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Uélème, l'envol du haras de Villers (2/7)

Reportages mardi 28 juillet 2015 Julien Counet

Il y a des juments qui rentrent dans l'histoire pour leur palmarès, d'autres pour leur production. Très rares sont celles qui arrivent à combiner les deux. Uélème fait partie de ces exceptions. Après avoir permis à Olivier Jouanneteau de se révéler au plus haut niveau, ce sont ses produits qui prennent le relais sur les pistes internationales. Rencontre au haras de Villers avec son cavalier de toujours, Olivier Jouanneteau puis sa dernière cavalière, sa fille Pauline. Deux cavaliers qui continuent aujourd'hui à monter ses produits et leur descendance.

PARTIE 2 : UNE CARRIÈRE DE SPORT ET D'ÉLEVAGE

Est-ce que cette jument vous a permis de réaliser vos rêves ou a-t-elle été même au-delà ? 

« Comme tous les gamins, j'avais envie de faire du haut niveau. C'est ce que l'on voit à la télévision. C'était moins médiatisé que maintenant mais on rêvait de faire ce type d'épreuve. Après cela s'est fait progressivement, j'aurais pu rester moins connu et ça ne m'aurait pas gêné non plus. Je n'avais pas une ambition débordante. Me retrouver durant quelques semaines numéro un français devant Bosty, je trouvais que c'était déjà pas mal ! J'étais assez fier surtout avec un seul cheval ou presque. Cela signifiait une certaine régularité dans les classements. C'est une belle histoire. »

Le choix de lui faire débuter en parallèle de sa carrière sportive une carrière d'élevage, c'était un choix dicté par son éleveur-propriétaire ou par vous-même ?

« J'étais moi-même déjà passionné d'élevage. Lorsque je suis revenu à la ferme ici, j'ai travaillé durant dix ans pour mon père, surtout avec les vaches laitières. Pour développer un peu ma propre activité et gagner ma vie à côté, j'avais commencé à développer les pensions de chevaux à côté. C'est comme ça que j'ai débuté et c'est comme ça qu'Uélème est arrivée dans ma cour car Daniel Millet savait que je travaillais les jeunes chevaux et que ma manière de faire lui plaisait ! 

Fou de Vous (Norman Pré Noir & Ma p'tite Lulu (Quidam de Revel & Uélème)).

J'ai développé également un centre d'insémination artificielle. C'était le début du sperme congelé, des étalons performers... On avait acheté une carte à vie d'Almé et de Quidam de Revel. Nous étions un peu des précurseurs et nous avions envie de monter un élevage intéressant à partir de bons étalons et de bonnes juments. J'avais acheté des juments à droite, à gauche pour fonder mon truc. Avec Uélème, nous nous sommes dit que nous avions une très bonne jument. Le transfert d'embryon en était à l'époque à un stade embryonnaire, c'est le cas de le dire. Ma jument était arrêtée six mois à cause de son problème de jambe, on s'est dit : "on va en profiter pour faire du transfert pour avoir des descendants et comme ça, si un jour on la vend, on aura toujours la famille". Puis finalement, on l'a gardée longtemps et on a fait des transferts tous les ans. Elle nous en a donné en général un produit par an. C'est arrivé deux fois qu'elle en fasse trois. En 2003, elle a produit Plusjeleme (Happy Villers), qui tourne aujourd'hui avec Pauline, et sa propre s?oeur Parlameme, qui évolue avec Nicolas Delmotte, puis Phylomene (Adelfos) qui tourne aujourd'hui en Espagne. C'était une super jument de concours qui avait beaucoup gagné à 7 ans et que j'ai cédée par l'intermédiaire de Guy d'Oriola qui m'avait déjà fait vendre Helico of Lulu à l'époque mais malheureusement, cette dernière est morte de coliques. »

Pouliche de Vagabond de la Pomme avec Ma P'tite Lulu. 

Dans votre choix d'étalons, on retrouve beaucoup d'étalons que vous avez eu stationnés chez vous ?

« Oui. Une jument de ce niveau monte dans le camion le mardi pour aller au concours. Il fallait donc viser entre les concours pour la récolte. Pour la petite histoire, ce n'était pas autorisé mais il m'est arrivé de partir avec mon container et de l'inséminer sur place. Sinon, on l'inséminait en frais car on ne pouvait pas toujours suivre l'ovulation mais au moins, on était sûr que le sperme était dans la jument. D'un point de vue pratique, les choses se sont faites comme cela. C'est vrai qu'on n'a pas essayé grand-chose à côté puisque Royal Feu, Trophée du Rozel, Rivage du Poncel faisaient la monte chez moi. Il n'y a que Quidam de Revel qui a été fait en congelé. » 

Norman Pré Noir

 Spoutnika (Quidam de Revel & Kaélème) 

Quidam de revel, c'est un peu votre étalon de c?oeur, quand on voit que dans votre c'est le seul étalon extérieur que vous ayez utilisé pour Uélème et qu'il est aussi le père d'Happy Villers ?

« Je me rappelle de lui lorsqu'il a fait le finale des 6 ans avec Sophie Mazé qui en était propriétaire. Arnaud Evain s'occupait du cheval à l'époque et il était disponible en part, j'avais donc décidé d'en acheter une. Tous les ans, on mettait Quidam car on trouvait que c'était un cheval intéressant. On avait été à Almé, à J'T'Adore, on essayait de prendre à l'époque tous les chevaux qui étaient des performers. Nous en avons fait pas mal dont Happy Villers mais également d'autres qui ont été exportés, dont l'un de ses propres frères qui a fait une brillante carrière à l'étranger. Ensuite, nous l'avons utilisé pour Uélème une première fois et nous avons retenté l'expérience quelques années plus tard, ce qui nous a donné une seconde pouliche, Top Lulu, qui a aujourd'hui 8 ans et qui évolue sous couleurs espagnoles. »

Top Lulu (Quidam de Revel & Uélème) débute une brillante carrière internationale sous la selle d' Eduardo Alvarez Aznar

La première partie est à retrouver ici

La troisième partie est à retrouver ici