Si les ventes de Dubaï du Cèdre et Zineday, médaillés de bronze et d’argent aux Européens de Milan en 2023, sont assurément les transferts les plus marquants des dernières semaines, d’autres informations mercato ont animé la planète jumping. Retour sur les principales.
Bonne nouvelle pour René Dittmer ! L’Allemand, auteur d’une excellente saison hivernale l’an dernier avec sa compétitive Corsica X, ajoute une recrue de choix à son piquet. En effet, le Canadien Mario Deslauriers, chez qui il est installé outre-Atlantique, lui a confié les rênes de son complice olympique : Emerson. Né Mikado van d’Abelendreef, chez Koen Cerpentier, le hongre de douze ans, fruit du croisement entre Eldorado vd Zeshoek et une fille de Berlin, né Caspar, dispose d’une belle expérience au plus haut niveau. S’il ne s’est jamais imposé en individuel sur la scène internationale, le BWP compte plusieurs bons classements jusqu’à 1,60m et autres résultats avec l’équipe canadienne. Sous les couleurs de celle-ci, le bai brun a également participé aux Jeux panaméricains de Santiago, en 2023, avec une médaille d’argent collective à la clef, ainsi qu’aux Jeux olympiques de Paris. Repêchés à la dernière minute, après le forfait d’Harry Charles et Romeo 88, né Champion of Picobello, Mario Deslauriers et Emerson ont conclu la finale individuelle au dix-huitième rang, après deux fautes.
Fin septembre, Emerson est apparu sous la selle de son nouveau cavalier, à l’occasion du CSI 5* de Greenwich, puis au CSI 3* d’Amenia, début octobre. Dans un article pour Spring Reiter, l’Allemand explique pouvoir monter Emerson “pour le moment”, sans que la suite ne soit encore fixée dans le marbre. Pour ses débuts, le néo-duo a signé un sans-faute à 1,45m et conclu le Grand Prix 3* d’Amenia avec quatre fautes. Pour René Dittmer, conserver Emerson serait une véritable opportunité, le quatre-vingt-unième meilleur cavalier du monde ne pouvant compter que sur Corsica X pour les plus beaux rendez-vous de la planète. L’an dernier, le Germanique avait échoué à se qualifier pour la finale du circuit de la Coupe du monde Longines. Son total de points lui aurait pourtant assuré une place à Riyad, mais il n’était pas parvenu à obtenir au moins un point sur une étape de la ligue d’Europe occidentale, comme le prévoit le règlement pour les cavaliers officiellement domiciliés sur le Vieux Continent. De son côté, Mario Deslauriers, cinquante-neuf ans, peut toujours s’appuyer sur sa fidèle Bardolina 2.
Jennifer Hochstadter s’équipe
Mi-septembre, Jennifer Hochstadter a annoncé l’arrivée de deux nouvelles recrues de taille au sein de son piquet de chevaux. La jeune femme, qui s’affirme de week-end en week-end sur la scène internationale, notamment grâce à sa géniale Golden Lady, qui lui a offert son premier classement en Grand Prix 5* au printemps dernier à Fontainebleau, pourra désormais miser sur les tous bons Winnetou de la Hamente et Moeboetoe v/d Roshoeve. Âgés de quatorze et douze ans, ces deux hongres étaient jusqu’alors montés par la Suédoise Evelina Tovek, élève et soutien de longue date du numéro un mondial Henrik von Eckermann, bien discrète ces dernières semaines sur les pistes internationales. Cette saison, la Scandinave n’a présenté que cinq chevaux en compétition, dont les deux nouveaux complices de son homologue du Lichtenstein.
Fils de Winningmood vd Arenberg, Winnetou de la Hamente est un frère utérin de l’excellent Quinto de la Hamente, alias Queensland E, gagnant en Grand Prix 5*. Il s’est, lui, imposé jusqu’à 1,55m et s’est classé à plusieurs reprises en Grands Prix 5* avec sa désormais ancienne cavalière. Présenté pour la première fois par Jennifer Hochstadter fin septembre à Gassin, le Zangersheide a signé des parcours encourageants jusqu’à 1,45m.
