Grand Prix 2013 La première édition du CSI**** de Mons aura été une belle réussite à tel point que même le soleil a voulu être de la partie poussant les spectateurs à être présents en masse pour un beau Grand Prix. Les organisateurs avaient mis les petits plats dans les grands avec un parcours monté par Luc Musette. Tout juste rentré d'Estoril, Philippe Le Jeune jr aura participé à la fête en faisant la reconnaissance ... puis en commentant le Grand Prix à la télévision locale. Après trois partants, Karline de Brabander signe un beau parcours sans faute avec Bamako de Muze (Darco) mais est pénalisée d'un point de temps. Le jury décide d'allonger de deux secondes le temps autorisé mais après 7 partants, il y a 4 sans-faute et un dépassement de temps… on craint voir une très longue deuxième manche qui aurait été un simple barrage. Il n'en sera rien… mais on n'imagine pas encore que les organisateurs auraient préféré ce scénario. Avant le départ, la règle semble claire pour tout le monde : 25% des partants repartent pour une seconde manche au chronomètre, soit 12 candidats sauf si il y a plus de sans-faute car dans ce cas, tous les sans-faute repartent. Mais la réalité est que lorsqu'on choisit un Winning Round, deux possibilités sont offertes aux organisateurs : le plus souvent ceux-ci optent pour un schéma 273.4.3. Ceci implique que la première manche se déroule au chronomètre et l'on reprend les 4 points les plus rapides… mais dans ce cas-ci, c'est un schéma 273.4.4 qui a été mentionné lors de l'élaboration de l'avant-programme il y a 16 semaines et personne ne s'en est aperçu. Cette option implique que la première manche ne se déroule pas au chronomètre… et que, pour arriver à au moins 25% de couples dans la seconde manche, les organisateurs sont obligés de reprendre tous les 4 points qui sont classés ex-aequo. L es cavaliers grondent car d'une part, les sans-faute ne veulent pas risquer de dégringoler en prenant des risques, les 4 points qui se sont dépêchés ne voient pas pourquoi ceux qui ont pris leur temps devraient repartir… et ceux qui ont accéléré en faisant 4 points pour rentrer dans le top 12 et ont fini à 8 points… sont également fâchés ! Pourtant, une chose est certaine, même si ce n'est pas la meilleure formule… impossible de changer le règlement du Grand Prix en cours d'épreuve. Le jury traîne à prendre une décision, incompréhension générale… . Finalement, une solution est trouvée : 18 couples repartiront et les organisateurs feront un beau geste et créeront 6 prix supplémentaires pour que tous les partants de la seconde manche soient classés. Le sport peut reprendre ses droits avec ses joies et ses peines ! Après une faute sur l'ultime obstacle de la première manche, Timothy Hendrickx est finalement le premier à s'élancer dans cette seconde manche sur Very Nice (Cantos). Le Hollandais serre un peu ses courbes mais le hongre passe à côté de l'oxer 15 qui n'était pas présent en première manche. Deuxième à s'élancer, Robert Breul est concentré. Il aura porté haut les couleurs du Hainaut en étant venu à Mons avec pas moins de trois chevaux né dans la province, dont Uchingo d'Esquelmes (Chin Chin). Après une faute sur l'oxer 5 MC Guillaume en première manche, le Français s'active, serre les courbes et effectue un véritable barrage pour tenter de mettre la pression sur les sans-faute. 42''73 en étant sans faute en seconde manche ! Maintenant la mission est claire, les 4 points sont lancés dans ce barrage contre le chronomètre. Omer Karaevli l'a bien compris mais il ne peut éviter une faute de Dadjak ter Puttenen (Toulon) sur l'entrée du double (ancien triple). Niels Bruynseels est aussi de retour en piste. Après un très beau tour soldé par une barre sur l'ultime obstacle, il ne peut cette fois éviter une faute sur l'avant dernier obstacle mais on retient surtout une belle prestation de Conisha vd Helle (Con Air) qui semble revenir en forme. En forme Michel Robert l'est à cheval ! Le vétéran français semble un peu raide à la reconnaissance mais, après une faute sur le milieu du triple au tour initial, sur cette seconde manche Oh d'Eole (Kannan) passe à l'attaque et réussi le sans-faute en 43''87. Toujours dans les 4 points, le Suédois Douglas Lindelow et Udermus (Odermus R) veulent suivre le rythme mais fautent sur l'entrée de la combinaison. Jérôme Guery est de nouveau présent malgré une faute sur l'entrée de la première combinaison lors du premier tour, mais Upper Star (Metall) semble fatigué et ne peut éviter deux fautes dans la seconde manche. Cindy van der Straeten aura effectué une très belle première manche, Zep (Phin Phin) ayant juste oublié de sauter l'oxer Mc Guillaume… ou presque. Lors du second tour, ils ne pourront éviter une faute sur la sortie de la combinaison. Mine de rien, les couples avancent mais les sans-faute sont rares. Après une faute en se décalant sur l'oxer 7, Marie Hécart est la dernière des 4 points à s'élancer et elle n'hésite pas. Elle attaque plein pot avec une Myself de Brève (Quidam de Revel) répond à toutes les sollicitations pour exploser le chronomètre à 41''16. Les