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Trois chevaux de Grand Prix de retour, Beezie Madden et Jérôme Guéry pleurent deux de leurs cracks, disparition de deux étalons et d'autres infos

Bingo du Parc n'était plus apparu sur la scène internationale depuis septembre 2023.
vendredi 18 avril 2025 Mélina Massias

Infos mercato, retraites, retours, disparitions, … Coup de projecteurs sur une partie des faits ayant marqué les dernières semaines. Au menu, les disparitions d’Indoctro, Falko de Hus, Papillon et Authentic, la retraite de Romeo 88, la reprise sportive de Bingo du Parc, Blues d’Aveline ou encore Pacino Amiro, un point sur le dernier classement mondial, et d’autres actualités. Récap’.

Début avril, Harry Charles a annoncé le départ à la retraite de son exceptionnel Champion of Picobello, alias Romeo 88, seize ans. Avec le bai, le jeune Britannique a concrétisé plus d’un rêve, jusqu’à décrocher le Graal, une médaille d’or olympique, acquise par équipe, l’été dernier à Versailles. Ce sacre restera le dernier accomplissement du fils de Contact vd Heffinck, qui avait dû renoncer à la finale individuelle des Jeux olympiques en raison d’une blessure contractée avant la fin de la compétition. “Romeo, merci pour tout. Tu as changé ma vie et je t’en serai éternellement reconnaissant. De deux Jeux olympiques, une quatrième place en finale de la Coupe du monde, une médaille de bronze aux championnats du monde, pléthore de doubles sans-faute et podiums dans les Grands Prix les plus importants du monde, au sommet, avec un titre de champions olympiques l’an dernier à Paris, tu as été avec moi à chaque fois, et j’ai aimé chaque seconde à tes côtés. Merci Ann Thompson de m’avoir fait confiance avec Romeo ces cinq dernières années. J’espère que nous t’avons rendue fière ! Avec Romeo, mais aussi Balou du Reventon et Aralyn Blue (qui a quitté son piquet de chevaux l’été dernier et évolue désormais sous selle américaine, ndlr), tu m’as donné une chance dont beaucoup ne peuvent que rêver”, a commenté Harry Charles, en profitant également pour sous-entendre que le fabuleux Cornet’s Balou, alias Balou du Reventon, ne reviendrait pas en compétition du haut de ses dix-neuf ans et après une dernière sortie officielle en mai 2024. “Romeo va rejoindre son vieil ami Balou aux Etats-Unis, où il vivra la meilleure retraite qui soit. Cela me rend heureux de savoir qu’il quitte le sport sur le plus grand succès possible et qu’il puisse profiter de la longue retraite qu’il mérite, en bonne santé. Te dire merci ne sera jamais assez. Bonne retraite, mon ami.” 

Versailles restera la dernière piste de compétition foulée par Romeo 88. © Dirk Caremans / Hippo Foto

Lancé sur la scène internationale par le Néerlandais Loewie Joppen, puis successivement monté par Alberto Zorzi, Jessica Springsteen, Roosje Brouwer, Roberto Previtali, Jeroen Dubbeldam et Annelies Vorsselmans, Romeo 88, un temps entier et castré sur le tard après avoir engendré quelques poulains, a commencé à se révéler aux côtés de Darragh Kenny, à qui sa propriétaire avait confié la plupart de ses chevaux. Ensemble, le duo a glané ses premiers classements en Grands Prix 5*, terminant deuxième du Grand Prix Coupe du monde Vérone et surtout au même rang du prestigieux Rolex Top Ten IJRC de Genève en 2019. Leur aventure a pris fin quelques mois plus tard, courant 2020. Dès la saison suivante, le Zangersheide a continué à briller, cette fois avec Harry Charles. Coupes des nations, Grands Prix, championnats, les deux complices n’ont rien manqué, ou presque. Assurément, la retraite de Romeo 88 marque un tournant majeur dans la carrière du jeune Britannique, mais celui-ci pourra heureusement compter sur d’autres montures de choix, à commencer par le médaillé d’argent des championnats d’Europe 2023, Zineday, avec lequel il a fait ses débuts en janvier dernier à Wellington, le vaillant Casquo Blue, Novio vd Donkhoeve, alias Sherlock, ou encore le prometteur Kannandillo, un fils de Kannan âgé de neuf ans et déjà gagnant à 1,50m l’an passé avec Angelos Touloupis.

