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Stakkato s’est éteint

Elevage vendredi 20 janvier 2023 Mélina Massias

Les débuts d’année semblent souvent être porteurs de mauvaises nouvelles pour le monde de l’élevage. Après les disparitions de Diamant de Semilly, Cicave du Talus, Canturo ou encore Galopin du Biolay l’an dernier, le mois de janvier 2023 est d’ores et déjà marqué par la perte de Conthargos et désormais Stakkato. Alors qu’il s’apprêtait à célébrer son trentième anniversaire, l’étalon hanovrien, ancienne gloire de l’Allemande Eva Bitter, a rejoint les étoiles jeudi. Père direct de très bons gagnants, le bai laisse une empreinte encore plus large sur la planète jumping grâce à ses excellents fils approuvés mais aussi ses filles, reproductrice de premier plan.

Après Conthargos, qui a succombé à une infection provoquée par une fourbure selon les informations du Groupe France Elevage (GFE), qui gérait sa carrière de reproducteur en France, un autre cheval marquant de la scène mondiale s’est envolé. À trente ans, Stakkato, retiré de la scène sportive depuis 2012, a poussé son dernier souffle. “Nous ne t'oublierons jamais, Stakkato”, a écrit le haras d’Etat de Celle, où le bai était stationné. “Le 4 avril, tu aurais eu trente ans, mais nous avons dû te dire adieu hier (jeudi 19 janvier, ndlr). Stakkato par Spartan x Pygmalion (naisseur : August Meyer, Süstedt) a été découvert en tant que jeune étalon lors de l'approbation hanovrienne de 1995 et c'est à partir de ce moment-là qu'il a commencé sa magnifique carrière en tant qu'étalon chez nous. Ce cheval bai de seulement 1,63m et sa cavalière, Eva Bitter, ont percé sur le plan sportif en 1998 lors du championnat fédéral d'Allemagne, où ils ont remporté une victoire impressionnante dans l’épreuve réservée aux chevaux d'obstacles de cinq ans. Un an plus tard, il a terminé deuxième des six ans, battu de justesse, et de nombreux autres classements internationaux et titres ont suivi, comme par exemple lors des championnats nationaux allemands. Mais sa carrière à l’élevage a également été couronnée de succès. Depuis 2001, Stakkato fait partie de l'élite de l'évaluation génétique intégrée, ce qu'il doit à ses magnifiques descendants. Au total : soixante-seize étalons approuvés, cent-quatre juments primées d'État et deux-cent quarante-six descendants couronnés de succès en saut d'obstacles au niveau S (épreuves allant d’1,40 à 1,55m, ndlr) comptent parmi ses performances d'élevage. En outre, il a également reçu le titre d'étalon hanovrien de l'année en 2007. Nous sommes très attristés par la perte de cette légende de la reproduction et souhaitons remercier encore une fois Eva Bitter et son équipe pour les excellents soins qu’ils lui ont prodigués pendant des décennies. Prends soin de toi, Stakkato !”

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Grâce à un pedigree détonnant, combinant les sangs de Spartan et Pygmalion, deux étalons plutôt modestes, ainsi qu’un linebreeding sur Gotthard, Stakkato a su laisser son empreinte dans la sphère du saut d’obstacles. Sa technique des antérieurs impeccable, sa souplesse et son respect inné ont marqué ses descendants. Parmi eux, citons les étalons très en vue By Ceira d’Ick (mère par Landadel), Stakkato Gold (mère par Werther), lui-même à l’origine des bon gagnants Stargold, Solid Gold, Springfield 21 ou encore Starissa, Satisfaction I (mère par Calypso II), Ukato (mère par Literat), Scendix (mère par Dinard), Spartacus TN (mère par Grannus), Stakkatol (mère par Capitol I), ou encore Filou de Muze (mère par Rubens du Ri d’Asse). Pour la plupart eux-mêmes performants dans le sport, ces mâles complètent un héritage bien garni, dont font également partie une certaine Souper Shuttle (mère par La Zarras), brillante complice de l’Américaine Chloé Reid, Scarlett du Sart (mère par First Bride), guidée par l’Irlandais Darragh Kenny jusqu’en Grands Prix 5* et Stakkato Rouge (mère par Cincaba Rouge) encore régulièrement classé ou victorieux jusqu’à 1,50m en 2022, à dix-sept ans.

Perigueux et Marco Kutscher. © Sportfot

Les filles de Stakkato se sont aussi avérées être de redoutables reproductrices, en témoignent les réussites de Colestus (Cornet Obolensky, ex Windows vh Costersveld), vu à son meilleur niveau avec Ludger Beerbaum et Christian Kukuk, l’étalon Matisse de Mariposa (Diamant de Semilly), le chic Perigueux (Perpignon), monté par… Eva Bitter et retraité depuis 2018, la géniale Quibelle (Quaid I), partenaire de l’Américain Spencer Smith et classée au plus haut niveau à plusieurs reprises ces dernières années, Firth of Lorne (For Pleasure), gagnant en Grand Prix 5*, Cristo (Cristo), redoutable compétiteur avec Martin Fuchs, Singular LS La Silla (Fergar Mail) et Vancouver Dreams (Valentino), mise en lumière au plus haut niveau par Max Kühner.

Christian Kukuk et Colestus, dont la technique n'est pas sans rappeler celle de son grand-père maternel. © Sportfot

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Malgré ses résultats sportifs de premier plan et les qualités de ses produits, Stakkato, qui avait pris sa retraite de ses activités d’étalon en 2019, n’a que partiellement séduit les éleveurs français. Le SIRE dénombre ainsi une petite soixantaine d’inséminations réalisées dans l’Hexagone entre 2004 et 2022. Quoi qu’il arrive, l’étalon hanovrien, petit par la taille mais grand par le talent, ne sera pas oublié de sitôt.

Photo à la Une : Stakkato et Eva Bitter. © M. Schreiner