Retour sur les Grands Prix CSI 5* de Calgary, CSIO 4* de Sopot et CSI 4* d’Opglabbeek, qui ont débouché sur les victoires de Vaclav Stanek, aux rênes de Quintin, Giacomo Bassi, associé à Cape Cod, et Nicola Philippaerts, avec son Selle Français Derby de Riverland, ainsi que sur les championnats d’Allemagne, qui ont souri à Stephi de Boer et Mario Stevens.
Vaclav Stanek est comme dans son jardin à Calgary. Après avoir raflé son premier Grand Prix 5* l’an dernier, cet ancien groom, qui a gravi les échelons un à un jusqu’au plus haut niveau, a doublé la mise samedi 14 juin. Toujours aux rênes de son fidèle First Knight VT, alias Quintin, le Tchèque s’est emparé du deuxième Grand Prix 5* de sa carrière. Soutenu par Ariel Grange, propriétaire de Quintin, tout comme par un certain Daniel Coyle, avec lequel il s'entraîne, Vaclav Stanek sait mettre ces ingrédients à profit pour aboutir à une recette qui a le goût du succès.
Le week-end dernier, le duo, qui se connaît depuis plus de deux ans, a arrêté le chronomètre en 42’’72 au barrage. Cela a permis au fils de Quincy, alias Quaprice Bois Margot, de supplanter Emerson, le partenaire de Mario Deslauriers aux derniers Jeux olympiques. Le Canadien s’est ainsi incliné à domicile, une semaine après sa victoire aux rênes de S&L*Quatro van de Meerputhoeve sur cette même piste.
Le trio de tête a été complété par le Britannique Sameh El Dahan. Nettement plus lent que ses deux homologues, l’ancien représentant égyptien a toutefois bouclé un très bon double zéro sur Oscar-A, un fils d’Ursel, alias Harley VDL et… Jonka-A, la jeune retraitée et jument de cœur de Fanny Skalli ! Pour rappel, Mademoiselle-A, soeur utérine d’Oscar-A par Corland s’est elle aussi distinguée sur la scène internationale, notamment avec Jodie-Hall McAteer et Nina Mallevaey, pour ne citer qu’elles, avant de rejoindre la selle de Julie Welles en mai dernier.
Aucun des six autres couples qualifiés pour le barrage n’a réussi à conserver son score vierge lors de son second tour de ce Grand Prix 5*.
Giacomo Bassi double Rik Hemeryck à Sopot
Après la victoire de la Belgique dans la Coupe des nations du CSIO 4* de Sopot, notamment portée par le double sans-faute de Frederic Vernaet et Paulus-L, à nouveau impeccables et cinquièmes du Grand Prix, l’Italie, qui s’était inclinée collectivement, a pris sa revanche dimanche 15 juin. En effet, l’hymne national transalpin a retenti en l’honneur de Giacomo Bassi et Cape Cod, un fils du regretté Tornesh et petit-fils de Kashmir van’t Schuttershof. Vainqueurs d’une épreuve à 1,50m trois jours plus tôt, les deux complices ont signé leur plus belle victoire commune grâce à une seconde manche achevée 43’’08.
À un crin du chronomètre des heureux lauréats, Rik Hemeryck et son bien nommé Inouï du Seigneur ont échoué de peu, affichant 43’’25 en coupant la ligne d’arrivée. Le Belge et son puissant fils de Jenson van’t Meulenhof confirment leur bonne forme et leur aisance à ce niveau d’épreuve. De quoi envisager une belle suite de saison. En attendant, le grand hongre bai aux moyens illimités a retrouvé ses quartiers en Belgique, et profité de son paddock !
Si l’Irlande avait pris la troisième place par équipe dans la Coupe des nations, c’est cette fois le drapeau danois qui s’est hissé sur la troisième marche du podium du temps fort individuel de l’Officiel de Pologne. Parmi les onze duos rappelés en seconde manche, six ont réussi un double zéro. Renée Ulvsbjerg et Celeste Balslev, une fille de Conthargos issue de la lignée 8145 du Holstein - celle d’une certaine Ratina -, se sont offert leur plus belle réussite commune à ce niveau en arrêtant le temps en 43’’29.
Nicola Philippaerts et Derby de Riverland rugissent à Opglabbeek
La compétitivité de Derby de Riverland n’est plus un secret. Dimanche 15 juin, le hongre Selle Français l’a une nouvelle fois prouvé en s’emparant de la première place du Grand Prix 4* d’Opglabbeek. Au terme de deux parcours sans-faute, dont un barrage achevé en 37’’69, le fils de Kannan a décroché sa dixième victoire internationale sous la selle de Nicola Philippaerts, la première dans un Grand Prix ! Au-delà de son talent, Derby de Riverland présente, en outre, des origines plus qu’intéressantes. Petit-fils de L’Arc de Triomphe, le bai foncé a pour troisième mère Loripierre, qui a elle-même donné le champion Dollar dela Pierre, ou encore sa soeur utérine, Kamtchatka, à l’origine, entre autres, des propres frères Orient Express*HDC et Grabuge.