Adieu, Falko de Hus

Grand espoir du Groupe France Elevage (GFE) et de son cavalier, François-Xavier Boudant, Falko de Hus a dû être euthanasié, dimanche 23 mars dans l’après-midi. Victime d’une chute “pendant son échauffement pour le Grand Prix du Grand National d’Auvers”, le digne fils de Baloubet du Rouet, sacré champion de France à sept ans, avait contracté une blessure trop grave pour être soignée.  “Falko de Hus s’est fracturé le radius. Conduit à la clinique de Bayeux, il a fait l’objet de radiographies, qui ont malheureusement montré qu’aucune opération n’était en mesure de réparer les dégâts spectaculaires, même pour une simple vie de retraité. Après avoir pris conseil auprès des chirurgiens les plus expérimentés de France, il s’est avéré que la seule décision à prendre était d’abréger ses souffrances, ce que nous avons fait ce dimanche 23 mars à 17 heures. C’est la fin prématurée d’une très belle histoire qui nous laisse de magnifiques souvenirs”, se sont désolées les équipes du GFE dans un message publié sur les réseaux sociaux. “D’autres pages plus heureuses s’écriront entre le GFE et les écuries Boudant, dont nous partageons la tristesse et que nous assurons de toute notre sympathie. Merci à tous ceux qui l’ont accompagné.”

Né au haras de Hus, Falko de Hus*GFE était un petit-fils de Vivaldi du Seigneur, sur la lignée maternelle de Banda*de Hus. Formé par Gilles Botton à quatre ans, l’alezan a ensuite partagé six saisons de compétition avec François-Xavier Boudant. En plus de son titre de champion de France des sept ans en 2022, le couple tutoyait le haut niveau et avait affronté ses premiers parcours à 1,60m en début d’année. Vainqueur du Grand Prix Pro Elite de Jardy en mars, et classé à 1,50m jusqu’au CSIO 5* de Calgary, Falko de Hus laisse derrière lui plus de trois cents produits, dont les plus âgés sont nés en 2020. Deux d'entre eux, Kival de Laume et Kirkland de Lamouline, ont obtenu un indice de performance supérieur à 120 à quatre ans, en saut d’obstacles pour le premier et concours complet pour le second.

François-Xavier Boudant et Falko de Hus avaient notamment pris le départ du Grand Prix secondaire du CSI 5*-W de Bordeaux en février. © Mélina Massias

Avec la disparition de son étalon, et l’absence de son cheval de tête, Brazyl du Mezel, des pistes de compétition depuis janvier, François-Xavier Boudant pourra toujours compter sur le prometteur Quercus van den Oude Eik, neuf ans. Arrivé dans ses écuries en début d’année, le fils de Jenson van’t Meulenhof s’est classé troisième d’un Grand Prix 2* à Gassin début avril. Lancé en compétition par Gert Dierickx, son naisseur, puis monté par Lente Dierickx, le BWP a ensuite été mis en lumière par Kendra Claricia Brinkop, qui en a toujours pensé le plus grand bien, et signé une excellente saison à huit ans. Vendu l’été dernier, Quercus van den Oude Eik a disputé une poignée d’épreuves aux côtés de l’Italien Adriano Cusenza avant de passer sous bannière tricolore en février dernier.



