Six ans après avoir conquis le Saut Hermès, Alexis Gruss en fait de même à Lyon avec un concept familial totalement différent.
En 2015, Alexis Gruss avait pris place avec son équipe sous la verrière du Grand Palais à l’occasion du Saut Hermès pour un spectacle somptueux. Six ans plus tard, GL Events lui aura lancé un défi bien plus grand encore : venir à Equita Lyon pour occuper l’immense piste pour deux représentations. Un défi de taille pour la troupe d'Alexis Gruss habituée aux cirques mais à 77 ans, l’homme a non seulement répondu présent mais il a emmené toute sa famille avec lui.
Le public a lui aussi répondu présent car les tribunes sont restées comble et une certitude, la magie a opéré.
« Nous avons l’habitude d’avoir un contact très proche avec le public et sincèrement, ici, on pouvait se sentir un peu perdu. Souvent lorsqu’on fait ce genre de manifestation, on nous demande d’occuper un espace plus grand … mais notre ADN reste la piste. Notre travail et ses racines restent liés à cette piste qui a été créée par Philippe Astley il y a 250 ans. Dans une grande carrière comme ici, les chevaux sont un peu perdus … et nous aussi ! Heureusement grâce à toute l’équipe technique de GL Events, nous avons pu venir plusieurs jours en avance pour habitué les chevaux. Il y a 3 jours, lors des premières répétitions, nous nous sommes retrouvés avec des chevaux perdus, affolés … En plus, au sein de la troupe, nous n’avons que des étalons mais ici, il y a beaucoup de chevaux atour ! Changer des étalons d’environnement et de cadre, cela les excite même entre eux. Cela nous a pris du temps pour les habituer et nous avons vu vendredi soir que nous avions réussi à récupérer leur comportement habituel. Ils ont été brillants sur la piste, ce qui nous fait plaisir. Un cheval de voltige qui part affolé, vous ne pouvez rien faire dessus et un numéro comme la poste avec 17 étalons dans la piste, si ça commence à se chamailler, ça peut très vite dégénérer.
Personnellement, j’ai un numéro avec trois jeunes étalons pur-sang arabes qui sautent dans des paniers. Ils ont débuté en octobre à Paris, ce sont de tous jeunes chevaux qui font leurs débuts sur la piste et ici, c’est la première fois qu’ils sortent de leur environnement habituel… Mais encore une fois, cela n’aurait pas été possible sans l’accueil des gens ici qui nous ont formidablement installé avec une piste de détente et tout ce dont nous avions besoin. J’espère vraiment que le public a apprécié. C’est difficile pour nous de ressentir le retour du public car on est très loin. Pour nous, venir ici à Equita Lyon, c’est à la fois une manière de toucher un autre public et en plus face au monde équestre, ce qui est important pour nous et pour notre réputation. C’est un sacré challenge et je dois bien avouer qu’une heure avant la première représentation, nous n’étions pas fiers d’autant que c’est une création originale, c’est donc un spectacle qui n’a jamais été rodé. Nous avons certes repris certains tableaux mais qui n’avaient pas été joué depuis 2-3 ans et que nous avons réadapté comme de tout nouveau tableau. C’est un peu un mixte de tout notre savoir-faire du travail en liberté, de la haute école et de l’acrobatie à cheval. Nous avons essayé de faire le plus beau spectacle possible pour montrer l’étendue de ce savoir-faire qui est retransmis dans la famille depuis six générations et qui évolue d’une création à l’autre. Nous cherchons toujours à nous perfectionner et à évoluer.
Nous travaillons en famille au quotidien depuis plusieurs années. Ici, il n’y avait pas moins de trois générations présentes sur la piste. Avant, nous avions toujours des artistes invités que ce soit des danseurs, des chanteurs ou des artistes d’autres univers mais depuis trois ans, avec mon frère et ma sœur, nous avons lancé un nouveau concept avec « les folies Gruss » où nous avons voulu nous recentrer sur notre ADN avec uniquement des membres de la famille sur la piste et pratiquement que des numéros avec les chevaux même si sous notre chapiteau, nous pouvons aussi intégrer des spectacles aériens, de la jonglerie ou de la musique car cela fait partie de ce que notre maman nous a apporté avec les disciplines saltimbanques que nous ne pouvions pas présenter ici pour des raisons techniques. Je pense que la famille et les chevaux, c’est ce que les gens veulent voir quand ils viennent nous voir » explique avec beaucoup d’humilité et de gentillesse Stéphane Gruss, le fils aîné d’Alexis en véritable homme de cheval.
