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Victoire de Patrice Delaveau à Hong-Kong.

Reportages mardi 13 février 2018
Longines Masters de Hong-Kong, 6 ème édition !
Longines Grand Prix Le rôle du chef de piste était bien difficile pour ce Grand Prix de Hong-Kong car d'une part, il avait 20 partants … mais surtout il devait finalement faire avec 12 partants pour la seconde manche ! Un nombre beaucoup trop élevé par rapport au nombre de candidats lors du parcours initial alors que le Hollandais avait parfaitement réussi son pari avec 7 parcours sans pénalité lors de cette première manche. Les cavaliers pénalisés d'une faute avaient bien compris l'opportunité qui leur était offerte. Simon Delestre signera un parcours rapide et propre avec Chesall (Casall) pour se poster juste derrière Robert Smith qui avait une nouvelle fois signé une très bonne seconde manche avec Ilton vd Spithoeve (Dulf vd Bischop. Christian Kukuk, vainqueur de l'épreuve matinale, tentera aussi sa chance mais le virage est un peu court et Colestus (Cornet Obolensky) s'arrête. Ce n'est pas si facile. Michael Whitaker signe le premier double sans faute en 42''89 sur Calisto Blue (Chacco Blue), la course à la victoire est lancée. Fantastique sans-faute lors de la première manche, Jamie Kermond réédite sa performance en signant un beau double sans faute avec Yandoo Oaks Constellation (Bush vd Heffinck) en 41''35. Pour sa première venue à Hong-Kong, il prend d'emblée la tête du Grand Prix. Il reste évidemment encore du monde derrière mais la performance est bien là ! Ce sera plus difficile pour Jane Richards qui après son premier tour sans-faute écopera de deux fautes avec Foica vd Bisschop (Vigo d'Arsouilles). Derrière, c'est au tour du grandissime favori, Daniel Deusser de s'élancer sur son fidèle Cornet d'Amour (Cornet Obolensky). Vainqueur du Grand Prix des Longines Masters de Paris, il est en course pour le super bonus et vue l'aisance de leur victoire vendredi, on sait que cela va aller vite ! La performance est bien au rendez-vous. L'Allemand maîtrise son sujet et exécute une véritable démonstration : sans faute en 37''96, soit trois secondes et demi de mieux ! Impressionnant ! Derrière, il reste trois candidats à s'élancer dont l'équipe du team HDC et Patrice Delaveau en est le premier représentant. En selle sur Aquila (Ovidius) qui participe à son premier Grand Prix depuis son retour à la compétition il y a quelques semaines, le vice-champion du monde ne compte pas venir se promener lors de ce barrage. Il attaque dès le début, la prestation est éblouissante : le chrono s'arrête : 15 petits centièmes de mieux ! Le couperet tombe pour Daniel Deusser, il ne pourra pas disputer le super bonus à New York. Max Kühner a eu un début de week-end compliqué avec l'étalon Holsteiner Cielito Lindo 2 (Clarimo) très joueur mais désormais tout est rentré dans l'ordre et le somptueux bai est bel et bien concentré sur son travail. Il attaque et s'enroule tel un chat autour des obstacles galopant sans retenue sur le dernier oxer : double sans faute … à sept tous petits centièmes du Français ! Le podium se tient en 15 centièmes ! La victoire sera donc non seulement tricolore mais aussi pour le haras des Coudrettes car le dernier à pouvoir priver Patrice Delaveau d'un doublé, c'est Kevin Staut qui s'élance sur Silver Deux de Virton (Kashmir van't Schuttershof). Malheureusement, rien ne se déroule comme prévu pour le numéro un français pour qui rien ne va dans cette seconde manche mais qui se reprendra pour bien terminer. Six ans après Lacrimoso, c'est au tour d'Aquila de permettre à Patrice Delaveau de s'imposer dans le Grand Prix de Hong Kong ! Une victoire inespérée pour le vice-champion du monde. « Aquila fait aujourd'hui une