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Un week-end, deux évènements, deux frères !

Interviews mardi 24 juillet 2012
Euro poney - GCT Chantilly 2012
Deux évènements, deux frères. Ce week-end, le monde hippique avait rendez-vous en France. Deux événements majeurs se disputaient dans deux cadres somptueux, sur deux magnifiques terrains éloignés d'à peine 100 km, avec comme cheville ouvrière de ses deux concours, deux frères : André et Jean-Maurice Bonneau. L'un à Fontainebleau pour les championnats d'Europe poneys, l'autre à Chantilly pour l'épreuve attirant le plus de public du Global Champion's Tour. Deux événements de premier plan en un week-end à 100km et derrière, deux frères. Qu'est-ce que cela vous évoque ?

André Bonneau : «  Ce que ça m'évoque, c'est que je me dis qu'on sert encore à l'équitation. D'une autre façon car nous ne sommes plus cavaliers mais on apporte un peu de notre expérience vécue au long de notre vie. Personnellement, j'ai beaucoup ?uvré pour le poney. J'ai eu la chance d'avoir mes enfants aux championnats d'Europe et réaliser un championnat d'Europe ici pour les enfants, c'est pour moi une satisfaction. »

Quand on vous observe, on voit deux styles très différents mais un amour du travail bien fait de chaque côté.

A.B. : « Ça, c'est primordial. Je n'aime pas faire les choses mal. Mon angoisse, c'était qu'il y ait quelque chose qui n'aille pas dans ces championnats, mais compte tenu de l'équipe que j'ai autour de moi, ça, c'est passé super. »

Pour vous, c'était un challenge de réunir autant de monde ? Qu'est-ce qui vous faisait le plus peur en organisant ces championnats ici ?

A.B. : « Un peu tout car je ne savais pas si la mayonnaise allait prendre. Je n'avais aucun doute sur les infrastructures mais un championnat d'Europe, malgré mon expérience en tant qu'organisateur, c'est quand même un gros chantier et j'avais peur d'oublier quelque chose. Là, je suis satisfait car, compte-tenu des réflexions autour de moi, je pense qu'on n'a pas oublié quoi que ce soit. »

 

Au niveau du public, par rapport aux autres championnats d'Europe que l'on a connu, c'est un véritable succès.

A.B. : « Oui, tout à fait. On avait fait une grosse publicité au niveau de la France en mettant tous les CRE (ndlr Comité Régional d'Equitation) de France dans le coup pour organiser des excursions et lorsqu'on voit le monde fou qu'il y avait sur le concours complet, c'était formidable. J'envisageais entre 25-30.000 visiteurs durant la semaine et je pense que l'objectif est atteint. »

 

Le Global de Chantilly organisé par votre frère à 100km, c'était un peu dommage quand même ?

A.B. : « Bien sûr. Nous avions deux concurrents : Lamotte Beuvron et ses championnats de France qui nous ont enlevé notre public du poney ou en tout cas un certain nombre puis mon frère, bien sûr, avec Chantilly car je pense qu'il y a eu du monde présent là-bas qui serait autrement venu ici… mais je ne peux pas lui en vouloir. »

Que pensez-vous justement de votre frère et sur son travail ?

A.B. : « Mon frère, c'est un gars qui n'a peur de rien et qui se donne toujours des challenges et jusqu'à maintenant, il n'en a pas loupé beaucoup. »

  Deux événements majeurs en un week-end à 100km et derrière, deux frères. Qu'est-ce que cela vous évoque ? Jean-Maurice Bonneau : « C'était très sympa. Je pense qu'André a fait du BIP quelque chose d'assez extraordinaire qui débouche sur un championnat d'Europe. Tout cela sans faire de bruit, j'ai beaucoup d'admiration et dans ces moments-là, je n'oublie pas Marie-Ange (ndlr : l'épouse d'André Bonneau malheureusement disparue en 2003), qui était à l'initiative avec mon frère de ce projet. Nous à Chantilly, nous avons débuté un peu plus tard. Pour moi, l'histoire est un peu différente puisque je fais partie d'un groupe alors que lui était leader dans cette affaire-là. »

Quand on vous observe, on voit deux styles très différents mais un amour du travail bien fait de chaque côté.

JMB : « Ça oui, mais c'est notre ADN. On a été élevé comme ça. On est issu d'une famille d'agriculteurs, nous étions 8 enfants, on a travaillé à la ferme tout petit. Je ne dis pas ça pour faire Zola car on a plutôt été heureux et on a toujours bien mangé mais chez nous, la valeur « travail » est quelque chose qui ne se galvaude pas. On a été élevé comme ça depuis tout petit et je pense que c'est marqué au fer rouge. Effectivement, on a ça en nous, ce sont des valeurs que nous ont données nos parents. »

Deux événements, deux réussites. Après la pluie l'an dernier à Chantilly et les rouspétances de certains cavaliers, est-ce que c'était un vrai challenge de faire revenir autant de public et qu'est-ce qui vous faisait peur dans cette nouvelle organisation ?

JMB : « Premièrement, chaque année, on note ce qui a été réussi et les points à améliorer. Le point à améliorer était évidemment ce terrain qui avait été saturé d'eau car il avait été construit sans drainage. Sur ce point, Edouard de Rothchild nous a aidé et de ce fait, le problème a été réglé. Ce qui nous faisait peur, c'était de se retrouver de nouveau dans des conditions météo difficiles et qu'à un moment donné, on n'ait finalement pas la récompense de nos efforts. Nous avons réussi à fidéliser notre public car l'an dernier, ils étaient là avec des parapluies et cette année, ça a vraiment été la cerise sur le gâteau. Encore une fois, nous sommes une association et cela marche beaucoup à l'émotionnel et là, les gens ont vécu une grande fête. Ma crainte était vraiment qu'il ne fasse pas beau. On était plus tranquille sur le plan technique car on aurait quand même pu avoir un concours de grande qualité mais c'est vrai que c'est moins drôle quand il tombe des cordes. »

Pour vous, le fait que les championnats d'Europe poneys se déroulent à 100 kilomètres en même temps, c'était un peu dommageable ou cela importait peu ?

JMB : « C'était surtout frustrant pour moi car j'aurais bien aimé aller voir ce qu'avait fait mon frère. S'il n'y avait pas eu le concours de Chantilly, je serai allé le voir là-bas pour le soutenir. A part ça, ce ne sont pas du tout les mêmes clients. Je pense qu'il n'y a pas vraiment de concurrence entre ces deux événements. C'est juste une frustration familiale de ne pas avoir pu aller chez André. »

Que pensez-vous justement de votre frère et sur son travail ?

JMB : « J'ai beaucoup d'admiration pour lui, par rapport au fait qu'il a construit ça de toute pièce. Aujourd'hui, cela porte son nom, il a toute une équipe derrière lui. Il a su s'entourer et encore une fois, sans faire de bruit, sans parler anglais, il a réussi à se positionner et à prendre un certain leadership par rapport à son événement poney. Les gens viennent, les gens reviennent et on trouve toujours des gens qui disent que l'accueil était formidable, que sur le plan technique, c'était formidable et voilà, je suis admiratif. »