Voilà un couple qui marche, voire court, sur l’eau ! Une semaine après le triomphe de Richard Vogel, son partenaire à la ville et aux affaires, du côté de Lyon, Sophie Hinners est, à son tour, entrée dans la lumière en décrochant l’étape de la Coupe du monde de Vérone. Associée à Iron Dames*My Prins van Dorperheide, la jeune amazone a célébré, à quelques jours de son vingt-septième anniversaire, la plus belle victoire de sa carrière. Et ce premier très grand succès a été d’autant savoureux que l’Allemande a devancé deux champions olympiques : Ben Maher, associé à son brillant Point Break, et Marcus Ehning, aux commandes de Coolio 42.
D’une extrême régularité depuis de longs mois, Sophie Hinners est définitivement entrée dans la lumière, dimanche 10 novembre, en remportant l’étape de la Coupe du monde Longines de Vérone avec Iron Dames*My Prins van Dorperheide.
Neuvième d’un Grand Prix 5* à Doha et de celui de Madrid, onzième de ceux de Cannes et Monaco, quatrième de celui de Riesenbeck, huitième de ceux de Londres et Valkenswaard… la victoire au plus haut niveau tendait les bras à Sophie Hinners. À moins d’un mois de son vingt-septième anniversaire, l’amazone allemande, membre des écuries de Richard Vogel, dont elle partage aussi la vie à la ville, et David Will, a enfin transformé l’essai. En Italie, Sophie Hinners était associée à un certain My Prins van Dorperheide, déchu de l’affixe donné par la famille Philippaerts, qui l’a fait naître, et désormais porteur du préfixe Iron Dames, attribué à tous les protégés de cette écurie engagée sur le circuit de la Global Champions League et lauréate du classement final de la saison 2024. Ce puissant gris, fils de Zilvestar T, n’en n’est pas à sa première victoire internationale. Sous la selle de… David Will, qui l’a monté de juillet 2022 à mai 2024, le hongre de douze ans avait remporté le Grand Prix 5* de Mexico en avril 2023 et contribué à la victoire de l’Allemagne dans la Ligue des nations Longines d’Abou Dabi en début d’année, entre autres succès. Il ne lui aura fallu que cinq concours internationaux pour faire connaissance avec sa nouvelle complice et trouver le chemin de la victoire.
Troisièmes à s’élancer dans un barrage à cinq, Sophie Hinners et My Prins van Dorperheide ont fait preuve d’audace et d’assurance, signant un second parcours au tracé parfait et abaissant le chronomètre de Ben Maher, vainqueur sortant de ce Grand Prix, et Point Break, ouvreurs de la finale au chronomètre, alors aux commandes de l’épreuve. Leur chronomètre de 37’’91 est resté invaincu jusqu’au passage de Marcus Ehning et son Coolio 42, auteurs de deux sublimes parcours, tout en légèreté, mais troisièmes avec un temps de 38’’35.
“Je n’aurais pas pu rêver mieux ! Je n’y crois pas !”, s’est émue l’heureuse lauréate. “My Prins a une énorme amplitude. Il m’emmène toujours de l’autre côté des obstacles. Il savait exactement quoi faire aujourd’hui. C’est un cheval incroyable, je suis tellement heureuse de l’avoir. Mais je dois avouer que j’avais très peur de Marcus ! La victoire de Richard la semaine dernière m’a donné beaucoup de motivation pour aujourd’hui. Je voulais prouver que j’étais moi aussi capable de gagner un tel Grand Prix (rires). Richard m’entraîne au quotidien et nous formons une bonne équipe.”
“Il est toujours délicat de partir en premier d’un barrage. Les cavaliers suivants peuvent nous rattraper… Point Break a sauté de façon incroyable. Il a assez lourdement trébuché à la réception du double et nous avons perdu un peu de temps à cause de cela. Ce sont des choses qui arrivent. Il a continué à très, très bien sauté et n’a pas perdu sa concentration malgré son jeune âge. Il a fait un parcours formidable. Sophie est jeune, mais nous savons tous qu’elle est une vraie menace ! Son cheval a une grande amplitude et un style très différent du mien”, a commenté Ben Maher.
“Je suis très heureux”, s’est à son tour exprimé Marcus Ehning. “Mon cheval a très, très bien sauté au premier tour et encore mieux au barrage. J’aurais peut-être pu retirer une foulée dans la dernière ligne, mais je suis ravi d’être troisième. C’est un excellent début au circuit de la Coupe du monde. J’espère continuer sur la même lancée. Je dois dire que je ne suis pas surpris par la victoire de Sophie. Elle a réalisé une saison extraordinaire. Son cheval est très bon et elle est une excellente cavalière. Elle mérite vraiment ce résultat.”
Derrière Sophie Hinners et les deux champions olympiques qu’elle a brillamment supplanté à Vérone, Jennifer Hochstadter confirme après son excellente troisième place dans le Grand Prix 5* de Fontainebleau, au printemps dernier. La représentante du Liechtenstein n’a laissé échapper qu’une faute au barrage aux rênes de sa fidèle Golden Lady, avec laquelle elle fait couple. Pour Petronella Andersson, troisième amazone qualifiée pour le barrage, la prise de risque n’a pas été payante. Associée à Opaline de W&S, une fille d’Etoulon*VDL de dix ans, la Suédoise a renversé deux barres et pris la cinquième place, malgré un très bon chronomètre, 38’’05.
Vérone a décidément souri aux cavalières ! Avec deux points de temps au compteur lors de l’acte initial, l’ambitieuse Géraldine Straumann signe une nouvelle performance de très bonne facture avec le puissant et expérimenté Long John Silver 3. Comme à Oslo, la Suissesse, qui a récemment étoffé son piquet de chevaux, est sixième et fait un très bon pas vers une potentielle qualification pour la finale du circuit, qui se tiendra face à son public, à Bâle, au printemps prochain.
Septième avec le meilleur parcours à quatre points de l’acte initial de ce Grand Prix, Kevin Staut est en tête du classement général de ligue d’Europe occidentale. Le Français a trente-quatre points et devance Grégory Wathelet et Steve Guerdat.
Photo à la Une : Sophie Hinners et My Prins van Dorperheide à la remise des prix à Vérone. © Massimo Argenziano / FEI
Toutes les épreuves du CSI 5*-W de Vérone sont à (re)voir sur Clipmyhorse.tv.