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Thibeau Spits fait pétiller l’équipe belge (1/2)

Depuis le début de l’année, Thibeau Spits et Impress-K van’t Kattenheye s’imposent comme l’un des couples les plus réguliers du clan belge.
Interviews mercredi 9 juillet 2025 Jocelyne Alligier

Multi médaillé en Juniors et Jeunes cavaliers, Thibeau Spits, vingt-quatre ans, n’a pas mis longtemps à se constituer un palmarès chez les Séniors en s’imposant sur les podiums de quelques-uns des plus beaux rendez-vous 5*. Après une excellente année 2024, qui l’a vu faire son entrée en équipe première à Aix-la-Chapelle avec le gris King van de Essene, auteur d’un sans-faute en première manche puis d’un parcours à quatre points en seconde dans la Coupe des Nations et remporter le Grand Prix 5* de Riesenbeck, dans le cadre du Longines Global Champions Tour avec le noir Impress-K van’t Kettenheye, alors âgé de seulement neuf ans, le jeune Flamand trace sa route sur les circuits du très haut niveau. Cette année, il est devenu un pilier des Diables Rouges, qui ne manquent pourtant pas de profondeur d’effectif. Impeccable lors des CSIO 5* de Saint-Gall, avec un double zéro dans l’épreuve collective puis une quatrième place dans le Grand Prix, et de Rotterdam, avec un nouveau double sans-faute aux obstacles à la clef, Thibeau Spits et son étalon se sont vu accorder la confiance de leur sélectionneur national, Pieter Weinberg, pour les prochains championnats d’Europe. Installé à Wavres-Sainte Catherine, près de Malines, le jeune homme, actuel soixante-seizième mondial, a grandi en même temps que l’exploitation familiale, Stal Ceulemans, et l’élevage Dwerse Hagen, managés par ses parents, Kristel Ceulemans et Patrik Spits. Tout autant bourré de talent à cheval que d’enthousiasme lorsqu’il remet pied à terre, Thibeau Spits se prête volontiers à l’exercice des questions-réponses, sur sa jeune carrière et son mode de vie au sein d’une belle famille équestre, avec, en bonus, une bonne maîtrise de la langue de Molière. Rencontre avec l’une des stars montantes de la jeune génération belge, qui s’apprête à affronter le feu des projecteurs la semaine prochaine à La Corogne. 

Vous êtes né dans une famille où le cheval a gagné sa place. Pouvez-vous revenir sur vos racines familiales ?

Mon grand-père, Jos Ceulemans, qui est quelqu’un de très bien considéré dans le milieu équestre, avait quelques chevaux, mais avant tout comme hobby ! À la ferme, où il produisait aussi de la salade, vivaient surtout des vaches. Ma mère a été cavalière, mais plus en loisirs qu’en compétition, sauf lorsqu’elle aidait mon père. C’est lui qui a amorcé le tournant vers les concours et l’élevage de chevaux de sport. Ma mère ne monte plus à cheval, mais effectue un grand travail sur tout l’administratif et est membre du comité de saut d’obstacles de la Fédération. Mon frère aîné monte aussi à cheval, mais se concentre principalement sur les jeunes chevaux et est très investi dans l’élevage. J’ai deux sœurs jumelles cadettes : l’une d’elles, Lauranne, est accro à la compétition (elle a notamment signé un double sans-faute dans la Coupe des nations du CSIO Jeunes cavaliers de Hagen, remportée par la Belgique, et terminé cinquième du Grand Prix, en juin dernier, avec Parel van het Russelt Veld, un fils de Lavallino ter Klomp, ndlr) ! Actuellement, je vis sur la propriété, mais je pense bientôt prendre un appartement car je ne me vois pas encore vivre chez mes parents à trente ans, bien que tous les déplacements en concours m’offrent déjà beaucoup d’indépendance !

Patrick Spits, le père de Thibeau, ici en selle sur Withney vd Dwerse Hagen. © Jean-Louis Perrier

Vous avez participé à vos premiers championnats d’Europe Enfants en 2015, avec une jument née au sein de l’élevage familial, Jacobien Dwerse Hagen (Va-Vite). Quid du circuit poney ?

Les premiers poneys que j’ai montés n’étaient pas trop dressés et j’avais un peu peur ! À neuf ans, j’ai eu un poney plus âgé, avec lequel j’ai pris confiance. Par la suite, j’ai rapidement préféré sauter au fait de faire travailler mes poneys ! Et, jusqu’à onze ans, j’étais plutôt attiré par le foot. J’ai joué avec l’équipe locale, qui était en première division. Je suis toujours fan de foot, et supporter du FC Barcelone. Mais j’ai tout de même fait quelques beaux concours poneys, notamment grâce au circuit hivernal de la Coupe du monde. 