Moeboetoe v/d Roshoeve est un fils de Der Senaat 111, qui est également à l’origine d’un certain Medoc de Toxandria, et un frère utérin du lion Navarro van het Eelshof, monture du Belge Rik Hemeryck. Avec son ancienne cavalière, le BWP a remporté deux épreuves à 1,50m, s’est classé en Grand Prix 4*. Son amazone l’a également découvert en compétition du côté de Gassin, sur des parcours entre 1,35 et 1,45m.
Nicolas Layec prend les rênes d’un ancien complice de Grégory Cottard…
Mercredi 9 octobre, Bruno Rocuet a partagé une vidéo de Nicolas Layec et une nouvelle recrue : Dragibus des Champs. En pleine forme avec ses jeunes chevaux, mais aussi avec les plus âgés, dont l’excellent Best of Iscla, Du Valon ou encore Coolcream Berence, le talentueux pilote accueille un nouveau complice, quelques semaines après l’arrivée de Beau Gosse du Park sous sa selle. Dragibus des Champs, fruit du croisement entre Ogrion des Champs, qui est aussi le père du champion de France des six ans 2022 Ghana du Gast, et une fille d’Idem de Laume, a concouru jusqu’à 1,50m avec Grégory Cottard et Julien Anquetin, ses deux anciens cavaliers. Âgé de onze ans, il compte plusieurs victoires internationales à son actif, notamment à 1,40 et 1,45m. Un atout supplémentaire dans le piquet de Nicolas Layec, qui ne cesse de crever l’écran, peu importe le cheval au bout de ses rênes. Le couple a fait ses débuts ce week-end à Dinard, dans deux épreuves à 1,30m, avec notamment une sixième place à la clef.
…et Margaux Rocuet retrouve son crack
Les bonnes nouvelles s’enchaînent du côté des écuries Rocuet ! S'il ne s'agit pas d'une info mercato, elle vaut le coup d'œil. Après une longue absence et une convalescence prolongée volontairement pour lui assurer le meilleur retour possible, Djibouti de Kerizac a enfin refoulé les pistes de concours. Le complice de Margaux Rocuet s’est d’abord produit dans une épreuve nationale à Saint-Lô, mi-septembre, puis à Gassin, où il a notamment obtenu une neuvième place à 1,45m. Un retour attendu, qui n’a pas déçu son entourage, ravi de le voir retrouver toutes ses qualités et son talent inné. Âgé de onze ans, le fils de Quaprice Bois Margot, né Quincy, s’était classé à plusieurs reprises en Grands Prix 3* en 2022 et remporté la Coupe des nations du CSIO 3* de Vilamoura, la même année, avec l’équipe de France et concentre de grands espoirs pour l’écurie bretonne, qui n’a eu de cesse de croire en lui.
Double Jeu d’Honvault, de Steve Guerdat à Grégory Wathelet
Début octobre, So Horse faisait état du très beau geste entre Steve Guerdat et Grégory Wathelet, amis de longue date. Le premier, qui a la chance de pouvoir compter sur plusieurs chevaux de très haut niveau, a confié au second les rênes de son tout bon Double Jeu d’Honvault, dont il est propriétaire et avec lequel il s’est imposé dans trois Grands Prix 3* et distingué sur le circuit de la Coupe du monde Longines, terminant notamment troisième de l’étape de Leipzig en janvier dernier. N’ayant que peu de temps à consacrer à son fils de Kannan ces derniers temps, préférant donner la priorité aux chevaux de ses propriétaires, le vice-champion olympique de Paris a offert une belle opportunité, arrivée à point nommé, à son homologue belge, qui ne peut actuellement s’appuyer que sur son olympique Bond Jamesbond de Hay pour affronter les plus belles épreuves du monde, Fahrenheit de Vains étant toujours en pleine formation du haut de ses neuf ans et Nevados S se consacrant désormais davantage aux parcours secondaires. Grégory Wathelet et son nouveau Selle Français, le deuxième à intégrer son écurie en quelques semaines seulement, après l’arrivée de Betty du Prieuré, ont pris leurs marques à Bonheiden, lors de deux CSI 2*. Pour son premier Grand Prix, la paire a quitté la piste avec treize points. Dans les prochaines semaines, Grégory Wathelet va continuer à s’atteler à former la relève et ses forts prometteurs jeunes étalons, tout en continuant de profiter de ses montures d’expérience pour quelques beaux événements.
