Xavier Hanneton, la passion de l'enseignement !
A un moment, avez-vous rêvé d' en faire votre métier ?
X.H. : « Oui ! C' est très simple à 17 ans, lors de mon année de rétho, j' étais naïf et doux rêveur, je pensais qu' on vivait très bien des chevaux et qu' on vivait très bien avec ça. Mais lorsque j' ai rencontré Daniel, il m' a dit : « surtout gamin, continue tes études et assure toi d' abord un boulot, fais les chevaux en plus ». Je pense que c' est un très bon conseil qu' il m' a donné. Mes parents étaient aussi dans cette direction là mais forcément quand nos parents nous le disent, c' est différent.
Genesis de Villée (Ugano Sitte & Azzara de Villée)
Le fait que quelqu' un de l' extérieur qui vivait à la fois du cheval et de l' enseignement me le dise, ça m' a fait réfléchir. Au départ, j' étais passionné par le concours. Je voulais vraiment faire du grand concours et qu' on me voit un jour à la télé … alors qu' aujourd' hui, c' est tout à fait l' inverse. Je n' ai plus aucune ambition de concours. J' adore regarder et aller voir une belle épreuve, ça me passionne mais je suis très réaliste par rapport à ça et j' ai vraiment fait le choix des jeunes chevaux. Je n' ai plus d' ambition purement sportive, que du jeune cheval, ça, c' est certain. Elevage, formation, mise en route … mais il n' y aura pas de chevaux de plus de 7 ans chez moi. Mon but est vraiment de les former et puis les vendre en mettant l' aspect sportif de côté. J' ai un boulot et ce n' est pas compatible avec des ambitions de concours internationaux où l' on part cinq jours d' affilée. Moi, je suis tenu à un horaire. Par contre, je veux faire les jeunes chevaux à fond. J' ai ciblé mon activité et je veux le faire très bien. A ce niveau là, je veux être compétitif et performant sans pour autant mettre une pression dingue sur les jeunes chevaux mais essayer de bien faire les choses.
Jusqu' à présent, on n' a pas à se plaindre puisque chaque année, en ayant un nombre de chevaux assez limité de par ma profession d' enseignant en parallèle, je me retrouve avec 6-7 chevaux au travail et chaque année, on a l' un ou l' autre en tête du cycle ou en finale du championnat. Je trouve qu' au niveau des objectifs, c' est convenable. »
Qu' est - ce que le travail des jeunes chevaux vous a apporté ?
X.H. : « Ce que je trouve fantastique avec les jeunes chevaux, c' est de voir l' évolution car c' est assez fulgurant. On part avec un cheval de 3 ans qui va à peine au licol pour en arriver en quelques mois à l' amener au concours. Les progrès sont très rapides. J' aime ce côté formation … c' est peut-être de la déformation professionnelle.
Une Kato du Houssoit (Ogano Sitte), championne de Belgique 2010 à 4 ans. Beaucoup de gens me disent souvent que c' est un travail ingrat. Alors oui, c' est vrai qu' on prépare pour le cavalier suivant mais je n' ai aucun problème avec ça, je le vis même très bien. J' ai fait un choix, ça me passionne et je ne voudrais rien faire d' autre. Pour moi, monter le championnat de Gesves, c' est aussi important à mes yeux que pour un grand cavalier monter les Jeux Mondiaux. C' est peut-être un choix qui peut paraître particulier, mais c' est vraiment mon créneau. De plus, je considère qu' on ne sait pas tout faire. Je considère qu' on ne peut pas à la fois faire des jeunes chevaux, des concours nationaux, partir en internationaux. Je pense qu' il faut quand même à un moment bien cibler son activité car se disperser est le meilleur moyen de ne pas faire les choses à fond. Partir cinq jours consécutifs avec éventuellement deux chevaux plus âgés pour faire des épreuves plus conséquentes … cela veut dire que pendant ce temps-là, il y en a 6-7 ou 8 qui font de la longe, du paddock ou de la prairie. Ca, ce n' est pas trop dans ma conception des choses. C' est également un des critères qui fait que je veux vraiment cibler mon activité dans les jeunes chevaux puis je considère que le haut niveau, c' est un autre métier. Samourai du Fort Mahon (Ogano Sitte x Samourai des Isles) En plus, avec l' évolution actuelle du sport, je pense qu' il faut être très réaliste : pour vivre du haut niveau, il faut être dans le top. C'est-à-dire 5 à 6 cavaliers par nation. Je pense que les autres sont des gens très méritant s qui font des déplacements, qui travaillent, qui font de la route et sont souvent loin de chez eux … mais je ne suis pas certain que ce créneau là soit vraiment rentable. » Vous sentez-vous plus proche du métier d' éleveur ou de cavalier ? X.H. : « C' est une question où j' ai du mal à répondre. Je pense que mon activité d' éleveur et de cavaliers sont très liées et que l' un ne va pas sans l' autre. Je prends autant de plaisir à choisir un étalon en le sélectionnant pour telle jument que de monter une épreuve au concours. Je pense que ça fait partie d' un tout. Xavier & Diamant des Biez (Ugano Sitte x Ogano Sitte), issu d'une propre soeur d'Azzara. Je prends du plaisir à élever mes jeunes chevaux, à les monter … je ne peux pas vraiment faire de discernement, je pense qu' il faut englober un peu les deux. Je veux couvrir toute cette filière : de la conception jusqu' au moment où on les commercialise. Cette année, j' ai pris un peu en main la gestion de l' expertise du sBs, j' aime assister à ces concours de saut en liberté … je suis passionné par l' élevage en général et par les circuits qui sont réservés aux jeunes chevaux. » Fin de la seconde partie