Dans la Coupe des nations du CSIO 5* de Saint-Gall, les fautes ont coûté cher. L’Allemagne l’a très vite compris et a enchaîné les parcours parfaits, pour conclure son après-midi suisse sur un score vierge. Marcus Ehning, Sophie Hinners, Hans-Dieter Dreher et Richard Vogel se sont ainsi hissés sur la plus haute marche du podium grâce à leurs respectifs Coolio 42, Iron Dames*Combella, Elysium et United Touch S. Passée à un cheveu d’un barrage, la Belgique est deuxième, devant la Suisse, troisième à domicile.
L’Allemagne a survolé la Coupe des nations du CSIO 5* de Saint-Gall, vendredi 30 mai. Face à un parcours original mais relativement accessible, le quatuor germanique a signé sept clear rounds en huit parcours ! Une prestation proche de la perfection permise par les promenades de santé signées Marcus Ehning et Coolio 42, de retour aux affaires après un mois et demi de pause consécutive à la finale de la Coupe du monde de Bâle et deux classements à 1,50 et 1,55m à Madrid il y a deux semaines, Sophie Hinners et Iron Dames*Combella associées depuis le début de l’année seulement, et Richard Vogel et son OVNI United Touch S, en démonstration sur le superbe écrin de verdure du Gründenmoos. Impeccables au premier tour, Hans-Dieter Dreher et Ziroquado T, alias Elysium, ont concédé trois fautes inattendues en seconde manche, dont une sur le numéro un. Annulé l’an dernier en raison des conditions climatiques, le rendez-vous collectif helvète a tenu ses promesses, sur une piste impeccable. Malheureusement, ce dernier n’a pas été conservé au sein du circuit des Ligues des nations Longines de la Fédération équestre internationale.
Une équipe belge nouvelle génération marque son territoire
Si l’Allemagne a fini par soulever la Coupe, l’équipe de l'indéboulonnable Otto Becker a mené une bataille pleine de suspense avec la Belgique de Peter Weinberg. Au coude à coude avant la quatrième rotation du second acte, les deux escouades n’avaient pas le droit à l’erreur pour, au mieux, être départagées au cours d’un barrage. Richard Vogel, d’abord, n’a pas tremblé avec son fabuleux étalon. De fait, Emilie Conter, dernière à entrer en piste, a dû se défaire d’une pression monstre. Aux rênes de sa géniale Portobella van de Fruitkorf, avec laquelle elle s’était imposée dans un Grand Prix 5* à Wellington il y a quelques semaines, la jeune Belge a tout donné. Malgré quelques efforts, notamment dans le triple, la jeune femme et son alezane ont tenu le choc… jusqu’à craquer sur l’entrée du double numéro 11. Nathan Budd et son exceptionnel Touardo Blue n’étant pas parvenus à répéter leur superbe performance initiale pour leur grande première à ce niveau, quittant la piste avec trois fautes lors de leur second parcours de l’après-midi, les Diables Rouges se sont contentés du deuxième rang. Un résultat qui vaut bien plus qu’un lot de consolation, tant cette équipe renouvelée s’est montrée à la hauteur de l’enjeu. Avec une moyenne d’âge de moins de vingt-huit ans, les quatre mousquetaires ont montré de beaux espoirs pour la suite. Ils ont aussi certainement rendu très fière leur ancienne sélectionneuse adjointe, Fabienne Daigneux-Lange, qui s’est efforcée de donner de l’expérience et des opportunités à toutes ces jeunes pousses, afin de rendre leur transition vers l’équipe première plus aisée.
Outre Emilie Conter, qui enchaîne des grandes prestations depuis la fin de l’hiver, et les vice-champions nationaux Nathan Budd et Touardo Blue, Jos Verlooy, déjà expérimenté à ce niveau, a frappé fort avec Parise van den Dael, une fille de I Am a Moerhoeve’s Star âgée de dix ans. Après une première épreuve collective convaincante dans la Ligue des nations d’Abou Dabi, la baie confirme par un double sans-faute. Même conclusion pour le prodige Thibeau Spits, remarquable de bout en bout avec son étalon Impress- van’t Kattenheye, qui ne peut renier son grand-père, Vagabond de la Pomme. L’étalon de dix ans, issu de la même lignée maternelle que Don Juan van de Donkhoeve et Novio van de Donkhoeve, alias Sherlock, avait d’ailleurs remporté son premier Grand Prix 5* l’an dernier à Riesenbeck. À cette occasion, il avait vaincu Marcus Ehning et Coolio 42. Ex-aequo avec un double sans-faute chacun aujourd’hui, tous deux ont été départagés par leurs résultats collectifs, et l’aîné a pris sa revanche !
Un podium pour la nation hôte
Avec trois fautes à son total, la Suisse termine troisième sur ses terres. Un moindre mal pour les couples de Pieter van der Waaij, qui, en plus de traverser une période moins faste ces derniers temps, ont dû composer avec la défaillance de Martin Fuchs et Commissar Pezi. Le bai au tempérament affirmé a montré son désaccord avec son pilote dès la première manche, en refusant d’effectuer un virage à main droite pour aborder le numéro 4. Après cette prise de parole du fils de Commissario, son cavalier est parvenu à lui faire franchir quelques obstacles, avant d’abandonner. De retour en deuxième manche, tous deux semblaient mieux lancés, mais ont mis à terre les quatre derniers efforts du parcours. Avec les doubles zéro bien maîtrisés de Nadja Peter Steiner et Mila 64 et de Steve Guerdat et sa star Dynamix de Bélhème, seuls les scores malheureux (8+4) d’Edouard Schmitz et Gamin van’t Naastveldhof ont compté. Très à son avantage, la paire a manqué de chance, notamment sur l’oxer numéro 10, l’un des juges de paix du tracé de Gérard Lachat, en seconde manche.
L’Irlande qui a alterné le bon, avec les prestations sans fausse note de Denis Lynch et Vistogrand et Trevor Breen et Highland President, de retour au sommet un an après leur grave chute dans le Grand Prix de Hambourg en 2024, et le moins bon, se range en quatrième position. La France, qui présentait une équipe plutôt hétérogène, est cinquième. Pénélope Leprevost et Ehning Flamenco (4+0) ont séduit, tandis que l’expérience à ce niveau a certainement fait défaut à Nicolas Sers et Eleven de Riverland (4+4) et Stanislas de Malet et Zambo M (4+8) pour arracher un sans-faute. Roger-Yves Bost et Delph de Denat, duo le plus expérimenté du quatuor, a bouclé un parcours parfait en première manche et n’a pas pris le départ de la seconde.
En ne signant aucun clear round, l’Autriche ne pouvait espérer mieux qu’une sixième place. L’équipe emmenée portée par Max Kühner supplante la Grande-Bretagne, le Brésil et l’Arabie-Saoudite, pas invitées au second acte.
Photo à la Une : L’équipe allemande s’est offert la Coupe des nations Land Rover Discovery au CSIO 5* de Saint-Gall. © Photographie Stuppia / CSIO Saint-Gall
La Coupe des nations du CSIO 5* de Saint-Gall est à (re)voir sur Clipmyhorse.tv.