
Studforlife : Quels ont été vos premiers contacts dans les chevaux ?
Romain Duguet : « J'ai commencé à poney dans le club de la ville à Reims. Ma s?ur ainée, qui a 4 ans de plus que moi, y montait déjà et j'ai commencé comme ça, à shetland. Mes parents ne sont pas du tout du monde de l'équitation, c'est vraiment par rapport à ma s?ur que j'accompagnais lorsque j'étais plus petit, je la regardais monter et j'ai toujours voulu essayer. Je devais avoir 7 ans mais j'ai tout de suite eu envie de compétition. Ma s?ur aussi a fait de la compétition. Par la suite, elle a d'ailleurs été monitrice et possède le monitorat en France. Elle s'est beaucoup occupée des enfants en les emmenant notamment en compétition poney. Elle aimait ça aussi. »
SFL : A un moment, vous décidez de quitter le poney club pour continuer à évoluer ?

Depuis le début, il y a cette idée de commencer avec des jeunes chevaux pour les amener le plus loin possible ?
R.D. : « C'est surtout que c'est la seule solution que j'ai souvent eue. Je n'ai jamais vraiment eu les moyens d'acheter un cheval tout fait et quand on voit la manière dont le commerce évolue maintenant, je préfère acheter des tout-bons jeunes chevaux que de prendre le risque d'acheter un cheval qui est déjà fait et que ça n'aille pas. Bien souvent, ceux qui nous font rêver : on ne peut pas les acheter. Après j'ai eu la chance de pouvoir apprendre le métier avec les jeunes chevaux alors j'essaie que ça me serve aussi à quelque chose. Je trouve que c'est quand même ça la vérité : acheter des chevaux et les former ! »
Quand vous essayez des jeunes chevaux, qu'est-ce qui vous attire chez un cheval ?
R.D. : « Déjà un peu le look … même si on ne va pas dire qu'avec Quorida, ce n'est pas la première chose que l'?il retient. Ensuite, il y a la locomotion et la qualité de galop puis voir si le cheval a des moyens. Après souvent, je me mets dessus et là, c'est le feeling : j'aime ou je n'aime pas. Si je me sens bien dessus, si je sens qu'il se passe quelque chose entre nous, cela m'intéresse . Il y a parfois des chevaux qui peuvent très bien sauter et qui gagnent de belles épreuves mais que je n'ai même pas envie de monter ou dont je me dis qu'il ne sera pas pour moi. Chacun a son équitation et il faut savoir ce que tu sais faire et ce que tu ne sais pas faire. »
Quand on arrive avec des jeunes chevaux, c'est aussi le choix de prendre des voies beaucoup plus lentes pour y arriver. Il faut être patient et c'est parfois difficile d'espérer que cela va aller sans véritablement en être sûr ?
R.D. : « De toute façon, il faut être conscient qu'avec les chevaux, ce ne sont pas que des belles journées comme les semaines que je viens d'enchaîner à Helsinki et Lyon. A la fin, il y a plus de jours qui sont durs que de jours où on passe à la télé et où tout est beau et tout est facile. Avec les chevaux, c'est avant tout beaucoup de jours de travail … même si cela peut être de très belles journées, avec des bons 5-6 ans. Les sentir évoluer lorsqu'il y a du soleil et qu'il fait 20°, on n'a même pas l'impression de travailler ! Avec les chevaux, il faut avoir de la patience. Le plus dur, c'est si on ne croit plus dans un cheval. Tant qu'on y croit et qu'on a encore un peu des rêves dans un cheval, on se dit qu'on peut encore attendre un petit peu. La satisfaction n'en est que plus belle après si cela se passe bien. Avec certains chevaux, c'est dur et il y a des moments où l'on pense qu'on ne va jamais y arriver, on réfléchit puis c'est là qu'on trouve une nouvelle solution. Le pire, c'est si on n'essaie pas de s'adapter à un cheval. Certes il faut avoir un système mais il faut pouvoir l'adapter à chaque cheval. »
A partir du moment où vous devenez apprenti, vous vous mettez à voyager pour apprendre votre métier ?

