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Vancouver de Lanlore rejoint Pius Schwizer

Sport mardi 15 mars 2022 Mélina Massias

Une nouvelle page s’ouvre pour Vancouver de Lanlore. Après avoir écrit les plus belles lignes de son palmarès sous bannière tricolore, le Selle Français, propriété de la famille Vorpe, retrouve le sol suisse. Une décision prise d’un commun accord entre les propriétaires et Pénélope Leprevost, ancienne pilote du bai brun. Pour des raisons à la fois sportives et sentimentales, François Vorpe a confié les rênes de son étalon à Pius Schwizer, qui retrouve là une monture pour se confronter aux meilleurs mondiaux.

Après quatre années passées dans les écuries de Pénélope Leprevost, Vancouver de Lanlore (SF, Toulon x Le Tôt de Semilly) a pris la direction de la Suisse, pour rejoindre Pius Schwizer. “Au départ, il était prévu que nous confiions Vancouver à Pénélope, d’une part pour sa carrière d’étalon, et avec l’objectif de participer aux Jeux olympiques de Tokyo. En somme, ces deux buts ont été atteints”, résume François Vorpe, propriétaire du Selle Français de treize ans. “La décision a été prise d’un commun accord avec Pénélope. Il n’y a aucune animosité entre nous, nous restons très amis et en bons termes. Vancouver ne lui a pas été retiré du jour au lendemain. Nous avons beaucoup discuté et ce choix a été parfaitement accepté par les deux parties, sans aucune contrainte.” 

Dès l’âge de trois ans, Vancouver de Lanlore, né chez Anne Dafflon, dans les Hautes-Pyrénées, se fait remarquer aux ventes NASH. L’étalon est adjugé à la famille Vorpe, tombée sous le charme de sa qualité de saut, pour 90.000 euros. Le fils de Toulon découvre la compétition à quatre ans sous la selle de Sylvain Montigny sur le Cycle classique, en France, puis est confié à Joëlle Brahier pour poursuivre son apprentissage en Suisse l’année suivante. Avant de rejoindre Pénélope Leprevost, Vancouver fait un détour de deux ans chez Romain Duguet, qui l’initie sur la scène internationale jusqu’en Grands Prix 5*.

Avec Pénélope Leprevost, Vancouver, qui est issu d’une souche maternelle imprégnée de sang Anglo-Arabe, écrit ses plus belles performances. Le couple remporte ainsi le Grand Prix 3* de Munich, dès 2018, puis celui de Vejer de la Frontera, deux ans plus tard. Entre temps, le couple défend les couleurs de l’équipe de France en Coupes des nations et se classe, entre autres, deuxième des Grands Prix CSI 5* de Chantilly et Dinard, et du CSI 3* d’Offenbourg. Pénélope et Vancouver seront également sélectionnés aux championnats d’Europe Longines de Rotterdam, en 2019, ainsi qu’aux Jeux olympiques de Tokyo, en 2021.

Pius Schwizer, un choix qui coule de source

Après une pause hivernale de près de trois mois, Vancouver a repris la compétition mi-janvier, en Espagne, avec son ancienne cavalière. “Pénélope a fait un super travail. Le cheval a eu des vacances et nous en avons profité pour prélever sa semence. Ensuite, elle a repris à Oliva puis à Vejer pour faire de petites épreuves. Vancouver n’a fait presque que des sans-faute (huit sans-faute sur dix, ndlr). C’était vraiment une remise en route dans le bonheur du soleil du Sud, sans chercher à être classé ou à remporter des gains. Maintenant, Vancouver est en pleine forme !”, détaille François Vorpe. Une bonne nouvelle pour Pius Schwizer, qui va pouvoir faire connaissance avec son nouveau partenaire, fraîchement arrivé dans ses écuries. “Je suis un sportif dans l’âme. Cela veut dire que je ne crois que ce que je vois. Vancouver était peut-être sensationnel avec Pénélope - et nous espérons que cela sera le cas avec Pius -, mais ce n’est pas mathématique. Bien que Pius soit un excellent cavalier, il doit vraiment former un couple avec le cheval. Pour l’instant, nous n’avons aucune prétention, aucun objectif et ne nous mettons aucune pression inutile”, explique le Suisse.

Pénélope Leprevost et Vancouver de Lanlore à Rome l'automne dernier. © Sportfot

Pour Pius Schwizer, ce renfort de taille arrive à point nommé. Depuis quelques saisons, l’Helvète peine à retrouver le sommet du sport avec des chevaux de grande classe. Pour François Vorpe, le choix de ce nouveau pilote s’est imposé naturellement : “Parmi les cavaliers susceptibles d’intégrer l’équipe suisse, une majorité possède déjà deux, trois, voire quatre chevaux de Grand Prix. Pius était le seul à ne pas en avoir. En plus, il a les compétences pour monter à haut niveau. Nous sommes amis depuis des décennies. Il est l’un des meilleurs cavaliers du monde et est excessivement talentueux.” À cela s’ajoute le choix du cœur de rapprocher Vancouver sur les terres de ses propriétaires, qui pourront désormais lui rendre visite très souvent.

“Merci Vancou pour tout ce que tu m’as donné”, s’est émue Pénélope Leprevost sur ses réseaux sociaux, au lendemain de l’officialisation de la nouvelle. Si une page se tourne pour elle, la Normande ne reste pas démunie. Pour preuve, samedi 12 mars, elle s’est imposée dans le Grand Prix 4* de Vejer de la Frontera, avec son autre étalon, Excalibur de la Tour Vidal*GFE (SF, Ugano Sitte x Ogano Sitte). “Je suis très ému quand Pénélope fait un super classement”, complète François Vorpe. “Je l’ai tout de suite félicité pour sa victoire avec Excalibur.” Outre l’excellent gris, né chez Jean-Louis Bourdy-Dubois, dans l’Allier, comme un certain Mylord Carthago, l’amazone de quarante et un ans peut toujours compter sur la compétitive Vérité Une Prince (SF, Number One d’Iso x Rosire) et poursuit la formation de Texas (SWB, Tornesch x Robin Z), Djagger Semilly (SF, Diamant de Semilly x Apache d’Adriers) ainsi que de ses deux Candy : de Nantuel (SF, Luidam x Diamant de Semilly) et d’Elle (SF, Conrad x J’ai l’Espoir d’Elle). En outre, le François Vorpe et la cavalière normande poursuivront leur collaboration avec d’autres chevaux, dont certains ont “beaucoup de potentiel”, selon le Suisse.

Photo à la Une : Pénélope Leprevost et Vancouver de Lanlore aux championnats d'Europe de Rotterdam en 2019. © Sportfot