CSI 5* de Grimaud
Le premier CSI 5* extérieur en Europe avait lieu ce week-end et c'était une nouvelle fois à Grimaud, qui reste une des seules places du CSI de haut niveau en Europe en ces temps difficiles, que cela se passait !
Sur le parcours du chef de piste français Grégory Bodo, quarante-six couples parmi les meilleurs au monde prenaient le départ du Grand Prix de ce premier CSI 5* outdoor européen de la saison, le seul au monde ce week-end. Pour l’occasion, Bodo avait introduit une nouveauté sur ce Grand Prix qui, pour la première fois, présentait une rivière, à la demande du clan français, dans l’objectif de parfaire la préparation des chevaux en vue des championnats à venir, Jeux olympiques et championnat d’Europe. La rivière ne posera pas de problème majeur, à la différence du délicat triple vertical-vertical-oxer, sur lequel un nombre important de couples laissera quelques plumes. Premier sans-faute de ce premier tour, l’Espagnol Eduardo Alvarez Aznar, en selle sur son Legend, se prend à rêver du doublé après sa victoire dans le Grand Prix 4* de Grimaud la semaine dernière. Un peu plus tôt dans la journée, le cavalier Belge Grégory Wathelet, sur Cocktail de Talma avait lui bel et bien signé ce doublé dans le Grand Prix 2*.
Avant la pause, seuls deux cavaliers terminent ce premier tour sans-faute, et assurent ainsi les internautes d’un barrage : Brian Moggre, l’élève de l’Américaine Laura Kraut, se qualifie en effet lui aussi, aux commandes de Balou du Reventon, un étalon qui évoluait précédemment sous la selle de l’Irlandais Darragh Kenny, avec lequel il remportait notamment le Grand Prix 5* de Chantilly, en 2019. Après la pause, trois champions olympiques parviennent à se qualifier pour le barrage : Laura Kraut, championne par équipes en 2008, la Française Pénélope Leprévost, en or avec l’équipe de France en 2016, et Steve Guerdat, actuel numéro un mondial et champion olympique en individuel à Londres 2012. Le Suédois Henrik von Eckermann, sur King Edward, le meilleur Français au classement mondial, Julien Epaillard, associé à Kosmo van hof Ter Boone, la Portugaise Luciana Diniz sur Vertigo du Désert, et un autre champion olympique, l’Ecossais Scott Brashsur Hello Senator, en or avec les Britanniques en 2012 et vainqueur de trois Grands Prix 4* du Hubside Jumping depuis son lancement en avril 2019, complètent la liste du barrage, qui se courra donc à neuf : un barrage comme on les aime.
Premier à s’élancer dans le barrage, l’Espagnol Eduardo Alvarez Aznar signe le premier double sans-faute, dans un tempo qui ne semble pas impressionner. Le tour suivant, celui de l’Américain Brian Moggre, ne permet pas non plus de mieux jauger du temps qu’a proposé Alvarez Aznar à ses concurrents : sans-faute, l’Etats-Unien semble avoir visé le tour propre, sans forcément jouer la montre. Là où les choses commencent à se clarifier autour de ce chronomètre qui interroge, c’est lorsque Laura Kraut et Baloutinue sortent de piste avec certes une barre renversée sur le dernier obstacle, mais surtout dans un tempo de dingue, pourtant moins rapide que celui de l’Espagnol. L’Ibérique avait donc placé la barre bien plus haut que ce que tous imaginaient... Et ce n’est pas Pénélope Leprévost, la championne olympique française qui dira le contraire, sans-faute avec Vancouver de Lanlore, elle reste malgré tout toujours derrière le temps du leader. Steve Guerdat entre alors en piste et parvient à baisser de 66 centièmes de secondes le chronomètre de référence. A sa suite, le Jurassien ne sera pas inquiété puisque le Suédois von Eckermann quitte la piste avec quatre points de pénalité, tout comme le Français Julien Epaillard (dans un meilleur chronomètre malgré tout que celui du Suisse) et la Portugaise Diniz ; l’Ecossais Scott Brash terminera quant à lui son concours avec deux barres à terre.
« Il s’agit de ma première victoire en tant que papa, elle a forcément une saveur particulière. J’imagine bien que ma fille n’a pas tout compris de ce qui se passait (sourire), mais ça me fait plaisir d’imaginer que j’ai remporté ce Grand Prix 5* pour elle, le jour où elle fête sa cinquième semaine. Dans le barrage, nous nous sommes rendu compte qu’Eduardo Alvarez Aznar, le premier à s’élancer, avait serré le chronomètre bien plus que ce que nous avions pu imaginer en regardant son tour sur l’écran. Je crois que ma reconnaissance à pied, de ce barrage, n’était pas la meilleure que j’ai faite puisqu’il y avait des foulées à enlever absolument partout : c’est pour cette raison que nous avons été pris au dépourvu face au barrage et au chronomètre d’Eduardo. J’ai essayé d’enlever des foulées mais je n’ai pas réussi (sourire), j’ai alors mis un bon coup d’accélérateur pour rentrer dans le double. Du coup, mon barrage peut ne pas avoir paru très harmonieux. Je suis en tout cas très heureux, le cheval a superbement sauté. Je ne pensais pas forcément que ça suffirait pour le barrage, mais si finalement. On a peut-être bénéficié des quatre points de Julien Epaillard. Tous mes chevaux n’ont pas fait grand chose l’année passée. Celui-ci a participé à deux ou trois concours en 2020 ; il a recommencé en Espagne cette année, sur des petites épreuves et un Grand Prix 3* ; puis tout s’est de nouveau arrêté pour l’équitation européenne. C’est donc évidemment son premier concours de reprise et il est en pleine forme, bien dans sa tête. Le premier jour, il était un peu frais, je craignais que ça ne suffise pas pour aujourd’hui , mais il a tout donné et était dans une forme comme il a rarement été. » expliquera Steve Guerdat qui cloture ainsi la première série de concours à Grimaud, où se retrouveront les cavaliers en juin prochain pour cinq nouvelles semaines de concours dont trois de cinq étoiles.
