley et Maikel van der Vleuten ont complété le Top 7 sur Chevaux*Primavera*Imperio Egipcio, médaillée d’or des Jeux panaméricains de Santiago en 2023, l’excellent et régulier Medoc de Toxandria, et le puissant fils de Darco O’Bailey vh Brouwershof. Le Néerlandais et son étalon de dix ans ont frisé le dépassement de temps… d’un centième, mais ont eu plus de chance de Manuel Fernandez Saro, pénalisé par un point de temps dépassé sur le très plaisant Ezilis du Mesnil, un Selle Français de dix ans par Qlassic Bois Margot né chez Jean-Luc Lebourgeois. Leur score dans cette seconde manche restera finalement anecdotique et leur a tout de même assuré une place au tour d’honneur.
Olivier Perreau rate sa chance
En équitation peut-être plus que dans n’importe quel autre sport, les victoires se jouent parfois à presque rien. Titulaire du meilleur chronomètre de la soirée, Olivier Perreau est passé près, tout près du Graal et de sa première victoire en Grand Prix CSIO 5*. Le Tricolore et sa chère GL Events*Dorai d’Aiguilly, produit de son élevage maison, ont finalement été rétrogradés au neuvième rang après une faute. Rageant, mais aussi encourageant pour l’avenir, d’autant plus compte tenu de la concurrence qui figurait au départ de ce Grand Prix. Olivier Perreau pourra se consoler en se disant qu’il a au moins fait mieux que les champions olympiques en titre, Christian Kukuk et Checker 47, piégés par la sortie de triple de l’acte initial pour leur grand retour en scène après leur sacre estival.
Olivier Perreau a également supplanté au classement son coéquipier Kevin Staut et sa généreuse Dialou Blue PS, sanctionnés d’une faute sur chacun de leurs parcours, Peder Fredricson et le Selle Français Alcapone des Carmilles, sortis de piste avec huit points en seconde manche, et Olivier Robert et Iglesias DV, qui ont vécu une fin de parcours bien compliquée avec une perte de connexion qui lui a coûté vingt-six points.
Photo à la Une : Michael Pender et HHS Calais n'ont rien laissé au hasard pour s'imposer dans le Grand Prix CSIO 5* de Barcelone. © Sportfot
Les épreuves du CSIO 5* de Barcelone sont à suivre en direct sur Clipmyhorse.tv.