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“Rokfeller est un battant”, Asia Olszewska

Rokfeller
jeudi 16 mai 2024 Mélina Massias

Rokfeller de Pléville*Bois Margot est un phœnix parmi les phœnix. Après plusieurs saisons compromises par des pépins de santé et une longue convalescence de près de quinze mois entre l’été 2022 et l’hiver 2023, le Selle Français, associé à l’Espagnol Eduardo Alvarez Aznar depuis plus d’une décennie, a retrouvé toute sa superbe et son style caractéristique. Sur les quatre derniers Grands Prix 5* qu’il a disputés, à Doha, Miami et Mexico, le fils de L’Arc de Triomphe s’est classé et qualifié pour le barrage autant de fois. Dans le sillon de l’attachant bai, se trouve Asia Olszewska, groom polonaise qui le suit depuis 2019. Pour Studforlife, elle évoque ce cheval pas comme les autres.

Les années passent, mais le style et la compétitivité de Rokfeller de Pleville*Bois Margot restent inchangés. Valorisé en France par Marc Dilasser, Guillaume Batillat, Régis Bouguennec, Axel van Colen ainsi que Charlotte Coupérie-Eiffel en saut d’obstacles, et même aperçu lors de deux concours de dressage sous la selle de Karine Lorrain, le fils de L’Arc de Triomphe et L'Élue du Rozel (Apache d’Adriers) accompagne depuis onze ans l’Espagnol Eduardo Alvarez Aznar. Blessé durant l’été 2022, le Selle Français a mis près de quinze mois avant de refouler une piste internationale. Alors que les espoirs de le revoir briller au plus haut niveau semblaient presque utopiques de l’extérieur, le vaillant bai a démarré l’année 2024 sur les chapeaux de roue, se classant dans les deux Grands Prix 5* de Doha, puis dans ceux de Miami et Mexico, faisant oublier ses dix-neuf printemps. Ce week-end, le bai s’apprête à retrouver un public particulier, celui de Madrid, qui tient à cœur à son cavalier. Pour tenter de prolonger se compte de fées, et pourquoi pas prendre sa revanche après avoir terminé deuxième sur cette même piste en 2018, Rokfeller, alias Roky, pourra compter sur les bons soins de Asia Olszewska, sa groom. 

Depuis le début d'année, Rokfeller de Pleville*Bois Margot enchaîne les prestations de très, très haut niveau en CSI 5*. © Sportfot

“J’ai rencontré Eduardo et Rokfeller pour la première à Barcelone, en 2019, lors de la finale du circuit des Coupes des nations. J’ai échangé avec Eduardo directement sur le concours, puis je suis rentrée en camion avec Rokfeller et les autres chevaux jusqu’aux écuries”, se souvient la discrète mais non moins sympathique jeune femme. “J’avais déjà vu Rockfeller plusieurs fois en vidéo et je savais de quelle trempe il était. Dès le départ, il m’a semblé très gentil et facile. Mon premier sentiment a été très bon avec lui. Désormais, je sais qu’il peut aussi avoir son petit caractère parfois ! Il est très expérimenté et calme au box, mais il peut aussi être très frais et un peu coquin, mais jamais méchant. Il a sa propre personnalité. Parfois, les personnes qui ne le connaissent pas sont surprises. De l’extérieur, il semble très calme, mais il peut changer du tout au tout en quelques secondes. J’apprécie lorsque les chevaux s’expriment et ont un peu de caractère, ce qui est le cas de Roky.”

Après quelques saisons compliquées, le Selle Français semble avoir retrouvé sa forme d'antan. © Sportfot



En onze années, le Selle Français a conquis les écuries d’Eduardo Alvarez Aznar, où il est un peu le roi. “Il a bien sûr une place spéciale”, reprend Asia Olszewska. “Nous avons obtenu de nombreux bons résultats avec lui. Je traite chacun des chevaux dont je m’occupe comme les miens. Je passe beaucoup de temps avec Roky, surtout cette année : il est comme un ami pour moi.” Tout au long de sa carrière, le bai, qui compte une petite poignée de descendants, deux sœurs utérines et un frère utérin, a pu compter sur des soigneurs fidèles. Avant Asia, Terri Fitton avait notamment noué une relation particulière avec lui.