sans-faute ont vu le tracé… mais vont-ils oser risquer de tout perdre ! Les deux couples pénalisés d'un point de temps ne prendront aucun risque. Aymeric de Ponnat faisait partie des têtes d'affiche du concours mais 16 centièmes de seconde le prive de se battre pour la victoire avec un Armitage's Boy (Armitage) en grande forme. Pas une seule barre au sol, la pression est sur les 4 points. Le cavalier de Gilbert De Roock, Matthew Sampson en fait de même, encore un peu plus lent, avec Lennox Lewis (Levisto). Il en reste désormais 7 à passer et eux peuvent jouer la victoire… ou dégringoler au classement. C'est tout ou rien. Pour Karline de Brabander, ce sera rien ! Après un superbe tour sans-faute, la cavalière veut pousser le résultat et deux obstacles tombent au sol malgré une belle prestation de Bamako de Muze (Darco) alors que son frère utérin, Norton d'Eole (Cento) remporte le Grand Prix du CSI** de Cambrai à 50km de là. Dayro Arroyave est l'homme en forme du moment. Il aura une nouvelle fois affiché une régularité déconcertante pour son premier CSI**** et fait partie des meilleurs lors du Grand Prix avec un Eldorado vh vijverhof (Thunder vd Zuuthoeve). Devant toute l'équipe colombienne ou presque puisque 3 de ses compatriotes étaient également présents, il tient à montrer que son objectif de participer aux JEM en Normandie est loin d'être farfelue. Il attaque, cela va très vite… galope sur le dernier… mais la barre tombe, catastrophe et dégringolade ! « C'est dommage mais je suis vraiment content de mon cheval. Il a une régularité impressionnante. Lors du barrage, la distance sur le dernier obstacle venait bien trop belle… J'aurais dû faire un peu plus attention mais c'est aussi le jeu, c'est comme ça ! C'est son premier CSI**** et actuellement, il presque tout le temps sans faute, c'est merveilleux. » Ce ne sera guère mieux pour Jan Vinckier qui perd tout le bénéfice de sa première manche avec un stop devant le double et termine avec 9 points de pénalité. Pas beaucoup de chance non plus pour Patrick Spits qui faute dès le premier obstacle avant de boucler le reste de son parcours sans faute mais avec un temps assez lent qui l'expédie à la dernière place des 4 points ! Christina Liebherr entre en piste avec de nouveau une jument née en province du Hainaut, provenance qui aura été très bien représentée sur ce CSI****. Cette fois, c'est Callas Sitte Z (Calvaro) qui passe à l'action. La cavalière helvétique a vu que les cavaliers précédents ont pris beaucoup de risques et s'en sont mordus les doigts… alors elle reste sage et n'exagère pas. Elle réussit le double sans-faute en 43''62 et prend la tête du classement provisoire. Il ne reste que deux candidats à partir à commencer par le champion du monde, Philippe Le Jeune sur Once de Kreisker (Papillon Rouge). On pense qu'il va prendre un peu de risque mais il assure le sans-faute. Opération réussie mais en 44''40, seconde place au provisoire. « Je voulais avant tout être sans faute pour confirmer sa prestation de Fontainebleau où il avait pris la 3 ème place du Grand Prix****. Il est dans une bonne passe, même si c'est encore le dernier jour lorsqu'il est fatigué et qu'il est plus aux ordres qu'il se laisse mieux monter. C'est ce qui fait la force d'un bon cheval évidemment. Je suis content. Il ne manquait pas grand-chose mais je n'avais pas vu le tour de Christina Liebherr alors je n'ai pas été très vite mais je dois dire que je n'ai pas eu de distance dans les lignes pour aller très vite non plus. J'ai fait de bons virages mais sans prendre tous les risques et sur le dernier obstacle, je ne l'ai pas lâché car je ne voulais pas changer de cadence pour ne pas le déséquilibrer. Après un petit 4 points dans le Grand Prix du CSIO***** de Rome, le cheval est vraiment en train de montrer toutes ses qualités et il y a encore une bonne marge d'amélioration à faire. On peut également féliciter les organisateurs du concours de Mons qui ont fait un magnifique travail. Il n'y a pas un bémol, il y avait tout pour tout le monde… et cela prouve aussi que malgré tout ce que l'on peut dire quand il y a un beau concours en Wallonie, il y a toujours du public wallon et flamand d'ailleurs. Il faut qu'il y ait de beaux concours et tout le monde vient. Ça a été une fête pour tout le monde, il y a eu du beau sport et surtout, ce que le public belge aime bien, c'est quand il y a des stars qui viennent. Quand on organise des deux et trois étoiles, les stars ne viennent pas. Je ne dis pas que c'est facile car il faut réussir à trouver de l'argent mais on garantit quand même des tops cavaliers, le public suit. A Liège, à Malines… il y a plein de monde parce qu'il y a des vedettes qui viennent et c'est une autre classe. Il faut les deux mais on doit avoir plus de concours comme ceci chez nous. Cela va aussi nous permettre d'augmenter notre niveau. » Anne-Sophie Godart est la dernière à s'élancer et la nordiste est quasiment sur ses terres. Elle part prudemment avec Carlitto van't Zorgvliet (Burggraaf) et tente d'accélérer petit à petit… pas assez au goût de son coach et compagnon Rik Hemeryck.
