Tokyo c'est fini ! Cette XXXII? olympiade restera assurément dans les mémoires après ces deux années soumises aux aléas de la pandémie de Covid-19. Studforlife vous propose de revenir en images sur ces quinze jours de sport marqués par de belles surprises, de joie et d'émotion.
La cérémonie d'ouverture au sein du stade olympique avec ses 68 000 sièges vides. L'organisation a mis la gomme sur les animations (feux d'artifice, chorégraphie de drones...) mais cet instant et plus généralement ces Jeux resteront marqués par l'absence du public, Covid-19 oblige.
DRESSAGE
La visite vétérinaire des Jeux Olympiques est une épreuve à part. Les nations arborent leurs tenues les plus élégantes (ou pas, c'est selon) avant le début des épreuves dans le grand stade équestre de Baji Koen.
Les épreuves ont commencé avec le dressage. Après le Grand Prix et le Grand Prix Spécial, l'Allemagne a été sacrée championne olympique sans trop de surprise pour la quatorzième fois de l'histoire des Jeux modernes. Dorothee Schneider, Isabell Werth et Jessica von Bredow-Werndl étaient tout simplement imbattables.
En individuel, ce n'est pas Isabell Werth, la cavalière la plus titrée de tous les temps dans les sports équestres, qui s'est imposée mais Jessica von Bredow-Werndl. La trentenaire incarne à merveille les valeurs du dressage moderne : légèreté, harmonie, précision. Tout le monde s'est laissé emporter par les notes de Lalaland sur lesquelles elle a déroulé sa Reprise Libre en Musique avec Dalera BB (Easy Game). Résultat : 91.732%. Son record. Qui dit mieux pour ses premiers Jeux ?
Inconnus du grand public, Sabine Schut-Kery et Sanceo (San Remo) ont surpris en déroulant trois superbes reprises, contribuant ainsi largement à la médaille d'argent des Etats-Unis.
Les Britanniques avaient envoyé une équipe mêlant talent, jeunesse et expérience. Un combo qui leur a permis d'accrocher la médaille de bronze par équipe. Deux jours plus tard, Charlotte Dujardin s'est également octroyé une autre médaille, cette fois-ci en individuel. La championne olympique de Londres et de Rio reste toujours une concurrente redoutable.
Le talent et la générosité du petit Gio (Apache) ont touché les spectateurs du monde entier à travers les écrans. Marchera-t-il un jour dans les traces de Valegro ?
CONCOURS COMPLET
Michael Jung faisait partie des cavaliers les plus attendus. Allait-il réussir l'exploit d'être sacré champion olympique pour la troisième fois consécutive ? Après son doublé à Londres et Rio avec Sam (Stan the Man), le King est passé à deux doigts de l'exploit... si seulement il n'avait pas renversé un mims sur le cross.
Au lieu de ça, c'est Julia Krajewski qui est montée sur la plus haute marche du podium. Une belle récompense pour cette cavalière talentueuse qui osait à peine rêver des Jeux il y a quelques mois de cela puisque sa monture, Amande de B'Néville (Oscar des Fontaines) était encore relativement inexpérimentée et que son crack, Samourai du Thot (Milor Landais) avait été mis précocement à la retraite.
Dotée d'une très belle galopade, de beaucoup d'énergie et d'un excellent style à l'obstacle, Amande de B'Néville a crevé l'écran lors de cette olympiade. Cette solide Selle Français n'était pourtant pas prédestinée au complet mais au saut d'obstacles... Comme quoi !
Les métronomes anglais : Oliver Townend/Ballaghmor Class, Laura Collett/London 52 et Tom McEwen/Toledo de Kerser. Ils se sont emparé de l'or par équipe après avoir mené de bout en bout.
Après sa deuxième place, l'équipe australienne (Shane Rose, Andrew Hoy and Kevin McNab) ne pouvait que sourire devant les caméras. Andrew Hoy s'est aussi emparé du bronze en individuel avec Vassily de Lassos (Jaguar Mail), près de quarante ans après ses premiers Jeux Olympiques à Los Angeles en 1984 ! A soixante-deux ans, il faisait assurément office de vétéran mais cela ne l'a pas empêché de réaliser une démonstration sur l'ensemble des trois tests.