Indoctro n’est plus

“Un dernier salut à une légende. Ce matin, après trente-cinq années remarquables passées avec nous au haras VDL, nous avons dû faire nos derniers adieux à notre étalon, Indoctro. Un étalon dont l’influence sur le monde équestre est sans commune mesure et dont l’héritage continuera à inspirer les générations à venir. Hier, il était en train de profiter de toute l’attention lors de notre présentation d’étalons annuelle. Merci, Indoctro, pour tout ce que tu nous as donné. Ta force, ton cœur et ta présence indéniable ne seront jamais oubliés. Tu occuperas toujours une place particulière dans l’histoire du haras VDL et dans nos cœurs.” Par ses mots, écrits dimanche 6 avril, la famille van de Landeweg a annoncé la disparition de l’étalon Indoctro, à l’âge plus qu'honorable de trente-cinq ans. Remarqué lors de ses jeunes années sur la scène sportive, Indoctro a été voué exclusivement à l’élevage dès ses neuf ans. Fruit du mariage entre Capitol I et Vanessa VII, par Caletto II, le puissant bai est le père de plusieurs milliers de chevaux dans le monde, dont les meilleurs ont concouru jusqu’aux Jeux olympiques. Parmi ses descendants les plus célèbres, citons Gwindeline, alias Hello M’Lady, brillante complice de l’Ecossais Scott Brash, Arera C, partenaire de Maikel van der Vleuten, Valentino Velvet, vu aux côtés de Simon Delestre, Iliade KDW, protégé de Bruno Rocuet, l’étalon Black Jack Ixe, Cas 2, ou encore la très prometteuse Tullogher Lady Liberty, que monte Janika Sprunger. Les filles d’Indoctro ont aussi laissé leur trace à l’élevage, engendrant, parmi d’autres, Alicante, Everest, alias Hello Senator, Heureuse Nouvelle, RR Combella, Zy-Zento, Zilton SL, Davenport VDL, DM Jacqmotte, Quindoctro, alias Figor, et surtout Gazelle Ter Elzen.

Indoctro sous la selle d'Ulrich Kirchoff. © Dirk Caremans / Hippo Foto

Beezie Madden et Jérôme Guéry pleurent Authentic et Papillon

Beezie Madden et Jérôme Guéry ont perdu deux fidèles complices en avril. La première a dit adieu à son cher Nimrod, alias Authentic, partenaire de nombre de ses médailles, mercredi 9 avril. Repéré à trois ans par l’Américaine et son époux, John, le fils de Guidam, qui les avait rejoint à six, s’est éteint à quelques jours de son trentième anniversaire, après plus de quinze ans d’une retraite idyllique, passée à Madden Mountain, la propriété de Beezie et John, où il était le roi. Médaillé d’or par équipes aux Jeux olympiques d’Athènes en 2004, d’argent collectivement et en solo aux Mondiaux d’Aix-la-Chapelle en 2006, puis de nouveau d’or avec le Stars and Stripes et de bronze en individuel aux Jeux de 2008, le hongre KWPN a également remporté le mythique Grand Prix d’Aix-la-Chapelle en 2007, entre autres accomplissements. Retraité en 2009, après un ultime tour de piste, “Oncle Bud”, comme il était surnommé, a endossé un nouveau rôle, celui de tonton pour les poulains qui partageaient ses prairies. Dans la vie d’Authentic, Abigail Wexner, sa propriétaire, sans laquelle le bai aurait certainement quitté Beezie Madden, ou encore son groom, Clark Shipley, qui l’a veillé depuis la fenêtre de sa maison jusqu’à son décès, en 2020, ont joué des rôles fondamentaux. “L’intelligence et la personnalité enjouée de Bud ont rendu son travail exceptionnel et l’ont porté tout au long de ses nombreuses et grandes réussites, ainsi que pendant sa longue retraite. Beaucoup de grandes ‘premières’ de ma carrière se sont déroulées avec lui. Je lui dois beaucoup”, a commenté Beezie Madden dans un dernier hommage à son crack.