Après un saut acrobatique sur le vertical de l'hippodrome de Mons placé en avant-dernière position, la française galope dans la dernière ligne mais la distance ne sort pas… et elle ne peut éviter la faute sur l'ultime obstacle : 43''78, c'était de toute façon plus lent… mais là, ce sera la 8 ème place finale !
« C'est décevant mais c'est comme ça, c'est le sort. J'ai tout tenté mais ça n'a pas marché. Ces dernières semaines, les résultats étaient un peu moins présents… mais on ne peut pas incriminer le cheval. Pour le coup, c'est la cavalière qui était un peu moins bien. J'ai eu une petite baisse de forme puis il faut bien admettre que c'est ma première année où je tourne régulièrement sur ces hauteurs là et j'apprends tous les week-ends.
Lors du dernier concours à Fontainebleau, j'ai pris une bonne leçon car dès le début du tour, je n'étais pas dans le galop… ici, j'essaie de ne pas refaire les erreurs que j'ai faite dans le passé. J'ai trop accéléré sur la fin, le public me soutenait et ça m'a certainement un peu trop chauffé. » « Je savais que ma jument était en forme. La semaine dernière, nous avions déjà pris la 7 ème place dans le Grand Prix de Monte Carlo. Par contre, le premier jour ici, cela ne s'était pas très bien passé et j'ai dû attendre hier pour me qualifier pour le Grand Prix en prenant la 3 ème place de la qualificative et aujourd'hui, il était en super forme. Elle a prouvé qu'à 15 ans, elle était en pleine santé et en très bonne condition. Je sais que ma jument n'est pas la plus rapide et le parcours était délicat. J'ai tenté d'utiliser la grande galopade de la jument et de tourner une fois court sur le dernier vertical avant de relancer sa grande galopade pour aller sur le dernier obstacle. J'ai tenté d'aller vite sans prendre tous les risques car il y avait toujours le risque de faire une faute et de se retrouver loin derrière. Je pense que tous les cavaliers qui étaient sans-faute dans la première manche avaient un peu ça à l'esprit. Après gagner ici alors que Callas est née dans la région, c'est magnifique. Hier, j'ai été visité l'élevage de Daniel Boudrenghien. J'ai vu sa mère et de nombreux chevaux de sa famille. C'est un très bel élevage et ça m'a inspiré aujourd'hui. C'était très intéressant de parler avec son éleveur de comment la jument était lorsqu'elle était jeune. C'est drôle aussi de voir sa mère d'autant qu'elles ont une grande ressemblance », commence la Suissesse victorieuse. Une formule en deux manches qui aura souri à Aymeric de Ponnat qui remonte à la troisième place du classement avec Armitage's Boy… même si Philippe Guerdat, présent comme à son habitude du premier cheval en piste le jeudi jusqu'au dernier le dimanche, n'aura pas pu s'empêcher de glisser à son cavalier un « Félicitation… mais qu'on soit bien d'accord, cela reste quand même un échec ! » à propos du point de dépassement évitable en première manche. « J'en suis bien conscient. Je n'avais pas beaucoup d'infos sur le temps et je suis resté sur ce qu'on avait décidé de faire à la reconnaissance, mais je me suis douté que cela était un petit peu juste. J'ai hésité à faire sept foulées sur le dernier d'autant que je sais que je dois faire attention avec lui. Il a sauté super une fois de plus et finalement, on a eu un peu de chance. Au départ, je me suis dit « Ouf, repartir à 18 si on fait un 4 points, on va repartir sans argent… refaire un tour avec la chaleur, les efforts que cela représente… puis finalement, ça se termine bien. » Un autre Français avec un grand sourire, c'était sans aucun doute Robert Breul revenu. Parti en tout début de seconde manche, il remonte à la 6 ème place pour le second Grand Prix de ce niveau avec le local Uchingo d'Esquelmes. « Je suis super content. Après la première manche, on m'avait oublié dans les 4 points… puis je me suis fixé comme objectif de remonter parmi les 8 premiers. Sur le bidet, il est parti un peu à gauche et nous nous sommes retrouvés avec 4 points. Je tenais à faire sans-faute en seconde manche pour effacer cette petite bévue. Tant que le Grand Prix n'est pas fini, il faut y croire ! Je trouve que l'organisateur du concours, Eugène Mathy, a très bien réagit face au problème en créant 6 prix supplémentaires. C'était très sport. Après le reste, le sport a fait son boulot et c'était parfait ! Je suis très content de mon cheval pour son second concours quatre étoiles, c'est très bien. A Fontainebleau, je n'avais pas très bien monté… puis ici, j'évoluais vraiment à domicile puisque j'avais emmené pas moins de trois chevaux nés dans la région, avec Qody de Saint Aubert et Arsouille du Seigneur en plus d'Uchingo. »