Aurélien Leroy prend ses marques avec un frère utérin du phénoménal Ermitage Kalone
Ce week-end, Aurélien Leroy a présenté un hongre de cinq ans pour la première fois en compétition. Si l’aventure n’en est qu’à ses prémices, l’avenir semble plus que prometteur ! Fils d’Emerald van’t Ruytershof, Jemerald de Ceran, la nouvelle pépite d’Aurélien Leroy est, en effet, un descendant de Bellaventure Kalone (Kannan), qui n’est autre que la mère du phénomène Ermitage Kalone ! Avant de se rendre en compétition, le Tricolore a partagé quelques sauts effectués à la maison avec son bai, né chez Gautier Bouchard. Pour l’heure, place à la formation, pour celui qui effectuait sa première sortie ce 11 octobre, avant d’espérer imiter son aîné.
Les Selle Français séduisent à l’étranger
Gengis Kann de Londé et Giorgio d’Ellipse ont quitté l’Hexagone. Ces deux Selle Français ont séduit l’Irlande et le Brésil. Respectivement montés par Emeric George et Robin Le Squeren, les deux hongres de huit ans ont intégré les écuries de Cian O’Connor et Rodrigo Pessoa, rien que ça ! Le premier, fruit du croisement entre Kannan, comme son nom le laisse entendre, et une fille de Diamant de Semilly, a vu le jour chez Pierre et Mathias Spilmann. Formé par Amélie Lebrisollier-Spilmann à quatre, cinq et six ans, Gengis Kann de Londé évoluait depuis deux ans avec Emeric George. Ensemble, le couple a connu une progression exponentielle et spectaculaire ces derniers mois, s’octroyant une sixième place dans sa première épreuve à 1,55m, disputée fin août au CSI 4* de Gijon, un mois après sa neuvième place dans le Grand Prix 3* de Dinard. Une belle page se clôt pour le bai, mais une nouvelle s’ouvre, sous ses nouvelles couleurs. “C’est non sans émotion que l’on dit au revoir à un tel partenaire, qui au-delà de ses qualités sportives, est un cheval profondément attachant. Merci Gengis Kann, donc, pour tout le plaisir que tu m’as procuré, mais aussi à toute mon équipe qui a su prendre soin de toi et contribué à cette belle aventure ! Merci également à Cian O’Connor pour la confiance et le grand professionnalisme dont il a fait preuve au cours de nos échanges. Hâte de vous voir briller au plus haut niveau”, a commenté Emeric George sur ses réseaux sociaux.
Associé depuis toujours à Robin Le Squeren, à l’exception des deux premiers parcours de sa carrière, Giorgio d’Ellipse, fils de Prestigio LS et petit-fils de Kannan, va découvrir un nouveau cavalier, en la personne de Rodrigo Pessoa, champion olympique et triple vainqueur de la finale de la Coupe du monde. Né chez Marine et Frédéric Busquet, le chic hongre, frère utérin du tout bon FBI d’Ellipse (Vagabond de la Pomme) s’est frotté à ses premiers parcours à 1,50m cette année, signant notamment un sans-faute au CSI 4* de Deauville Classic début août. Les qualités du bai, troisième du championnat de France des six ans en 2022, ont visiblement séduit le champion brésilien et ses propriétaires, qui l’ont enrôlé dans leur équipe, espérant sans doute le voir briller dans les prochaines années.
Photo à la Une : Steve Guerdat et Double Jeu d'Honvault. Dirk Caremans / Hippo Foto