Le crack Authentic s'en est allé. © Scoopdyga

Papillon n’avait peut-être pas le palmarès d’Authentic, mais la place qu’il occupait dans le cœur de son cavalier, Jérôme Guéry, n’en était pas moins grande. L’atypique et attachant gris s’est endormi à tout jamais, a annoncé son cavalier le 8 avril. “C’est avec énormément d’émotion que je vous annonce que notre Papillon est parti rejoindre les étoiles. Notre Papi était un cheval formidable : tellement généreux, attachant, il ne laissait personne indifférent. C’était un cheval très spécial, qui a changé ma vie ! J’ai gagné mes premiers Grands Prix 5* avec lui, il avait décroché la qualification pour les Jeux olympiques de Rio, c’est avec lui que j’ai découvert le tout haut niveau, que j’ai voyagé aux quatre coins du monde. Il m’a permis de faire partie des meilleurs cavaliers au monde. Il a aussi permis à Mathieu de faire ses débuts à cheval et lui a transmis la passion des concours. Merci, Papi, pour tout ce que tu nous as donné. Merci pour tous ces moments de joie et de bonheur que nous avons vécus grâce à toi”, s’est ému le Belge, qui a également remercié la famille Woitrin, propriétaire du fils de Perhaps van Berkenbroek, et toutes les personnes ayant contribué à cette très belle aventure. “Tu resteras à jamais dans nos cœurs. On t’aime Papillon.” Initié à la compétition par Nick Hermys en Belgique, puis monté par Filip Lacus, le Zangersheide a fait ses débuts aux côtés de Rik Hemeryck en 2008. Le couple est resté associé jusqu’à 2013, après avoir collectionné plusieurs classements et évolué jusqu’en Grands Prix 5*. Papillon était alors passé sous la selle de Grégory Wathelet jusqu’en 2015, avant de croiser la route de Jérôme Guéry. Avec ses différents cavaliers belges, l’étalon a remporté plusieurs Grands Prix 5*, dont celui du CSIO de Lummen en 2015, défendu les couleurs du Plat-Pays en Coupe des nations et obtenu pléthore de classements. Après avoir tout donné, Papillon a terminé sa carrière avec Mathieu Guéry, le fils de Jérôme, pour deux saisons, en 2019 et 2020, sur des épreuves jusqu’à 1,20m. Le petit-fils de Jus de Pomme et Cassini I avait vingt-trois ans. Il laisse derrière lui une production assez confidentielle.

Doté d'un style bien à lui et d'une grande générosité, Papillon a déployé une dernière fois ses ailes pour rejoindre le ciel. © Dirk Caremans / Hippo Foto

Janou Lefèbvre au paradis

Véritable légende du saut d’obstacles français, Jane Alice Germaine Lefèbvre, Janou Lefebvre, est décédée à soixante-dix-neuf ans, dans la nuit du 8 au 9 avril dernier. Championne de France, championne d’Europe, double championne du monde, triple lauréate du Grand Prix et du Derby de La Baule, deuxième du mythique Grand Prix d’Aix-la-Chapelle et première femme à représenter la France en saut d’obstacles aux Jeux olympiques, en 1964 et 1968, pour deux médailles d’argent à la clef, l’amazone ferme avec elle une page de l’histoire du jumping mondial. Originaire d’Indochine, Janou Lefèbvre avait vécu dans l’Oise, les Bouches-du-Rhône et à Aix-en-Provence, où elle a fini sa vie, loin du monde équestre. Elle avait achevé sa carrière sportive en 1979, et chérissait sa solitude dans le Sud.



