Après Valkenswaard, Michael Pender met à ses pieds Riyad. L’Irlandais de vingt-trois ans termine sa saison 2022 tel un boulet de canon en compagnie de son généreux HHS Calais. En Arabie Saoudite, où le Longines Global Champions Tour organisait l’ultime étape de son lucratif circuit, avant les Play Off de Prague, prévus le mois prochain, le pilote a dominé Harrie Smolders, une nouvelle fois deuxième avec Monaco, et Jur Vrieling, bon troisième sur Long John Silver. Fort de sa régularité, bien qu’il n’ait remporté aucun Grand Prix 5* cette année, Ben Maher décroche, pour la troisième fois de sa carrière, le classement général.
Quelle fin de saison extérieure TO-NI-TRU-ANTE pour Michael Pender ! Devenu le plus jeune lauréat du Derby d’Hickstead en 2019, l’Irlandais est définitivement entré dans la cour des grands, des très grands même, cette année. En mai, lors de la dernière étape du Longines Global Champions Tour (LGCT) qu’aura organisé la mythique piste d’Hambourg, le pilote s’était fait devancer par le grand Christian Ahlmann, maître en ses terres. À cette date-là, Michael Pender, surnommé Mikey, n’avait alors jamais empoché la mise dans un Grand Prix 5*. En moins de temps qu’il ne le faut pour le dire, il a corrigé le tir et rectifié l’anomalie, en menant le tour d’honneur de l’étape de Valkenswaard, fin août. En octobre, voilà que Michael Blake l’appelait pour venir prêter main forte au trèfle irlandais, à l’occasion de la finale du circuit Longines des Coupes des nations. À Barcelone, pour sa première grande Coupe des nations, le jeune homme signait ainsi un parcours impeccable dans la deuxième manche - la seule dont il ait pris le départ. Et le coup de grâce, samedi 22 octobre. Du côté de Riyad, en Arabie Saoudite, Michael Pender a donné le tournis à ses adversaires, en s’offrant un Grand Prix extrêmement relevé, empochant par la même occasion pas moins de 300.000 €, au terme d’un barrage à quatre.
Ses plus belles performances, Michael Pender les doit à son cheval de tête et complice du premier jour, ou presque : HHS Calais. Loin d’être le plus démonstratif, l’imposant bai est pourtant diablement efficace et redoutable. Née dans les prairies de la regrettée Ita Brendan, le hongre de onze ans honore ses ancêtres irlandais. En effet, dans sa souche maternelle, largement imprégnée de représentant du stud-book ISH, le fils de Cavalier Royale et MHS Obos Cruise (Obos Quality 004) compte Fuaran, Splendido et Two Mills Showtime, tous trois ayant évolué à très bon niveau. Monté depuis toujours par Michael Pender sur la scène internationale, le hongre révèle toute l’étendue de ses capacités et s’apprête peut-être à écrire les plus beaux chapitres de sa vie.
"Je ne peux pas y croire. Mon cheval a sauté de façon incroyable et je suis absolument ravi de remporter l'un des Grands Prix les plus importants de l'année", s'est réjoui l'heureux lauréat après son tour d'honneur. "C'est bien sûr très émouvant. J'aimerai remercier toutes les personnes présentes à la maison. Sans eux, des jours comme aujourd'hui n'existeraient pas. Calais s'est battu comme un lion. En abordant le double, je ne savais pas ce qui allait se passer, mais comme toujours il a fait de son mieux et a tout donné aujourd'hui."
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Harrie Smolders et Jur Vrieling s’inclinent
Pour mettre en perspective la performance majeure de Michael Pender, il suffit de jeter un œil au nom de ses dauphins : Harrie Smolders, Jur Vrieling et Malin Baryard-Johnsson. Pas mal, non ? Les deux compatriotes néerlandais n’ont pas pris tous les risques au barrage, assurant un sans-faute rapide, mais assez loin du temps du vainqueur. Premier à avoir trouvé les clefs des équations posées par le maestro Uliano Vezzani lors de l’acte initial, l’aîné des deux Bataves a logiquement ouvert le barrage. Associé au brillant Long John Silver 3, qui perd de précieuses secondes tant ses sauts sont impressionnants, a conclu sa finale au chronomètre en 38”83. Puis l’actuel numéro quatre mondial a relevé le défi, sur son vif Monaco NOP. Malgré ses 36”68, le petit bai a été battu dès sa sortie de piste, notamment dans la dernière ligne du parcours raccourci. Comme à Ramatuelle un peu plus tôt dans la saison, les deux complices, qui semblent abonnés à ce rang - en attestent leur deuxième place dans la finale de la Coupe du monde de Leipzig, mais aussi dans les dernières éditions des Grands Prix indoor de Genève, Londres et Bois-le-Duc - ont été battus. Mais leur déplacement en Arabie Saoudite n’aura pas été vain, puisqu’ils repartent avec un “golden ticket”, sésame pour s'immiscer parmi les qualifiés pour le Super Grand Prix de Prague.
Dernière à prendre le départ du barrage, Malin Baryard-Johnsson, championne olympique et du monde par équipe, a été plus vite que Michael Pender (35”17), mais a été rétrogradé en quatrième place, après avoir concédé une faute. La Suédoise était accompagnée de sa meilleure cartouche, une certaine H&M Indiana, déjà aux honneurs sur le circuit du LGCT, à Ramatuelle.
Ultime étape de la saison régulière, Riyad clôt l’édition 2022 du LGCT. Grand vainqueur du classement général, bien qu’il ait terminé dixième, parmi une poignée de rapides parcours à quatre points, avec son crack Faltic HB, Ben Maher continue d’écrire l’histoire. Le Britannique, toujours présent sur le lucratif circuit initié par Jan Tops, remporte ainsi ce titre pour la troisième fois de sa carrière, et prend une longueur d’avance sur Scott Brash et Edwina Tops-Alexander, tous deux lauréats par deux fois.
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Crédit photo : © Mélina Massias. Photo à la Une : Michael Pender et HHS Calais à Barcelone (archives).