En parlant de vétéran, mention spéciale à Tayberry (Feridoon), 20 ans (!), la monture du cavalier hongkongais Thomas Heffernan HO.
Après moult péripéties, les Bleus ont su faire preuve d'un bel esprit d'équipe et d'une grande détermination pour aller chercher le bronze. Sur le papier, Nicolas Touzaint, Karim Laghouag et Christopher Six n'étaient peut-être pas les favoris du dressage mais ils ont été irréprochables sur le cross et le saut d'obstacles.
En plus de citer la performance de ces trois couples, on ne peut que souligner le succès de l'élevage tricolore qui trusté toutes les places du podium.
Chaque olympiade comporte son lot de belles surprises. La prestation de Fouaad Mirza et Seigneur (Seigneur d'Alleray) en fait assurément partie. Auteur d'une belle reprise de dressage et d'un bon cross, le couple a finalement terminé 23e.
SAUT D'OBSTACLES
Pas le temps de marquer une pause : dès le lendemain, les chevaux de saut d'obstacles et leurs cavaliers prenaient pleinement possession de la piste de Baji Koen dont le parc d'obstacles a été particulièrement soigné. En plus des belles décorations végétales, chaque obstacle avait été construit en lien avec la culture japonaise. Le site internet des Jeux Olympiques proposait d'ailleurs un descriptif détaillé à chaque parcours. Ici par exemple.
Passés à deux doigts de l'or individuel pendant les championnats d'Europe de Rotterdam, Ben Maher et Explosion W (Chacco-Blue) étaient sans conteste les favoris de la compétition en individuel. Ils n'ont pas déçu. Après trois sans-faute et un barrage supersonique, ils ont enfin décroché le Graal. Le temps d'un instant, le légendaire flegme britannique a laissé place à quelques larmes sur le podium aux côtés de Peder Fredricson et Maikel van der Vleuten.
Bis repetita pour le Japon. Après la médaille en chocolat de Kazuma Tomoto et Vinci de la Vigne (Esterel des Bois) en concours complet, Daisuke Fukushima s'est illustré lors des épreuves de saut d'obstacles avec une sixième place en individuel avec Chanyon (Chacco-Blue). Une belle surprise et surtout une belle récompense pour ces cavaliers qui se sont beaucoup investis pour représenter au mieux leur pays à domicile.
Les Suédois ont tremblé. Eux qui étaient intouchables depuis le début de la semaine ont commis deux fautes lors de la dernière manche par équipe les obligeant à barrer contre les Etats-Unis pour se départager l'or et l'argent. A la fin, ils ont bel et bien réussi à l'emporter grâce à leurs couples d'exception : Peder Fredricson/All In, Henrik von Eckermann/King Edward et Malin Baryard-Johnsson/Indiana.
Cinq ans après Rio, Peder Fredricson et All In ont donc réussi à s'emparer de deux nouvelles médailles olympiques, un véritable exploit pour ce cheval qui revenait de loin après avoir souffert de coliques à plusieurs reprises. Toujours présent dans les grandes occasions, Peder Fredricson a une fois de plus réussi à mener son attachant petit crack au sommet.
Pourtant, le meilleur cheval de ces Jeux, c'était lui : King Edward (Edward 28). Prêté au début de sa grossesse par la Suissesse Janika Sprunger à son compagnon suédois Henrik von Eckermann, l'alezan n'a pas fait tomber une barre en six parcours. Un bel exploit qui a été réalisé avec le coeur et la manière et laisse entrevoir un bel avenir.
Parés d'argent et de bronze, les cavaliers des Etats-Unis (Laura Kraut, Jessica Springsteen et McLain Ward) et de la Belgique (Pieter Devos, Jérôme Guery et Grégory Wathelet) arboraient tous un grand sourire sur le podium. Pour les Diables Rouges, la dernière médaille olympique remontait aux JO de Montréal en 1976 !
Crédit photos : FEI, Dirk Caremans, Christophe Tanière, Libby Law, Kai Försterling & Sporfot.com