Trois retours importants

Bingo du Parc, Blues d’Aveline et Pacino Amiro ont tous trois repris le chemin de la scène internationale ces dernières semaines. Respectivement absents des radars depuis septembre 2023, février 2024 et juillet 2024, les complices de Harrie Smolders, Max Kühner et Bertram Allen ont fait leur grand retour. Le premier, hongre Selle Français de quatorze ans, a retrouvé ses marques à Arezzo, après dix-sept mois d’absence. Sa dernière sortie remontait au CSIO 5* de Barcelone, où il avait quitté l’arène avec un score inhabituel de seize points dans la première des deux manches de la finale de la Coupe des nations Longines de saut d’obstacles. Si son cavalier a continué d’aligner les classements en son absence, son retour sera assurément un atout de taille pour ce dernier, d’autant plus après la vente, en fin d’année dernière, du génial Uricas vd Kattevennen. Fils de Mylord Carthago, Bingo du Parc, élevé par André Herouart, a participé aux championnats d’Europe de Riesenbeck ainsi qu’aux Jeux olympiques de Tokyo en 2021 et arpenté les plus belles pistes du monde, se classant dans les épreuves reines des CSI 5*-W de Stuttgart, CSIO 5* de La Baule et Rome, CSI 5* de Doha et participant à de nombreuses épreuves collectives, jusqu’à Aix-la-Chapelle et Calgary.  

Bingo du Parc, ici aux Jeux olympiques de Tokyo, a repris le chemin des compétitions. © Dirk Caremans / Hippo Foto

De son côté, Blues d’Aveline a connu ses plus beaux succès avec Gerrit Nieberg, sous la selle duquel il a remporté le Grand Prix Coupe du monde de Leipzig en janvier 2023, terminé deuxième de celui d’Helsinki trois plus tôt, et participé à la finale de la Coupe du monde d'Omaha. Si le hongre gris, désormais âgé de treize ans, a quitté les écuries de son pilote allemand au cours de la seconde moitié de l’année 2023, il forme un couple tout nouveau avec Max Kühner. Convalescent, le très plaisant fils de Baloussini a bénéficié d’une longue période de remise en forme afin de retrouver la pleine possession de ses capacités. Après un début sous couleurs autrichiennes très rapidement avorté en février 2024, le Selle Suisse semble cette fois sur la bonne lancée. Depuis février, il a participé à neuf épreuves internationales à Gorla Minore, dont un Grand Prix 3*, conclu, mi-avril, avec une faute. De bon augure, donc, pour la suite de la carrière de Blues d’Aveline, et pour la saison à venir de Max Kühner, qui ne manque pas de cracks dans son piquet !

Blues d'Aveline semble cette fois bien parti pour retrouver le haut niveau avec Max Kühner. © Dirk Caremans / Hippo Foto

Initialement retenu par Michael Blake pour les Jeux olympiques de Paris, Pacino Amiro n’avait pu honorer cette sélection. Au repos forcé depuis juillet dernier et la Coupe des nations du CHIO d’Aix-la-Chapelle, le complice de Bertram Allen a repris le chemin de la compétition en avril, à l’occasion d’un CSI 1* organisé à Peelbergen. Très compétitif et surtout d’une grande générosité, le fils du regretté Pacino n’a effectué qu’un seul parcours à 1,20m, lors duquel il n’a pas touché la moindre barre. Vainqueur de trois Grands Prix 5* - deux à Wellington et un à La Corogne, lors d’une étape du Longines Global Champions Tour -, le puissant ISH avait également disputé les Jeux olympiques de Tokyo, déjà avec Bertram Allen, qui le monte depuis l’automne 2019 et avait succédé à son compatriote Kenneth Graham sur son dos. Si ce retour a, sans nul doute, ravi l’Irlandais à la tête de la très en vogue marque Alloga Equestrian, il a surtout comblé Lovisa Munter, soigneuse du bai brun.