Vous intéressez-vous à d’autres sports et en pratiquez-vous certains ?

En Belgique, nous avons une culture sportive importante, entre le foot et le cyclisme, qui est un peu un emblème du Plat Pays. Lorsque j’ai décidé de devenir cavalier professionnel, cela ne laissait plus trop de place pour un autre sport, mais je pense qu’il est important d’entretenir son physique. Tous les lundis, avec un groupe, je joue au padel, et le mardi matin, j’ai une séance avec une coache pour travailler l’équilibre et la bonne utilisation de mon corps. Elle m’a donné une série d’exercices que je répète en concours avant de monter.

Talentueux, froid et déterminé, Thibeau Spits sait aussi s'aérer l'esprit avec ses amis et coéquipiers lorsqu'il le faut. © Jean-Louis Perrier



La jeune génération belge est très en vue au plus haut niveau et continue sa percée vers les sommets. Comment jugez-vous l’ambiance entre vous ?

Oui, nous sommes assez nombreux à performer et nous entendons très bien ! Les plus âgés, comme Jos Verlooy ou les jumeaux Philippaerts, font profiter de leur expérience à tous, et des plus jeunes arrivent… Je suis très proche de Gilles (Thomas, ndlr) et Thibault (Philippaerts, ndlr). La famille Philippaerts possède une villa à Marbella, où nous nous retrouvons parfois pour faire d’autres choses que du concours ! Chaque année, après Lanaken, nous prenons une pause tous ensemble, avec d’autres cavaliers aussi. Il n’y a pas que les chevaux qui nous unissent. Je pense que cela nous motive pour aller au plus haut niveau. On ne s'entraîne pas ensemble, mais quand on est sur le même concours on s’aide beaucoup. Si l’un de nous a un problème, on cherche une solution ensemble et il y a toujours quelqu’un qui a une idée. Nous échangeons beaucoup entre nous et je pense que cela constitue la force de la jeune génération belge. Il y a des regroupements organisés par la Fédération flamande avec des intervenants comme Dirk Demeersman (notamment ancien cavalier du fabuleux Clinton, ndlr), Philippe Lejeune ou Niels Bruynseels, qui m’a beaucoup aidé lorsque j’ai abordé les épreuves Jeunes cavaliers. Lui et Peter Devos m’ont permis d’intégrer une équipe du Global Champions Tour, et cela a été une très grande chance pour progresser. Ces concours revêtent une grande importance et je vis ma troisième saison sous les couleurs des Prague Lions. 

Année après année, la jeune génération belge continue d'impressionner et de percer. © Sportfot

Il y a de plus en plus de concours de très haut niveau, et le calendrier est de plus en plus rempli chaque week-end. Comment vous organisez-vous pour être présent sur les différents circuits ?

Il est certain qu’il faut faire des choix ! En début d’année, Peter Weinberg m’a proposé d’entrer dans l’équipe belge pour les épreuves de la Ligue des nations Longines. Pour cette raison, je ne me suis pas rendu au Sunshine Tour, à Vejer de la Frontera, et je crois que ce n’était pas plus mal ! En Belgique, nous avons la chance d’avoir beaucoup de concours où nous pouvons très bien préparer nos chevaux, et ce à tous les niveaux, ou effectuer des parcours sans pression pour les montures les plus aguerries. Ce qui est important, c’est d’aller en concours pour que cela serve aux chevaux. Nous avons souvent emmené des jeunes chevaux aux finales de Lanaken. Cela nous a aidés pour faire connaître notre élevage, mais, désormais, nous ne le faisons que si nous sentons le cheval vraiment prêt. Et cela était le cas d’Impress (qui a terminé septième de la finale réservée aux montures de six ans en 2021, ndlr). J’ai souvent participé à la finale nationale à Gesves avec des six ans. C’est intéressant pour les préparer à la suite de leur carrière. En général, j’aime bien les concours où il y a beaucoup de public, comme souvent en France. Je trouve cela motivant ! Quand j’ai un cheval pour, j’apprécie aussi prendre part aux épreuves de Six barres pour l’ambiance. Cela permet aussi de rendre au public ce qu’il nous donne et de leur offrir une forme de remerciement pour son soutien ! 

Avec son étalon Impress-K van't Kattenheye, Thibeau Spits prendra le départ de ses premiers championnats d'Europe Séniors, la semaine prochaine en Espagne. © Sportfot

Photo à la Une : Depuis le début de l’année, Thibeau Spits et Impress-K van’t Kattenheye s’imposent comme l’un des couples les plus réguliers du clan belge. © Cealy Tetley / Hippo Foto

La seconde partie de cette interview sera disponible jeudi sur Studforlife.com…