Grand Prix
Conrad Homfeld avait construit un parcours gros et délicat qu'Eric Lamaze, dès la reconnaissance, n'hésitera pas à qualifier de parcours « Le plus difficile qu'il nous ait été proposé depuis très longtemps ».
Pourtant premier à s'élancer, Pius Schwizer mettra d'emblée la pression en signant le premier sans faute grâce à son incroyable Carlina (Carvallo) qui aura fait une saison tout à fait fantastique à seulement 8 ans.
Derrière les fautes pleuvent : Piergiorgio Bucci ( Kanebo) et Michael Whitaker (Amai) sortent de piste avec 9 points alors que Marko Kutscher doit essuyer un stop de Cornet Obolensky (Clinton) apparemment surpris par l'écran géant placé en face du premier obstacle. Ca débute mal et le beau gris ne retrouve pas du tout sa verve de vendredi. Après s'être mis en difficulté sur le 8, Kutscher préfère éviter le 9, les jours se suivent mais ne se ressemblent pas.
Patrice Delaveau semblait tout à fait capable de rejoindre le barrage … mais c'était sans compter sur une petite faute en sortie de triple avant de doubler la mise sur l'ultime obstacle. C'est dommage et si mal récompensé pour Katchina Mail (Calvaro).
Geir Gulliksen se voyait déjà au barrage mais la barre de l'oxer Gucci, avant dernier obstacle, tombe : 4 points pour L'espoir Z.
Vainqueur de la grosse épreuve vendredi avec Billy Birr, Cassio Rivetti se fera piéger lors de la seconde moitié du parcours à trois reprises alors qu'une petite faute sur l'oxer sur bidet privera Olivier Guillon et Lord de Theize de leur sésame pour le second opus.
Roger-Yves Bost se fera se piéger sur le vertical 9 avec Idéal de la Loge (Dollar du Murier) et sort avec 4 points. Ils ne seront pas les seuls : Edwina Alexander (Itot du Château) se fera piégée sur l'oxer 8 alors que Rodrigo Pessoa (Let's Fly) était encore bien plus prêt, mais une faute sur l'avant dernier obstacle lui coûtera cher.
Pas de chance non plus pour le champion de France, Olivier Desutter et Aranka (Cruising) qui fauteront sur la sortie du triple mais auront montré une nouvelle fois tout leur potentiel à ce niveau.
Au final, ils seront quand même neuf à avoir réussi le sans faute d'un parcours qui se sera révélé fautif tout au long du tour puisqu'un seul obstacle sera resté en place tout au long de l'épreuve.
Pius Schwizzer ne parviendra pas à rééditer son premier tour en se faisant piéger à deux reprises.
Très en verve tout au long du week-end avec les deux montures du haras des M, Timothée Anciaume ne peut éviter une petite faute en milieu de barrage d'un Lamm de Fetan toujours aussi impressionnant malgré un bon temps de 42''99.
En grande forme, Philippe Lejeune ne fera aucune erreur et Vigo d'Arsouille (Nabab de Rêve) bouclera son tour en 43''90 en prenant la tête sous les applaudissements d'une salle pleine à craquer.
« J'étais dans une période à 4 points et je commençais à me poser beaucoup de questions. J'en ai parlé ce matin avec Jean Maurice Bonneau qui m'a dit « Philippe, tu sais monter, tu as déjà prouvé ce que tu savais faire. Concentres-toi sur tes bases », c'est ce que j'ai fait et le résultat est là. Je dis depuis longtemps que Vigo a un très gros potentiel et il possède encore une marge de progression. Il n'est pas toujours rapide mais le parcours lui convenait bien avec de grandes lignes. » expliquera Philippe Lejeune.
Après un premier tour somptueux, Simon Delestre peut compter sur son très puissant Couletto (Couleur Rubin) mais malheureusement, il ne peut éviter 4 points sur le même obstacle que Timothée Anciaume, dommage.
Coupe de C?ur (Calido) n'aura pas été le plus impressionnant mais Ludger Beerbaum utilisera toute sa subtilité pour réaliser un magnifique tracé … mais c'était un peu trop pour sa monture qui ne peut éviter la faute sur l'ultime obstacle malgré un magnifique temps de 41''38.
Après des débuts difficiles, Denis Lynch et All Inclusive (Arpeggio) semblent avoir réussi à se comprendre. Troisième dans la grosse épreuve la veille, les voici de nouveau au barrage, de nouveau sans faute tout en améliorant le temps de Philippe Lejeune : 43''32, nouveau temps de référence.
L'un des héros de ce week-end entre en piste : deuxième du top 10 avec Casall, vainqueur de la grosse épreuve samedi avec Quintero La Silla , Rolf Goran Bengston est de nouveau au barrage, cette fois avec Ninja La Silla. Malheureusement , le Suédois ne peut éviter deux fautes coup sur coup malgré un très bon temps de 41''51. « C'est dommage, j'ai une faute de trop » rageait le subtil Suédois. « Paris était un concours important dans mon calendrier et c'est pour cette raison que j'avais emmené mes 3 meilleurs chevaux. Maintenant, il faut être réaliste et je suis très content de mon week-end d'autant plus que Casall n'a pas encore beaucoup d'expérience à ce niveau, Quintero manquait un peu de rythme et Ninja n'est pas encore à 100% de ses capacités »
Le champion olympique semblait partir comme grand favori mais c'était sans compter sur une faute sur l'ultime élément des vestiges du triple malgré un bon temps de 41''80.
Il ne restait plus dès lors que Jos Lansink pour tenter de barrer la route à l'Irlandais mais notre champion du monde n'est pas vraiment réputé pour sa vitesse. Néanmoins, Valentina van't Heike impressionne et alors que son fils, Boomer van't Heike, s'impose au Grand Prix ** d'Hengelo, la fille de Nabab de Rêve ne veut pas se faire voler la vedette. Sans faute en 42''55, la Belgique prend possession de Paris avec un dénouement fantastique pour cette première édition du Gucci Masters.
« Valentina a aujourd'hui plus d'expérience. A Doha, c'était le premier très gros Grand Prix qu'elle sautait, il lui manquait juste la vitesse mais elle continue à progresser et aujourd'hui, nous avons été plus vite ! » glissera Jos Lansink avec un large sourire.