Dans son style caractéristique, le bai d'Eduardo Alvarez Aznar impressionne. © Sportfot

Une convalescence et une bonne dose d’espoir

Après une saison 2020 perturbée, entre autres, par la pandémie mondiale de Covid-19, Rokfeller connaît une année 2021 clairsemée, pour ne pas dire blanche, et revient à la compétition pratiquement un an plus tard, en mars 2022. De nouveau, le fils de L’Arc de Triomphe reprend ses quartiers, allant même jusqu’à s’imposer dans un Grand Prix CSIO 3* organisé à… Madrid, mais doit s’écarter du sport quelques semaines plus tard, après une dernière sortie internationale en juillet 2022. S'ensuivent alors de longs mois de convalescence. “Roky a eu une longue pause. Nous avons pris soin de lui et avions espoir qu’il revienne dans le grand sport. Je pense que si je ne devais garder qu’un souvenir avec lui, ce serait lorsqu’il est revenu de sa convalescence. Je ne peux pas dire que j’étais sûre qu’il pourrait de nouveau prendre part à des épreuves majeures, mais j’avais le sentiment qu’il en était capable. J’avais l’impression que tout irait bien. Durant sa convalescence, je ne savais pas si cela serait possible, notamment en raison de son âge, mais lorsqu’il a recommencé à sauter, j’étais très heureux, parce que je pouvais l’imaginer en piste. Nous avons repris par de petites épreuves et avons augmenté le niveau progressivement, mais l’idée qu’il retrouve sa forme d'antan était incroyable. Je dois remercier toute notre équipe pour cela : notre vétérinaire, Eduardo, notre maréchal et toutes les personnes qui travaillent aux écuries. Beaucoup de monde à œuvrer pour permettre à Rokfeller de sauter à nouveau. Le revoir à haut niveau était génial. Roky est très spécial pour nous tous”, sourit Asia.

Ce week-end, Rokfeller de Pleville*Bois Margot foulera la piste du CSI 5* de Madrid. © Sportfot



Pourtant, difficile d’imaginer que le bai a connu une si longue période de réhabilitation et surtout qu’il a soufflé sa dix-neuvième bougie cette année. En piste, le plus espagnol des Selle Français a gardé toute sa fraîcheur et son style si caractéristique. Deux et huitième à Doha, quatrième à Miami, troisième à Mexico… Rokfeller a presque enregistré les meilleures performances de sa carrière ces derniers mois. Une régularité et une forme qui ne surprennent pas son entourage. “On peut toujours s’attendre aux meilleurs résultats possibles avec lui”, sourit son ange gardienne. “Il ne va pas en piste pour s’entraîner, il y va pour gagner. J’espérer simplement qu’il soit en bonne forme et qu’il conserve sa bonne santé. Si tout cela est au vert, il peut tout faire. Ces derniers classements ont été géniaux, mais ce n’était pas vraiment une surprise. Je sais que lorsqu’il est en forme, il peut réaliser des choses incroyables. Et puis, avant toute chose, Rokfeller est un battant. Lorsqu’il entre en piste, il sait pourquoi il est là. Il se battra toujours et aime ce qu’il fait. On ne peut pas nous reprocher de le pousser ou d’aller contre lui ; il cherche les obstacles et saute avec son coeur. Je pense que cela fait partie de son caractère. On ne lui donne pas dix-neuf ans. Parfois, des gens qui ne le connaissent pas me demandent son âge. Lorsque je leur réponds qu’il a dix-neuf ans, ils ne me croient pas car Roky est dans une forme exceptionnelle. Il saute de manière remarquable, dans chaque épreuve, à chaque concours. Il est fantastique.”

À Doha, Mexico et Miami, Roky a brillé en se classant dans les quatre Grands Prix 5* auxquels il a pris part. © Sportfot

Et si le vaillant Rokfeller de Pléville*Bois Margot mettait un point final à sa carrière comme les plus grands de sa discipline, en remportant son ultime parcours ? Cela serait une juste récompense pour celui qui arpente les plus belles pistes du monde depuis près d’une décennie. En attendant une éventuelle retraite, le Grand Prix du Longines Global Champions Tour de Madrid se dresse sur sa route. À n’en pas douter, l’accueil du public, la détermination de son cavalier et les caresses d’Asia Olszewska donneront une double paire d’aile au Selle Français.

Au plus près de sa star, Asia Olszewska peut rêver de nouvelles performances prestigieuses. © Sportfot

Photo à la Une : Rokfeller et sa groom, Asia Olszewska lors de l’inspection vétérinaire du CSI 5* de Miami. © Sportfot