Décidément, Grégory Bodo aura réalisé un nouveau week-end sans-faute avec un barrage magnifique avec 6 partants qui auront tous tenté leur chance, n'ayant rien à perdre. Les compliments n'ont d'ailleurs pas manqué à l'issue de l'épreuve concernant le chef de piste français lancé dans le grand bain des cinq étoiles à Lyon par Sylvie Robert.
La seule frustration de ce Grand Prix résidera en 5 petits centièmes de seconde qui auront privé les spectateurs de la présence d'Eric Lamaze au barrage alors que la légende canadienne aura réalisé un parcours magnifique avec Chacco Kid (Chacco Blue).
Une mésaventure qui était également arrivée à Céline Schoonbroodt en tout début d'épreuve avec son incroyable Chepetta (Chepetto).
Les français ont toutes les cartes en main pour s'imposer avec 4 partants parmi les 6 barragistes, et c'est d'ailleurs la cavalière du haras de Clarbec qui s'élance la première avec la petite Sultane des Ibis (Quidam de Revel). Après un parcours décevant vendredi, le couple est de retour et boucle un somptueux double sans-faute avec un temps de 36''81.
"Partir en premier dans une telle épreuve, c'est vraiment difficile. Je suis partie avec la volonté de ne pas gâcher notre belle performance de la première manche et au final, il y a au moins deux endroits où je suis persuadée que j'aurais pu aller plus vite. Je n'ai aucune animosité mais je sais pour la suite que je peux encore faire mieux. Par rapport à vendredi, je ne me suis pas du tout inquiétée car j'avais l'explication. Très régulièrement, nous faisons appel à une masseuse mais ici, Sultane a réagi très fort au massage et elle était tellement relax que je ne la reconnaissais plus. Je l'ai remontée samedi, elle était de nouveau en forme. Ce matin, je me suis levée tôt pour la monter un peu en piste puis, lorsque je suis arrivée au paddock, elle était de nouveau survoltée et j'ai su que ça allait aller !" nous expliquera Félicie Bertrand.
Roger-Yves Bost sait aller vite et il attaque. Sangria du Coty (Quaprice Bois Margot) répond présente et améliore le chronomètre de près d'une seconde : 36''05.
Christian Ahlmann sait qu'il doit attaquer très fort avec le fils d'Abba Z, Take A Chance on me Z (Taloubet Z). Malheureusement, l'alezan ne peut éviter deux fautes et l'allemand baisse le pied.
Darragh Kenny est présent avec le plus jeune cheval du plateau dans ce barrrage : Classic Dream (Colestus) qui aura fait une prestation très impressionnante lors du premier tour. Cette fois, l'Irlandais ne tente pas le diable, il réalise un barrage magnifique mais sans se mettre dans le rouge : 36''69, il s'intercale entre les deux français.
La victoire sera donc française mais Kevin Staut et Simon Delestre n'auront aucune pitié pour leur aîné.
Le normand est le premier à faire son entrée en piste avec son fidèle For Joy van't Zorgvliet (For Pleasure). Le cheval des écuries HDC réalise un parcours parfait, 35''65, nouveau leader !
Rien n'est fini pour autant car le lorrain ne compte pas être en reste : Simon Delestre attaque avec Ryan des Hayettes (Hugo Gesmeray) comme à leur plus belle heure de gloire et l'alezan répond présent de manière impressionnante ! Il fait mouche : 35''34 et empoche la victoire avec un triplé historique des français !
"Je n'ai pas la jument la plus rapide. J'ai fait mon maximum mais je savais qu'il y avait des cavaliers très rapides derrière et malheureusement pour moi, ils l'ont prouvé encore aujourd'hui. Je n'ai pas fait énormément de barrages avec ma jument, je n'ai donc aucun regret." expliquera Roger-Yves Bost, repoussé à la 3è place.
"J'ai perdu un peu de temps sur l'ultime obstacle, c'est dommage mais c'est comme ça. On peut vraiment féliciter le travail de Grégory Bodo. Avant, nous avions de bons cavaliers en France. Maintenant, nous avons un bon chef de piste et aujourd'hui, les deux ont répondu présent. Cela fait vraiment du bien au moral. Cela nous montre que nous sommes encore capables de véritables exploits. Peut-être qu'avec cette formule à trois cavaliers, cela donnera une chance à l'équipe de France, qui est actuellement en retrait par rapport aux grandes nations de notre sport, de répondre présente... si les grandes nations font des erreurs évidemment ! Néanmoins, on ne pourra pas compter sur deux des trois chevaux de ce podium ! For Joy et Ryan n'entreront pas en ligne de compte l'an prochain. Je serai beaucoup plus optimiste en pensant aux Jeux de Paris en 2024 car cela nous donne le temps de monter de nouveaux partenariats sans devoir travailler dans l'urgence comme cela va être le cas pour Tokyo. De plus, il faut bien noter que d'ici la venue des Jeux en France, les cavaliers vont se mobiliser pour revenir à un format à 4 cavaliers pour une compétition plus cheval que ce ne le sera au Japon." expliquera Kevin Staut.
"On a vu des fautes un peu partout et pour moi, je n'avais pas vraiment le choix. J'étais le dernier à partir et je voulais vraiment tout donner. Je voudrais aussi insister sur le fait que six cavaliers au barrrage, c'est très confortable car on a parfois la mauvaise surprise de se retrouver à 12 ou 15 au barrages, c'est une véritable horreur pour les cavaliers où avec une faute, on se dit qu'on aurait dû économiser nos chevaux en ne partant pas, plutôt que de se retrouver en fond de classement pour rien. Aujourd'hui, je pense que j'ai vraiment été chercher ma victoire dans le tracé de mes courbes. Je connais Grégory Bodo depuis très longtemps et je suis heureux de pouvoir partager aujourd'hui d'aussi grandes compétitions avec lui." expliquera Simon Delestre.