performance incroyable. Il s'est blessé en juillet et n'a repris le travail qu'après Noël. Il a fait deux parcours sur 1m30 à Nantes. Il a fait deux autres parcours à Amsterdam 1m40 et 1m45 puis ici la 150 le premier jour et le Grand Prix. C'est un cheval qui a un mental et une qualité de saut incroyables. Quand il est arrivé ici, il était très frais, très tendu. Le premier jour, il a bien sauté mais j'ai eu un paddock difficile. Il était entré en piste en sueur de stress. Du coup, je l'ai monté deux fois par jour gentiment, pour qu'il se relaxe car autour du paddock, il y a beaucoup d'animations, de gens qui se promènent et le cheval, ça l'a stressé. Je savais que je n'étais pas à 100% pour le Grand Prix mais le cheval est en forme, en pleine santé … et il fallait bien qu'il resaute un Grand Prix quelque part donc je m'étais dit que même si nous sortions avec une faute, je pourrais être content. C'était un tout petit peu rapide mais autant le vétérinaire que mes propriétaires, tout le monde était d'accord alors je me suis dit : « on est là, il faut y aller ». Lors du premier tour, il a sauté magnifiquement bien. Je l'ai trouvé un tout petit peu éprouvé en sortie de piste mais c'est tout à fait normal pour un cheval qui n'a pas encore retrouvé toute sa condition. Il n'a eu que 10 à 15 minutes de repos puis nous avons redétendu et là, je l'ai trouvé vraiment relâché. Je me suis demandé s'il n'était pas un peu fatigué mais il a fait une bonne détente. Il n?a même pas fait une seule faute au paddock puis il est entré en piste et c'est un cheval avec une tête tellement extraordinaire et un c?ur gros comme lui … alors je me suis dit, on est là … je tente … mais sans le mettre dans le rouge pour autant. Tout s'est merveilleusement bien goupillé alors je lui ai demandé un dernier effort dans la dernière ligne et il a répondu à merveille. J'ai eu une deuxième partie de saison très compliqué avec de nombreux chevaux blessés et j'ai beau avoir 53 ans et savoir comment cela se passe avec les chevaux, ce sont des moments difficiles. Il n'y a rien à faire, je ne suis pas milliardaire et il faut faire tourner la boutique. Les chevaux ont l'air de revenir en forme, j'espère que cela va durer. Il faut faire attention, cela reste des sportifs très fragiles. C'est compliqué mais il faut faire avec. Aujourd'hui, je n'ai pas de plan encore. Je dois en discuter avec mes propriétaires et avec Philippe Guerdat. On ne va pas se cacher que ce cheval doit être préparé en vue des championnats du monde. L'an dernier, j'avais décliné les championnats d'Europe parce que je préférais courir un peu les cinq étoiles comme je n'avais qu'un seul cheval … et finalement, il s'est blessé en juillet donc nous avions bien fait. Ce qui est compliqué pour moi c'est qu'actuellement, je n'ai que Aquila pour évoluer en cinq étoiles. Je n'ai pas encore eu le temps de me poser pour pouvoir savourer cette victoire mais j'ai évidemment eu ma femme, mes propriétaires et Philippe Guerdat au téléphone. Tout le monde est euphorique, on vit pour vivre de tels moments. Maintenant, je vais monter dans l'avion et je vais avoir un peu de temps pour réfléchir à tout ça. » expliquera Patrice Delaveau. Troisième l'an dernier, second cette année, Max Kühner aime Hong-Kong mais échouer à 7 centièmes du but c'est frustrant ! « Le début de la semaine a été difficile. C'est un cheval avec énormément de qualités. Il peut tout sauter mais il a beaucoup de sang alors pour lui, rester cinq jours sans être monté, c'est difficile d'autant que mon vol était en retard et j'ai manqué le warm up… alors après, évidemment, j'ai eu un peu de travail jusqu'à aujourd'hui ! Je le connais déjà depuis un petit temps alors oui, évidemment, vous êtes toujours un peu inquiet mais