Bertram Allen a retrouvé son cher Pacino Amiro en compétition en avril. © Sharon Vandeput / Hippo Foto

Impérial HBF rejoint McLain Ward

Le mois de mars a été le théâtre d’un double coup dur pour Tim Gredley. Blessé au genou, le sympathique Britannique a confié les rênes de son fidèle Médoc de Toxandria, et d'une partie de ses autres montures, à son compatriote Matthew Sampson et a, dans le même temps, dû renoncer à sa première finale de la Coupe du monde Longines. En effet, son autre cheval de tête, et le seul de son écurie à être qualifié pour ce rendez-vous, Imperial HBF, a été vendu. Comme l’a révélé Horses & Hound, le bai brun a pris la direction des Etats-Unis et intégré le piquet de McLain Ward. L’excellent fils de Glasgow vh Merelsnest a fait ses débuts aux côtés de son nouveau cavalier mi-avril, signant un parcours sans-faute aux obstacles dans une épreuve à 1,50m, qualificative pour un Grand Prix 3* à Wellington. Des débuts prometteurs, donc, pour le hongre de douze sous ses nouvelles couleurs. Trois, quatre et cinquième des étapes de la Coupe du monde de Bâle, Londres et Stuttgart cet hiver, entre autres performances au plus haut niveau, le KWPN, formé par Alex Barr sur la scène internationale et associé à Tim Gredley depuis septembre 2022, a d’ores et déjà prouvé son talent. Pour McLain Ward, Imperial HBF sera un atout de taille pour les prochains mois et années et trouvera parfaitement sa place auprès d’Ilex et des compétitives Callas et First Lady. Très occupé à tout point de vue, Tim Gredley, lui, continuera sans aucun doute à briller avec Medoc de Toxandria, tout en assurant la formation de plus jeunes complices. Un mois après le début de sa convalescence, le Britannique a d’ailleurs repris le chemin des compétitions, début avril, à Peelbergen.

Drako de Maugré sous bannière étatsunienne

McLain Ward n’a pas été le seul à s’équiper ces dernières semaines ! Sa compatriote Paris Sellon, installée une majeure partie de l’année en Suisse, s’est offert les rênes de l’excellent Drako de Maugré, comme elle l’a annoncé fin mars sur ses réseaux sociaux. Né chez Nicolas Normand, le fils de Kannan, anciennement propriété de Paul Schockemöhle, a été sacré champion d’Allemagne en 2024 avec son ancien pilote, Patrick Stühlmeyer, a remporté le Grand Prix 4* de Pinneberg en 2022 et s’est classé quatrième du Prix de Rhénanie-du-nord Westphalie à Aix-la-Chapelle, en 2024. Absent des terrains internationaux entre juillet dernier et janvier, l’alezan avait fait son retour en début d’année. Formé par Berenger Oudin, Sarah Dhennin puis Alexandra Francart, l’étalon Selle Français par Kannan et Atlanta de Maugré, une fille de l’Anglo-arabe Fusain du Defey, évoluera désormais sous couleurs américaines. Pour Paris Sellon, l’arrivée de l’alezan dans son piquet de chevaux est une excellente nouvelle. Quelque peu en retrait du plus haut niveau ces derniers temps, malgré l’acquisition de deux très bonnes juments en 2023 - l’une a depuis changé de selle et l’autre disparu des radars internationaux depuis janvier 2024 -, l’Américaine a désormais le complice idéal pour retrouver les plus belles pistes du monde, après la mise à l'écart sportive d'Attoucha van’t Roosakker, la retraite de la brillante Cassandra et le passage de sa fidèle Remix aux rênes du talentueux Guillaume Gillioz. “Merci, Drako. J’ai beaucoup appris grâce à toi. Ton intelligence, ta volonté et ton cœur de lion m’ont permis de réaliser quelques rêves. Je te souhaite un super avenir”, a commenté Patrick Stühlmeyer sur ses réseaux sociaux.

