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United Touch S poursuit sa conquête du monde et éclabousse Wellington de son talent

United
lundi 26 février 2024 Mélina Massias (avec communiqués)

Saint-Lô, Göteborg, Doha, Wellington, Vejer de la Frontera… Les passionnés ont été servis à grandes doses de sport et d’élevage ce week-end. Si de jeunes stars ont confirmé ou émergé en Normandie, et que Lars Kersten a réalisé une sacrée performance en Suède avec un produit de son élevage maison, un autre concentré de génétique a brillé de l’autre côté de l’Atlantique. Toujours aussi surnaturel, l’OVNI United Touch S a conquis Wellington avec son cavalier, l’Allemand Richard Vogel. Dans le même temps, Malin Baryard-Johnsson imposait sa championne olympique par équipe H&M*Indiana à Doha, et Odense Odeveld attaquait 2024 de la plus belle des façons, en offrant une victoire à Emanuele Camilli du côté de Vejer de la Frontera. Retour sur ces trois événements.

Où s’arrêteront-ils ? Spectaculaire, presque irréel, United Touch S a encore propulsé Richard Vogel vers les étoiles, samedi 24 février au soir. Engagé dans le Grand Prix 5* de Wellington, le deuxième de cette série de concours hivernale du Winter Equestrian Festival (WEF), le duo a une nouvelle fois fait fureur, en réussissant deux parcours sans-faute et un barrage bouclé en 42’’04.

Pour décrocher son troisième Grand Prix 5*, après ceux de Stuttgart et Genève, tous deux disputés en indoor, l’étalon de douze ans et son cavalier allemand ont dû se montrer plus rapides que leurs trois autres rivaux au barrage. Et tous avaient en leur faveur une jolie expérience. Deuxième, McLain Ward a été le plus proche des lauréats. Associé à Callas, une bonne jument de quinze ans ayant découvert ce niveau à partir de 2022, l’Américain a conclu son Grand Prix avec un chronomètre de 42’’39 et deux prestations impeccables.

McLain Ward et Callas. © Sportfot

Derrière, les deux Irlandais Shane Sweetnam et Darragh Kenny ne sont pas parvenus à hisser leur drapeau, si en vogue en ce moment, au sommet de cette épreuve. Le premier, actuel numéro douze mondial, avait sellé son meilleur élément, le fabuleux CSF James Kann Cruz. Faisant lui aussi partie des meilleurs chevaux du monde, le fils de Kannan a arrêté la montre en 43’’53 et réjoui son cavalier, qui a estimé que son partenaire avait réalisé deux excellents parcours, les meilleurs depuis un certain temps. Sans prendre de risques inutiles, son homologue a assuré avec le fabuleux Cartello VDL, fils de Cartani et frère utérin de Cardento. Âgé de dix-sept ans, l’étalon gris, qui sera disponible en France pour la première fois cette saison, retrouve sa meilleure forme, après près d’un an d’absence, entre octobre 2022 et décembre 2023. À Wellington, il a enregistré un double zéro en 46’’14.

Shane Sweetnam et CSF James Kann Cruz. © Sportfot



“C’est un sentiment très, très spécial”, a commenté Richard Vogel au sujet du temps passé sur le dos de son partenaire de choix et de choc, United Touch S. “J’ai eu la chance de monter beaucoup de bons chevaux dans ma vie, mais il est extraordinaire. Lorsqu’il quitte le sol, sa puissance et ses moyens sont uniques. Je suis très heureux de pouvoir monter sur son dos.” Et de reprendre, au sujet du barrage : “J’ai eu beaucoup de chance de passer en dernier. Je savais que je devais prendre tous les risques. Si j’avais une faute, j’étais quatrième. Si je réalisais un sans-faute peu rapide, j’étais aussi quatrième. Il n’y avait rien à perdre.” Cerise sur le gâteau, Felicia Wallin, fidèle groom des chevaux de Richard Vogel, a reçu un chèque de cinq-cents dollars, remis par Double H Farm.

Richard Vogel et United Touch S ont remporté leur troisième Grand Prix 5*. © Sportfot

Jordan Coyle, Adrienne Sternlicht et Lillie Keenan n’ont pas eu la chance de s’aligner au départ du barrage. L’Irlandais et les deux Américaines, juchés pour l’occasion sur Chaccolino, Origa v/h Zuidpajottenland et Argan de Béliard, ont concédé deux et trois points de temps dépassé lors de l’acte initial du Grand Prix et se sont classés cinq, six et sept.

Les résultats complets.

Et de trois pour Malin Baryard-Johnsson et Indiana

Malin Baryard-Johnsson et H&M*Indiana n’en sont pas à leur coup d’essai et sont rompues aux parcours de très haut niveau. Pourtant, la paire, discrète ces derniers mois, n’a remporté “que” son troisième Grand Prix 5*, samedi 24 février, à Doha. 