c'est aussi un cheval qui fait toujours son travail et il l'a encore prouvé aujourd'hui. » Vainqueur vendredi, en course pour cette série de trois victoires, Daniel Deusser passe à 15 centièmes d'une fantastique performance … pourtant l'Alemand n'affichait aucun regret. «  J'ai été très content de mon barrage et quand je suis sorti de piste, tout s'était déroulé comme je l'avais souhaité. A partir de là, vous ne pouvez pas avoir de regrets. Je savais que j'avais écarté un tout petit peu devant le double alors que les autres sont venus plus à l'intérieur. Sur le même tracé que moi, je suis sûr que j'étais plus rapide mais ils ont pris plus de risques. Si la semaine dernière, on m'avait dit que j'allais gagner la grosse épreuve vendredi et terminer 3 ème du Grand Prix, j'aurais signé à deux mains. Après quand vous vous retrouvez si proche de la victoire et que vous sortez de piste avec le sentiment d'avoir effectué un bon barrage et que vous êtes en tête en sortant de piste alors oui, c'est sûr que cela a un côté frustrant parce que vous espérez que les autres seront plus lents mais c'est le sport. Je n'ai aucun regret par rapport à ce que j'ai fait ce week-end. C'est sûr que la foulée que j'ai mis en plus devant le double coûte cher mais il a 15 ans, il a été arrêté longtemps, il revient en excellente forme, je n'ai vraiment rien à regretter. » réagira le cavalier des écuries Stephex. La surprise du jour est australienne et se nomme Jamie Kermond. Pour la première fois à Hong-Kong, deux cavaliers australiens avaient fait le déplacement et ils ne l'auront pas regretté. «  L'idée m'est venue l'an dernier pendant le concours. Je regarde énormément de concours à travers les live-stream. Lorsque j'ai vu ce concours, je me suis dit que pour nous, ce n'était pas si loin et que ce serait une magnifique expérience alors j'ai pris contact avec les organisateurs et nous avons mis tout cela en place. Pour moi, c'est d'autant plus intéressant que nous sautons toujours en outdoor en Australie et cette année, je suis qualifié pour la finale de la coupe du monde à Paris fin avril. Du coup, ce concours tombait à merveille pour mettre mon cheval dans des conditions optimales avant cette échéance avant de faire l'un ou l'autre concours en Europe. Je n'avais jamais imaginé terminer 4 ème , c'est une magnifique surprise. Je n'avais aucune idée de comment mon cheval allait réagir à l'atmosphère qu'il y a en indoor mais maintenant, je peux être plus relax et préparer juste quelques concours. Je vais maintenant repartir quelques semaines en Australie alors que mon cheval va prendre la direction de l'Europe. J'avais vu sur le livestream à quoi cela ressemblait. Je savais donc à quoi m'attendre. J'avais dimensionné la piste à la maison à la même taille pour nous habituer à cette ambiance. En plus, cela permet à nos sponsors et nos propriétaires de pouvoir venir nous suivre ici même si malheureusement ma femme a dû rester à la maison car nous avons eu un bébé il y a deux semaines. C'est un peu triste car je n'ai jamais eu un tel résultat en cinq étoiles et c'est une fierté pour nous tous car Yandoo Oaks Constallation est un cheval né en Australie. Son père Conquistador (ex Bush vd Heffinck ; Clinton) est le père des deux chevaux australiens qui étaient ici à Hong-Kong qui ont tous deux été élevés par la même personne qui est venue les voir ici. Ma femme l'avait acheté lorsqu'il avait un an mais il a tellement grandi que finalement, elle l'a monté à 4 et 5 ans avant de me le laisser à 6 ans car il était devenu vraiment trop grand. C'est un cheval très spécial d'autant qu'il est propriété d'amis et de la famille puis nous l'avons fait évoluer depuis ses débuts alors évidemment, cela rend l'histoire encore plus belle. »