Très rapides et départagés par deux centièmes, Lorenzo de Luca et Petronella Andersson sont deux et troisièmes sur Magoon, un étalon de onze ans petit-fils du très intéressant Contagio, et Olympke van’t Merelsnest, une descendante du très en vogue Vigo d’Arsouilles. Côté maternel, la jument de onze ans n’est pas en reste, puisqu’elle est la sœur utérine de la toute bonne Elwikke de Maikel van der Vleuten et que sa grand-mère a engendré l’étalon Guccio, alias Vleut. La belle a été formée sur la scène internationale par Kendra Claricia Brinkop, avant de passer sous la selle de sa collègue d’écuries suédoise en août 2023.
Stephi de Boer et Mario Stevens sont les nouveaux champions d’Allemagne
Après la France et les Pays-Bas, l’Allemagne a aussi sacré ses nouveaux champions nationaux. Contrairement à la France, outre-Rhin les femmes et les hommes courent dans deux épreuves distinctes… un héritage historique dépassé qui n’aurait pas permis à Nina Mallevaey de dominer l’échéance nationale hexagonale en avril dernier à Fontainebleau. Qu’en aurait-il été pour Stephi de Boer ? Impossible de répondre à cette question, mais l’amazone a été la meilleure de sa catégorie. Après trois parcours parfaits sur Obvious and Pure, un fils d’Orlando, l’Allemande et ses homologues Sophie Hinners, en selle sur le tout jeune Iron Dames*Abou Chaker, et Mylen Kruse, aux rênes de Lovelight 3, ont été départagées par un barrage. Au jeu de la vitesse, Sophie Hinners et son complice de huit ans seulement, ainsi que Mylen Kruse se sont laissées griser, concédant une et deux fautes. Stephi de Boer, elle, n’a pas commis la même erreur et a aligné un nouveau clear round pour se parer d’or. “Aujourd'hui a été l'un des plus beaux jours de ma vie. Remporter le titre de championne d’Allemagne était un rêve de toujours, et, aujourd'hui, il s'est réalisé. Willi (surnom d'Obvious and Pure, ndlr) est le clown de l'écurie ; il a un talent incroyable et un énorme potentiel. Il a commencé le sport tardivement et est encore en progression. Le titre de championne d'Allemagne est, pour l’heure, le point culminant de ma carrière. Mais ce ne sera pas le dernier temps fort que je viserai”, a prévenu la cavalière de trente-cinq ans, habituée des épreuves jeunes chevaux.
Côté masculin, la première place est revenue à Mario Stevens et son exceptionnel Starissa, qui avaient déjà conquis ce titre en 2022. Également sacré champion d’Allemagne en 2018, Mario Stevens a ainsi décroché sa troisième victoire dans ce rendez-vous national convoité. “J’avais un peu de pression, mais Starissa et moi formons un couple d’expérience. Je suis heureux et fier de lui. Il était déterminé à réaliser un sans-faute et n’a pas touché une seule barre ici à Balve. Il est en pleine forme”, s’est réjoui celui qui a succédé à Philipp Stühlmeyer, alors associé au génial Drako de Maugré.
Seul cavalier à conserver un score vierge de bout en bout, le seul de la compétition, Mario Stevens n’a pas eu besoin de s’astreindre à un barrage. Tom Schewe, son jeune dauphin, n’a laissé échapper que deux points de temps sur trois parcours avec le jeune Lorenzo ES, un fils de Comme Il Faut et petit-fils de Casall. Le bronze est revenu au discret René Dittmer, qui partage son temps entre l’Allemagne et les Etats-Unis, avec sa compagne Chloe D. Reid. Il avait sellé Cody 139, un descendant de Casall qui évoluait encore sous selle amateure il y a moins de deux ans. Avec sa faible expérience, le hongre Holsteiner n’a pu éviter une faute dans la première manche de la finale, mais s’est montré plus qu’à la hauteur de ce qui était l’épreuve la plus difficile de sa jeune carrière.
Les résultats complets du championnat féminin.
Les résultats complets du championnat masculin.
Photo à la Une : Nicola Philippaerts et le très bien né Derby de Riverland se sont offert une nouvelle victoire, la première dans un Grand Prix international, lors du CSI 4* d’Opglabbeek. © Sportfot (archives)