L’épreuve reine de ce nouveau CSI 5* organisé au Qatar s’est achevée par une seconde manche compétitive entre couples aguerris. Championnes olympiques par équipe à Tokyo en 2021, en argent aux Jeux équestres mondiaux de Tryon en 2018, encore en or avec le collectif suédois aux Mondiaux de Herning en 2022, la BWP et sa cavalière suédoise ont de l’expérience à revendre. Après quelques Grands Prix un peu plus difficiles, avec notamment deux abandons à Ramatuelle et Riesenbeck, et une élimination à La Corogne cet été, la fille de Kashmir van’t Schuttershof et son amazone ont retrouvé tout leur brillant. De bonne augure alors que se profilent les Jeux olympiques de Paris et que la Suède continue de garnir ses rangs.

Quel week-end pour Malin Baryard-Johnsson et sa puissante Indiana. © CHI Al Shaqab

Deuxième à Doha, Rokfeller de Pleville Bois Margot, dix-neuf ans, pourrait presque en paraître neuf de moins ! Passé à quatre très maigres centièmes de la victoire, son cavalier, le très discret espagnol Eduardo Alvarez Aznar doit nourrir quelques regrets… mais aussi beaucoup de satisfaction. Il faut dire que son Selle Français par L’Arc de Triomphe, de retour au salon des étalons de Saint-Lô ce week-end après plusieurs années d’absence, a accumulé les pépins ces dernières saisons et ses retours ont toujours été furtifs. Cette fois, et pour ce qui devrait logiquement être la dernière année de compétition de l’agile bai qui s’enroule toujours autour des obstacles tel un serpent, semble bel et bien prêt à en découdre, jusqu’à, qui sait, s’arrêter sur un triomphe au plus haut niveau.



Un autre couple d’expérience, arrivé au terme de son second parcours dans la même seconde que ses deux bourreaux de la soirée, a complété le trio de tête. Il s’agit de celui que forment le Belge Wilm Vermeir et son cher Iq van het Steentje, un hongre de seize ans à la très belle histoire. Depuis deux ans, ce duo aussi attachant que talentueux ne cesse de s’imposer parmi l’un des piliers de l’équipe belge, si bien qu’une participation aux Jeux de Paris, après un premier championnat plutôt réussi à Milan l’été dernier, paraitrait plus que méritée. Juste derrière le styliste Wilm Vermeir, un autre Belge a brillé : Pieter Devos. En très grande forme, et bénéficiant d’un piquet de chevaux remarquable et en pleine force de l’âge, le Diable Rouge a classé sa prometteuse Jarina J, dix ans, à la quatrième place, une position dans laquelle il figurait déjà du côté de Bordeaux dans le Grand Prix dominical. Son alezane est une fille de Cicero van Paemel et était accompagnée ce week-end par la crack Casual DV, une… petite-fille de Cicero van Paemel. Le dernier double zéro de l’après-midi a été réussi par John Whitaker et Equine America*Unick du Francport, cinquièmes. Le Britannique s’est également illustré ce week-end avec une autre Selle Français : Arqana de Riverland, sa nouvelle recrue. Le néo-duo a réalisé deux parcours remarquables avec autant de classements à la clef.

Les résultats complets.

Retour gagnant pour Odense Odeveld

Un break de deux mois et demi bien mérité et Odense Odeveld revient plus en forme que jamais. À l’attaque de sa dixième année de vie, le fils de Diamant de Semilly n’a fait qu’une bouchée du Grand Prix 4* de Vejer de la Frontera, dimanche 25 février. Toujours associé à Emanuele Camili, valeure montante du clan italien, le bai persiste et signe. Déjà très remarqué et observé l’an dernier, le puissant bai semble avoir tout pour lui. Et son double zéro, conclu avec plus d’une seconde et demi d’avance sur tout le monde l’a prouvé.

“Nous sommes dans une année olympique, alors commencer la préparation ainsi me rend très heureux. Mon cheval a sauté de manière formidable. Il s’agissait de son deuxième Grand Prix après une courte pause et cela ne pouvait pas mieux se passer. Aujourd'hui, le parcours était vraiment sélectif, tout le monde connaît chef de piste, qui a beaucoup d'expérience, et chaque obstacle était dangereux”, a déclaré le beau-fils de Paul Schockemöhle et ancien pensionnaire des écuries Beerbaum qui visera une sélection individuelle à Paris cet été.

Emanuele Camilli et son exceptionnel Odense Odeveld. © MacKenzie Clark / Sunshine Tour

Huitième la semaine passée, Michael Greeve a fait mieux. Toujours aux rênes du tout jeune Denver, un fils de Diarado et donc petit-fils de Diamant de Semilly, le Néerlandais a pris la deuxième place, grâce à un barrage réalisé en 40’’03. Une performance d’autant plus impressionnante que son KWPN n’a que neuf ans.

Guère plus vieux, puisqu’âgé de dix ans, tout comme Odense Odeveld, Icenta del Maset a enregistré la plus belle performance de sa carrière en se classant troisième sous la selle de l’Espagnol Imma Roquet Autonell. Les deux derniers doubles sans-faute du Grand Prix ont été l’oeuvre d’Anthony Bourquard et Odile Gierech et leurs complices respectifs, White Gate et No-Comment de Septon, un hongre Holsteiner et un étalon BWP de dix ans par Casalito et Jenson van’t Meulenhof.

Les résultats complets.

Photo à la Une : Richard Vogel et United Touch S. © Sportfot