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Yuri Mansur, le jaune lui va si bien.

Reportages jeudi 10 juillet 2014 Julien Counet

Yuri Mansur, le jaune lui va si bien.

Après trois finales de coupe du monde, est-ce qu'on aborde les choses différemment ?

Y.M. : « La première chose qui a beaucoup changé pour moi … ce sont les chevaux ! Idéal, c'était un cheval difficile qui n'avait pas une bonne santé. Vip et Chico étaient des chevaux vraiment verts et ils n'avaient pas la qualité de ces deux-ci. La finale de la coupe du monde à Leipzig était magnifique car c'était juste un an après celle de Genève juste avant laquelle mon cheval était mort. Il y avait donc beaucoup d'émotion pour moi. Je me rappelle que lorsque je suis arrivé là, j'ai pleuré pendant une heure. C'était toute une histoire et même si j'étais moins compétitif, il y avait beaucoup d'émotion. C'est néanmoins pour Leipzig que j'ai fait ma meilleure préparation car j'ai participé à beaucoup de concours indoor ici. Cette année, c'était complètement différent car je suis arrivé en me disant qu'en ayant un peu de chance, je pouvais me retrouver dans les 10 premiers lors de la finale. Je pense qu'en fait, de mes trois finales de coupe du monde, la première, c'était pour apprendre ; la seconde pour concourir et la troisième pour vraiment concrétiser. Peut-être que j'ai été un peu trop vite dans mes pensées pour Lyon car je n'étais pas aussi prêt que ce que je pensais mai j'avais déjà la possibilité de bien figurer. Je ne l'ai pas vraiment pris comme une préparation pour les Jeux Mondiaux. Disons que cela faisait partie de mon chemin pour tenter d'aller aux Jeux Olympiques. C'est un chemin qui a débuté en 2012 avec Vip vd Keersop mais c'était un cheval difficile et pas trop respectueux. Là, je me suis dit que pour 2016, il fallait que je trouve vraiment de bons chevaux car je ne voulais plus vivre un tel stress : j'avais acheté un cheval cher en 2012 qui n'était pas bon assez. Je me suis dit que je voulais acheter des jeunes chevaux que je voulais préparer. Quand j'ai fait mon plan, je me suis dit qu'en 2013, il fallait que je gagne le plus possible au Brésil et ça a été une année magnifique pour moi où j'ai presque tout gagné … Puis je voulais venir en Europe et participer à la finale de la Coupe du monde en participant également au plus grand nombre de grands concours pour que je puisse évoluer et que mes chevaux progressent également.

C'était juste ça, mon objectif, je n'ai jamais pensé au mondial. Mon plan, ce sont les Jeux Olympiques. Dans tous les sports, c'est la même chose. Le nageur Michael Phelps et le coureur Usain Bolt , lors de leurs premiers JO auxquels ils ont participé, ils n'ont rien fait. Usain Bolt n'était même pas en finale du 100m… Mais après, ils ont tout gagné. C'est l'évolution. J'ai commencé tard, je n'ai pas eu l'expérience que de nombreux jeunes cavaliers ont eue. Je sais bien que cela ne va pas comme sur des roulettes. C'est pour ça que je me suis fixé des objectifs réalistes en venant en Europe. A Rotterdam, c'est la première fois que je mettais le même cheval dans la Coupe et le Grand Prix car je ne veux pas trop faire. D'habitude, je fais la coupe avec l'un et le Grand Prix avec l'autre et lors de la finale de la coupe du monde à Lyon, l'un a fait la chasse puis l'autre a continué. Le but, c'est de construire. »

On voit, cette année, de nombreux cavaliers qui débarquent en Europe de différents horizons en vue des mondiaux et qui sont compétitifs en arrivant, ce qui n'était pas envisageable il y a encore quelques années. Cela montre que le niveau évolue mondialement ? Le niveau au Brésil vous permet d'être compétitif directement ?

 Y.M. : « Oui, c'est un peu ça. Souvent quand je vais essayer un cheval en Belgique, les gens me disent : « Ca, c'est un bon cheval pour le Brésil. Tu vas gagner tous les Grand Prix là-bas ». La réalité n'est pas comme cela. Si j'arrive ici et que je fais de bons résultats, il n'y a pas de secrets, c'est que le niveau là-bas n'est pas mauvais. C'est clair qu'il n'y a pas la quantité d'aussi bons cavaliers, qu'il n'y a pas la quantité d'aussi bons chevaux… mais c'est juste la quantité qui est différente.

Pour le reste, je pense que nous avons au Brésil beaucoup de bons Grand Prix qui sont équivalents à des quatre étoiles. C'est déjà pas mal. Certainement que le temps est un peu plus lent, ce n'est pas l'Europe … mais Beezie Madden est venue des Etats Unis l'an dernier pour la finale de la coupe du monde et elle a gagné directement. Le niveau est assez équivalent partout. Bien sûr il faut encore améliorer des choses au Brésil mais il faut aussi faire un peu attention à relativiser. Quand tu gagnes un Grand Prix au Brésil, tu peux être heureux mais tu dois toujours te dire que ce n'est pas encore suffisant pour quand tu vas arriver en Europe. C'est comme ça, qu'après une victoire, je me remets au travail dès le lendemain. C'est ce que je pense chaque fois là-bas car je sais que je dois encore progresser pour y arriver ici. »

Comment avez-vous décidé d'acheter des jeunes chevaux plutôt que des chevaux d'âge ?

Y.M. : « Je pense simplement que c'est le seul chemin possible. J'ai eu beau retourner le problème dans tous les sens, il n'y a pas d'autre manière pour y arriver. Vous avez la chance de faire vraiment le bon système pour y arriver. D'autant qu'acheter un top cheval, c'est impossible. En plus, des chevaux comme First Devision et Amor, avec lesquels vous avez fait le travail vous-même, c'est encore un plaisir supplémentaire. »  La suite, c'est demain.