CSI 4* de Valkenswaard
À Valkenswaard, les Stal Tops accueillaient un CSI 4* et c'était surtout l'occasion de revoir les installations hollandaises retrouver la piste principale sur gazon. Jan Tops avait promis que le passage au sable ne serait pas définitif et le fondateur du Global Champions Tour a tenu parole pour le plus grand bonheur de tous. Une décision à contre courant alors que le sable se généralise mais qui ne peut que ravir les passionnés de concours. C'est finalement le Britannique Ben Maher qui s'impose dans le Grand Prix avec Ginger Blue (Plot Blue x Royal Bravour) pour huit centièmes devant Bryan Balsiger sur Ak's Courage (Chepetto C) alors que Michael van der Vleuten complète le podium avec Beauville Z (Bustique).
"Il y avait un parcours assez grand et plutôt délicat avec des distances difficiles. Je devais souvent faire une foulée supplémentaire. Ginger Blue est très prudente. Elle m'a donné un très bon feeling au premier tour et cela m'a mis en confiance pour le barrage. J'ai fait ce que j'ai pu et Ginger Blue est par nature un cheval très rapide. Tout s'est passé comme prévu. C'est un bon coup de pouce pour la saison à venir" réagira Ben Maher.
CSI 4* de Montefalco
Il y avait aussi un Grand Prix 4* en Italie à Montefalco. C'est l'Irlandais Shane Breen qui s'y est imposé avec Ipswich vd Wolfsakker (Carembar de Muze alias London) devant l'Argentin José Larocca sur son crack Finn Lente (Gaillard de la Pomme). Les Italiens Roberto Tuchetto sur Barron et Antonio Alfonso sur Charmie (Connor) complètent ce podium international.
CSIO 3* de Prague
À Prague, à l'occasion du CSIO 3*, la République Tchèque remporte sa Coupe des nations devant le Danemark et la Belgique. Dimanche dans le Grand Prix, c'est l'Irlandais David Simpson qui s'impose avec Foudre F (Narmelus R) devant l'Allemand Philip Houston sur Sandro S Bella (Sandro Boy), alors que le Japonais Koki Saito complète ce podium international avec l'étalon Chilensky (Chaiton).
CSI 3* de Redefin
En Allemagne, Redefin organisait un CSI 3* où les locaux ont régné en maitre, prenant au passage les onze premières places du Grand Prix. La victoire revient à Richard Vogel sur Never Walk Alone (Numero Uno) pour quatre petits centièmes de seconde devant Andre Thieme sur Chakaria (Chap) alors que le troisième, Carsten Otto Nagel sur L'esperance 2 (Lord Z), pointe à une seconde quinze du vainqueur !
CSI 2* de Nancy
Les cavaliers qui souhaitaient s'engager en deux étoiles avaient l’embarras du choix avec pas moins de cinq CSI 2* sur le week-end. A ce titre, Nancy faisait un peu office de cas isolé face aux autres concours qui étaient quant à eux organisés dans de grandes structures habituées à accueillir de nombreux rendez-vous sur l'année. Le plateau du CSI français montrait d'ailleurs l'engouement des cavaliers à courir sur d'autres pistes. À ce petit jeu, c'est le Suisse Pius Schwizer qui a sorti son épingle du jeu avec Balou Rubin (Balou du Rouet) devant Stéphanie Hennequin sur Black Pearl d'Amont (Romando de l'abbaye) et Guillaume Rolland Billecart en selle sur Ustica des Luthiers (Kashmir van't Schuttershof).
CSI 2* d'Opglabbeek
Doublé belge dans le Grand Prix 2* d'Opglabbeek où Koen Vereecke s'impose avec Lector vd Bisschop (Bamako de Muze) devant Vincent Lambrecht sur Catwalk Harry (Verdi), alors que Jana Wagers complète le podium sur Chacco's Lady (Chacco Blue).
CSI 2* de Peelbergen
Lors du CSI 2* de Peelbergen aux Pays-Bas, c'est la jeune Américaine Schaefer Raposa qui s'est imposée sur Mexico (Niveau) devant la Britannique Chad Fellows sur Eindhoven DH (Vaillant). Le duo anglophone laisse derrière lui pas moins de cinq hollandais.