Fin d'une belle histoire entre Patrick Stühlmeyer et le Selle Français Drako de Maugré. © Dirk Caremans / Hippo Foto

Nicola Philippaerts perd sa championne de Belgique

En 2022, Nicola Philippaerts était sacré champion de Belgique Senior sur H&M*Luna van’t Ruytershof, alors âgée de neuf ans. Deux ans plus tard, la vaillante petite-fille de For Pleasure, dont elle a hérité la robe, décrochait sa première victoire en Grand Prix 5*, à Mexico. Désormais, la fille de Levisto représentera Israël. En effet, après l’annonce de sa vente en mars dernier, l’alezane, désormais âgée de treize ans, a fait ses débuts avec Yali Kass, seize ans, à Gassin, signant trois sans-faute à 1,35 et 1,40m. Le jeune pilote va pouvoir poursuivre ses gammes dans les meilleures conditions grâce à la vaste expérience de sa nouvelle complice, qui a parcouru le monde sous la selle de Nicola Philippaerts, après avoir été formée par Bert et Elise van den Branden, qui l’ont aussi élevée. Côté origines, Luna van’t Ruytershof présente, en effet, de sacrés atouts, puisqu’elle est une arrière petite-fille de Carthina et la sœur utérine de Messi van’t Ruytershof (Plot Blue), lui aussi gagnant en Grand Prix 5*, Missouri van’t Ruytershof (Bamako de Muze) étalon vu jusqu’à 1,60m, Night Light van’t Ruytershof (Gemini CL), bon complice de Philippe Rozier, ou encore la nièce d’un certain Le Blue Diamond van’t Ruytershof (Plot Blue), longtemps vu avec la famille Philippaerts et vendu en Suède en fin d’année dernière. La Zangersheide a d’ailleurs déjà au moins deux filles, par Vigo d’Arsouilles et O’Neil van’t Eigenlo, alias Minute Man.

Après Cepano Baloubet, un autre alezan quitte Richard Vogel

En fin d’année dernière, Richard Vogel voyait Cepano Baloubet rejoindre le piquet de son compatriote Christian Kukuk. Cette fois, c’est un autre alezan qui s’est envolé pour de nouvelles aventures. Le styliste Cydello évoluera désormais sous la selle de Katrin Eckermann, à qui l’équipe d’Iron Dames a choisi de le confier, selon les informations de Spring Reiter ! Vainqueur de ses deux derniers Grands Prix, de niveau 3 et 4* à Wellington en janvier et février à Wellington, le fils de Cascadello apparaît comme propriété de la société Pegase Equestrian depuis le 14 avril. Pour rappel, sa nouvelle cavalière peut déjà compter sur Cala Mandia et Dialou Blue PS, entre autres, pour affronter le plus haut niveau. Doté d’une expérience relative, Cydello a fait ses débuts internationaux en 2022, sous couleurs roumaines, aux côtés de Constantin Popescu, avant de rejoindre Richard Vogel durant l’été 2023. En un peu moins de deux ans, tous deux auront collectionné dix victoires internationales, dont six en Grands Prix et la plus belle pour leur dernière apparition ensemble. 



Retour aux sources pour Ambassador et Jappeloup

Inès Joly a partagé une belle histoire avec Ambassador. Le hongre par Aganix du Seigneur a permis à son amazone de décrocher son tout premier Grand Prix 5*, l’été dernier, à Monaco. Une victoire qui aura marqué la jeune française. Mais, désormais, son complice évoluera vers d’autres horizons. Formé par Jeffrey Schmitz et Zazou Hoffman, puis passé par les écuries du Colombien Santiago Diaz Ortega, le bai de onze ans avait rejoint la bannière tricolore au printemps 2024. Dans un message partagé sur les réseaux sociaux, Inès Joly a annoncé qu’Ambassador serait désormais monté par Samuel Hutton, bras droit du Belge Abdel Saïd installé outre-Atlantique. Ce recrutement n’est pas une surprise en soi, puisqu’Ambassador avait réalisé quelques parcours avec… Abdel Saïd en 2023 ! “Ambassador, tu as été un partenaire extraordinaire... Je me sens incroyablement chanceuse et reconnaissante d’avoir croisé ton chemin, petit champion. En seulement un an ensemble, lors de ma toute première saison en CSI 5*, tu as fait de mes rêves une réalité. De la victoire dans le Grand Prix 5* de Monaco à la deuxième place dans le Grand Prix du CSIO 4* de Rabat, en passant par ma première finale du Longines Global Champions Tour... cette expérience a dépassé tout ce dont j’avais rêvé. Tu m’as offert des moments que je n’oublierai jamais, et m’as emmenée plus haut que je ne l’aurais jamais cru possible. Il n’est jamais facile de dire au revoir, mais je sais que tu es entre en de bonnes mains. Je suis impatient de te voir briller sous la selle de Samuel Hutton aux États-Unis avec l’équipe d’Abdel Saïd, et je suis sûre que nous continuerons à entendre parler de toi”, a déclaré la cavalière de vingt-huit ans dans un dernier au revoir à son cher Ambassador.

Si Ambassador découvrira un nouveau cavalier, toutetois pas totalement inconnu, en compétition, Jappeloup, lui, a retrouvé un pilote qu’il connaît bien ! Né chez la famille Nijhof, le fils de Calvaro et Fabilous, par Heartbreaker, grand espoir de Poden Farms, qui l'a finalement vendu il y a un an, est de retour sous la selle de Lorenzo de Luca depuis début avril. Le puissant alezan brûlé avait déjà été monté par l’Italien en 2023, avant de rejoindre la Suissesse Nadja Peter Steiner. En fin d’année dernière, l’étalon KWPN avait été aperçu sous la selle de Julien Epaillard lors de trois concours, mais leur association s'est arrêté là. Avec Lorenzo de Luca, Jappeloup, onze ans, s’est offert une prometteuse quatrième place dans le Grand Prix 3* de Busto Arsizio le 13 avril.

Angelina Augustsson Zanotelli s’équipe !

Révélé par Bertram Allen, avec qui il avait remporté son premier Grand Prix 5* à seulement huit ans, puis passé entre les mains de Cian O’Connor, Max Wachmann et Jana Wargers, Empoli de Champloué, renommé Tipperary par ses propriétaires irlandais, est apparu sous la selle d’Angelica Augustsson Zanotelli fin mars. Comme l’a relevé Infojumping, le fils d’Arko III et Toscane de Champloué, par Diamant de Semilly, pépite de l’élevage de Jean-Marie Charlot et frère utérin du prometteur Huricane de Champloué, a pris le départ de trois parcours avec la Suédoise à Gassin, à l’occasion d’un CSI 3*. S’il est difficile de savoir si l’alezan restera à long terme au sein de son piquet, il est le troisième Selle Français à en faire partie cette saison, en plus de Dyrka du Carry et surtout Déesse de Coquerie.

Henrik von Eckermann poursuit son épopée en avril

Après avoir enregistré le plus faible écart de point avec son premier dauphin depuis sa prise de fonction en août 2022 en mars, Henrik von Eckermann repart de l’avant. En avril, le Suédois reste encore et toujours numéro un mondial et devance cette fois Kent Farrington de cinquante et une unités. Christian Kukuk, sacré champion olympique l’été dernier, en pleine forme depuis le début de l’année et heureux papa depuis peu, est troisième. Il devance désormais Ben Maher, Steve Guerdat, Max Kühner, Martin Fuchs, Richard Vogel, Simon Delestre, qui réintègre le Top 10 après un excellent mois de mars, ainsi que McLain Ward, en baisse de trois rangs. Dix-huitième, Laura Kraut reste la meilleure cavalière du monde, tandis que côté U25, la hiérarchie mondiale est toujours dominée par Carlos Hank Guerreiro, suivi de Nina Mallevaey et Emilie Conter.

Le classement mondial complet.
Le classement mondial U25.

Photo à la Une : Bingo du Parc a fait son grand retour après dix-sept mois d'absence. © Dirk Caremans / Hippo Foto